L’Ange de Pandora

Résumé :

Nova, ses clones, ses alliés humains, accompagné de Michaela prisonnière sont sur le point de pénétrer dans le Noyau. Il ne reste plus beaucoup de temps pour les stopper.

La Voie de l’Ange

Chapitre 25, Le Noyau

a) Ordre 66 :

Guidé par Nova, le groupe composé de Mac Carthy, de Gabriella, de cinq clones soldats ainsi que d’une dizaine d’humains, descendait dans la tranchée qui devait mener au Noyau de la Cité Cristal. Enchaînée je suivais aussi le groupe en me demandant ce qu’on allait bien me réserver.

Mais la radio de Mac Carthy grésilla et il du répondre.

- Quoi ?

- Nous sommes attaqués par une foule d’indigènes sur des bestioles volantes. Ils sont des centaines, peut être des milliers.

- Utilisez les gaz !

- Impossible Colonel, il y a trop de vent aujourd’hui en extérieur ! Et ils attaquent la coque de la fusée par le haut, sans passer par le hangar. Ils lancent du liquide enflammé dans les trous, ils vont cramer la fusée ! On n’est pas assez nombreux pour les repousser.

Le groupe ressortit de la tranchée. Et Mac Carthy regroupa les dix clones qui gardaient le chantier plus une quinzaine d’autres humains armés.

Une discussion eu lieu entre Nova et Mac Carthy :

- Colonel ce n’est pas raisonnable, on a 16 clones et 25 humains. On ne peut pas vaincre tous ces sauvages, on va se faire massacrer. Il faut s’enfermer sous terre. Puis le Washington viendra les atomiser et nous récupérer.

- Vous oubliez que le temps qu’il intervienne et puisse se poser on sera mort, nous les humains. On n’a pas assez de réserve de filtre à CO2 !

- Vous risquez de mettre en péril la mission ?

- Nova, je dois être avec vous pour ouvrir le Noyau. Donc on le fera à deux ou on ne le fera pas !

- C’est vrai…

Je vis Nova faire un signe bizarre avec sa main gauche.

Et soudain une fusillade éclata. Et je me jetai au sol instinctivement.

Lorsque le silence revint, je constatai avec effroi que tous les humains avaient été abattus. En un instant les soldats clones s’étaient retournés contre leur maitre. Mac Carthy avait été abattu directement par Nova.

Celui ci ouvrit ses bras et proclama :

« Mes filles, venez à moi ! Ces humains stupides voulaient saisirent notre héritage ! Cet héritage est à nous et le restera ! Nous allons prendre possession du Noyau et reconstruire notre monde ! Et vous allez vous accouplez à moi pour faire renaitre notre race glorieuse ! Vous serez mes reines ! »

Et tous les clones, y compris Gabriella, mais sauf moi répondirent en cœur :

« Oui beau et puissant Maitre Nova, nous sommes toutes à vous ! »

J’étais choquée de ce qui s’était passé mais pas vraiment surprise. C’était tellement évident que Nova utiliserait la force de l’amour pour arracher ces clones à leur conditionnement. Je comprenais mieux maintenant pourquoi il s’inquiétait du fait que je lui résiste. Cela aurait pu compromettre ses plans.

b) Toruk Makto :

Mais Nova ne resta pas longtemps sans agir. Il ordonna :

« Mes filles, les esclaves pourraient donner des indications sur nous. Regroupez les, puis abattez les tous à la mitrailleuse ! »

Il avait ordonné de tuer tous les esclaves qui drogués allaient se faire massacrer sans réagir. Parmi eux des Na’vis que je connaissais personnellement comme Ratlaw.

- Nova, non ! Tu es un monstre ! Ce sont des gens pas des choses ! Des gens de ta race !

- Non Michaela, ce sont des sauvages qui se retourneront contre nous une fois leur drogue épuisée. Arrêtes de penser avec ton cœur !

Mais un clone se manifesta :

- Maitre, une colonne de sauvages sur des créatures volantes fonce vers nous !

- Repli immédiat dans la tranchée ! On va se refugier dans les souterrains et faire sauter l’entrée. Gabriella et Trudy chargez vous de Michaela ! Elle vient avec nous.

Et je fus trainé dans la tranchée. On pénétra dans la galerie. Une partie des clones se postèrent pour défendre l’entrée tandis que les autres posaient des charges explosives.

Cela pris un moment et les guerriers Na’vis se posèrent à l’entrée de la tranchée. Il y avait des dizaines, peut être deux cents Ikrans et un volatil bien plus gros, orange et rouge qui portait quatre guerriers.

- Toruk Makto dit Nova !

- Chevalier de la Dernière Ombre répétais je ? - Car cela voulais dire ça en Na’vi.

- Oui ma petite. Le dompteur de ce dragon rouge acquière un tel prestige qu’il peut unir les clans pour affronter un péril. On en a tué plusieurs lors de nos guerres contre Eywa dans le passé. On va devoir recommencer.

- Comme quoi avoir atomisé la planète n’aura pas été si efficace que ça.

- La bestiole devait être dans une zone d’ombre, c’était prévu. Nos travaux ont trainés et les connecteurs neuronaux ont eu le temps de se régénérer. Eywa mettra plus de temps à récupérer.

De toute façon une fois qu’on sera dans le Noyau, on n’aura plus rien à craindre.

Les charges n’étaient pas encore prêtes et des guerriers s’aventurèrent dans la tranchée. Les clones déclenchèrent un feu meurtrier et les guerriers tombèrent comme des dominos. Les rescapés se replièrent.

Nova s’impatientait :

- Mais qu’est ce que foutez ! C’est trop long les filles ! Ils vont lancer des liquides enflammés !

- Désolé Maitre. Ce sera bientôt prêt.

On voyait au loin un guerrier richement habillé qui donnait des ordres. Malgré ses parures et ses peintures je cru reconnaitre sa peau bizarre…

Un frisson m’envahie… Et si c’était Yrr !!!

Nova du s’en rendre compte aussi et s’adressa à moi :

« On dirait bien que c’est ton copain. Avec les armes du Noyau, je prendrai un plaisir à le griller avec tous ses compagnons ! »

Je lui répondis par un feulement. Un geste d’agressivité instinctif qui matérialisait plus mon impuissance qu’autre chose.

« Maitre, on est prêt ! » annonça l’un des clones.

On se recula tous plus profond dans la galerie.

« Feu ! »

Et les charges explosèrent entrainant la chute du plafond de la galerie. Désormais l’accès était coupé et il faudrait des jours pour le dégager.

c) Le Noyau :

Après que la poussière fut retombée, on s’est tous enfoncé dans la galerie. Elle était totalement obscure et il fallait utiliser des lampes pour y voir quelques choses.

Puis on accéda à un très large puits qui semblait sans fond. Une cascade coulait en son centre. Pour descendre il fallait suivre une rampe hélicoïdale qui longeait la paroi cylindrique du puits. La rambarde était effondré en plusieurs endroits ce qui n’était pas très rassurants.

La descente était interminable. On croisait parfois des esclaves, males, femelles, enfants, qui sans instructions restaient inactifs. Nova les attrapait et les jetait dans le puits. Le bruit de la cascade masquait leurs cris mais c’était difficile à supporter. Je récitais une prière à Eywa et à Dieu à chaque victime… Je ne pouvais pas faire grand-chose d’autre.

Puis on arriva devant un large couloir tout aussi sombre qui partait à l’horizontal. On s’enfonça dedans.

Le couloir se finissait par une paroi sombre et plus ou moins lisse.

Nova s’avança seul et dit :

« Ñoqaykuqa valeq runakunan kayku. Yaykuna mañakuyku. »

C’était la langue des anciens pandoriens que j’avais apprise dans la Cité du Ciel. Il disait : « Nous sommes de dignes personnes. Nous demandons l'accès. »

Aussitôt des lignes lumineuses apparurent dans la paroi dessinant une grande porte décorée d’élégantes lignes courbes. Puis un volet s’ouvrit. Nova pris sa natte et l’inséra dans un coquillage à l’intérieur de l’espace que le volet avait découvert.

Cela pris un moment et une voix se fit entendre :

« Qankunaqa chanin runakunan kankichis. Allin hamuy. »

Soit: « Vous êtes de dignes personnes. Bienvenue. »

Et la porte s’ouvrit sur un grand couloir baigné de lumières.

Ainsi on pénétra tous dans le Noyau. Puis la porte de referma et un gaz fut relâché dans le couloir. Nova expliqua :

« Ne vous inquiétez pas, c’est pour nous purifier. »

Et une seconde porte s’ouvrit. On se remit en marche plus en avant dans la structure.

Bien vite on se retrouva sur un pont au milieu d’un grand espace vide. C’était une vision stupéfiante !

La cavité de forme sphérique était baignée d’une lumière abondante et agréable.

Sa paroi extérieure était recouverte de volumes cylindriques, sphériques, cubiques qui s’arrangeaient de façon très complexes. On aurait dit une raffinerie pétrolière mais faite de chrome, de cuivre et d’or rutilant. Chaque boulon, chaque raccord, chaque détail était une œuvre d’art à lui seul.

Au centre se dressait une grande tour qui partant de la base de la cavité montait jusqu’au plafond. Elle était encore plus richement décorée que la plus belle des flèches de cathédrales gotiques.

A la base de cette tour il y avait une sorte de jardin rempli de sculptures, de petits monuments, de bassins et d’arbres taillés comme un parc de château. Le tout dans un état impeccable. On voyait s’activer à certains endroits des animaux de métal qui devaient sans doute entretenir toute la structure.

La tour centrale était reliée par quatre ponts élégants et symétriques à l’équateur de la cavité. A intervalle régulier de grandes statues de guerriers en armures décoraient les ponts. Elles avaient même l’air de les garder. En regardant de plus près je constatais que ces statues avaient l’air d’avoir des articulations fonctionnelles. Je me rappelais alors les jouets que j’avais vu dans la Cité du Ciel, ces sortes d’armures robotisés qui abritaient un pilote.

Devant cette vision extraordinaire les clones et moi- restèrent sans voix. Nova vint briser le silence :

« Le Noyau a été conçu pour être invulnérable et immortel. Il rassemble toutes les connaissances de notre glorieuse civilisation. Il peut fournir toutes les choses dont nous avons besoin. Il est comme une graine qui n’attend que d’être réveillée. Cette graine fera renaitre notre monde et nous permettra de parer à toutes les menaces qu’elles viennent des sauvages d’Eywa ou de la Terre. Allons réveiller la graine ! »

Et on se dirigea vers la grande tour centrale…

d) La salle du trône :

La tour centrale était un chef d’œuvre d’art et de technique. Au milieu des couloirs fait de marbres, de gemmes, d’or, de cuivre et de chrome, des armures animées, cette fois à notre taille, nous saluaient solennellement. Sans doute des robots. Le décor faisait penser à un mélange de gothique, de baroque et d’Art Nouveau.

Puis on arriva tous devant une grande porte magnifique qui s’ouvrit à notre arrivée. La salle qu’elle abritait était circulaire et face à la porte il y avait un trône encadrés par quatre sièges plus petits.

Nova expliqua :

- Nous voici dans la salle du trône. Ici siège le roi et autour sa reine et les conseillés. Bien sur le roi en titre n’est plus là et c’est donc le plus digne de ceux présents ici qui sera considéré comme roi.

- Et le plus digne c’est toi évidemment répondis je !

- Exactement ma fille. Vu mon age, mon expérience, mon savoir, qui peut être plus digne ?

- La cruauté ça compte aussi ?

Ce mot déplu surtout aux autre clones et je reçu une gifle de Gabriella :

« Comment oses tu misérable ! Sans lui nous ne sommes rien ! Tu lui dois tous ! »

Nova eu un petit sourire satisfait suite à ce geste puis se dirigea sur le trône et s’y assis. Il inséra l’extrémité de sa natte avec un coquillage de l’accoudoir du trône. Et il ferma les yeux…

Mais il eu un rictus de contrariété. Quelque chose n’allait pas ?

Il rouvrit les yeux et déclara :

« Je crains qu’il faille attendre un peu mes filles. On en a pour 20 jours au moins. Mais on ne va s’ennuyer, ici il y a tout pour passer le temps agréablement ! Je pense que vous avez toutes envies de goûter à ma chair ! »

Evidemment qu’elles avaient envies, elles n’attendaient que ça puisqu’elles avaient été conçues pour. Et tous ces clones sautèrent comme des puces :

« O Maître, oui nous sommes toutes à toi ! »

Mais une chose m’intriguait. Pourquoi attendre 20 jours ? La chose qui contrôlait le Noyau avait refusée de considérer Nova comme roi. Il n’était peut être pas le plus digne du groupe ? Pourquoi alors ?

e) L’orgie :

Il fallait passer le temps. Alors on descendit tous dans les bas étages de la tour par un vaste ascenseur. J’étais toujours enchaînée et sous bonne garde.

A ce niveau la tour possédait des appartements luxueux donnant sur un parc végétalisé. Les plantes pandoriennes étaient parfois un peu bizarres mais on se serait dit dans un jardin à l’italienne avec ses haies coupées au cordeau, ses parterres de fleurs multicolores odorantes, ses statues de pandoriens au physique divin figurant tantôt la force, la réflexion, le plaisir…

Et on s’installa dans une pièce garnie de nombreux grands cousins aussi moelleux que richement brodés.

- Je comprends mieux pourquoi vous aimez l’Italie, Nova, fis je remarquer.

- Parfaitement ma fille. En fait dans mon monde, on a voulu faire plus beau que la Nature. Cela plaçait la barre plus haut que sur Terre ou tout est plus grossier et laid.

Puis Nova invita tout le monde à se déshabiller complètement. Tous retirèrent leurs habits militaires et déposèrent leurs armes dans un coin. Moi je gardais mes chaînes et je restais sous bonne garde.

Ensuite on alla prendre un bain dans un bassin. Cette piscine était particulière. Une large part était couverte d’un revêtement moelleux aux formes arrondies. Il y avait aussi des jets de bulles et des jets d’eau de différentes températures. C’était particulièrement agréable. L’odeur et le goût de l’eau était aussi délicieuse, rien à voir avec nos piscines remplies de chlore. C’est comme se baigner dans un jus de fruit.

C’était aussi une invitation à la débauche et Nova ne se privait pas de tripoter ses « filles » qui étaient toutes très émoustillées.

Puis vint le temps du repas. Tous allongés nus sur de gros coussins, des robots aux formes et à la démarche élégantes venaient nous servir des mets délicieux. Certains aliments provoquaient des sensations bizarres qui allaient au delà du simple goût mais provoquaient des hallucinations visuelles, auditives et sur tous les autres sens ; mais toujours dans le sens du plaisir.

Nova fit jouer de la musique et invita quelques unes de ses « filles » à danser avec lui. Il dansait très bien et cette danse était évidemment très sensuelle. La musique jouait aussi sur les sens d’une façon qu’on peut difficilement imaginer avant de l’avoir ressentit.

Franchement tout était si beau ici. Même le plus luxueux des hôtels terrestres n’arrivait pas à la cheville de cet endroit. En fait si on voulait une description du paradis, il aurait pu correspondre à ça même si il était un peu trop porté sur le plaisir de la chair pour un bon chrétien.

Mais vint le moment que je redoutais. Nova se tourna vers moi :

« Voici ce que nous pandoriens blancs avons réussi à créer après des générations d’efforts. Un monde parfait, fait de volupté, d’abondance et de beauté. Ici nous ne craignons plus la souffrance, plus la mort, plus rien. Un paradis réel, pas une promesse vide comme sur Terre ou illusion comme avec Eywa. Michaela tu es faite pour ce monde, tu en viens. Veux-tu t’unir avec moi et te libérer définitivement ? »

Il suffisait que je dise « oui ». Et alors je connaîtrais, j’en étais certaine, un bonheur total qui ne me ferait ni regretter ma vie humaine, ni ma vie de clone et ni ma vie chez les Na’vis. Yrr ne serait qu’une fade expérience.

Pourtant au fond de moi, quelque chose bloquait. Le monde de Nova manquait peut être d’authenticité ou plutôt de sens. Est ce que je voulais passer ma vie à vénérer ce personnage à l’âme de pierre dans une vie sans fin ? A le voir détruite tout ce que j’avais aimé que ce soit ici ou sur Terre ?

Alors je dis « non ».

Les clones hurlèrent, m’insultèrent, me lancèrent de la nourriture et de la vaisselle.

Mais Nova fit un geste et elles se turent :

- Tu connais la conséquence de ce refus ?

- La souffrance ?!

- Exactement, encore et encore.

Et encore une fois Nova me viola en y mettant encore plus de violence sous les acclamations de ses clones. Et une fois de plus je perdis connaissance après cette énième séance de torture.

f) Qui est le plus digne ? :

Et encore une fois je me réveillais pleine de douleurs. On m’avait attaché à une colonne dans un coin reculé de la pièce. Je ne voyais pas très bien d’où j’étais mais apparemment Nova était en plein accouplement avec un des clones tandis que les autres assistaient ou participaient au spectacle.

Soudain un des êtres de fer à l’allure humanoïde vint vers moi. Son visage lisse pouvait afficher différentes choses et là il affichait un visage plein de compassion. Et il dit dans la langue des anciens pandoriens blancs :

« Unqusqa kasqaykita rikuni. Qanpaq imatapas ruwanayta munankichu? »

Ce qui voulait dire : « Je vois que vous êtes souffrante. Voulez vous que je fasse quelques choses pour vous ? »

Je ne pouvais pas rester comme ça. Subir des viols quotidiens. Je ne pourrais pas tenir. Et si ? Et si c’était ça ? Et si je pouvais ? Je deviendrais la maîtresse du jeu ? Alors j’osais et je répondis :

« Kay cadenakunam nanachiwarqa. Atiwaqchu chaykunata hurquyta? »

« Ces chaînes me font mal. Peux-tu les enlever ? »

Et la machine obéit. De sa main sortit un scalpel laser ou une chose de cette sorte. Les chaînes fondirent en silence en quelques instants. J’étais libre !

Sans attendre je pris la direction de la salle du trône.

L’idée était simple, Nova et ses clones avaient colorés leur peau en bleu pour tromper les Na’vis, j’étais la seule à avoir la peau blanche. L’âme du Noyau avait du trouver ça bizarre. Donc elle avait refusée la dignité à Nova. Il devrait donc attendre les 20 jours pour que sa peau redevienne blanche puisque Gabriella m’avait dit que c’était temporaire.

Donc j’allais devenir la reine du Noyau, c’était la seule échappatoire possible.

Pour atteindre la salle du trône il fallait remonter au moins 100 mètres de haut dans la tour centrale. J’arrivais devant l’ascenseur mais je ne savais pas l’utiliser. Craignant de perdre trop de temps, j’ai pris l’escalier.

Ce ne fut pas une bonne idée car la montée fut bien longue que prévue. Et lorsque j’arrivai au niveau de la salle du trône j’étais exténuée.

Hélas Nova s’était aperçu de ma fuite. Il avait sans doute compris ce que je voulais faire et s’était lancé à ma poursuite avec ses clones. J’eu juste le temps de me cacher quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit. C’était trop tard !

Nova criait ses ordres :

« Vous quatre, postez vous devant la salle du Trône ! Elle ne doit pas y rentrer ! »

« Les autres formez des groupes de trois et dispersez vous pour retrouver cette salope ! Et vous l’abattez ! »

« Michaela, si tu m’entends, j’ai été patient mais le jeu a assez duré ! Tu as choisi ta fin ! »

C’était fini. Ce ne serait qu’une question de temps avant qu’ils me trouvent et me tue. Je préférais cette fin, au moins je n’aurais trahi personne. Mais le Noyau était grand et il leur faudrait du temps pour me trouver dans cette partie de cache-cache.

Je tentais de rejoindre les structures externes en quittant la tour centrale mais je me fis repérer sur l’un des ponts. Si les clones n’avaient pas eu le temps de remettre leurs vêtements, elles avaient pris leurs armes. Et elles me tirèrent dessus, toutefois de trop loin pour m’atteindre.

En passant devant l’une des « armures-mecha » qui s’alignaient sur le pont, j’eu une idée. Peut être que je pourrais en utiliser une et retourner la situation ? Mais comment l’activer ? Je cherchais un bouton, une manette. Je perdais du temps et mon avance fondait. Les clones entraient déjà sur le pont.

Peut être par la parole : « Manka, amachayniykita haywariway! » soit « Armure, offre-moi ta protection ! »

Et le ventre de l’objet s’ouvrit comme une armoire à deux portes.

J’entendis Nova hurler : « Abattez là ! Feu ! Vite ! »

Et une volée de balles vola vers moi et avant que je ne m’engouffre, une d’elle me toucha au ventre. Mais ça n’interrompis par mon élan et je sautai sur le siège qui se trouvait à l’intérieur.

Et l’armure se referma sur moi. J’entendais les balles qui rebondissaient sur son blindage. J’étais à l’abri mais ma blessure saignait beaucoup. J’essayai de compresser la plaie qui était très douloureuse. Et ne même temps je fis le lien avec le coquillage qui équipait l’un des accoudoirs de la machine.

L’armure compris immédiatement ma situation. La menace devait être éliminée au plus vite pour pouvoir me soigner.

Et là toutes les armures s’animèrent et utilisèrent leurs armes – des sortes de fusils de précision à tir rapide intégrés dans un de leurs deux bras – pour éliminer en un éclair les clones. Le sang coulait ! Je tuais mes sœurs ! Ce n’était pas vraiment moi mais c’était tout comme. Je ne trouvais aucune satisfaction à ça.

Les survivantes et Nova se replièrent dans la salle du Trône.

Les machines du Noyau poursuivirent leur travail. Elles cernèrent la salle du Trône qui ne pourrait servir de refuge durable car la porte n’était pas verrouillable, du moins pas par Nova.

Il se mit à parler via des hauts parleurs :

« Tu as gagnée Michaela, ma fille. Félicitations ! J’en suis pleinement responsable, victime de ma vanité. Mais je ne le vois pas comme un échec car tu ne pourras pas résister au pouvoir du Noyau. Et tu restes ma chair ! »

Ma blessure me faisait trop souffrir et je sentais que je faiblissais. Alors je laissais les machines finir le travail et exécuter les derniers clones ainsi que Nova.

C’était fini...

g) Yrr le victorieux :

Yrr avait fuit la fusée sous les tirs des filles de Nova et de leurs serviteurs nains. Il avait été touché mais son Ikran s’était porté à son secours et l’avait sauvé d’une mort certaine.

Désormais, une seule pensée allait l’occuper. Monter une armée et revenir vaincre Nova avant qu’il ne prenne le Grand Pouvoir. Et évidemment récupérer sa compagne.

Yrr après avoir soigné ses blessures, s’était rendu vers le clan de la Flute Bleue, les Omaticayas. C’est eux qui se trouvaient le plus proche de l’Arbre des Ames, l’un des lieux les plus sacrés d’Eywa.

Comme les autres, les Omaticayas avaient été frappés par le maléfice qui les avait amputés de leurs kurus. Mais par contre dans la région de l’Arbre des Ames, le pouvoir d’Eywa avait protégé les créatures du maléfice.

Yrr pu y trouver Toruk qui avait été épargné par le maléfice. Et il le dompta devenant le nouveau Toruk Makto. De là il remobilisa tous les clans et imagina de nouveaux plans d’attaques contre Nova.

Lorsque les kurus eurent enfin repoussés, Yrr pu lancer son attaque sur le village des démons et l’endroit ou ils creusaient le sol. Ils étaient près de 5000 !

Pour éviter l’air empoisonné, Yrr attaqua par un jour de grand vent et évita d’entrer dans l’arbre maison des démons. Il fit percer la paroi et lança à l’intérieur de la résine inflammable. Bientôt l’incendie gagna tout leur refuge tuant tous les occupants.

Mais il arriva trop tard sur la mine. Nova avait condamner l’entrée et s’y était enfermer avec ses filles. Yrr pu apercevoir son Démon Béni, elle était enchainée et visiblement entrainée contre sa volonté avec Nova. Elle ne lui avait pas cédée. Cette seule vision n’avait fait que renforcer son amour et sa détermination à la libérer.

Mais les travaux de dégagement de la mine trainaient :

- Toruk Makto, la galerie s’est encore effondrée. Il nous faut plus de bois pour étayer !

- Perd trop temps ! Si Nova Grand Pouvoir, perdu !

Appelles plus guerriers pour plus bois. Vite !

- Oui Grand Guerrier !

Cela faisait quasiment une journée que Nova était entré dans le sol. Et il ne s’était rien passé. Mais Yrr et aucun Na’vi ni même Eywa ne se doutaient de ce qu’il y avait en dessous.

Soudain un guerrier se mit à crier : « La colline prend feu ! »

L’imposant tas de rocs qui dominait la mine se mis à fumer. Entre les pierres s’échappaient d’importants panaches gris clair. Il y eu même des flammes et des bruits d’explosions sourds qui semblaient venir du cœur de la colline. Le phénomène dura bien 10 minutes.

Certains Na’vis fuirent mais Yrr resta devant le spectacle. Il savait que si c’était Nova qui s’apprêtait à déclencher un nouveau cataclysme, ils seraient tous tués. Autant voir la mort en face.

Puis une colonne de lumière aveuglante s’éleva à la verticale de la colline un court instant avant de disparaitre. Le phénomène s’atténua alors progressivement et la fumée finit par disparaitre.

Yrr appela alors plusieurs guerriers et entrepris d’escalader la colline pour aller voir ce qui s’était passé.

Près du sommet de la colline il y avait un trou parfaitement circulaire et à la surface lisse comme de l’eau qui dort. Ce trou plongeait verticalement dans le sol.

« Regardes Toruk Makto, quelques choses remontent depuis le fond du trou vers nous ! »

Mais Yrr n’en cru pas ses yeux en voyant la crinière blonde apparaitre à la lumière. Bientôt la créature atteint le haut du puits portée par une plateforme circulaire juste à la taille du trou.

Cette jeune femelle à la peau blanche, aux cheveux blonds et aux yeux verts, portait un pagne joliment tressé et un pendentif en forme de coquillage.

- Je te vois Yrr, mon amour !

- Te vois. Plus et plus heureux !

- Nova est mort. Ses filles maudites aussi. Le Grand Pouvoir ne sera pas entre des mains démoniaques. Les dangers sont définitivement éloignés de notre monde. Le temps du Grand Chagrin est fini !

Prend moi dans tes bras grand guerrier !

Yrr pris son Démon Béni dans ses bras dans une longue étreinte. Puis ils s’adressèrent à la foule des guerriers depuis le haut de la colline. Les acclamations de joie fusèrent !

h) La légende :

Yrr et le Démon Béni grimpèrent sur Toruk et accompagnés de nombreux guerriers firent le tour du monde pendant des années.

Ils racontèrent leurs aventures au plus de clans possibles et annoncèrent la bonne nouvelle : les démons étaient vaincus et Eywa allait renaitre ! Bientôt la terre calcinée allait se recouvrir de verdure et les cicatrices allaient se refermer pour renvoyer au néant les démons.

Ils eurent de nombreux, beaux et valeureux enfants qui firent le bonheur de nombreux clans. Eux même restèrent errants et disparurent après deux générations.

Après avoir trouvé le Prince Charmant, le vilain petit canard avait pu vaincre le très méchant sorcier. Puis ils vécurent heureux et eurent de nombreux enfants : quel beau conte qui enchantèrent les enfants de Pandora pendant des générations !

C’est tout ce que les Na’vis et Eywa devaient connaitre. Ils n’avaient pas besoin d’en savoir plus pour ne pas être tentés.

Seule moi connaissais toute la vérité. Et Yrr bien entendu car je ne pouvais pas lui cacher.

J’avais dit que tout était fini toutefois je savais que ce ne serait pas le cas. J’avais éliminé le dernier vaisseau terrien d’un coup d’onde gravitationnelle. Puis j’avais détruit les catapultes gravitationnelles qui reliaient la Terre à Pandora ; avec un certain regret. Mais un jour il était évident que les terriens reviendraient ici avec leurs propres moyens. Il fallait se préparer…