Fugue princière

Chapitre 1 : Fugue princière

3943 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/03/2020 10:04

Marchant en compagnie d’une jeune beauté de seize ans dans un silence malaisant, le prince Andrew oscillait entre une profonde gêne et la peur. La jeune fille était sa promise, Lyrna… enfin pas tout à fait, car pour l’heure rien n’était encore décidé et c’était bien là, le problème. Leurs parents avaient décidé de leurs mariages avant même leurs naissances, mais ils ne s’étaient rencontrés pour la première fois seulement quelques jours auparavant. On l’avait prévenu, que sa promise n’était pas bien disposée quant à cette union qu’elle considérait comme une mésalliance.

Cela n’était guère surprenant. En effet les amoriens étaient un peuple de farouche guerrier qui ne semblait vivre que pour faire la guerre. Au fil des siècles, il avait continuellement repoussé leur frontière en massacrant les malheureux qui avaient le malheur d’être leur voisin. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle son père tenait à ce point faire alliance avec des gens qu’il considérait comme des barbares. Les Amoriens quant à eux considéraient les armidiens qui avaient prospéré par le biais du commerce et la politique comme des êtres veules qui fuyait continuellement les conflits. Bref, bien que l’alliance entre les deux grandes nations fût mutuellement très avantageuse, la différence culturelle faisait obstacle.

La princesse en digne représentante de son peuple battait froid le prince et se comportait de manière particulière hautaine avec lui. Après quelques jours passés avec elle, le jeune prince désespérait déjà de trouver grâce à ses yeux. Rien de ce qu’il pouvait dire ou faire ne semblait trouvé grâce à ses yeux. Son père avait pourtant lourdement insisté sur l’importance de cette alliance. Il insistait donc, mais c’était en pure perde. Pour tout résultat, il n’obtenait, dans le meilleur des cas, qu’une froide indifférence, mais la plupart du temps, la jeune fille lui faisait bien sortir par le ton de sa voix et son attitude en général le peu de considération qu’il lui inspirait.

Il déplorait cette situation, car malgré son attitude qui était constamment à la limite de l’insulte, il se sentait chaque jour un peu plus attirer par elle. Il faut dire que Lyrna était extrêmement belle. Elle était grande, avait de longs cheveux d’une blondeur si pâle que l’on pouvait croire qu’il était blanc, les traits de son visage étaient harmonieux, ses yeux verts étaient magnifiques, mais aussi empreints d’une autorité naturelle qui l’intimidait. Chaque fois qu’elle posait est regard sur lui, il sentait son cœur s’accélérer. Ce n’était pas seulement dû au stress que peut ressentir tout garçon de quinze ans inexpérimenté se trouvant en compagnie d’un canon de beauté. Il y avait quelque chose en elle qui l’intimidait au point de le mettre continuellement mal à l’aise en sa présence. Par exemple lorsque la princesse le regardait, il était incapable de soutenir son regard bien longtemps sur lui et finissait systématiquement par baisser les yeux. Ce qui en est était un problème, car se faisant, il finissait toujours par parler à ses seins.

Bien qu’elle ne lui en ait jamais fait directement le reproche, ses regards méprisants, son ton cassant et ses paroles caustiques ne laissaient aucun sur le fait qu’elle l’avait remarqué et le prenait pour un pervers de la pire espèce. Sur ce point, il ne pouvait pas le lui reprocher son attitude envers lui, mais il ne voyait pas comment arranger les choses. Et quand bien même y arriverait-il, cela ne changerait pas grand-chose. Ce quiproquo embarrassant n’était que l’arbre qui cachait la gigantesque forêt.

Il n’avait de cesse depuis le jour de leur rencontre de trouver un moyen de briser la classe entre eux sans rien trouver. Enfin pas tout à fait. Il y avait bien quelque chose susceptible de titiller la curiosité de la belle, mais c’était risqué, car si Lyrna venait à en parler à son père, ce serait une catastrophe. Pour autant quel autre choix avait-il ?

Il rassembla donc tout son courage et poussa une profonde inspiration pour lui demander :

« Aimeriez-vous que je vous montre quelque chose d’intéressant ?

La jeune fille ne prit même pas la peine de masquer le peu d’intérêt que sa proposition lui inspirait.

« Je doute que nous trouvions toi et moi, intéressante les mêmes choses, lui répondit-elle un peu sèchement.

« C’est probable. Je voulais vous faire visiter les passages secrets du château, mais je suppose que cela ne doit guère vous intéresser de vous baladez dans d’obscurs couloirs pas très propres surtout en aussi perverse compagnie.

« Vous reconnaissez donc être un pervers.

C’était un risque qu’il avait pris, mais il n’avait pas trouvé d’autre moyen pour aborder le sujet. Bien sûr, il aurait pu ne pas en parler du tout puisque sa supposer perversion n’était pas un sujet que la princesse souhaitait évoquer. Seulement en choisissant la voie de la ne faciliter rien ne s’arrangerait, de plus il ne ferait que confirmer le préjugé racial selon lequel, les gens d’Armida étaient des lâches qui préférait s’écraser afin d’éviter tous conflits.

« Tous les adolescents le sont à un moment ou un autre surtout en présence d’une aussi belle femme que vous, mais je suis sûr que je ne vous apprends rien.

Durant un bref, instant le prince cru voir l’amusement succédé à l’étonnement sur son visage. Il n’en était pas complètement sûr, cependant, car cela ne dura qu’une brève seconde avant que ses traits ne retrouvent leurs impassibilités coutumière.

« Ha… les hommes, fit-elle en levant les yeux au ciel d’un air exaspéré.

Andrew haussa les épaules avec nonchalance.

« Ce n’est pas de ma faute si vous êtes trop belle.

« Ce n’est pas ces quelques compliments maladroits qui me feront passer l’envie de te frapper afin de te faire passer l’envie de me reluquer comme tu la fais, fit-elle remarquer sur un ton un peu sec.

« Pour ce qui est « de me faire passer l’envie de vous reluquer», je ne pense pas qu’il existe un moyen non létal pour y parvenir. On ne peut pas lutter contre les hormones à ce niveau. Même avec vos gros muscles, vous n’y arriverez pas. Maintenant si cela peu vous permettre de vous détendre n’hésite surtout pas.

C’était un jeu dangereux auquel, il jouait, car de ce qu’il avait pu voir du tempérament de la jeune fille, elle était tout à fait capable de le prendre au mot et d’essayer de lui casser la figure en plein milieu des jardins du palais. Même s’il pensait avoir le dessus s’il en venait aux mains – car même si elle était issue d’un peuple guerrier, elle n’était qu’une femme après tout- cette perspective ne l’emballait pas plus que ça. Mais pour le pire ou le meilleur, il s’en tiendrait à la ligne de conduite qu’il s’était fixée. De toute façon les choses ne pouvaient pas être pires que ce qu’elle était actuellement.

Étonnamment l’irascible princesse ne se mit pas en colère, elle luit simplement remarqué.

«Vous vantez ma beauté et puis vous dîtes que j’ai des gros muscles, vos propos ne sont pas très cohérents.

Andrew se demanda si le calme apparent de la princesse n’était pas le prélude à une terrible tempête qui allait l’obliger à mendier tous les dieux de la création pour qu’elle s’arrête.

« Ce n’est pas un reproche. J’aime bien les femmes un peu viriles.

« Probablement pour compenser le fait que vous n’en ayez pas une once.

Il répondit à l’insulte par son plus beau sourire.

« J’ai vraiment envie de vous frapper.

« Vas-y ! si ça peut te détendre.

Elle hésita un instant. Andrew eut peur que cette dernière provocation ait été de trop. Après tout, il n’avait jamais été frappé jusque là. Cela devait faire mal, donc éviter cette douloureuse première expérience serait appréciable.

« Je ne suis pas sur que ça ne mette pas à mal les relations entre nos deux pays si je vous frappe en public.

« Je ne pense pas qu’une simple gifle puisse être la cause d’un incident diplomatique.

Lyrna éclata d’un rire moqueur.

« Tu me prends pour l’une de ses ridicules belles du sud bien éduqué ? Dans le Nord nous sommes infiniment plus belliqueux et moins civilisés. Lorsque nous en venons aux mains, le sang coule presque toujours. Réfléchis, bien ! N’oublie pas que les amoriens sont réputés pour être physiquement bien plus fort que les gens d’Armida.

Lyrna avait raison. Les hommes du Nord étaient plus grands et plus forts, c’était un fait. Même si Andrew était plus grand que la plupart des garçons de son âge, il faisait figure d’avorton en comparaison de l’Amorien adulte lambda.

« C’est vrai, reconnut-il après un moment, sauf que vous êtes une femme.

« Non sans blague on en apprend des choses avec toi dites donc se moqua-t-elle. je ne m’en serais jamais douté. Quoique maintenant que tu le dis, le fait que je porte une robe et que tu sois obsédé par mes fesses et mes seins aurait dû me mettre la puce à l’oreille.

« Ce que je voulais dire c’est… Commença-t-il d’une voix hésitante.

« C’est que les hommes sont plus forts que les femmes ? J’avais compris. Mais c’est loin d’être aussi simple, car cette inégalité marche également avec le beau sexe. Les Amorienne sont aussi plus grandes et plus fortes que les femmes du sud.

« Plus grande, c’est certain, plus forte cela reste à voir.

« Du tout, j’ai eu l’occasion de vérifier.

Il leva un sourcil nitrique auquel, elle répondit par un sourire plein de malice. Le prince avait vaguement remarqué que les courtisanes de la cour gardaient leurs distances avec La princesse. Il n’y avait pas prêté une grande attention jusqu’ici, mais à bien y repenser. Étant donné son rang et la raison de sa présence à la cour, ce n’était pas normal. Qu’est ce que cette psychopathe avait bien pu leur faire ?

« Donc, finit-elle par reprendre, maintenant que la suprématie physique de mon peuple sur le tien à été établie, il ne reste plus qu’a déterminé si les femmes du Nord en plus d’être plus fortes que celles du Sud, sont également plus fortes que leurs hommes.

Il ne put s’empêcher de pousser un gloussement amusé.

« Qu’est ce qu’il y a de si drôle ? J’ai à peu près la même taille qu’un homme adulte de taille moyenne et… elle se tourna vers lui et fit un pas dans sa direction, ne réduisant a rien l’espace qui les séparaient. Cette soudaine proximité physique le mettait mal à l’aise. En même temps les seins de Lyrna se pressaient légèrement contre sa poitrine, ce qui était plutôt sympathique.

« En fait, je suis un peu plus grande que toi.

Il fronça les sourcils pas surs du tout que cette affirmation fût exacts. Il décida de ne pas relever la provocation.

« Être plus grande ne signifie pas forcément être plus forte.

« Tu as peut-être raison ou alors…

Elle s’écarta un peu, plaça sa main contre sa poitrine et déclara :

« Peut-être, suis-je capable de te renverser d’une seule main.

« Je ne crois pas.

« Tu veux parier ?

Andrew eut bien du mal à conserver à ne pas exulter. La princesse était fier –voir même peu imbue de sa personne- il avait déjà songé à exploité ce trait de caractère sans trop savoir comment y parvenir. Et voilà que sans le vouloir l’opportunité s’offrait à lui sans qu’il eût cherché.

« Si on parie un baiser, je veux bien.

«Pourquoi pas ? En revanche, si je te fais chuter, en plus de vivre avec l’humiliation d’avoir été battu par une femme, tu me devras un gage.

Il faillit lui demander quel serait le gage, avant d’accepter, mais il se ravisa au dernier moment. Maintenant qu’il semblait être un peu remonté dans l’estime de la jeune beauté, il ne voulait pas prendre le risque qu’elle le trouve trop timoré. De toute façon, il ne pensait pas qu’elle puisse le faire tomber alors qu’il était sur ses gardes.

« Alors, toujours d’accord.

Le prince constata que les jardins étaient un peu plus fréquentés qu’à l’accoutumer. Leur petite conversation avait-elle attiré les badauds. Le risque était peut-être minime, mais il faudrait assumer avec panache si les choses ne tournaient pas à son avantage.

« D’accord.

Lyrna eut un hochement de tête approbateur.

« Tu es plus courageux que je ne l’aurais cru.

« Allez, on joue ?

. Elle le poussa avec une force surprenante. Il trébucha sur la jambe que Lyrna avait stratégiquement laissé trainer. Le prince se retrouva le cul par terre. Elle l’avait bien eu, il n’avait pas pensé qu’elle lui ferait un croche-pied. Malgré sa victoire l’adolescente, n’en resta pas là. À peine s’était-il redressé qu’il la vit se jeter sur lui. Surpris, il ne réagit pas tout de suite. Avant qu’il ait pu comprendre ce qui lui arrivait, la princesse était assise à califourchon sur son torse, plaquant ses deux poignets au sol.

«La femme gagne, on dirait.

« Tu as triché.

« Je n’ai pas le souvenir qu’on n’est fixé la moindre règle. Je t’ai poussé, tu es tombé, j’ai gagné. Ne sois pas mauvais perdant.

Elle n’avait pas tort. Il se résigna donc de mauvaise grâce.

« En plus, continua-t-elle histoire de bien enfoncer le clou. Je t’ai plaqué au sol et maitrisé. Je suis d’ailleurs un peu déçue, je ne m’attendais pas à une si piteuse résistance. Tu n’es vraiment pas très fort.

« Pour cause, je n’ai pas résisté. J’ai un peu été pris de cours.

Elle éclata de rire. C’était la première fois qu’il l’entendait rire depuis qu’elle était arrivée. Cela changeait agréablement de sa sempiternelle mauvaise humeur.

« Ha, les hommes toujours à se trouver des excuses, mais cela ne changeront rien. Il est l’heure t’honorer notre pari.

« Cela ne me dérange pas. Juste une question si j’arrive à me dégager, j’aurais droit à mon baiser quand même ?,

« Oui, mais si tu n’y arrives pas, tu auras deux gages.

C’était risqué, mais il n’avait pas d’autre choix s’il ne voulait pas passer pour un faible aux yeux de Lyrna.

Sans le moindre avertissement, il commença à se débattre comme un beau diable. Mais sa position était trop désavantageuse. Non, seulement, la jeune pesait de tout son poids sur sa poitrine ce qui gênait sa respiration, mais ses avant-bras étaient toujours coincés sous les genoux de la jeune fille. Après, une minute de lutte, il fut bien obligé de convenir qu’il lui était impossible de se libérer.

Il renonça.

« Alors qu’est-ce qui se passe, je croyais que tu voulais te libérer, le taquina-t-elle avec un sourire espiègle. Tu ne vas quand même pas te faire maîtriser par une femme. C’est trop mignon. Tu es tout rouge.

« Tu vois, je te l’avais dit, les femmes du nord sont bien plus fortes que les hommes, décréta joyeusement Lyrna.

Il faillit lui faire remarquer que sans la ruse et l’effet de surprise les choses se seraient surement tournées autrement. Mais à quoi bon.

« Ne confond pas fierté ethnique et racisme de base, se contenta-t-il juste de dire.

Ignorant cette dernière remarque, elle lui demanda :

« Ça se passe comment la défaite face à une femme.

« Je n’ai absolument aucune idée de comme je vais bien pouvoir gérer, ça.

« Les hommes et leurs égos !

« Je ne vois pas ce que l’égo vient faire là-dedans, je me demande juste comment, je vais expliquer à mon père comment j’ai pu me faire botter les fesses par ma promise.

La princesse gloussa.

« Il y a peut-être plus imminent que l’opinion de ton père à gérer, dit-elle en faisant un mouvement circulaire de la Terre pour désigner les groupes de courtisans qui trainaient en faisant semblant vaguer à leurs occupations ou discuter entre eux, mais les observant quand même du coin du du regard.

« Je n’aurais peut-être pas dû te mettre ta raclée en public, finalement.

« Une raclée ? Je pensais que venant du nord où la vie est plus rude, tu n’emploierais pas ce terme pour qualifier cette petite rouste que tu m’as mis. Attends un peu que j’ai une petite conversation avec mon père, tu verras ce que c’est qu’une vraie raclée. La dernière fois, je m’en suis sorti avec deux côtes cassées, une cheville foulée ainsi qu’avec de multiple contusion et bosse.

« Tu veux dire que ton père te bat.

Il perçut le doute dans sa voix. Ce qui était bien compréhensible son père même s’il avait un tempérament bourru -voir teigneux- approchait quand même de la soixantaine et trainait une certaine surcharge pondérale.

« Pas vraiment ! Disons plutôt que lorsque, je le déçois, mon maitre d’armes décide souvent de m’entrainer au pugilat.

C’était un mensonge ! En réalité, lorsqu’il contrariait son père celui-ci faisait fouetter son souffre-douleur. Un souffre-douleur était un serviteur qui était puni lourdement à la place du prince. Bien sûr, le prince était tenu d’assister à ladite punition. Andrew étant d’une nature emphatique, c’était un bon moyen de le soumettre. La vérité, n’était valait pas mieux que la fiction, mais en bon manipulateur le prince avait estimé en bon manipulateur que ce pieu mensonge avait plus de chance de faire fléchir la volonté de la belle.

« Et les hommes du Sud nous traitent de barbares.

« Semi-barbare, plaisanta le jeune homme.

« Heu… Mon seigneur… fit un garde en s’avançant vers lui assez mal à l’aise. Auriez-vous besoin d’aide.

Andrew qui était doté d’une grande éloquence en tout et d’une certaine vivacité d’esprit, ne se laissa pas déstabilisé par la situation gênante dans laquelle, il se trouvait. Il savait que toute tentative pour se justifier ne ferait que l’enliser davantage. Il répondit au garde avec le plus grand naturel.

« Ne trouvez-vous pas que mademoiselle est très belle.

« Heu… Assurément ! lui répondit le garde quelque peu décontenancé par le calme du prince ?

« Et qu’elle a tout ce qu’il faut la ou il faut.

« Je… je… oui, bredouilla le garde sautillant d’un pas sur l’autre, regrettant surement d’avoir voulu porter secoure à son prince.

« Surtout la poitrine, continua-t-il en bon sadique.

« Je… Je suppose…

« Comment ça, je suppose… s’exclama-t-il. Si vous connaissez d’autres filles avec des seins comme ceux-là, j’aimerai que vous me les présentiez.

Des rires discrets se firent entendre un peu partout autour d’eux. Nul doute que le prince était un manipulateur né, capable de rallier une foule hostile à sa cause le plus naturellement du monde.

« C’est que d’où, je suis, je ne vois pas grand-chose, tenta-t-il de se justifier.

« Juste. Couchez-vous à côté de moi.

« Pardon ?

« C’est un ordre princier, obéissez !

Le pauvre homme semblait embarrassé, mais il n’était pas en position de s’opposer aux ordres d’un prince, même si ce dernier semblait avoir perdu la raison. Il obéit.

« Alors ! demanda le prince.

« Magnifique, en effet, admira le garde oubliant l’espace un instant tout professionnalisme.

« Et encore, vous vous êtes un peu décalé sur le côté, mais moi qui suis bien en face, je ne vous dis pas la vue que j’ai.

« Donc vous n’avez pas envie que je vous aide à vous sortir de cette situation.

« Vous en auriez envie, vous ?

« Clairement pas.

« Dites, les garçons, je ne vous dérange pas, demanda Lyrna. (Elle jeta un regard noir au garde). Maintenant que vous avez donné votre expertise peut-être pourriez vous, cessez de reluquer mon décolleté et vous relever.

« Je n’ai fait qu’obéir aux ordres, votre altesse.

« Hé bien, ils ont été exécutés, lui répondit sèchement la jeune fille.

Le garde se releva à contrecœur, dissimulant difficilement son air ravi.

« Bon, je crois que tu ne pourras pas prouver que tu as raison, aujourd’hui.

« Dixit le garçon qui est toujours coincé sous mes fesses.

« Le fait que tu m’as plaqué au sol ne prouve pas que tu peux me violer. Je n’ai pas encore l’expérience de ce genre de chose, mais je persiste à dire que ce n’est pas physiquement possible.

Un bref moment de surprise passa sur le visage de Lyrna. Andrew venait de jouer son va-tout. Le seul moyen pour lui d’éviter les moqueries et autres questions embarrassantes était d’assumer ce qui venait de se dérouler et tenter de le faire passer pour le batifolage de deux jeunes amoureux excentrique. Bien sûr, pour que cela marche, il fallait que Lyrna coopère. Une demi-heure plus tôt, il n’aurait pas parié une pièce de cuivre, mais comme, étrangement, elle ne s’était pas encore énervée contre lui et qu’il semblait être parvenu à la faire un peu culpabilisé.

Elle parut hésiter puis se décida :

« Tu m’en devras une, murmura-t-elle si bas afin que lui seul ne puisse l’entendre.

Elle haussa les épaules, puis plus fort, elle déclara :

« Pourquoi ce ne serait pas possible du moment que tu es suffisamment excité pour que ce qui andouille entre tes jambes réagit . À moins que tu ne m’en penses pas capable.

« Bien au contraire ! C’est juste que je perds parfois mes moyens quand des gens m’observent.

Elle lança un regard méprisant à la foule des courtisans qui les observaient du coin de l’œil.

« Même pas moyen de violer son amoureux en paix. Vous n’avait rien de mieux à faire de vos journées que de nous espionner. Bande de pervers !

Avec un soupir excéder, elle se releva, marmonnant quelques invectives sur les gens du Sud, puis tendis la main à Andrew et lui rappela :

« Bon. On la fait cette visite des passages secrets.

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