Hate, Sex and Passion - The War of sexes
Je suis un homme assez bon en statistique, donc je vais mettre quelques chiffres sur les derniers évènements, qui se sont récemment produits.
Quand j'ai eu mon coup de flippe, je suis sûr que 87% de vous ont ris comme mes amis, que 9% ont pris pitié et enfin que 4% n'en avaient rien à cirer.
Lorsque que j'ai demandé ce qui pourrait compliquer un peu plus mon histoire avec Mia, et que Kim est apparue, je suis sûr que 71% de vous se sont dit: "Mais quel merdier !".Que 21% de vous ont été tout excité, et que 8% ont maudit Kim.
Et maintenant j'expose mon problème.Lorsque je suis sortie dehors pour mettre un terme à la relation avec mon ex plan cul, il y a exactement 100% de mon être qui ne s'attend pas à voir arriver Mia. Et il y a, j'en suis certain, 200%, je dis bien 200% de chance pour que la divine providence se foute de moi.
J'avais une chance sur 1.000.000 de la croiser aujourd'hui, et il a fallut que je sorte de ce bar.Et bien laissez moi vous dire que j'emmerdes les chiffres, et que je compte bien reconquérir ce qui est à moi.C'est-à-dire Mia.
Il va me falloir 100% de persuasion, mais surtout d'une coquille en acier, pour protéger ma descendance et peut-être même la sienne.
Je cours pour rattraper la cascade de boucles en furie devant moi. Bordel, mais comment peut-elle marcher aussi vite avec ses talons aiguilles. Je slalome entre les passants, en hurlant son prénom. Elle va de plus en plus vite, et à mesure que je la suis, je visualise ce qu'elle a crû voir. C'est un malentendu énorme, mais je peux comprendre sa colère.
Mia tourne brusquement dans un fast-food sordide. Je devrais peut-être lui laisser le temps de se calmer, lui donner de l'espace. Rattrape et rassure cette femme, sombre abruti. Mon cœur bat la chamade, lorsque j'entre dans le restaurant à mon tour.J'entends avant de voir, la porte des toilettes des femmes se refermer violemment.
Devant la porte j'hésite, me frottant nerveusement les mains sur mon pantalon. Ma conscience tape du pied sévèrement, en indiquant de l'index les toilettes.
J'ouvre, et au même instant, je me fais agresser par une odeur de chèvre malade, et une Louboutin, qui vient s'écraser contre le mur à quelques centimètres de ma tête.
Bordel ! Parce qu'elle sait viser en plus !
Mia est appuyée au lavabo, face à moi tête baissée. Ses cheveux lui tombent sur le visage, des larmes roulent sur ses joues rosies par la colère ou la tristesse. Peut-être même un peu des deux.
Je m'approche d'elle avec précaution, en retirant ma veste qui me semble soudain peser trop lourde sur mes épaules. Elle a retiré ses talons et je fais bien deux têtes de plus qu'elle, pourtant je me sens ridiculement petit face elle.
Un mètre nous sépare seulement, mais ne pas voir ses yeux semble creuser un peu plus la distance.
- Casse-toi, hurle-t-elle le regard toujours fixé au sol, d'une voix pleine de rage.
Je m'arrête devant elle, les bras le long du corps, incapable de bouger.
- Tu es sourd en plus d'être un véritable con ou quoi ? Je t'ai demandé de foutre le camps d'ici !
Elle me regarde enfin, pleine de fureur. Plusieurs minutes passent avant que je n'arrive enfin à articuler son nom.
- Mia...
- Va t'en... S'il te plaît, souffle-t-elle les larmes aux yeux.
- Non.
- Pardon !
- Tu devras m'écouter avant, Mia. Après libre à toi de me croire ou pas.
- Je savais que ton culot dépassait ton ego, mais pas à ce point ! De quel droit penses-tu pouvoir exiger quoique ce soit de moi ? Je sais ce que j'ai vu.
- Justement, non. Alors je partirai lorsque tu sauras ce qui s'est passé.
- Très bien, puisque tu ne veux pas partir, c'est moi qui m'en vais.
- Tu ne vas nulle part.
J'anticipe son mouvement, en enpoigant de part et d'autre de son corps le bord du lavabo. Surprise, elle entrouvre ses lèvres rouges.J'adorais y glisser ma langue et mordiller chaque recoins.
Concentre toi Turner ! Il s'agit de la rassurer, pas de la baiser !
J'inspire profondément, et baisse à mon tour le regard sur le sol carrelé et sale des toilettes.
- Je l'ai rencontré par hasard. J'étais au Irish Rover, lorsqu'elle m'a appelée. J'ai ignoré l'appel, mais elle venait de débarquer. Je me suis dit que ça serait l'occasion de mettre les choses au clair avec elle. Je te jure que je ne l'ai pas revu depuis le gala. Mia je ne t'aurais jamais fait ça.
- Jonathan avait la même réplique, chuchote-t-elle si bas, qu'on croirait qu'elle se parle à elle même.
- Mais je ne suis pas Jonathan, Mia, dis-je en soulevant de mon index son menton.
- Je...
- Mia s'il te plaît ?
Ma supplique reste en suspend , pesante dans cette atmosphère trouble. Mon cœur est sur le point de sortir de ma poitrine, pour se jeter à ses pieds.Je meurs d'envie de l'embrasser et de la sentir tout contre moi. Apaiser sa souffrance, et tarir les larmes encore humides sur ses joues.Aucun de nous ne devis le regard de l'autre.Je sens mes mains se crisper sur le rebord du lavabo, imaginant les jointures de mes doigts blanchir sou s cette tension.
Mia est la première à rompre notre échange silencieux.
- J'ai besoin d'espace, il faut que je réfléchisses, souffle-t-elle les yeux de nouveau rivés sur le sol crasseux.
- Ok, cédés-je résigné.
Je relâche le lavabo, frottant mes paumes douloureuses l'une contre l'autre.Mia ramasse son escarpin, me contourne en évitant de me toucher. Je l'entends se rechausser à l'autre bout de la pièce. Je m'appuis, abasourdis à la bordure. Quand j'ose enfin regarder dans le miroir en face de moi, je n'y vois que mon reflet et une porte qui claque.