L’Ange de Pandora

Résumé :

Michaela lance l’attaque avec sa petite troupe sur le vaisseau de l’envahisseur. La surprise est totale et la victoire semble à portée de main.

La Voie de l’Ange

Chapitre 23, Le défi

a) Tambours de guerre :

Le bruit des tambours de guerre résonnaient dans la grotte au cœur de la nuit.

Les 47 guerriers d’Eywa s’étaient préparés. On avait tous reçu nos peintures de guerre. C’était sensé nous rendre plus effrayants et souligner le caractère sacré de notre action. Pourquoi pas…

Ma peau blanche comme de l’ivoire était pleine de tracés noirs, rouges, jaunes. J’avais dit à mes jumeaux de me prendre en photo ainsi que Yrr et d’autres guerriers. Sans savoir si je pourrais développer le film un jour.

Mais on avait donné aussi des drogues censées nous rendre plus forts. J’avais évité de les prendre et conseillé à Yrr de faire de même. J’avais peur de perdre le contrôle.

Car j’étais en quelques sortes le général de cette troupe. Mais je n’avais aucune expérience, alors j’avais délégué à d’autre.

Le guerrier le plus expérimenté allait mener le groupe de tête qui devait prendre pied en premier dans le hangar de la fusée et neutraliser ses défenseurs.

Ensuite je débarquerais à mon tour pour pouvoir guider ma troupe dans l’engin.

Je fis un au revoir qui sentait quand même l’adieu à Adam et Eva.

« Revient en vie maman ! »

Ils n’étaient pas idiots et savaient que c’était risqué.

Puis Yrr m’enlaça dans ses grands bras forts. On avait fait l’amour sept fois en même pas deux jours malgré tout ce qu’il y avait à faire à coté, comme si c’était nos derniers moments. Il allait faire parti du groupe de tête.

- Te reverrais ma Tuté. Ici ou chez Eywa.

- J’espère que notre vie ici sera un peu plus longue.

b) La bataille du Constitution :

30 Ikrans, 47 guerriers. Comme mon Ikran était fort et moi légère, j’avais pris une guerrière derrière moi comme 16 autres guerriers.

Il fallu 4 heures pour rejoindre le vaisseau spatial. Parti en pleine nuit, on profita du soleil levant pour attaque pile dans son axe en volant le plus bas possible.

Voilà, on voyait la coque luisante du vaisseau au milieu de la plaine de cendre et de boue. Il y avait un peu d’activité au sol, au pire une dizaine de personnes.

J’avais peur. J’aurais peut être du prendre de la drogue…

Mais finalement la surprise fut totale et le groupe de tête parvint facilement à pénétrer dans le hangar. Et lorsque j’y parvins à mon tour, il était sous contrôle.

Je retrouvais Yrr et Ratlaw aussi. Rapidement les 47 guerriers parvinrent tous dans le hangar. Les Ikrans avaient reçu pour consigne de se poser sur le nez de la fusée et si on leur tirait dessus de s’éloigner.

La prise du hangar avait été facile, il n’y avait que deux humains sans arme et un de ces Na’vis « traitres » qui lui était armé mais n’avait pas eu le temps de se défendre. Tous trois étaient morts criblés de flèche et de balles de Kalachnikovs.

« Regardes, Noble Démon Béni, ce traitre Na’vi te ressemble ! »

Je regardais ce corps. Et c’était vrai, cette femelle Na’vi, habillée et armée comme un soldat humain, me ressemblait beaucoup sauf qu’elle avait la peau bleu. Ca devait être un des clones de Nova qu’il avait du colorer en bleu.

Et si j’avais tué Gabriella ! Ma douce Gabriella… La guerre nous fait faire des trucs horribles.

Mais il ne fallait pas s’attarder.

Je guidais les guerriers dans le hangar et je trouvai assez vite l’armurerie. J’avais fait amener une masse, une hache et un coupe boulon pris sur le BTR. Rapidement la porte de l’armurerie fut forcée. Il y avait pléthore de grenades, de fusils d’assauts et autres explosifs.

On contrôlait désormais toute la partie non pressurisée du vaisseau. Il fallait maintenant monter dans les ponts au dessus pour accéder à la partie pressurisée et prendre le contrôle de toute l’énorme fusée.

Mais bientôt un sifflement si fit entendre. Au dessus de notre tête, des tuyaux crachaient quelque chose.

« Des gaz bien sûr ! J’étais stupide ! Quelle chef de guerre minable j’étais ! »

Je me retournai vers Yrr qui était derrière moi. Ma vue se brouillait, ma tête tournait. Incapable de tenir debout, je tombais à genoux. J’eu à peine le temps de voir les autres tomber aussi.

La dernière chose je pus faire fut de prendre la main de Yrr avant de m’effondrer sur le sol…

« Adieu Yrr, adieu mes jumeaux, adieu Pandora, adieu cette vie, qu’on me pardonne mes péchés… »

c) Bienvenue à bord :

« Le sol est froid et dur ! »

C’est la première chose qui me vint à l’esprit ! J’étais au purgatoire ?

« Tiens non on dirait du fer. »

Je pris un moment pour me rendre à l’évidence que j’étais dans une pièce métallique. A l’évidence je n’étais pas morte mais encore dans le vaisseau.

Un des cotés de la pièce était constitué de solides barreaux. Derrière il y avait une silhouette.

« Bienvenue sur l’USSS Constitution Michaela ! »

Cette voie, qui parlait en anglais, était familière. Alors je m’assis sur le sol tandis que ma vision se faisait plus nette.

C’était une Na’vi bleue qui me ressemblait beaucoup à part ce détail pigmentaire. Elle était habillée d’un short et d’un T-shirt kaki.

- Tu as du mal à me reconnaitre Michaela ? C’est vrai que j’ai changé de couleur de peau, de cheveux et d’yeux aussi. Je me suis même raccourci les poils de ma queue. Des petits cachets magiques, heureusement c’est provisoire.

- Gabriella ?

- Oui c’est moi. Plus de 10 ans qu’on s’est perdu de vue. On a pris chacune une voie différente mais on se retrouve au même endroit. Amusant.

- Qu’est ce que vous cherchez ici ?

- Ecoutes, je peux t’aider. Mais je dois en savoir plus sur ton parcours. On sait que les russes t’ont enlevés, que tu as eus des jumeaux. Je n’ai pas encore eu cette chance.

- Chance… Ma grossesse a été un enfer mais finalement ces enfants ont été un cadeau.

- Michaela, si tu étais resté auprès de Nova ça aurait un bonheur sur toute la ligne.

- Gabriella, il m’a violé ! Je ne pouvais pas rester auprès d’un salaud comme ça !

- Ca faisait parti de ton traitement car tu avais une anomalie. Mais ça tu ne pouvais pas le savoir c’est vrai. Bien évidemment tu es parti avec tes enfants sur le Leonov. On le savait aussi. Par contre nous sommes surpris que tu ais réussi à survivre à l’explosion de ce vaisseau, que ta natte soit encore intacte et que les indigènes t’aient adoptés.

- Je suis au moins aussi surprise que toi d’être encore en vie. Tant de coïncidences, il faut croire que Dieu ou la déesse locale veille sur moi !

- Tu es l’Archange Michael ! Soldat de Dieu qui vient combattre pour les opprimés de Pandora !

- Ne te moque pas Gabriella ! Je sais de quel coté se trouve le mal. Lancer des bombes atomiques sur des gens innocents, ce n’est pas le bien !

Et qu’avez-vous fait de mes compagnons ?

- On va les mettre au travail. On avait besoin de main d’œuvre, c’est ce qui nous manquait. Mais vous avez tués trois de mes compagnons dont une de mes sœurs. Et donc ta sœur aussi.

Mais tu penses aussi à ton… mari. C’est un bâtard mais un beau spécimen. Tu as du gout. Il est en vie, ne t’inquiète pas. Tu devrais le voir bientôt.

- Gabriella tu me dois au moins cette réponse. C’est la Cité Crystal ici ? Que cherchez-vous dans ces ruines ?

- Un grand pouvoir. Il nous permettra d’accéder à la suprématie mondiale sur Terre et de fonder une grande colonie ici. Pandora deviendra une nouvelle Terre. Je serai parmi les fondatrices et toi aussi tu pourras en être.

- En écrasant ceux qui vivent ici !

- Michaela, ce monde devra nous faire une petite place.

- J’ai bien peur que Pandora ait du mal à l’accepter. Ce sera une guerre duquel il n’y aura qu’un vainqueur.

- Tant pis alors.

d) Un vieil ami :

La discussion avec Gabriella fut interrompue par l’ouverture d’une porte.

Un humain d’une cinquantaine d’année vêtu d’un treillis et muni d’un masque respiratoire entra dans la pièce. Vu ses galons et le nom sur son treillis, il devait être le colonel Mac Carthy. Et derrière lui c’était… Nova.

Il s’était aussi grimé en Na’vi des forêts mais restait parfaitement reconnaissable. Il n’avait pas pris une ride et était toujours aussi beau. J’aurais cru ressentir des émotions en le voyant mais non plus rien. Plutôt une sourde haine mêlée à de la peur.

- Je te vois Michaela, ma douce enfant.

- Je te vois Nova. Je te préférai en blanc.

- Tu as fait un parcours exceptionnel. Vraiment je le pense. Te voilà chef de guerre maintenant. Ton attaque nous a surpris mais on avait anticipé ce type d’action.

Je ne peux plus faire le lien avec toi. Tu t’es lié à ce bâtard. C’est malgré tout un très beau male.

Le voici…

Et Nova fit entrer dans la pièce Yrr qui était inanimé et porté par deux clones soldats. Ils étaient en tout points similaires à Gabriella à l’exception de subtiles différences au niveau des rayures et des points de lumineux.

- Il est lourd le salop dit l’un des clones !

- Ouvrez la porte de la cage et mettez le dedans ordonna le colonel humain.

Pas de bêtises Michaela, sinon ce sera ta dernière initiative. Saches que tu dois la vie uniquement à Nova. Alors respecte-le.

Les clones soldats jetèrent Yrr dans la cellule et la refermèrent. Puis tous sortirent me laissant seule dans la pièce.

e) Eprouver le lien :

Dès que je me suis retrouvé seule avec Yrr, je me suis précipité sur lui.

Apparemment il était en vie mais devait encore purger sa dose d’anesthésiant.

Alors j’ai attendu tout en caressant son corps si beau.

Puis il est revenu à lui :

- Nous vivant !

- Oui mon grand, on est vivant. Mais on a échoué et on est prisonnier maintenant. Ils ont empoisonné l’air. Je n’avais pas anticipé, je suis désolé.

- Tant que vivant, pas encore vaincu.

Je parlais à Yrr en Na’vi sans savoir si Nova et sa bande le parlaient aussi. Mais cette fois c’est la voie de Nova qui se fit entendre dans un haut parleur en anglais.

« Michaela, je vais te faire découvrir un coté méconnu de ce que les sauvages de ce monde nomment Eywa. Ce réseau global constitué de plantes dotées de système nerveux peut contrôler les créatures de cette planète. Que le spectacle commence ! »

Et un sifflement se fit entendre depuis le plafond. Encore des gaz ! Mais cette fois ci il avait une odeur de fleurs. Une odeur pas désagréable mais très forte. Et Nova poursuivit sa démonstration :

« Les pandoriens améliorés comme toi et moi n’y sentiront qu’une odeur mais pour ton compagnon ce sera différent. Voici un petit cadeau pour toi. »

Par une petite fenêtre dans la paroi, quelqu’un fit tomber ce qui ressemblait à un pistolet.

- Michaela, ce pistolet sert à injecter un sérum. Celui-ci est chargé avec un poison qui peut tuer uniquement les pandoriens naturels. Prend le, tu vas en avoir besoin.

- Je ne suis pas disposé à jouer à ce petit jeu pervers avec toi, Nova !

- Je crains que tu n’ais pas le choix ! Et maintenant c’est parti !

Une vibration se fit entendre. C’était désagréable mais supportable. Mais sur Yrr, elle eu une action différente. Il se crispa, comme soumis à des pulsions contraires. Je le touchai pour essayer de le réconforter.

« Part… Colère… Grande… Pitié » me dit il !

Et il tourna son visage vers moi, il était déformé par un mélange de douleur et de colère. C’était effrayant et je fis un pas en arrière.

Mais Yrr se rapprocha. Puis tout d’un coup il me donna une formidable gifle qui m’envoya au sol.

« Désolé… Pas contrôle » dit il.

Il me ramassa au sol et m’envoya voler contre la cloison.

- Il va te tuer Michaela. Prend le pistolet et tue le avant qu’il ne te tue dit Nova au haut parleur.

- Jamais je ne te ferai ce plaisir, salopard !

Mais Yrr devenait de plus en plus violent. Il me frappa jusqu’au sang tout en s’excusant entre ses dents serrées.

Je voyais ou Nova voulait en venir. Me faire tuer mon compagnon pour que je me soumette à lui. Jamais ! Plutôt crever !

A un moment Yrr me jeta au sol et se mit sur moi. Il serra ses mains autour de mon cou. Je voyais qu’il luttait en vain contre cette pulsion de mort qu’on lui imposait.

« Pardon… Pardon… » disait il en m’étranglant.

Je sentais que c’était bientôt la fin. Mon esprit se troublait et j’allais bientôt perdre connaissance.

Mais la vibration s’interrompit. Et Yrr lâcha immédiatement prise. Il se recroquevilla dans un coin de la pièce, terrorisé parce qu’il venait de faire.

Moi je reprenais mes esprits, souffrante de multiples contusions.

f) Briser le lien :

- Nova c’était prévisible, Michaela ne tuera jamais son compagnon. Je crains même qu’elle vous déteste encore plus maintenant.

- Mac Carthy, ce n’est pas le problème. Je la soumettrai par la force. Mais puisqu’elle ne veut pas tuer son compagnon, c’est moi qui devrais le faire.

- Une balle dans la tête de ce sauvage et c’est fini !

- Non. Ca doit être loyal, il faut briser le lien. Son esprit de femelle est fait pour se soumettre au male le plus fort. Le plus fort physiquement mais aussi le plus fort mentalement. La force mentale est pour nous aussi la loyauté et la probité. Donc il faut un combat loyal, à arme égale.

- Il est aussi costaud que vous Nova. C’est risqué.

- J’étais champion dans ma catégorie. Des siècles d’expérience. Je ne ferai qu’une bouchée de ce sauvage.

- Je me demande pourquoi vous vous donnez autant de peine.

- Je dois pénétrer son esprit. Je dois savoir pourquoi elle nous a échappé. Pourquoi elle a échappé tant de fois à la mort.

- Elle a été protégée par son caisson lorsqu’on a fait exploser son avion au dessus du Pacifique. Elle a eu le bon reflex face à nos agents en Italie. Elle était de sortie lorsqu’on a balancé le missile sur le Leonov. Elle était dans une zone d’ombre lorsqu’on fait l’attaque NEMP. Des coïncidences, la chance.

- Trop de chance, Mac Carthy, trop de chance.

- Une intervention divine alors ! Eywa, Dieu, Allah, Zeus ?! Voyons Nova, soyons sérieux !

- Je ne sais pas. Et un scientifique comme moi doit savoir. Je ne peux pas rester sans savoir.

g) Le défi :

Yrr avait du mal à récupéré du traumatisme que lui avait infligé Nova. Il l’avait changé en marionnette, en une sorte de zombie, pour me tuer par je ne sais quel procédé diabolique. C’était profondément perturbant.

Moi je savais parfaitement que Nova ne voulait pas ma mort. Sinon je serais déjà morte. J’étais plus inquiète pour Yrr. Malgré mes contusions, c’est lui qui était le plus affaibli.

Alors on a fait le lien et on a fait l’amour probablement sous les yeux de Nova. On l’a fait le plus fort possible pour que Yrr récupère de ma force mentale et pour montrer à Nova qu’il n’avait aucune chance.

« Merci ma tuté » dit Yrr lorsque l’on revint du pays des délices.

Peu après Nova entra dans la pièce d’un air grave :

- Ton bâtard ne parle probablement pas anglais. Alors tu vas lui traduire.

Je le défi en duel au bâton de combat dans 2 heures. Je le tuerai et tu seras à moi Michaela. C’est ainsi que ça se passe chez nous les Pandoriens.

- Il te tuera Nova ! Tu ne mérites que ça !

- Aucune chance !

Et Nova quitta la pièce.

Yrr connaissait cette tradition des Pandoriens. Les Na’vis la pratiquaient lorsque deux males se disputaient une femelle fraichement accouplée alors que des fiançailles la promettait au concurrent. C’était rare mais ça existait. En général le combat se finissait par la mort d’un des prétendants et la femelle allait au vainqueur. Il pouvait aussi se finir par la fuite du plus faible. Mais c’était honteux et le fuyard était banni de son clan.

Yrr savait se battre, y compris contre des créatures redoutables. Mais je sentais bien qu’il n’avait pas confiance.

Alors je lui chuchotai en Na’vi :

- C’est un combat sans issue. Même si tu prends le dessus sur Nova, ses sbires t’abattront. Il vaut mieux que tu profites de l’occasion pour fuir.

- Pas fuir ! Lâche !

- Mais ce sera pour mieux revenir. Il n’y a pas de lâcheté face à des salopards. Il faut revenir en force et les arrêter. C’est plus important que toi et moi. Si Nova met la main sur le Grand Pouvoir, c’est fini de nous tous ici.

h) Le combat :

Deux heures après, Nova et plusieurs clones soldats entrèrent dans la pièce. Ils avaient des masques à gaz autour de leur cou.

- C’est l’heure. Comportez vous bien sinon ce sera un nouveau coup de gaz. Et je crains que votre réveil soit très douloureux dans ce cas.

- Très bien, on joue le jeu Nova. On attend que tu le joues aussi loyalement jusqu’au bout répondis je.

Je fus quand même enchainé, mains et pieds reliés par une solide chaine. Yrr au contraire restait libre. Les clones soldats avaient toutefois leurs fusils d’assaut braqués sur lui.

Le combat allait se dérouler dans le hangar du vaisseau. Le seul espace assez vaste pour ça. La grande porte du hangar était ouverte sur l’extérieur pour qu’on puisse utiliser le monte charge. Mais un grillage fermait maintenant l’ouverture.

Les spectateurs étaient assez nombreux, une dizaine de clones soldats et une vingtaine d’humains. Il y avait aussi le Colonel Mac Carthy et Gabriella qui vint à coté de moi. Mais des caisses et d’autres obstacles avaient été placés pour limiter la piste et protéger les spectateurs.

Nova enleva tous ses vêtements pour mieux montrer son corps d’athlète dépourvu du moindre défaut. Yrr se débarrassa aussi de son pagne.

« Comme Nova est beau me souffla Gabriella ! »

Puis Nova apporta deux bâtons de combat. Ils étaient identiques. Ils étaient composés d’un tube en Inox d’environ 3 mètres avec à un bout une pointe effilée et à l’autre le tranchant d’une hache.

Nova les jeta loin de lui au sol. L’un à sa gauche, l’autre à sa droite.

« Choisit bâtard ! »

Je du lui traduire en Na’vi.

Et Yrr pris le bâton sur sa gauche. Tandis que Nova pris l’autre.

Et le combat commença. Au début les coups étaient plutôt mesurés. Puis à un moment ils se firent plus violents et surtout plus imprévisibles. Et le sang commença à couler, un peu, mais c’était celui de Yrr ! Nova le dominait, il était plus habile, maitrisait mieux les feintes.

Je fus surpris par l’ampleur des émotions qui me submergeaient. J’avais peur, une peur profondément viscérale. Peur pour Yrr mais aussi peur pour moi qui me retrouverait à la merci de Nova.

A un moment Yrr évita un violent coup de Nova dont le tranchant de la hache vint fendre le grillage qui barrait la porte du hangar.

Je pensais : « Yrr saute par ce trou ! » Mais on était à 80 m de haut, la chute serait mortelle à cette hauteur !

Et Nova continua son manège, il forçait à Yrr à esquiver ses coups par des mouvements qui allait l’épuiser. Sans doute après il allait le mettre à mort !

Yrr avait compris qu’il n’aurait pas le dessus. Alors il profita d’une nouvelle esquive pour sauter par le trou du grillage. Mais de telle façon qu’il pu agripper le câble graisseux du monte charge et freiner sa descente.

Je n’ai pas pu voir ce qui se passait ensuite. J’entendis juste des coups de feu.

Nova regarda en bas puis se retourna :

« J’ai gagné ! Le bâtard a fuit ! »

Alors les spectateurs applaudirent. Moi je ressentis comme un immense effondrement interne laissant un énorme vide.

Nova fit enlever mes chaines et me regarda alors que j’étais tombé à genoux. Puis il dit ce que je redoutais :

« Tu es as moi petite femelle. Offre-moi ta natte. »

Et je répondis par un tout petit « Non ».

Alors sans un mot il me prit par le cou, me souleva, me plaqua contre une paroi de la salle. Et encore une fois il me viola dans une douleur atroce et devant tout le monde !

i) Résistance :

Je fus jetée de nouveau dans la cellule. Seule cette fois. Je n’avais aucune vue sur l’extérieur, la lumière artificielle était allumée en permanence, j’étais sans vêtements et sans le moindre mobilier. Même pas un tapis pour m’isoler du sol dur en métal.

J’avais bon espoir qu’Yrr ait pu s’enfuir. S’il avait été rattrapé, on m’aurait sans doute ramené sa tête ou quelques choses d’aussi horrible pour bien me montrer qu’il était mort.

Nova venait me visiter une fois par jour environ. Il me redemandait de me lier à lui. Je refusais et il me violait. C’était ça mon quotidien.

J’arrivais encore à tenir mais c’était dur. Dans mes rêves qui ressemblaient de plus en plus à des cauchemars, Nova revenait de plus en plus souvent. En fait mon corps était en train de capituler. Je ne pourrais tenir plus très longtemps.

J’ai eu l’occasion de parler avec un des clones soldats.

Elle n’a pas voulu me dire combien elles étaient. Par contre elle me dit que toutes avaient été des femmes dans leur vie humaine. Toutes étaient plus ou moins liées à l’armée US et étaient atteintes par une maladie grave. Elles n’avaient plus que quelques mois à vivre.

Pour elles ce programme et ce nouveau corps était un cadeau inespéré. Et elles étaient vraiment très heureuses comme ça. Elles ne comprenaient pas pourquoi je résistai à Nova. En fait elles auraient aimées plus que tout être ma place et devenir la compagne de Nova.

Elles trouvaient que Nova était un peu brutal avec moi mais que cela devait être la tradition chez les Pandoriens.

Un jour, alors qu’une nouvelle fois Nova venait me brutaliser, j’entrepris de l’interroger :

- Nova, je me demande pourquoi tu veux te lier à moi ? Tu n’as pas déjà de compagne, toi qui es si vieux ?

- C’est vrai je te dois quelques explications, ma chère fille. Je ne suis pas limité de ce coté là. Je suis polygame comme dise les humains. Une bien heureuse amélioration que je me suis faite. Uniquement pour moi car il faut la force mentale pour.

- Alors pourquoi ne pas fricoter avec les autres clones. Elles n’attendent que ça !

- Parce que je suis fasciné par ce que je ne comprends pas ! Je n’arrive pas à cerner ton esprit.

- Peut être parce que vous avez mis une âme d’homme dans un corps féminin ?!

- Non ça n’aurait pas du interférer. Je te dis je ne comprends pas. Mais pour ne pas prendre de risque, on a décidé de ne pas renouveler l’expérience.

- Et qu’est ce que tu comptes trouver ici ? On est sur le site de la Cité Cristal n’est ce pas ?

- Oui c’est la Cité Cristal. A première vu ce ne sont que des ruines. Mais en dessous, bien caché aux yeux des sauvages et d’Eywa, son cœur, le Noyau, bat encore. Un joyau de notre science, pur, beau, éternel et surpuissant.

Michaela tu dois faire partie de cette aventure. Tu n’es pas un de ces sauvages bleus esclaves d’un tas de bois qui se travesti en dieu.

Tu as la force de caractère pour devenir la reine de ce monde !

Nova voulait faire de moi la reine de Pandora ?! Sans doute lui se voyait comme le roi. Etait ce de la flatterie ? Était-il sincère ? C’était troublant en tous cas.

Alors il me redemanda : « Veux-tu te lier à moi ? »

J’avais envi de dire « Pas encore ! » mais je me repris et dit « Non ».

Il répondit comme si il avait lu mes pensées : « Pas de problèmes, je suis patient. Le plaisir ne sera que pour moi encore cette fois ci ! »

Et il me viola encore. Toujours par derrière pour ne pas croiser mon regard et en tirant sur ma natte pour me faire le plus mal possible.

Lorsque ce fut terminé, il me laissa sur le sol. J’étais encore consciente ce qui n’était pas toujours le cas.

Avant de partir il dit :

« Il faudra que tu me présentes tes jumeaux. J’ai hâte de rencontrer mes enfants. »

j) Le grand jour :

Voilà bien 3 semaines que j’étais prisonnière sur le Constitution.

Mais un matin des clones soldats virent me chercher, elles étaient excitées :

« On touche au but. C’est le grand jour. Tu viens avec nous. »

Je me laissai faire. On me fit une toilette rapide, on me passa un short et T-Shirt. Et on m’enchaina.

Puis on prit le monte charge pour descendre au pied de la fusée. Je revoyais enfin la lumière du jour.

Nova était là avec Mac Carthy, six clones et une dizaine d’humains. Ils étaient tous armés.

Tous sont montés avec moi dans la benne d’un camion pour faire le voyage vers le lieu de fouille.

Tout le long du voyage de plusieurs kilomètres, le paysage était toujours aussi désolé, couvert de cendres et de boues au milieu de ruines informes. Mais à certains endroits de la verdure apparaissait timidement. La vie reprenait déjà ses droits.

On arriva finalement au site de fouille. Une grande tranchée s’enfonçait dans le sol. Autour il y avait deux tractopelles et différents engins de chantier.

Mais il y avait aussi des dizaines de Na’vis. Des Na’vis des forêts mais aussi des mers. Ils étaient crasseux et l’air hagard. Je reconnu Ratlaw qui baladait son regard vide en bougeant des pierres. Il avait des plaies plus ou moins cicatrisées sur le corps. Il faisait peine à voir.

On descendit tous du camion pour se diriger vers la tranchée. La dizaine de clones qui gardait le chantier se redéploya pour surveiller nos arrières. La tranchée de fouille descendait progressivement dans la direction d’un grand monticule vaguement conique.

Nova ne résista pas à l’envi de faire le guide :

« Tu vois Michaela, le grand tas de gravas face à nous. Et bien ce sont les vestiges du Pivot. Une tour de 3000 mètres de haut, le centre de la Cité Cristal. Et en dessous, bien caché, se trouve le Noyau. »

On continua à s’avancer et on croisa une jeune Na’vi des mers. Elle transportait péniblement un lourd panier rempli de terre.

Nova la bouscula et elle tomba au sol avec son chargement. Elle s’excusa et se remis immédiatement à l’œuvre en remettant les pierres tombées de son panier.

« En amplifiant les moyens de contrôle chimique et électromagnétique de la Flore Neurale, que ces sauvages appellent Eywa, on peut briser leurs volontés. Ils sont alors encore plus dociles que de petits chiens bien dressés. Ton compagnon en a fait l’expérience, en mode colère incontrôlable. »

Nova bouscula une nouvelle fois la jeune esclave ce qui fit rire sa suite. Cette fois je réagis :

- C’est de la cruauté gratuite ! Tu vaux mieux que ça, MMMMaitre Nova !

- Tu vois Michaela ces affreux têtards, ces Pandoriens des mers, c’est moi qui les ai créé ! On avait besoin de main d’œuvre pour aller travailler profondément sous la mer. J’ai relevé le défi. Je les ai dotés d’une troisième paupière pour mieux voir sous l’eau, d’une capacité pulmonaire accru, d’une queue massive et de membranes sur les avant bras pour une nage plus efficace et de pleins d’autres améliorations.

J’ai même créé des espèces de mollusques marins qui procurent de l’oxygène via les tentacules neurales de la natte.

C’était difficile et c’était ma plus grande réussite !

Le Maitre du Fer pensait que la Chair avait atteint ses limites. Alors il a construit des êtres mécaniques qui se sont avérées bien plus efficaces. En plus on les a jugés plus beaux.

On s’est moqué de moi, avoir consacré autant de moyens pour créer des créatures aussi laides qu’inutiles !

Voir qu’ils ont survécu et même prospéré jusqu’à maintenant me rappel d’autant plus cet échec.

- Si ils ont survécus jusqu’à maintenant, c’est qu’ils n’étaient si raté que ça !

- Je ne l’ai pas fait pour enlaidir le paysage !

Puis on est entrée dans la tranchée qui conduisait à une ouverture percées dans un épais mur en béton…