Astrid et Raphaëlle
Théo étant chez son père, Raphaëlle n’avait pas envie de passer une nouvelle soirée chez elle dans une totale solitude, surtout après l’enquête morbide qui venait d’être résolue aujourd’hui. C’était un aller direct à la déprime et au défilé des pots Haagen Dazs en tout genre… Elle pianota sur son smartphone et demanda, sans grande conviction, à Astrid s’il était possible qu’elle passe exceptionnellement la nuit chez elle. L’évolution de leur relation était quand même notable, les deux jeunes femmes s’étaient nettement rapprochées : Astrid commençait à se familiariser avec le côté tactile de Raphaëlle, et Raphaëlle était régulièrement invitée chez Astrid, et enfin elles se tutoyaient toutes les deux désormais. Mais jusqu’à présent, les rencontres entre elles se déroulaient en journée ou en début de soirée, l’une n’avait encore jamais passé la nuit en compagnie de l’autre, et Raphaëlle craignait que cette demande auprès d’Astrid fût trop imposante, trop imprévue, trop inhabituelle en somme… Or, au bout de quelques minutes, le smartphone afficha une réponse d’Astrid qui chassa les idées noires de Raphaëlle : « Entendu, rendez-vous chez moi à 20h ».
Raphaëlle était aux anges, elle rassembla ces affaires de toilette et quelques vêtements pour sa journée de travail du lendemain dans un sac et se mit en route. Elle arriva chez Astrid, celle-ci lui ouvrit tout sourire. Une fois la préparation du dîner effectuée, et celui-ci avalé, Astrid avait programmé la soirée à base de jeux de société dont le but était, de près ou de loin, lié à la résolution d’énigmes.
Puis en fin de soirée, chacune enfila sa tenue pour dormir : un pyjama manches longues et pantalon pour Astrid, une chemise de nuit pour Raphaëlle. Cette dernière avait mis son sac dans un coin de la chambre d’Astrid, et déposé son arme et son insigne de police dans le tiroir de la table de nuit qui était à ses côtés. Vue de dessus, Astrid occupait la partie gauche, tout à gauche, de son lit, et Raphaëlle était allongée sur la partie droite, pas tout à fait à l’extrémité. Toutes deux se souhaitèrent bonne nuit, chacune régla son réveil, et en quelques secondes, Astrid avait déjà tourné le dos à Raphaëlle, éteignit les lumières et la chambre fut placée dans la pénombre. Raphaëlle émit alors un léger soupir. Peut-être était-il encore trop tôt pour déclarer son attirance auprès d’Astrid ? Peut-être Astrid elle-même était volontairement hermétique à une relation entre elles ? Raphaëlle ne pouvait se résoudre à cette idée, elle était chaque jour un peu plus fascinée par Astrid, et était sûre qu’en retour elle aussi comptait beaucoup pour la jeune documentaliste. Mais était-ce un sentiment du même ordre ? Raphaëlle s’endormit avec ce cocktail de doutes et d’émotions en tête, et tomba profondément dans les bras de Morphée en quelques instants.
Le lendemain matin, comme à son habitude, Astrid se réveilla plusieurs minutes avant le retentissement de son réveil. Elle avait presque une horloge interne, cela lui permettait de prendre son temps pour se réveiller et de commencer la journée en douceur. Elle ouvrit les yeux, regarda le plafond et se laissa lentement émerger de son sommeil. Elle n’avait pas bougé de place durant la nuit, parfaitement allongée sur la partie gauche, tout à gauche de son lit. En revanche, plus personne ne se trouvait sur la partie droite. Raphaëlle avait complètement migré sur la partie gauche du lit, et se trouvait littéralement collée à Astrid l’entourant à la taille par son bras endormi. La tête brune de la jeune femme reposait sur l’épaule d’Astrid, les yeux parfaitement clos. Astrid, un peu paniquée, avait maintenant pris conscience de la situation, et tentait de s’extraire des bras de la policière, sans pour autant la réveiller. Au même moment, le réveil d’Astrid poussa sa chansonnette, indiquant l’heure de se lever.
« Mais quelle heure il est ? demanda Raphaëlle essayant de comprendre la situation et libérant en même temps Astrid de son emprise.
-7h00. répondit Astrid. Il faut se lever, il ne faut pas être en retard, je n’aime pas être en retard, poursuivit-elle.
-Hein ? 7h00 ? Mais on a encore largement le temps devant nous » rétorqua Raphaëlle en plongeant la tête dans son oreiller. Astrid avait déjà quitté la chambre pour s’affairer à sa préparation.
Cependant, Raphaëlle somnola quelques instants puis se redressa, faute de retrouver le sommeil. « Je suis chez Astrid, alors il faut que j’obéisse aux règles d’Astrid » pensa-t-elle. Elle se leva machinalement, et se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner pendant que son amie occupait la salle de bains. La lumière du jour étant encore faible à cette heure-ci, Raphaëlle alluma la lumière et commença à chercher les bols pour le p’tit déj en veillant à ne rien déranger. Quand soudain, une coupure de courant dans tout l’appartement la plongea dans le noir « Et merde ! » laissa-t-elle échapper. Elle se pressa, tant bien que mal, de rejoindre la salle de bain. Elle entrouvrit la porte de quelques centimètres afin que sa voix puisse porter jusqu’à Astrid.
« Astrid, ça va ? Il y a eu une coupure de courant, je vais régler ça ne t’inquiète pas. Je vais aller voir ce foutu compteur électrique. dit Raphaëlle.
-Il n’y a plus d’eau, dit Astrid qui était dans la baignoire, la mine grave et la tête pleine de mousse de shampooing.
-Comment ça, il n’y a plus d’eau ? c’est quoi ce bordel ? dit Raphaëlle incompréhensive.
-Il n’y a plus d’eau, répéta Astrid désespérée.
-Pas de panique, je vais d’abord voir le compteur, après on s’occupe de l’eau, rassura Raphaëlle, et ensuite on… » Raphaëlle ne put finir sa phrase, elle sursauta par la venue de deux hommes inconnus dans l’appartement.
« Allez, on fait vite » dit l’un.
Raphaëlle s’engouffra dans la salle de bain pour ne pas se faire repérer. Astrid, toujours dans la baignoire, et complètement nue, se figea. « Pas le temps de prendre mon flingue, mais qu’est ce qu’ils veulent ceux-là putain ? » pensa Raphaëlle lorsque qu’un des hommes avait déjà atteint la chambre à coucher.
« Elle est pas là, fouille tout l’appart, et grouille ! » dit l’autre.
Raphaëlle, comprenant que les deux inconnus allaient examiner toutes les pièces de l’appartement se réfugia, sans un bruit, dans la baignoire où se trouvait Astrid, derrière le rideau de douche. Au passage, elle prit soin de prendre le pyjama et les affaires propres d’Astrid qui étaient posés sur la chaise à côté de la baignoire pour ne pas trahir leur présence, il fallait faire en sorte qu’ils pensent que l'appartement était vide. Sans lumière et derrière le rideau de douche, les corps des deux femmes ne pouvaient être perçus, fallait-il encore que les inconnus ne fouillent pas davantage, sinon elles étaient faites comme des rats, « ça passe ou ça casse » pensa Raphaëlle. Les deux jeunes femmes se trouvaient face à face, la blonde nue comme un ver, la brune en simple chemise de nuit, la première tremblant de toute part. Malgré le noir ambiant, Raphaëlle distinguait parfaitement le corps et le visage d’Astrid, sans un bruit et sans toucher cette dernière, elle la regarda dans les yeux et porta son index dressé sur ses lèvres. Astrid avait parfaitement compris le message et se mura dans un silence de marbre, même si un ouragan d’émotions déferlait en elle à cause de cette succession d’évènements imprévus, de la coupure de courant au fait d’être entièrement nue devant la commandante de police. Raphaëlle réfléchissait si des indices dans l’appartement pouvaient trahir leur présence, heureusement elle n’avait pas eu le temps de sortir les bols, son sac était rangé dans un coin, le sac d’Astrid dans l’entrée pouvait être pris pour un simple sac à dos, leurs chaussures étaient dans le placard, rien n'indiquait la présence de quelqu'un dans l'appartement... mais les smartphones étaient en évidence, et au XXIè siècle, on ne sort pas dehors sans son portable. Raphaëlle ruisselait de sueur. C’est à ce moment même qu’un des deux hommes pénétra dans la salle de bain. Les cœurs des deux jeunes femmes battaient à une vitesse folle, en parfait contraste avec le silence dont elles faisaient preuve.
« Il n’y a personne, elle est partie, dit l’un.
-C’est bizarre vu que la porte d’entrée est ouverte ! dit l’autre.
-Ouais mais elle est chelou, les trucs simple elle sait pas faire, elle a du se barrer sans fermer son appart pfff… répondit le premier.
-Mais comment on va faire maintenant ? Il n’y a qu’elle qui peut trouver ce foutu dossier aux archives, s’énerva le second.
-Et ben on se démmerde autrement ! Ou alors on revient ce soir pour qu’elle nous donne toutes les infos qu’on veut ! rétorqua son camarade en quittant la salle de bain.
-Ok on fait ça. Allez vite on se casse, faut pas moisir ici trop longtemps » ordonna l’un des deux hommes.
Et les deux inconnus filèrent aussi vite qu’ils étaient rentrés, claquèrent la porte d’entrée, laissant seule à seule nos deux héroïnes dans l'incompréhension.
Malgré la fuite des deux visiteurs inconnus, les jeunes femmes restèrent silencieuses encore un long moment, les yeux inquiets de la brune toujours plongés dans ceux de la blonde.
« Ils sont partis Astrid, c’est terminé, commença Raphaëlle.
Astrid avait le regard fuyant et lâchait des petits souffles gémissants. Elle était complètement paralysée, s’enlaçant elle-même plus par la gêne de la nudité que par le manque de chaleur.
-Je vais demander que des agents de police soient présents à la documentation criminelle aujourd’hui, et je resterai avec toi ce soir, dit Raphaëlle en commençant à tirer le rideau de douche pour sortir. J’ignore quel dossier ils cherchent mais je ne les laisserai pas s’approcher de toi, même si je doute qu’ils veuillent te faire du mal. Le premier qui te touche un cheveu, je le bute.
Le souffle d’Astrid avait ralenti et elle avait retrouvé une respiration régulière.
-Allez je vais régler les compteurs d’électricité et d’eau pour que tu puisses finir ta douche », dit Raphaëlle en ayant fini de tirer le rideau et en sachant qu’elle ne connaissait absolument rien à ce genre de réparation.
Elle posa le pyjama et les affaires propres d’Astrid qu’elle avait toujours en main sur la chaise, et s’apprêta à enjamber le rebord de la baignoire lorsque le courant et l’eau réapparurent soudainement, cela devait sûrement avoir un lien avec les deux inconnus. Le pommeau de douche était situé pile au-dessus de Raphaëlle et l’éclaboussa complètement. Ce genre de hasards existent plus souvent qu’on ne le pense dans la vie. Cette dernière, dans un réflexe incontrôlé, ôta sa chemise de nuit pour ne pas la mouiller davantage. C’est alors que devant le burlesque de la situation, Astrid lâcha une douce exclamation. Après une situation stressante, les gens ont souvent tendance à rire pour chasser inconsciemment l’angoisse vécue. Astrid, bien que toujours mal à l’aise, se sentait dans une situation bien moins inconfortable que lors des précédentes minutes, parce que désormais c’est comme si les deux jeunes femmes étaient sur le même pied d’égalité, complètement découvertes.
Raphaëlle, qui n’avait pas posé un seul regard encore sur le corps de la documentaliste pour ne pas la mettre mal à l'aise, se rendit compte de la situation et compris que c’était l’occasion de se rapprocher d’Astrid, au sens propre du terme.
« Étant donné que je suis déjà dans ta baignoire et que je n’aurai pas le temps de prendre ma douche après, au risque d’être en retard, je propose une douche commune » dit la maligne brune, contente d’avoir piégée sa copine blonde avec la question du retard.
Astrid, également intriguée, ne la contredit pas. Malgré la peur de l’inconnu, de cette situation inédite, l’excitation de la découverte prit le dessus. Astrid n’avait jamais vu un corps nu de femme à part le sien. En fait, elle n’avait jamais vu un autre corps nu tout court. Son corps à elle était très fin et longiforme, presque squelettique, et sa morphologie androgyne d’adolescente contrastait avec les formes généreuses et plus volumineuses de Raphaëlle. Deux beautés très différentes se rencontraient, se découvraient au beau milieu d’une baignoire. Mais Astrid eu de nouveau le cœur qui s’accéléra d’un coup, mais cette fois-ci la cause était qu’elle n’avait aucune idée du comportement à adopter et des mots à employer dans une telle situation. Raphaëlle avait perçu cet inconfort et embrassa Astrid du regard. Elle lui porta alors une attention sans égal pour la rassurer, sa priorité étant le confort d’Astrid, ses yeux étaient remplis de bienveillance. Délicatement, elle prit les mains d’Astrid et les déposa en douceur autour de son cou. Le rapprochement de ces deux corps féminins permis à chacune de bénéficier du mince filet d’eau qui coulait du pommeau. Raphaëlle croquait littéralement sa partenaire du regard et l’enlaçait tendrement au niveau de la taille. Puis, dans le même silence, elle prit le savon sur le rebord de la baignoire, et commença à savonner avec tendresse le dos frêle d’Astrid. D’abord les omoplates, puis le bas du dos et la taille, elle réalisait des gestes lents mais plein d’affection. Elle massa ensuite le ventre d’Astrid. Cette dernière se laissait faire et semblait également apprécier ce moment, elle frissonnait légèrement lorsque les mains attentionnées de la commandante de police effleuraient des zones chatouilleuses. La mousse étant devenue abondante, Raphaëlle posa le savon sur le rebord de la baignoire et retint Astrid par la taille. Puis, les lèvres de la belle brune s’avancèrent et se posèrent lentement sur la joue droite de la jolie blonde, comme elle l’avait déjà réalisé plusieurs fois auparavant. Puis, toujours sur cette même lenteur, elle déposa un baiser, beaucoup plus sensuel, sur le cou d’Astrid. Les mains de cette dernière reposaient encore autour du cou de Raphaëlle, sa respiration s’accéléra légèrement pendant quelques secondes. Tout en continuant de l’enlacer, Raphaëlle déposa ensuite ses lèvres sur l’un des petits seins d’Astrid, quelques centimètres au-dessus de son mamelon rosé. Les bras d’Astrid se raidirent instantanément, puis cette dernière croisa le regard serein et pétillant de la policière, et ses bras se relâchèrent doucement.
Pleine de malice, Raphaëlle s’adressa à Astrid :
« A ton tour » chuchota-t-elle en désignant sa joue gauche. C’était là encore un tour de Raphaëlle : elle avait entraîné sa partenaire à réaliser le jeu du miroir. Lorsqu’une fait un geste, l’autre l’imite, le rythme évoluant de manière crescendo, du soft au hard. Raphaëlle avait commencé de manière très soft et savait qu’elles ne joueraient pas jusqu’au bout, là n'était pas le but.
Astrid hésita quelques secondes. Néanmoins, l’imitation est quelque chose d’inné chez les animaux, les jeunes imitent leurs semblables pour pouvoir survivre, il s’agit d’un comportement instinctif qu’adopte également les humains dès leur plus jeune âge.
Alors Astrid imita Raphaëlle. Cette dernière tendait déjà plus ou mois la joue, Astrid n’eut qu’à y déposer un baiser. La jeune femme marqua une courte pause afin de s’assurer qu’elle était sur la bonne voie, et au vu du sourire marqué sur la frimousse de Raphaëlle, elle continua et embrassa le cou de cette dernière de manière un peu plus brève. Puis, prenant goût à ce jeu, Astrid s’exécuta pour le troisième baiser qui était beaucoup plus osé que les précédents, sur le sein charnu de la jeune policière. Là encore, Astrid y déposa un baiser léger, voire furtif, mais cela avait comblé les attentes de Raphaëlle. Astrid esquissait également un sourire plein de passion envers son amante, et de fierté au vu de ce qu’elle venait de faire, inimaginable jusqu’à présent.
Raphaëlle ne comptait pas en finir avec Astrid, elle était ardente de désirs et savait que sa petite protégée ne l’était pas moins. Elle reprit le savon et le tendit à Astrid en lui suggérant de bien le faire mousser. Puis Raphaëlle se retourna et fut de dos à Astrid. C’était désormais à Raphaëlle d’être spectatrice et à Astrid de mener la danse. Astrid avait de longs doigts fins et minutieux, son doigté délicat maniant à merveille les dossiers, devait désormais s’affairer à une toute autre matière. Elle massa alors délicatement le dos de Raphaëlle sans oublier le moindre centimètre carré de cette peau magnifique et légèrement bronzée. Raphaëlle se tourna face à elle et lui indiqua de savonner son ventre, puis le haut de ses seins. Astrid s’arrêta car n’étant plus sûre de la procédure à suivre pour de telles zones érogènes. Raphaëlle reprit son rôle de maîtresse, lui saisit tendrement les poignets et l’invita à continuer ses mouvements sur le haut de son corps. Astrid rougissait, l’afflux de sang dans ses joues dû à un pic d’adrénaline à cet instant précis était tel qu’elle en devenait presque écarlate. La caresse des seins fermes de Raphaëlle provoquait en elle une éruption volcanique. Initialement guidées par Raphaëlle, ses mains répétaient désormais naturellement les mouvements circulaires, et c’était maintenant la respiration haletante de la jolie brune qui se manifestait, traduisant une accélération de son rythme cardiaque. Jusque-là, cette dernière avait parfaitement eu en main le contrôle de la situation, mais se laissa soudainement emporter dans un élan, presque bestial, et se rua sur les lèvres de la jeune innocente. Elle l’enlaça, l’embrassa, lui mordilla les lèvres, et Astrid fût dans un tel état qu'elle en lâcha le savon qui glissa dans la baignoire. Aussitôt, Raphaëlle pris conscience de l’impulsion dont elle fût prise et relâcha immédiatement Astrid de son étreinte. Inquiète, elle se recula en vue d’examiner la réaction d’Astrid, qui ne savait ni quoi faire ni quoi dire et qui la regardait avec un regard de surprise et d’incompréhension totale.
« La… la savonnette est tombée, dit Astrid.
-Je vais la ramasser Astrid, dit Raphaëlle, … enfin, si j’y arrive ! ».
Il fallu plusieurs tentatives à Raphaëlle pour saisir le coquin savon glissant, ce qui là encore déclencha un petit rire moqueur de la part d’Astrid. Raphaëlle sourit à son tour. Elle savait qu'il fallait du temps à Astrid pour digérer toutes ces nouvelles informations et interactions qu'elles venaient d'avoir. Elle fit mousser le savon et se lava le reste du corps, Astrid était déjà lavée avant l’arrivée des deux visiteurs indésirables et finissait de se rincer. En terminant sa toilette, Raphaëlle félicitait Astrid par un regard pétillant, par un regard amoureux qui valait toutes les félicitations du monde et tous les superlatifs qu’elle lui avait déjà adressé oralement. Elles finirent toutes deux de se préparer, déjeunèrent assez hâtivement pour ne pas être en retard, et Raphaëlle conduisit Astrid à la documentation criminelle en voiture.
Une fois arrivée, la séparation fut plus douloureuse que d’habitude. Astrid serra la main de Raphaëlle, elle ne voulait pas sortir de la voiture, pas tout de suite, elle était si bien à cet instant présent. Elle se tourna vers la commandante de police une dernière fois avant de se préparer à s’éclipser.
« Amène ta joue, petit ange, dit Raphaëlle.
La jolie blonde s’exécuta et reçu un bisou si doux, si intense et si affectueux de la part de Raphaëlle. Astrid nageait en plein bonheur, et c’était sûr maintenant, elle était tombée amoureuse. Impossible de se concentrer sur les dossiers des archives après une telle matinée. Elle sortit de la voiture, non par envie mais par devoir, puis échangea un dernier regard complice avec la conductrice.
-Bonne journée Astrid, lança Raphaëlle.
-A ce soir Raphaëlle » répondit Astrid.
Le prologue de leur histoire était achevé et la narration pouvait pleinement s'établir désormais. L'une comme l'autre avait encore tout à découvrir. Quelles envies, quels désirs les animent-elles ? Une chose est sûre, elles voulaient et elles allaient aller plus loin et plus intensément prochainement.