L’Ange de Pandora

Résumé :

Brutalement Pandora est confrontée à une série de cataclysme qui annonce des temps très difficiles.

La Voie de l’Ange

Chapitre 21, Le Grand Chagrin

a) L’attaque :

La joie et le chagrin se mêlaient aujourd’hui. La joie car j’avais réussi à dompter un bel Ikran la veille, ce dont mes enfants étaient très fiers, le plus beau du clan ! Le chagrin car en même temps que moi, un novice était mort.

Son corps avait été ramené à la Grotte Ecarlate. Il devait être inhumé face à Eywa, devant le Saule situé au fin fond de la grotte.

On était tous en parures de deuil. Vu la nature de la mort du défunt, les Irkans avaient été conviés à la cérémonie. Ils étaient entrés par le puits très profond qui donnait accès à la grotte au dessus du Saule.

Yrr était là aussi, à l’écart des autres toutefois et semblant perdu dans ses pensés.

Je profitais d’une pause avant la cérémonie pour interroger la Tsahik, Sorewn :

- Ca aurait pu être moi qui sois morte hier. J’ai bien failli échouer.

- Non tu ne pouvais pas échouer. Eywa veille sur toi.

- Et si j’étais morte ?

- C’est qu’Eywa t’avais abandonné.

Drôle de conception des choses, pensais-je…

Mais sur ces pensées un événement brutal se produisit.

Ma natte se mis à me bruler, provoquant une douleur intense qui m’obligea à me mettre à genoux. Je sentais que ma tête allait exploser !

Mais ce fut bref et la douleur aussi vive soit elle, s’évapora assez rapidement.

Lorsque je relevai la tête je m’aperçu que tous les Na’vis autour de moi avaient étés frappés du même mal. Même les Ikrans s’affolaient, se cognant aux parois et faisant tomber des concrétions.

Mais le plus terrible était le Saule d’Eywa qui était parcouru de vagues lumineuses désordonnées. Puis sa lumière vacilla et se réduisit à presque rien.

Le Tsahik Sorewn repris ses esprits et fit le lien avec le Saule sacré. Je vis son visage se décomposer. Puis elle se mit à crier de façon déchirante et se jeta au sol pour pleurer.

Visiblement il se passait quelques choses de très grave.

Je voulu m’en assurer et je fis le lien avec le Saule.

…

Rien… Rien… A part un faible bourdonnement !

Sorewn regarda vers moi et s’écria :

- Les démons ont attaqués, ils ont tués Eywa !

- Sorewn, Eywa est partout sur ce monde, ce qui s’est passé ici ne peut s’être passé partout ! Ne sombrez pas dans le désespoir !

Mes mots firent leur effet et Sorewn comme les autres Na’vis se reprirent.

Je continuais : « Calmons les Ikrans et donnons une sépulture digne au novice mort hier ! »

Et c’est ce que l’on fit, pour la première fois je prenais le rôle de guide. Mais l’inquiétude dominait. J’étais aussi très inquiète. Et la suite n’allait pas aller en s’arrangeant.

En ressortant de la grotte on eu la désagréable surprise de voir les Palis du clan dans le plus grand désarroi. Ils étaient apeurés, certains s’étaient même blessés en courant n’importe comment.

Des Na’vis montèrent dessus pour les calmer mais ce qu’ils découvrirent étaient terrifiants. Les filaments des antennes de Palis étaient tous… morts !! Impossible de faire le lien, impossible de les diriger, impossible de les calmer !

En regardant plus loin on voyait que tous les autres animaux possédant des Kurus, des liens mentaux, étaient atteints. Tous y compris les Ikrans qui étaient en dehors de la grotte. On pouvait les voir voler de façon désordonné.

C’était la panique générale au village. Ou plutôt un énorme chagrin qui paralysait tout le monde dans des cris de désespoir.

Moi-même je fus pris d’une peur panique. Et j’ai vu que les Na’vis qui me regardaient voyaient ma peur ce qui les effrayaient encore plus. La frayeur était communicative, comme un virus se propageant à toute vitesse. Alors j’allai me cacher dans un coin de la grotte.

b) Les guerriers d’Eywa :

J’étais dans un tel état de choc que je m’étais recroquevillée au sol en tremblant. La fin du monde était elle proche ? Je ne comprenais pas ce qui se passait ! Ca n’avait pas de sens !

Je sentis une main sur mon dos, elle me tapotait de façon hésitante. Alors je retournais. C’était Yrr, son visage jusque là impassible était aussi dominé par la peur.

Et il dit : « Ai… aide… aide nous ! »

Je remarquai à peine qu’il venait de parler alors qu’il était censé être muet. Tous ils attendaient quelques choses de moi… mais quoi ?

Puis je réalisai une chose. Il s’était passé un miracle et je ne l’avais même pas vu. Ce n’était pas une coïncidence ! Ca ne pouvait pas l’être !

Aussitôt je repris espoir. J’étais persuadée que Dieu ou Eywa, peu importe, veillait sur nous. Alors je rejoignis les pauvres villageois qui pleuraient :

« Frères et sœurs : si le novice n’était pas mort hier, le clan et ses Ikrans n’auraient pas été dans la grotte pour ses funérailles. Et si nous avions été en dehors de la grotte, nos Kurus, auraient été atteints ! Eywa n’est pas morte, elle est intervenue pour que nous puissions nous protéger et répondre à cette attaque. Il faut nous préparer à nous battre, NOUS SOMMES LES GUERRIERS D’EYWA ! »

Mon discours eu l’effet escompté et tous se relevèrent. Et tous proclamèrent :

« Démon béni d’Eywa, guide-nous vers la victoire contre les démons ! »

C’était grisant mais il fallait faire quelques choses maintenant…

Je conseillai alors de déménager le village plus en profondeur dans la grotte au cas où le phénomène se reproduirait.

Le clan se repris et remis de l’ordre dans ses affaires pour faire ce que j’avais conseillé.

Les Palis étaient inutilisables mais la moitié de nos 60 Ikrans étaient sains. Normalement cela prendrait un mois pour que les Kurus, ces organes délicats, se régénèrent.

Puis j’ai eu l’idée de vérifier s’il n’y avait pas de nouvelles émissions radios. D’origine artificielle j’entends. J’avais emmené deux talkies-walkies avec une fréquence d’écoute variable au cas où les vaisseaux américains se poseraient.

Je les récupérais dans mon logis et je les mis en marche…

Rien…

Les deux ne fonctionnaient plus ! Même avec une pile de rechange !

Comment était ce possible ? Le choc qui nous avait touché, avait il touché ces appareils aussi…

Et si…

Je me souvenais de cours sur les bombes atomiques pendant mon séjour en URSS. En faisant exploser une grosse bombe un peu au dessus de l’atmosphère on pouvait déclencher une NEMP, « impulsion électromagnétique nucléaire ». C’était particulièrement dévastateur pour tous les appareils électriques dans une très vaste zone, la surcharge les grillant littéralement. Nos Kurus étaient sensibles aux radiations, ils étaient peut être aussi sensible à ces surcharges.

Ca voulait dire que Nova et ses alliés humains allaient arriver. Ils préparaient le terrain. On allait se retrouver à se battre avec des arcs et des flèches contre des bombes atomiques !

Mais pourquoi dépensaient-ils autant de moyens pour venir sur Pandora ? En comparaison avec la Cité du Ciel, il n’y avait rien ici…

Mais Yrr me sorti de mes pensées. Il était là, sur le seuil de la maison, toujours muet.

Je lui fis signe d’entrer et on s’assit face à face :

- Alors Yrr, tu parles finalement ?

- Appris par Eywa. Que va arriver ?

- C’est surement Nova qui a causé ce cataclysme. Il va arriver sans doute bientôt. Je ne sais pas ce qu’il cherche. Il voulait rentrer sur Pandora mais surement pas pour y vivre paisiblement.

- Falloir le battre !

- Le combat est incertain.

- Prêt mourir dit Yrr en frappant son poing sur sa poitrine.

- Mourir ne sera pas suffisant, il faudra gagner. Prends-moi dans tes bras, grosse brute !

Et je m’assis sur lui pour qu’il puisse m’enlacer. Et on s’est mis à se caresser tendrement.

Comme il pouvait maintenant parler, j’en profitai pour en apprendre sur lui.

- Alors tu as été élevé par un Palalukan.

- Vrai, mère moi.

- C’est elle que j’ai tuée au château ?

- Vrai.

- Je suis désolé. Je ne pouvais pas savoir !

- Triste pas ta faute. Elle savait risque. Droit de te défendre.

Toi bel Ikran. Faut maintenant mâle.

- Il faut, il faut, il faut… C’est un choix difficile.

- Sais mais plus temps…

Plus de temps, plus de temps, plus de temps. Demain on sera peut être tous morts…

Pourtant je me contentai d’un gros câlin mais sans aller plus loin.

C’est bizarre il n’y avait que ce bâtard sauvage que me plaisait. Peut être parce que comme moi il était différent des autres. Mais le courage et la force physique ne comptait pas face aux moyens de Nova.

c) Castle Bravo :

On a passé la nuit dans la grotte sur des nattes posées sur le sol un peu humide. Yrr était contre moi et mes jumeaux pas très loin.

Nova était encore dans mes songes, gigantesque comme un Titan. Il m’aspirait vers lui irrésistiblement comme un trou noir gargantuesque.

Le matin, je me suis levé pour m’occuper de mon Ikran qui était toujours dans la grotte. Il était beau et je l’avais appelé Zeus en référence à l’aigle qui le symbolisait. J’aurais voulu avoir plus temps pour voler avec lui mais maintenant on n’était plus en vacances.

Puis tout d’un coup nous avons tous ressenti la même douleur qu’hier dans nos Kurus mais d’une intensité bien moindre. Ceux profondément à l’intérieur de la grotte ne la ressentir même pas.

On ne voyait rien d’autre mais après quelques minutes un grondement sourd se fit entendre. Le sol trembla un moment.

Alors je décidais de prendre de la hauteur pour mieux voir.

A l’opposé des pentes du volcan, au dessus de la plaine couverte de forêt au sud, au-delà de l’horizon, s’élevait un gigantesque champignon atomique. C’était surement une bombe atomique ! Probablement une énorme bombe H.

Je demandais à la Tsahik Sorewn ce qu’il y avait par là bas :

« C’est le territoire du clan des Pieds Noirs. Il n’y a que de la forêt. Une forêt très dense et difficile d’accès. »

J’ai demandé à plusieurs chasseurs de prendre des nouvelles des clans voisins. J’ai aussi fait mis en place des guetteurs pour surveiller le ciel.

La nuit qui suivit l’explosion, on pouvait voir les lueurs d’énormes flammes : la forêt brulait avec une intensité considérable, bien plus que le Volcan. Les oiseaux fuyaient le cataclysme dans le plus grand désordre. Certains tombaient raides morts, surement mortellement irradiés.

Les nouvelles des clans voisins étaient peu rassurantes. Eux vivaient dans des arbres et ils avaient pris à plein le choc initial. Bien peu avait encore leur Kuru intact. Les montures Palis et Ikrans étaient aussi tous touchés et inutilisables. Les Saules Sacrés étaient dans un état encore pire que le notre, leur frondaison était morte purement et simplement. Pareil pour le clan de la mer le plus proche.

C’était terrifiant mais j’ai redonné de l’espoir à ces gens.

d) La foret jaune :

Voilà une bonne semaine que le cataclysme avait eue lieu. La forêt ne brulait quasiment plus. Toutefois il n’était pas question d’aller voir de plus près. La radioactivité pouvait être encore forte.

J’avais toujours un peu de mal à me projeter dans la figure du chef de guerre. Peut être que finalement Nova et ses sbires allaient renoncer à venir.

J’ai passé pas mal de temps avec Yrr. Je lui ai fait une toilette complète, une coiffure correcte ainsi que de véritables vêtements. Une vraie poupée, je dois confesser que j’aimais bien le toucher. Et lui aussi apparemment.

Il avait meilleure allure et paraissait moins bestial, mais un peu encore ce qui faisait son charme.

J’ai aussi travaillé à améliorer son vocabulaire et à interagir plus familièrement avec mes jumeaux.

Mais en plein milieu de la journée un guetteur vint me chercher. Il avait vu une étoile filante dans le ciel puis un objet brillant tomber vers la forêt carbonisée.

Ca y est Nova était arrivé !

Il était temps d’aller voir ce qui se passait.

Moi, Yrr, Ratlaw et un autre chasseur on est partit le matin suivant dans la direction du village du clan des Pieds Noirs. On partait avec des Kalachnikovs munies de lances grenades et de lunettes de visées.

Chacun sur nos Ikrans, il nous faudrait que 4 heures pour parcourir les 200 kms.

Au fur et à mesure qu’on avançait, la dévastation se précisait. Il n’y avait d’abord que de hautes branches cassées, puis vint un endroit ou les feuilles étaient jaunies. Et à un moment c’est toute la forêt qui était jaune. Plus loin encore il n’y avait plus de feuilles du tout sur la canopée. L’odeur de brulé était omniprésente.

L’arbre maison des Pieds Noirs était en vue. Le haut de l’arbre géant avait souffert, beaucoup de branches étaient cassées. La plupart des feuilles étaient manquantes, les restantes toutes jaunes.

On se posait au pied de l’arbre maison. C’était un spectacle de désolation total. Des cadavres d’Ikran gisait sur le sol mais aussi de Na’vis qu’on n’avait même pas pris la peine d’enterrer. Tous portaient des marques de brulures.

Je me disais que tout le village était mort. Mais non. Des habitants hébétés sortirent à notre rencontre. Ils faisaient peine à voir. Certains portaient des traces de brulures parfois difficiles à supporter. Les autres étaient hagards, sals et le regard vide. Quasiment des morts vivants !

J’avais vraiment pitié pour eux. Alors on s’en est occupé plutôt que de poursuivre plus avant.

Tous avaient le Kuru nécrosé, tous étaient sourds, les oreilles percées. Beaucoup étaient aveugles, beaucoup étaient brulés et irradiés. C’était parfois très moche.

En fait un rapide décompte me fit comprendre qu’un quart était mort, qu’une moitié était gravement touché avec une bonne part qui allait mourir. Seul un quart, soit une cinquantaine, pouvait survivre avec certitude, à condition qu’ils trouvent de quoi se nourrir. J’ai beaucoup pleurée.

Je leur ai redonné l’énergie de vivre plutôt que de se laisser mourir. Il restait encore de quoi se nourrir dans cette forêt mourante. Nous avons fait une sépulture de fortune pour les nombreux morts, le village a été réorganisé, des lits aménagés pour les blessés et les mourants.

e) Le secret d’Eywa :

Le lendemain il a fallu repartir pour explorer plus en avant.

Nous quatre sur nos Ikrans, on arriva rapidement à la zone dévastée. La radioactivité était résiduelle mais je pouvais encore sentir un chant très faible. Les arbres cassés et jaunis laissèrent la place à une forêt calcinées puis rapidement à un désert de boues et de cendres encore fumantes. A perte de vu s’entendait l’immense cratère de la bombe. C’était terrifiant…

Au milieu de cette plaine dévastée se trouvait un haut rocher sur lequel on s’est posé pour mieux regarder les alentours.

Le rocher était couvert de bois calciné qui s’effritait quand on marchait dessus. A un moment un pan entier de ce bois est tombé, laissant la roche à nue. En fait ce n’était pas de la roche, mais une sorte béton. Il y avait même des ferrailles rouillées dedans.

En regardant plus attentivement autour avec des jumelles, je découvris d’autres vestiges. Des structures métalliques ou en béton, toutes tordues, rouillées, érodées. En fait les ruines d’une immense… ville ? La Cité Crystal ?!

La forêt avait engloutit ces vestiges pour les cacher aux yeux de tous. C’était le secret d’Eywa !

Je poursuivis mes observations. Et au loin un éclat brillant attira mon regard. C’était… c’était… c’était la coque en inox d’un vaisseau spatial semblable au Leonov !

Ca y est on avait trouvé Nova !

Il fallait s’approcher pour mieux voir. Y aller en Ikran en terrain découvert serait bien trop risqué. Alors on est allé à pied, le vaisseau était à près de 10 kms, ça prendrait 2 à 3 heures dans ce terrain chaotique. Mais une reconnaissance était nécessaire.

La marche fut longue dans un sol boueux en encombrés de débris, de ruines, de cendres encore chaudes. On se brulait parfois les pieds.

Nous sommes arrivés à la distance suffisante du vaisseau pour mieux le distinguer. Aux jumelles, j’étais assez proche pour voir des gens.

- Alors Grande Guerrière d’Eywa que vois-tu demandât Ratlaw ?

- Sur la coque il y a marqué « USSS Constitution ». Normalement il doit y avoir un deuxième vaisseau, il doit être encore en haut.

Il y a des gens au sol. Des humains en combinaison kaki. Mais aussi, on dirait… on dirait des Na’vis… des Navis bleus ?!

- Des nôtres ?

- Ils sont vêtus bizarrement et s’affairent autour de tout un tas de matériel. Il y a un hélicoptère, un camion benne, un tractopelle, non deux…

- C’est quoi ?

- Des engins pour fouiller le sol. Ils cherchent quelque chose ici. Une chose plus intéressante que ce qu’on a trouvé dans la Cité du Ciel…

- Quoi ?

- J’en sais rien… Mais pour dépenser autant de moyens, ça doit avoir un intérêt énorme.

Mais bientôt le sifflement typique d’une turbine d’hélicoptère se fit entendre. En fait il y en avait deux. Et ils décolèrent et prirent la direction de l’Ouest. Vers la mer.

- Grande Guerrière d’Eywa on fait quoi ?

- On va rester un moment pour voir ce qu’ils font et surtout combien ils sont.

Les engins de chantier progressaient vers un grand monticule pyramidal. Le camion benne emmenait du personnel.

En tout je comptais au moins 15 humains et 10 Na’vis. Plus ceux dans les hélicoptères qui venaient de partir, on devait être autour d’une quarantaine de personnes. Plus un nombre inconnu dans le vaisseau. Le Leonov n’était prévu que pour 20 personnes mais rien ne prouve qu’il n’y en ait pas plus dans ces vaisseaux américains. Peut être étaient ils une centaine au total ?

Je n’avais pas vu le moindre Na’vi blanc ni Nova. Mais après tout ils avaient pu se peindre le corps pour tromper Eywa, du moins ce qu’il restait d’elle.

Il était temps de rentrer. J’en savais assez pour le moment.

Sur le chemin du retour, alors qu’on allait reprendre nos Ikrans, les deux hélicoptères revinrent. En dessous il y avait des filets qui transportaient une masse de couleur turquoise.

Je regardais aux jumelles :

- Ce sont des Na’vis de mer. Ils les ont mis dans ces filets pour les amener ici !

- Ils sont morts ?

- Difficile à dire.

Finalement les hélicoptères déposèrent leur chargement avec une certaine précaution. Du moins avec ce qu’on pouvait voir d’ici. Ils devaient être encore vivant…

f) Plan de bataille :

Après un arrêt chez les Pieds Noirs, nous sommes rentrés à la Grotte Ecarlate.

Ils attendaient tous qu’on organise une attaque. Ils pensaient qu’ils auraient plus de succès avec moi que lors de l’attaque ratée du Leonov. Cette attaque avait d’ailleurs déjà couté la vie à 19 Na’vis de ce clan.

On pouvait compter sur 100 guerriers/guerrières, 30 Ikrans et 10 fusils d’assauts. En face peut être jusqu’à 100 humains et faux Na’vis armés.

Les kurus des Na’vis voisins et des autres montures avaient commencés à repousser. Mais il faudrait encore 30 à 35 jours avant qu’ils soient totalement régénérés. Et d’ici là Nova risquait d’avoir atteint son objectif car il devait nécessairement connaitre ce délai.

Les espions que j’avais envoyés pour surveiller le vaisseau humain relevaient que la grande porte du hangar restait ouverte en permanence. Elle était à près de 80 mètres du sol et un monte charge permettait de descendre cette hauteur.

Les espions avaient par ailleurs remarqués qu’un certain nombre de Na’vi des mers avaient été amenés et travaillaient maintenant avec les envahisseurs. Comment pouvaient-ils trahir Eywa ?

L’idée était de charger au maximum les Ikrans en mettant les guerriers les plus légers par 2 et ainsi on pourrait attaquer à 47 guerriers sur les 30 Ikrans disponibles. On arrivait dans l’axe du Soleil pour être caché, on prenait le contrôle du hangar. Les troupes ennemies à l’extérieur étaient bloquées car on neutralisait l’ascenseur. On essayait de trouver d’autres armes, sur le Leonov l’armurerie était proche du hangar. Et ensuite on prenait le contrôle du vaisseau. Toute leur logistique serait brisée et Nova n’aurait plus les moyens de poursuivre son travail.

« Voilà frères et sœurs. Ce plan comporte beaucoup de risques et d’incertitudes. Mais si on attend plus longtemps, il sera peut être trop tard. On partira à la fin de la nuit suivante pour les surprendre dans le Soleil de l’Est. »

Mais ils étaient enthousiastes :

« Grande Guerrière d’Eywa, tu nous mèneras à victoire. Et nous chasserons ces envahisseurs ! »

g) Unie avec Eywa :

- Adam et Eva, mes très chers enfants. Je dois livrer après demain une bataille périlleuse.

Pour mener cette attaque, je dois m’accoupler avec Yrr. Lui seul pourra me donner assez de force pour le faire. Sinon Nova pourrait me reprendre.

Ce sera votre nouveau père. Êtes-vous d’accord ?

- Maman, c’est toi qui choisis. Il est bien. C’est un bâtard comme nous. Mais essaye de ne pas mourir après.

- Merci. J’essayerai…

La cérémonie se passait au pied du Saule Sacré du clan, au fond de la grotte. Mais comme il ne luisait presque plus, on avait du ajouter des torches.

Une tente avec des sortes de cousins avait été installée. Tout le clan était là, autour de cette tente.

Yrr et moi on avait été entièrement déshabillés et lavés pour être les plus purs. On s’avançait en se tenant la main vers le Saule ou se tenait Sorewn, la Tsahik.

« Jeune démon bénit d’Eywa, jeune bâtard fils d’Eywa. Vous avez fait le vœu de vous unir pour la vie. Tout le clan en est témoin et Eywa bénira votre union. Faites le lien avec elle. »

Alors on fit chacun le lien avec le Saule. Mais c’était triste, car il était quasiment muet, il y avait juste un doux murmure et des images floues et informes.

Et maintenant on devait aller sous la tente. Elle abritait à peine des regards. Je n’étais pas très à l’aise, il y avait tellement de gens autour. Yrr n’était pas très à son aise non plus.

On s’agenouilla face à face.

« Jeunes puceaux, faites maintenant le lien entre vous ! »

Je n’étais pas tout à fait pucelle mais on avait jugé que le viol de Nova ne comptait pas. Si on avait mal jaugé son partenaire le lien pouvait échouer en produisant une douleur.

Et on présenta nos Kurus l’un à coté de l’autre et ils s’enroulèrent en luisant fortement…

…

Un flot de bonheur, comme une crue brutale dans un lit à sec, me submergea à un niveau que je n’avais jamais connu auparavant ! Je pouvais sentir son corps. Je pouvais me voir dans ses yeux et ressentir tout ce qu’il ressentait pour moi. Et il me désirait c’était évident. Mais ça je le savais déjà.

Tout d’un coup l’extérieur n’existait plus, c’était un grand flou. J’avais complètement oublié les gens autour. Il n’était pas nécessaire de créer un rêve pour inviter l’autre dedans, on était le rêve nous deux.

Je pensais « touche-moi les seins » et Yrr le faisait. Je lui indiquais ou s’était le plus plaisant, en fait c’est moi qui commandait ses gestes. Et inversement.

Puis la chaleur monta, monta, partant des nos ventres jusqu’à envahir nos deux corps.

Au repos le membre viril des males Na’vis dépassait à peine et là en plein développement il était impressionnant. J’en avais déjà vu lors de mon éducation sexuelle mais là je pu le toucher et ressentir ses sensations délicieuses.

On resta un certains temps dans des caresses d’une sensualité insoupçonnée jusqu’alors.

Mais à un moment, il était temps de passer à union plus profonde. Et je le senti en moi et lui en moi.

La suite fut une véritable montagne russe de sensation avec des moments d’extase suivie d’excitation folle. Et je sentais mon ventre se remplir de vie à chaque nouvelle expulsion !

Mais je sentais aussi un pouvoir étrange, quelque chose d’indéfinissable et d’immense au plus profond d’Yrr.

Tout a une fin et après un dernier sommet la course se ralentit et se transforma en sentiment de plénitude. On était comme dans une piscine de duvet, quasiment en apesanteur.

Et on revenait dans le monde. Je n’avais aucune idée du temps que ça avait duré.

Sorewn proclama : « C’était un très bel accouplement ! Vous voilà uni pour la vie ! Puisse Eywa vous donnez une descendance nombreuse et valeureuse ! »