L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance

Chapitre 25 : Trahisons

11113 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/11/2024 13:55

Frédérico, l'esprit troublé par les événements de la soirée, se précipita vers le quartier général des Assassins, le cœur battant à la pensée de partager les informations obtenues de sa sœur Isabella. En pénétrant dans la salle secrète, il trouva ses parents, Ezio et Arianna, dans une attente palpable. Le lieu, habituellement un centre d'activité et de stratégie, était enveloppé dans une tension presque tangible ce soir-là.


Ezio, debout et scrutant intensément une carte de Rome épinglée au mur, portait l'expression d'un homme portant le poids du monde sur ses épaules. En tant que Mentor de la Confrérie, chaque décision qu'il prenait, chaque action qu'il entreprenait, avait des répercussions profondes sur leur lutte contre les Borgia. À ses côtés, Arianna, son épouse et leader de longue date de la résistance, se tenait assise, caressant doucement son ventre arrondi. Bien que dans les derniers mois de sa grossesse, son regard trahissait une détermination inébranlable.


Leurs yeux se posèrent sur Frédérico dès son entrée. Leur regard était empli d'espoir, mais aussi d'inquiétude, reflétant l'anxiété partagée pour le bien-être d'Isabella, leur fille, captive dans la gueule du loup.


« Frédérico, » commença Ezio, sa voix teintée d'urgence, « as-tu des nouvelles d'Isabella ? »


Frédérico hocha la tête, prenant une profonde inspiration pour calmer les battements tumultueux de son cœur. « Oui, j'ai pu la voir. Elle m'a transmis un message pour vous. » Sa voix, bien que ferme, trahissait la tension et la peur qu'il avait ressenties en voyant sa sœur dans les griffes des Borgia.


Ezio et Arianna s'approchèrent, leurs yeux fixés sur Frédérico, attendant avec une attention soutenue les mots qu'il allait prononcer. Dans cette salle, loin des regards indiscrets, les secrets les plus profonds de la Confrérie étaient partagés et les stratégies contre leurs ennemis jurés, les Templiers, étaient élaborées. C'était ici que le destin de leur famille, de leur cause, et peut-être même de Rome elle-même, se jouait.


Frédérico, debout devant ses parents, laissa échapper ces mots lourds de sens qui résonnèrent dans la salle silencieuse. « Mère, Père, Isabella m'a confié un message : 'Rodrigo Borgia convoite le bâton papal, un objet d'Éden.' » Sa voix, imprégnée d'incertitude, traduisait son manque de compréhension.


Ezio et Arianna, habitués aux subtilités et aux mystères de leur longue lutte, échangèrent un regard qui trahissait une inquiétude immédiate et une compréhension profonde. Ezio, s'approchant de son fils, posa une main sur son épaule en signe de soutien.


« Frédérico, les choses que tu vas apprendre aujourd'hui doivent rester entre nous, » commença Ezio, sa voix basse et sérieuse. « Les Objets d'Éden ne sont pas que des récits ou des mythes. Ce sont des artefacts anciens, dotés de pouvoirs extraordinaires et potentiellement destructeurs. »


Arianna, se levant malgré sa grossesse avancée, rejoignit la conversation. Son ton était celui de quelqu'un qui avait consacré une vie entière à la compréhension de ces mystères. « Depuis plus de 20 ans, je collecte des fragments de la Pomme d'Éden, un de ces objets. Il en manque un seul pour la reconstituer entièrement. Ces artefacts ont des origines qui remontent bien au-delà de notre temps, des connaissances transmises dans ma famille depuis des générations. »


Ezio reprit, sa voix prenant une teinte plus solennelle. « Le Codex d'Altaïr, un ancien manuscrit d'Assassin, parle également de ces objets. Mais nous ne connaissons pas tous leurs secrets, ni leur véritable étendue. »


Le regard de Frédérico passait de son père à sa mère, absorbant chaque mot, chaque notion nouvelle qui s'ouvrait à lui. L'information d'Isabella sur le bâton papal prenait désormais un tout autre sens. Il n'était plus seulement question de leur lutte contre les Borgia, mais d'un enjeu bien plus grand, touchant à des pouvoirs qui dépassaient l'entendement humain.


« Si Rodrigo Borgia convoite cet objet, » poursuivit Ezio, « cela signifie que les Borgia sont à la recherche de pouvoir bien au-delà de la simple domination politique ou religieuse. Ils cherchent à contrôler des forces qui pourraient changer le cours de l'histoire. »


Arianna acquiesça, les yeux emplis d'une détermination renouvelée. « Nous devons agir, et vite. Notre mission, notre lutte, prend une nouvelle dimension. Frédérico, tu es désormais partie intégrante de cette quête. Nous avons besoin de toi, de ton courage et de ton engagement. »


Frédérico, se tenant là, se sentait submergé par la révélation, mais en même temps, une nouvelle résolution s'ancrait en lui. Il avait toujours su qu'il était destiné à suivre les traces de ses parents, mais il n'avait jamais imaginé l'ampleur réelle de leur combat. Un combat non seulement pour leur liberté, mais aussi pour protéger le monde d'une puissance qui, entre de mauvaises mains, pourrait mener à sa perte.


Dans l'antre secrète des Assassins, Ezio revint rapidement avec deux ouvrages d'une valeur inestimable : le Codex d'Altaïr et le Codex des Valentini. La pièce, éclairée par la lueur vacillante des bougies, semblait prendre vie sous le poids de l'histoire et des secrets qu'elle abritait.


Ezio, ouvrant délicatement le Codex d'Altaïr, se plongea dans ses pages, cherchant des indices sur la nature et les pouvoirs du Bâton du Pape. « Le Bâton pourrait être un instrument de contrôle mental, ou pire, » murmura-t-il, ses doigts parcourant les écrits anciens. Les pages jaunies par le temps révélaient des dessins complexes et des annotations cryptiques, témoins d'un savoir ancien et profond.


Arianna, concentrée, feuilletait le Codex des Valentini, un héritage de sa famille transmis à travers les générations. « Chaque objet d'Éden que nous avons découvert possède des capacités qui défient notre compréhension. Si Rodrigo met la main dessus... » Sa voix s'estompait, trahissant une inquiétude profonde pour les implications d'un tel pouvoir entre les mains d'un homme comme Rodrigo Borgia.


Frédérico observait ses parents, tentant de suivre leur raisonnement. L'importance de ce qu'ils découvraient semblait immense, presque écrasante. Ses pensées, cependant, revenaient sans cesse à Isabella, sa sœur, capturée et utilisée comme pion dans ce jeu de pouvoir. Il était déchiré entre le désir de l'arracher à ce destin et la nécessité de comprendre la menace que représentait le Bâton pour leur cause.


Ezio leva les yeux vers son fils, percevant son trouble. « Frédérico, je comprends ton inquiétude pour Isabella. Mais tu dois comprendre que chaque information que nous trouvons ici est essentielle pour la protéger, pour la sauver. »


« Mais Isabella... elle est en danger là-bas, avec ces monstres ! Nous devons la sortir de là ! » interrompit Frédérico, sa voix chargée de frustration et d'inquiétude. Son regard trahissait un mélange de colère et de peur pour sa sœur, capturée dans la toile des Borgia.


Ezio, levant les yeux du Codex, fixa son fils avec une intensité qui reflétait des années de lutte et de sacrifices. « Frédérico, ta sœur est une Assassin accomplie, tout comme nous. Sa mission est cruciale, et nous devons lui faire confiance. C'est en restant forte et en jouant son rôle qu'elle nous aidera le plus. »


Arianna posa doucement sa main sur le bras de Frédérico, ses yeux emplis d'une chaleur maternelle. « Ton père a raison. Isabella joue un rôle vital en restant proche des Borgia. Si nous agissons trop rapidement, nous risquons de tout compromettre, y compris sa sécurité. »


La frustration de Frédérico était palpable. Il était tiraillé entre le désir de protéger sa sœur et la réalisation que leur cause exigeait de la prudence et de la stratégie. « D'accord, je lui fais confiance. Mais je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle... »


Ezio se leva et posa une main ferme sur l'épaule de Frédérico. Son regard transmettait une assurance mêlée de compassion. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la protéger, Frédérico. Et toi, tu joues un rôle essentiel dans notre lutte. Tu es le lien entre nous et Isabella. »


Arianna acquiesça, une lueur de détermination dans ses yeux. « Ensemble, nous trouverons un moyen de contrer le Bâton de l'Éden et de sauver Isabella. C'est notre devoir, en tant qu'Assassins. »


Frédérico, absorbant les paroles de ses parents, ressentit un mélange d'inquiétude et de volonté. Il était désormais pleinement intégré dans cette lutte ancestrale, une bataille qui dépassait la querelle de deux familles. C'était une lutte pour l'avenir, pour la liberté, un combat qui exigeait sacrifice, courage et une foi inébranlable dans leur cause.


Dans la quiétude de la nuit, après le départ de Frédérico, Ezio et Arianna se retrouvèrent seuls, immergés dans le calme de leur salle de stratégie. La fatigue marquait leurs traits, mais leurs esprits restaient éveillés, habitués aux longues heures de planification et de réflexion.


Ezio, les yeux parcourant les pages anciennes du Codex d'Altaïr, brisa le silence. « Nous nous approchons d'un moment décisif, Arianna. Les actions des Borgia s'intensifient, et ce bâton... C'est un enjeu que nous ne pouvons ignorer. »


Arianna, assise à côté de lui, son regard sur le Codex des Valentini, répondit d'une voix mesurée. « Oui, Ezio. Nous avons toujours su que les Borgia convoiteraient un tel pouvoir. Nous devons être prêts à agir, et rapidement. »


Ezio ferma le Codex, un soupir s'échappant de ses lèvres. « Isabella est au cœur de tout cela. Son message sur le Bâton du Pape change la donne. Nous devons agir avec prudence, mais avec détermination. »


Arianna acquiesça, la lumière des bougies se reflétant dans ses yeux. « Isabella a été courageuse. Malgré les dangers, elle a réussi à nous transmettre des informations vitales. Nous ne pouvons pas la laisser dans cette situation plus longtemps que nécessaire. »


Ezio se leva, parcourant la pièce d'un pas réfléchi. « Nous devons également considérer la sécurité de Frédérico. Il est jeune, mais son rôle est de plus en plus crucial. Il est temps qu'il apprenne davantage sur les enjeux auxquels nous sommes confrontés. »


« C'est vrai, » admit Arianna. « Frédérico a prouvé sa valeur et son courage. Il est prêt à en apprendre plus sur les Objets d'Éden et leur pouvoir. »


Arianna posa sa main sur son ventre arrondi, un sourire tendre aux lèvres. « Notre famille a toujours été notre force, Ezio. Peu importe les défis, nous les affronterons ensemble, comme toujours. » elle poursuivit contemplant son mari avec une détermination tranquille. « Ezio, la Pomme d'Éden... nous pourrions l'utiliser pour comprendre ce Bâton du Pape. Elle pourrait nous donner les réponses dont nous avons besoin. »


Ezio, captant l'intention d'Arianna, ne put masquer son inquiétude. « Arianna, la Pomme... elle a montré une réactivité étrange depuis le début de ta grossesse. Utiliser la Pomme dans ton état actuel pourrait être dangereux, surtout pour l'enfant. » Sa voix trahissait sa préoccupation pour sa femme et leur enfant à naître.


Arianna, son regard sérieux, répondit avec conviction. « Je sais, Ezio. Mais nous devons utiliser toutes les ressources à notre disposition, y compris la Pomme. Elle pourrait nous éclairer sur la nature du Bâton du Pape et sur la manière de le contrer. »


Ezio secoua la tête, son visage reflétant son conflit intérieur. « Arianna, c'est dangereux. Nous ne savons pas comment la Pomme pourrait affecter notre enfant. »


Arianna, gardant une main sur son ventre, maintint son regard déterminé sur Ezio. « C'est un risque que nous devons prendre. Notre lutte contre les Borgia est à un tournant crucial. Si nous ne découvrons pas les secrets du Bâton du Pape, nous pourrions tout perdre. Et je ne parle pas seulement de la guerre, mais de notre avenir, de l'avenir de notre enfant. »


Ezio, après un moment de réflexion, acquiesça lentement. « Très bien, Arianna. Nous utiliserons la Pomme. Mais nous devons le faire avec prudence. La sécurité de notre famille reste notre priorité. »


Arianna sourit doucement, touchée par l'inquiétude d'Ezio pour leur famille. « Toujours, Ezio. Nous avancerons ensemble, avec prudence et intelligence. »


Ezio se dirigea alors vers le coffre dissimulé dans un recoin de la pièce, où reposait la Pomme d'Éden, enveloppée dans un tissu ancien. Il l'ouvrit lentement, révélant l'artefact qui scintillait d'une lumière surnaturelle. Il prit une profonde inspiration, conscient du pouvoir immense et mystérieux que la Pomme détenait.


Arianna, debout à ses côtés, observait attentivement. Ses mains étaient légèrement tremblantes, non pas de peur, mais d'une anticipation mêlée de respect pour l'objet devant elle.


Ezio tendit la Pomme vers Arianna. « C'est à toi de faire ça, » dit-il doucement. « Tu as toujours eu une connexion plus profonde avec la Pomme. Peut-être te révélera-t-elle ce que nous devons savoir. »


Ezio, tenant la Pomme d'Éden, regarda Arianna avec une expression mêlée de détermination et d'inquiétude. « Nous savons tous les deux que c'est risqué, mais nous n'avons pas le choix. Tu dois utiliser la Pomme, Arianna. »


Arianna acquiesça, consciente des dangers mais également de la nécessité de leur action. Elle prit délicatement la Pomme, ses mains tremblant légèrement sous le poids de la responsabilité. En tant que mère, elle ressentait une profonde appréhension à l'idée d'exposer son enfant à naître à une telle force, mais en tant qu'Assassin, elle savait que les enjeux dépassaient leurs craintes personnelles.


Elle fermant les yeux, elle activa la Pomme, et immédiatement, une lumière vive envahit la pièce. Quand elle rouvrit les paupières, ses iris brillaient d'une intensité nouvelle. La connexion entre l'artefact et l'enfant qu'elle portait était palpable, une synergie qui semblait intensifier la puissance de la Pomme.


« Je le sens, Ezio. La Pomme... elle réagit à la présence de notre enfant, » dit Arianna, une note d'étonnement dans sa voix. Elle sentait la Pomme vibrer, résonner d'une manière qui ne lui était pas familière, mais qui, étrangement, ne lui semblait pas non plus totalement étrangère.


Ezio observait, fasciné et légèrement anxieux. Les symboles projetés par la Pomme sur les murs se mirent à bouger, à se recomposer, formant de nouveaux motifs. Ils semblaient répondre non seulement à Arianna, mais aussi à la présence non encore née en elle.


« Regarde, Ezio. Les symboles... ils changent, ils évoluent, » s'exclama Arianna. Les images cryptiques semblaient maintenant indiquer une localisation spécifique, un lieu caché depuis des siècles.


En étudiant les symboles, Ezio et Arianna commencèrent à assembler les pièces du puzzle. Les références cryptiques du Codex d'Altaïr et des Valentini prenaient soudainement tout leur sens.


« Regarde, Ezio, » s'exclama Arianna, sa voix empreinte d'étonnement et d'excitation. « Les symboles... ils parlent d'un lieu sous le Vatican. Un Sanctuaire. »


Ezio se pencha sur les pages du Codex, suivant les symboles révélés par la Pomme. « Oui, je le vois. Le Sanctuaire... cela doit être ce que Rodrigo Borgia cherche. »


Arianna hocha la tête, son regard fixé sur la Pomme. « Le Sanctuaire... c'est plus qu'un simple lieu. La pomme, elle le murmure. C'est un portail, un accès à quelque chose de bien plus grand. Et le Bâton du Pape, couplé à la Pomme, pourrait être la clé pour l'ouvrir. »


Ezio se redressa, son visage durci par la détermination. « Nous devons agir, Arianna. Nous ne pouvons laisser Rodrigo Borgia mettre la main sur un tel pouvoir. »


Arianna, toujours tenant la Pomme, la désactiva doucement. La lumière s'estompa, laissant la pièce dans un semi-obscurité. « Nous trouverons un moyen, Ezio. Nous devons protéger ce Sanctuaire quel qu’il soit... et Isabella. »


Dans la pièce redevenue calme, Ezio et Arianna se tenaient, unis par une même résolution. Le destin de leur monde et de leur Confrérie était entre leurs mains, et ils étaient prêts à tout pour défendre leur cause et protéger ceux qu'ils aimaient.


-


Dans le secret de son cabinet privé, Rodrigo Borgia tenait entre ses mains un parchemin qui allait changer radicalement le cours de sa lutte contre l'Ordre des Assassins. Les mots inscrits sur le papier avaient été recueillis par l'un de ses espions les plus fidèles, une taupe habilement placée au cœur même de l'ennemi. Ce qu'il lisait était à peine croyable, et pourtant, chaque mot résonnait avec une vérité qui ne pouvait être ignorée.


Isabella, présentée au monde comme la fille du comte Pâris, était en réalité le fruit d'une union bien plus dangereuse et significative. Elle était la fille d'Ezio Auditore et d'Arianna Valentini, deux noms qui évoquaient la crainte et le respect dans les rangs de l'Ordre des Assassins. Ezio, une légende vivante, dont les exploits étaient murmurés dans les ruelles sombres de Rome, et Arianna, dont la lignée et les talents étaient tout aussi redoutés.


Rodrigo, qui se tenait à l'aube de son ascension au trône papal, ne put s'empêcher d'afficher un sourire triomphant. Cette information était une arme puissante, un atout inestimable dans le jeu complexe du pouvoir. Isabella, la fiancée de son fils Cesare, se révélait être un pion bien plus précieux qu'il ne l'avait imaginé.


Il réfléchit aux implications de cette découverte. Isabella, au cœur même de sa famille, était à la fois une menace et une opportunité. Elle était le lien direct avec ses ennemis les plus acharnés, une connexion qu'il pourrait exploiter pour affaiblir l'Ordre des Assassins de l'intérieur.


« Isabella Auditore... » murmura-t-il, laissant le nom rouler sur sa langue. Ses pensées se mirent à tourbillonner, envisageant les multiples façons dont il pourrait utiliser cette révélation à son avantage. Il pourrait la garder comme otage, un moyen de pression sur Ezio et Arianna, ou encore mieux, la retourner contre sa propre lignée.


L'ironie de la situation ne lui échappait pas. Cesare, captivé par une femme dont l'héritage était intimement lié à ceux qu'il cherchait à détruire. Rodrigo savait que cette nouvelle, une fois révélée, ébranlerait son fils. Mais pour lui, chaque événement, chaque information était un levier dans sa quête de pouvoir absolu.


La révélation concernant l'identité véritable d'Isabella Auditore transformait les plans de Rodrigo Borgia en une toile encore plus complexe et ambitieuse. Alors qu'il se préparait à accéder au trône papal, il contemplait les possibilités infinies que cette information offrait, tout en anticipant la possession du Bâton, un fragment d'Éden d'une puissance incommensurable.


Ce Bâton, symbole de pouvoir absolu capable de contrôler les esprits, serait bientôt entre ses mains, lui donnant une emprise inégalée sur le destin de Rome et bien au-delà. Avec Isabella Auditore, la fille de deux Assassins légendaires, sous sa coupe, Rodrigo envisageait déjà comment utiliser le Bâton pour la dominer, exploitant ainsi son lien avec l'Ordre des Assassins à son avantage.


Cependant, il était conscient des sentiments de son fils Cesare envers Isabella. Cesare, imprévisible et passionné, pourrait se montrer réticent à l'idée de contraindre Isabella, surtout en utilisant un pouvoir aussi invasif que celui du Bâton. Rodrigo devrait manœuvrer avec prudence, utilisant son intelligence et sa ruse pour orienter Cesare dans la direction qu'il souhaitait.


L'aspect le plus intrigant de cette situation était le potentiel d'Isabella en tant que mère. Avec un héritage aussi puissant coulant dans ses veines, le ventre d'Isabella devenait une promesse pour l'avenir, un calice où se mêleraient les lignées des Auditore et des Valentini. Si Cesare réussissait à la mettre enceinte, l'enfant issu de cette union représenterait le début d'une nouvelle ère, le commencement d'une dynastie qui pourrait non seulement dominer Rome et l'Italie, mais qui pourrait étendre son influence bien au-delà des frontières connues.


Rodrigo, assis dans l'obscurité de son cabinet, laissait son imagination s'étendre sur les possibilités futures. Avec le Bâton en main et Isabella sous son contrôle, il pourrait façonner l'avenir à son image. La perspective d'un héritier issu de la lignée combinée des plus grands Assassins et sous la domination des Borgia offrait un potentiel sans précédent pour régner sur Rome, et au-delà, imposer une influence sans égale sur le monde entier.


Dans l'esprit de Rodrigo, chaque pièce du puzzle se mettait en place, formant une image de pouvoir et de domination qui satisferait ses ambitions les plus profondes. La partie venait de s'intensifier, et Rodrigo Borgia, sur le point de devenir pape, était prêt à jouer son rôle dans cette histoire grandiose.


Avec cette révélation, la guerre entre les Borgia et les Assassins entrait dans une nouvelle phase, plus personnelle et dangereuse que jamais. Rodrigo Borgia, bientôt pape, se sentait plus proche de son but ultime. Avec Isabella Auditore dans sa main, il avait maintenant un atout majeur pour contrôler et manipuler les événements à venir. La lutte pour le pouvoir à Rome venait de prendre une tournure encore plus impitoyable.


-


Ezio Auditore avançait avec précaution dans l'antre obscur de La Volpe, sa silhouette dissimulée sous une capuche sombre. Chaque pas résonnait à peine sur les dalles usées du repaire clandestin, un sanctuaire niché au cœur des dédales tortueux de Rome. Autour de lui, les murmures feutrés des conspirateurs se mêlaient à la lueur vacillante des lanternes suspendues aux murs de pierre. Les ombres encapuchonnées glissaient furtivement dans les recoins sombres, leurs silhouettes dansant au rythme des conversations à voix basse.


Au centre de la pièce, assis avec une assurance tranquille, se tenait La Volpe. Son regard vif scrutait l'obscurité, ses traits marqués par une vie passée dans les ombres de la ville. Chef rusé des voleurs de Rome, il était connu pour ses talents d'espionnage et sa capacité à naviguer dans les eaux troubles des intrigues politiques.


« Ezio, » lança-t-il d'une voix rauque mais contrôlée, accueillant l'Assassin d'un signe de tête discret. « J'ai des nouvelles qui pourraient t'intéresser. »


Ezio s'approcha, ses sens aiguisés captant chaque détail de l'environnement tendu qui l'entourait. La Volpe se leva gracieusement, déplaçant sa chaise pour indiquer à Ezio de prendre place à une table éloignée, là où ils pourraient échanger en toute sécurité sans risquer d'être entendus par les indésirables qui pourraient rôder.


« Qu'as-tu découvert, La Volpe ? » murmura Ezio, sa voix basse mais porteuse de toute l'intensité de son engagement. Ses yeux scrutèrent ceux de La Volpe, cherchant la confirmation de la gravité des nouvelles à venir.


La Volpe prit place en face d'Ezio, son regard pénétrant reflétant la gravité de la situation. « Il s'agit de Pietro Rossi, l'acteur et amant de Lucrezia Borgia. Il possède la clé de la porte dérobée du Château Saint-Ange. Une clé qui pourrait être notre passage vers Isabella. »


Ezio absorba l'information avec une attention croissante, sentant le poids de chaque mot. « Comment as-tu découvert cela ? » interrogea-t-il, ses pensées déjà en train de tisser les possibilités offertes par cette révélation.


Les traits de La Volpe se durcirent légèrement, une ombre passant dans ses yeux autrement si vifs. « Mes informateurs l'ont vu avec cette clé. Mais il y a plus, » continua-t-il d'une voix basse, presque murmurée. Il baissa encore davantage le ton, comme s'il craignait que les murs eux-mêmes ne puissent être des espions. « La vie de Pietro est en danger. Cesare Borgia, jaloux de son influence sur Lucrezia, a l'intention de le faire éliminer. »


Ezio se raidit, son cœur battant plus fort dans sa poitrine alors qu'il saisissait l'urgence de la situation. « Nous devons agir vite. Si Pietro meurt, nous perdons notre opportunité de libérer Isabella. »


« Exactement, » acquiesça La Volpe d'un signe de tête grave. « Mais il y a un obstacle. Cesare a renforcé la sécurité autour de Pietro. Approcher l'acteur sera une tâche ardue, même pour un Assassin de ton calibre. »


Ezio, réfléchissant rapidement sous la pression du temps, élabora mentalement un plan précis. « Je dois gagner la confiance de Pietro, obtenir cette clé avant que Cesare ne passe à l'acte. »


La Volpe hocha la tête avec une expression mêlée d'admiration et d'inquiétude. « Je te fournirai toutes les informations nécessaires sur ses mouvements et ses habitudes. Mais sois prudent, Ezio. Cesare est imprévisible et dangereux. »


« Je sais ce que j'ai à faire, » répondit Ezio d'une voix résolue, affirmant sa détermination sans la moindre hésitation. « Pour Isabella, pour la Confrérie, je prendrai le risque. »


Alors qu'Ezio se préparait à quitter l'antre, prêt à plonger une fois de plus dans les méandres des intrigues Borgia, il sentit une main se poser avec fermeté sur son épaule. C'était La Volpe, son regard intensément fixé sur lui dans un mélange de confiance et de prévenance. « Ezio, sois prudent. La vie de Pietro, et peut-être celle d'Isabella, dépend de toi maintenant. »


Ezio acquiesça silencieusement et se fondit dans les ombres de l'antre de La Volpe, dissimulé sous sa capuche. Le poids de la responsabilité s'accrochait à ses épaules alors qu'il disparut aussi furtivement qu'il était apparu. Ses pas légers à peine perceptibles sur les pavés usés, son esprit déjà absorbé par sa prochaine mission. Un nouveau défi l'attendait dans le dangereux labyrinthe ourdi par les Borgia, où chaque mouvement comptait et la moindre erreur pouvait être fatale.


Dans l'obscurité qui l'entourait, les paroles de La Volpe résonnaient encore. L'image de Pietro, porteur de cette clé cruciale, hantait ses pensées. Il se rappelait chaque détail des informations fournies, se préparant mentalement à chaque éventualité. Son cœur battait à un rythme rapide, mêlant l'urgence de l'action à une pointe d'appréhension. Pietro Rossi était maintenant une cible, non seulement pour Cesare Borgia mais aussi pour toutes les forces implacables qui travaillaient contre la liberté à Rome.


Mais au-delà de l'urgence de la mission, Ezio ne pouvait chasser de son esprit les pensées pour Isabella. Sa fille, captive du Château Saint-Ange, représentait non seulement un enjeu stratégique mais aussi un lien personnel indissociable de sa détermination. Il se rappelait son courage, sa détermination, et la lueur d'espoir qu'elle avait toujours représentée pour lui. Chaque pensée à son égard renforçait sa résolution à réussir, à libérer non seulement Isabella mais à affaiblir l'emprise de Cesare sur Rome.


Le visage de Cesare Borgia apparaissait aussi dans ses pensées, une figure d'ombre et de danger, prêt à tout pour satisfaire ses ambitions démesurées. Ezio le connaissait bien, connaissait sa cruauté et sa détermination sans faille. Mais il savait aussi que dans cette danse complexe du pouvoir, même les plus puissants pouvaient être vulnérables. La Volpe avait raison : Cesare était imprévisible, et c'était précisément cette imprévisibilité qui rendait chaque mission contre lui aussi risquée que nécessaire.


Alors qu'Ezio se perdait dans ses pensées, l'obscurité de l'antre semblait se fondre avec ses doutes et ses incertitudes. Il devait agir vite, avec précision et audace. Pour la Confrérie, pour la liberté, pour sa fille Isabella. Chaque instant qui passait le rapprochait de ce moment crucial où il devrait affronter Cesare Borgia et ses sbires, jouer ses cartes avec une habileté mortelle.


Ainsi, dans le silence épais de l'antre, Ezio s'immergea totalement dans son rôle d'Assassin, prêt à tout sacrifier pour la cause qu'il servait avec une dévotion inébranlable mais en n’oubliant jamais qu’en lui battait aussi le cœur d’un père.


-


Ezio Auditore, accompagné de son fils Frédérico, se tapissait avec précaution dans l'ombre d'une alcôve proche d'une des imposantes portes de Rome. Le soleil était haut dans le ciel, dessinant des ombres nettes sur les pavés de la ville éternelle, alors que la vie quotidienne de Rome s'animait dans un tumulte habituel. Alerté par La Volpe, l'informateur rusé et fiable, Ezio avait découvert un complot sinistre : Cesare Borgia prévoyait l'assassinat de Pietro Rossi, un acteur crucial détenteur d'une clé vitale pour accéder au Château Saint-Ange. Une intervention rapide et discrète était impérative pour contrecarrer ses plans.


Ce n'était pas une tâche aisée en plein jour. Les rues fourmillaient de citoyens affairés, de marchands et de gardes, chacun absorbé par ses propres activités. Cela posait à la fois un défi et un avantage pour les Assassins, leur permettant de se fondre parmi la foule tout en surveillant étroitement leur cible.


Ezio et Frédérico, vêtus de manière à éviter tout regard inquisiteur, se faufilaient à travers les ruelles bondées, suivant de près Cesare Borgia et son bras droit impitoyable, Micheletto Corella. Cesare, avec son allure arrogante et ses vêtements richement ornés, semblait à l'aise parmi le chaos urbain, tandis que Micheletto, plus discret, restait constamment en alerte, scrutant la foule avec suspicion.


Chaque mouvement d'Ezio était minutieusement calculé, chaque échange de regard avec Frédérico chargé d'une compréhension mutuelle profonde. Maîtres de la discrétion, ils utilisaient le bruit et l'agitation de la ville comme un camouflage pour leurs intentions. Malgré son jeune âge, Frédérico faisait preuve d'une maturité et d'une capacité d'adaptation impressionnantes, suivant les traces de son père avec une précision et un sang-froid qui dépassaient ses années.


Le duo progressait dans la ville, leurs sens en alerte, prêts à agir à la première occasion. Leur mission était claire : protéger Rossi et déjouer le complot de Cesare, tout en naviguant avec assurance dans le labyrinthe animé et imprévisible des rues de Rome.


Cesare Borgia et Micheletto Corella s'avançaient avec une assurance sinistre vers un coin discret de la ville, un étroit passage entre deux bâtiments à peine visible depuis la rue principale. Ezio et Frédérico les suivaient à distance, se fondant dans les ombres et les coins sombres pour rester invisibles.


Là, dans cet endroit isolé, les attendait Francesco Troche, un homme nerveux, palpant nerveusement le col de sa chemise. À l'arrivée de Cesare et Micheletto, Francesco tenta de dissimuler son anxiété derrière un sourire contraint.


« Francesco, j'espère que tu as de bonnes nouvelles », déclara Cesare d'une voix douce mais pleine de sous-entendus menaçants.


Francesco, submergé par la peur, répondit avec hésitation : « Oui, Cesare. J'ai obtenu l'information que vous cherchez, mais cela m'a coûté cher. »


Micheletto, observant la scène en silence, ses yeux froids et impénétrables, semblait déjà anticiper la suite des événements.


« Bien », reprit Cesare. « Et en ce qui concerne la loyauté de nos alliés ? Peut-on vraiment compter sur eux ? »


« C'est... compliqué », balbutia Francesco. « Certains sont fiables, d'autres moins. Mais je peux vous donner leurs noms. »


Cesare s'approcha de Francesco, son regard pénétrant fixé sur lui. « Francesco, tu sais que la confiance est un luxe que je ne peux pas m'offrir. Tu as été utile, mais... » 


Avant que Francesco ne puisse répondre, Micheletto, d'une rapidité fulgurante, répondit à un signe discret de son maître et passa à l'action. Ses mains se refermèrent autour du cou de Francesco, l'étreignant avec une force brutale. Francesco se débattit en vain, mais la poigne de Micheletto était implacable.


Ezio et Frédérico, cachés à quelques mètres de là, assistaient à la scène avec horreur. Frédérico, indigné et bouillonnant de colère, serra les poings, prêt à intervenir. « Nous devons agir, Père ! »


Ezio, le visage impénétrable malgré l'horreur qui le submergeait, posa une main rassurante sur l'épaule de son fils. « Non, Frédérico. Notre priorité est de suivre Cesare et de protéger Pietro. Une intervention maintenant pourrait tout compromettre. »


Frédérico acquiesça à contrecœur, ses dents serrées de frustration, son regard fixé sur le corps inerte de Francesco, désormais pendu sans vie entre les mains implacables de Micheletto.


Cesare, le visage toujours impassible, se redressa après l'exécution brutale. « N'oublions jamais, Micheletto, que la loyauté est une marchandise rare et précieuse, à manier avec une prudence extrême. » Son ton était calme, presque détaché, mais il y avait une menace latente dans ses paroles qui faisait froid dans le dos.


Micheletto, sans un mot, acquiesça simplement d'un léger mouvement de tête, ses yeux de glace scrutant l'horizon avec une vigilance inflexible.


Ezio, les yeux rivés sur Cesare et Micheletto qui s'éloignaient en silence, sentit un écho de l'impatience de son fils. Il se rappela de sa propre jeunesse, tourmentée par la vengeance et la colère. Mais le temps l'avait façonné en un leader sage et réfléchi. La patience et la discrétion, il le savait, étaient souvent leurs armes les plus puissantes dans leur lutte implacable contre la tyrannie des Borgia.


Ezio et Frédérico, maintenant maîtres de l'ombre, reprirent leur traque discrète derrière Cesare et Micheletto à travers les méandres obscurs de Rome. Malgré le soleil éclatant au-dessus d'eux, les ruelles étroites offraient un refuge d'ombre suffisant pour rester invisibles. Frédérico, bien que encore agité par la brutalité du meurtre de Francesco, commençait à saisir l'importance capitale de la patience et de la stratégie dans leur lutte contre les Borgia. À travers l'exemple silencieux de son père, il apprenait les nuances dangereuses de la vie d'Assassin, où chaque mouvement et chaque choix pourraient sceller leur destin.


Aux côtés d'Ezio, ils suivaient Cesare et Micheletto avec une détermination farouche, prêts à agir au moment critique. Leur objectif était clair : sauver la vie de Pietro Rossi et saboter les sinistres desseins des Borgia. Rome, avec ses artères animées et ses mystères cachés, se transformait en témoin silencieux de leur traque, un jeu de cache-cache mortel où une erreur seule pouvait leur être fatale.


Après un moment, Cesare et Micheletto se séparèrent, échangeant des paroles chargées de menace avant de prendre des chemins différents.


« Veille à ce que tout se déroule comme prévu », murmura Cesare d'une voix basse mais impérieuse. « Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer. »


Micheletto répondit d'un ton glacial et assuré. « Ne t'en fais pas, Cesare. La pièce sera la dernière pour Pietro Rossi. »


« Et la clé ? » insista Cesare, le regard dur et inquisiteur.


« Elle sera entre nos mains avant la fin de la journée », assura Micheletto.


Cesare acquiesça d'un bref signe de tête et se fondit habilement dans la marée humaine. Pendant ce temps, Micheletto se dirigea vers le Colisée majestueux, où une représentation théâtrale avec Pietro Rossi, porteur de la clé du château Saint-Ange, était programmée. Sa démarche était ferme, ses intentions indubitablement sinistres.


Ezio et Frédérico, conscients de l'urgence de la situation, suivirent Micheletto à distance, déterminés à contrecarrer les plans machiavéliques des Borgia. Le Colisée, symbole de grandeur et de brutalité de l'Empire romain, allait bientôt devenir le théâtre d'une nouvelle tragédie si les Assassins ne prenaient pas les devants.


-


À l'intérieur du Colisée, une effervescence palpable régnait parmi les acteurs et le personnel affairé à préparer la représentation. Pendant ce temps, Micheletto Corella avançait avec une détermination glaciale vers les coulisses, où les gardes Borgia l'attendaient de pied ferme. Sa démarche était assurée, chaque pas mesuré dissimulant soigneusement ses intentions sous une façade de calme apparent.


Dans les coulisses, il fut accueilli par un groupe de gardes, à qui il distribua des costumes spécifiques. Ces vêtements ne servaient pas seulement à les déguiser mais faisaient partie intégrante d'un plan machiavélique, conçu pour semer la confusion et faciliter l'assassinat de Pietro Rossi.


Ezio, observant la scène depuis les ombres avec une vigilance acérée, avait déjà anticipé les intentions de Micheletto. Son expérience d'Assassin, forgée au fil de nombreuses années de lutte contre les ennemis de la Confrérie, lui permettait de lire les mouvements de son adversaire comme un livre ouvert. Se tournant vers Frédérico, il chuchota des instructions avec une intensité concentrée. « Reste vigilant et suis mes directives à la lettre. Nous devons intervenir avec précision. »


Frédérico acquiesça, les yeux étincelants d'une détermination farouche. En tandem, père et fils formaient une force redoutable, prêts à saisir la moindre opportunité pour contrer les plans des Borgia.


Pendant ce temps, Micheletto, totalement inconscient de la surveillance des Assassins, poursuivait méthodiquement son entreprise. Il expliquait aux gardes Borgia comment se comporter une fois revêtus de leurs déguisements, transformant chaque homme en un pion dans le jeu mortel qu'il orchestrerait avec une précision implacable.


Saisissant cette occasion inespérée, Ezio et Frédérico se lancèrent dans l'action. Leur complicité naissante témoignait du lien père-fils, renforcé rapidement par les épreuves et les défis partagés.


Ils avançaient avec une discrétion innée, héritée de leur lignée d'Assassins, se fondant dans les ombres des coulisses du Colisée. Chaque pas était calculé pour éviter le moindre craquement du bois ou froissement des costumes. Leurs gestes, bien que moins synchronisés que ceux de compagnons de longue date, étaient efficaces et coordonnés. Frédérico, novice dans l'art de l'assassinat, suivait attentivement les mouvements de son père.


Ezio, l'œil aiguisé, repéra les gardes isolés. Un sifflement discret, presque imperceptible, servit de signal. Lorsqu'un garde s'écarta pour vérifier, Frédérico s'approcha silencieusement, guidé par les signaux d'Ezio. Ensemble, ils neutralisèrent le garde avec précision : un geste rapide pour étouffer tout cri, puis traîner le corps dans l'ombre.


Leur technique, encore en développement, était remarquable. Frédérico, absorbant chaque leçon, réagissait avec rapidité et intelligence, impressionnant Ezio. Une fierté émue brillait dans les yeux d'Ezio, voyant son fils embrasser l'héritage familial avec passion et compétence.


Chaque garde écarté silencieusement les rapprochait de leur but : protéger Pietro Rossi et contrecarrer les plans de Micheletto. Cette mission, menée sous la chaleur étouffante et les murmures des coulisses, était un test crucial pour leur relation émergente et pour l'avenir de la Confrérie. Dans cet environnement dangereux et imprévisible, la moindre erreur pouvait être fatale, mais Ezio était résolu à guider son fils à travers cette épreuve, renforçant leur lien et assurant la réussite de leur mission vitale.


Les gardes Borgia étant neutralisés et cachés dans l'ombre, Ezio et Frédérico s'emparèrent rapidement de leurs costumes. Ezio, d'un geste assuré, revêtit l'armure d'un centurion romain. Il ajusta le casque avec précision, s'assurant que sa couverture était parfaite. De son côté, Frédérico enfila son déguisement avec agilité, laissant transparaître une assurance héritée des Assassins. Malgré sa jeunesse, il portait l'armure avec grâce et force, comme s'il était né pour ce rôle.


« Père, comment vais-je te reconnaître avec tous ces déguisements ? » demanda Frédérico en ajustant son casque.


Ezio esquissa un sourire sous son casque. « Regarde dans les yeux, Frédérico. Les yeux ne mentent jamais. »


Après un dernier contrôle de leur apparence, Ezio escalada habilement la structure extérieure du Colisée. Ses mouvements étaient fluides et précis, chaque prise sur la pierre ancienne calculée avec une expertise forgée par des décennies d'expérience. Arrivé en haut, il se fondit dans les ombres, ses yeux scrutant les coulisses.


Frédérico, suivant les instructions de son père, se mêla aux autres gardes, scrutant attentivement les environs à la recherche du moindre signe de danger. Son cœur battait fort dans sa poitrine, l'adrénaline coulant dans ses veines alors qu'il jouait son rôle, prêt à agir au moment opportun.


Dans l'arène du Colisée, Ezio repéra à nouveau Micheletto, déguisé en acteur, se préparant à commettre son crime. Ses sens d'Assassin aiguisés, Ezio attendait le moment propice pour agir. La pièce se déroulait, avec les acteurs jouant avec ferveur, y compris Pietro, sous les yeux attentifs du public des tribunes. Dissimulés parmi les acteurs, Ezio et Frédérico, séparés stratégiquement, jouaient également leurs rôles pour protéger Pietro.


Alors que la scène de la crucifixion approchait, Micheletto leva son arme. Ezio, plus près et d'une rapidité fulgurante, bondit sur scène. Il attrapa le bras de Micheletto juste à temps, arrêtant son geste meurtrier sous les regards stupéfaits du public et des acteurs.


La confusion éclata parmi les spectateurs. Des cris montèrent alors que certains acteurs, déconcertés par la situation, continuaient à jouer.


« Qui es-tu ?! » cracha Micheletto, tentant de se libérer.


Ezio, d'une voix ferme et calme, répliqua : « Un spectre de la justice. »


Le combat qui s'ensuivit entre Ezio et Micheletto fut un ballet de compétences mortelles, leurs lames dansant dans l'air chargé de tension. Chaque coup était calculé, chaque esquive parfaitement synchronisée. Les étincelles jaillissaient à chaque contact, et le grondement métallique résonnait à travers l'arène.


Les spectateurs, partagés entre l'horreur et l'admiration pour cette lutte intense, retenaient leur souffle. Les mouvements d'Ezio étaient fluides et rapides, témoignant de décennies d'expérience en tant qu'Assassin. En face, Micheletto ripostait avec une agilité surprenante pour un homme de sa carrure, cherchant à exploiter la moindre ouverture.


Finalement, dans un éclair de rapidité, Ezio désarma Micheletto d'un coup habile et le fit chuter au sol. L'assassin ennemi se retrouva face contre terre, le souffle court mais le regard fier.


Alors qu'Ezio se préparait à mettre un terme à cette lutte, Micheletto, la voix faible mais chargée de malice, révéla l'horrible vérité : « Pietro... empoisonné... les Borgia ne laisseront pas de témoins... »


Ezio sentit son cœur se serrer d'angoisse. Il relâcha sa prise sur Micheletto, les pensées se précipitant dans son esprit. « Empoisonné ? Où est l'antidote ? » demanda-t-il avec une urgence palpable.


Un sourire cruel étira les lèvres de Micheletto, une lueur de triomphe dans ses yeux fatigués. « Trop tard... » murmura-t-il, comme un dernier défi lancé à ses ennemis.


La réalisation de la gravité de la situation s'abattit sur Ezio comme un poids. Les Borgia avaient anticipé chaque possibilité, y compris celle-ci.


Comprenant l'urgence de la situation, Ezio se précipita vers Pietro Rossi, le cœur serré par la vue de l'acteur gisant immobile. Son visage pâle et ses traits tirés témoignaient de l'effet rapide du poison. Jetant un regard rapide autour de lui, Ezio fit un signe discret à Frédérico, qui s'était infiltré parmi les rangs des gardes en uniforme.


Frédérico, réagissant avec promptitude et détermination, s'avança vers la croix où Pietro était mis en scène. Avec une précaution experte et une compassion palpable, il détacha l'acteur des liens de la croix, prenant soin de ne pas aggraver son état déjà précaire. Pietro, affaibli et à peine conscient, marmonnait des mots incohérents, les effets du poison le plongeant dans une détresse palpable.


« Vite, nous devons le sortir d'ici », murmura Ezio, prenant le leadership. Il guida Frédérico, qui portait Pietro avec précaution, à travers les dédales sinueux du Colisée. Chaque instant comptait alors que les murmures inquiets des spectateurs et les mouvements agités des gardes augmentaient autour d'eux, alimentés par la confusion semée sur scène.


Leur fuite silencieuse et rapide à travers les couloirs obscurs était ponctuée par des rencontres évitées de justesse avec des gardes Borgia, dont les visages se crispaient de perplexité et de méfiance. Frédérico, les sens en alerte maximale, suivait les pas d'Ezio avec une discipline remarquable, ses pensées entièrement concentrées sur le poids fragile qu'il portait et sur la nécessité de le mettre en sécurité.


Enfin, ils atteignirent une sortie discrète du Colisée, s'échappant dans les rues encombrées de Rome alors que la lumière du jour déclinait doucement. Ezio jeta un regard en arrière, vérifiant que personne ne les suivait, avant de se tourner vers Frédérico avec un mélange de soulagement et de préoccupation dans les yeux.


Naviguant à travers les ruelles labyrinthiques, Ezio et Frédérico atteignirent enfin l'étal discret d'un médecin connu sous le nom de Brunelleschi. Ce dernier, un allié de longue date de la Confrérie des Assassins, était réputé pour ses compétences médicales, particulièrement dans le traitement des empoisonnements et des blessures graves.


« Brunelleschi, nous avons besoin de ton aide », déclara Ezio d'une voix urgente, déposant avec précaution Pietro sur la table du médecin.


Le médecin, sans perdre un instant, examina rapidement Pietro. « Il a été empoisonné. Mais je pense pouvoir le sauver », affirma-t-il, se mettant immédiatement au travail. Ses gestes étaient précis et assurés alors qu'il préparait un antidote à partir d'une combinaison complexe d'herbes et de potions.


Pendant que Brunelleschi s'affairait, Ezio profita de l'occasion pour fouiller discrètement Pietro, récupérant la clé cruciale. Ce petit artefact n'était pas seulement un objet matériel ; il représentait un espoir, une chance de libérer Isabella et de déjouer les plans maléfiques des Borgia.


« Comment va-t-il ? » demanda Frédérico, inquiet, sa voix trahissant ses émotions.


« Il survivra, grâce à Brunelleschi », répondit Ezio, observant avec admiration le médecin accomplir son art avec une efficacité impressionnante.


Une fois Pietro stabilisé et que l'antidote commença à faire effet, Ezio se tourna vers Brunelleschi avec gratitude. « Merci, mon ami. Tu as encore une fois sauvé l'un des nôtres. »


Brunelleschi acquiesça sobrement, concentré sur la surveillance de son patient.


Sachant qu'ils ne pouvaient pas rester plus longtemps, Ezio fit un signe discret à Frédérico. « Il est temps de partir. Nous avons ce que nous sommes venus chercher. »


Les deux Assassins quittèrent discrètement le refuge du médecin, la clé désormais en sécurité avec eux. Alors qu'ils s'effaçaient dans les rues animées de Rome, Ezio savait que cette petite victoire était un pas crucial dans leur lutte incessante contre les Borgia. La clé récupérée représentait la promesse d'un avenir où ils pourraient frapper l'ennemi là où il s'y attendait le moins, et surtout, elle était le symbole de la liberté d'Isabella, captive des machinations des Borgia.


-


Ezio et Frédérico avançaient avec une précaution mesurée à travers les ruelles labyrinthiques et bruyantes de Rome. La ville, vivante et grouillante de vie, contrastait avec l'intense gravité qui pesait sur les épaules des deux Assassins. Leur récente victoire contre les Borgia était douce-amère : la clé tant convoitée récupérée, Pietro Rossi arraché des griffes de la mort imminente, mais une tension insidieuse s'était installée alors qu'ils cherchaient à sécuriser leur prochaine étape.


C'est alors qu'une silhouette familière, se tenant nonchalamment près d'un étal de marché bondé, attira l'attention aiguisée d'Ezio par sa nervosité palpable. L'homme, habillé sobrement pour se fondre dans la masse, semblait surveiller les alentours avec une méfiance à peine dissimulée. Ses gestes furtifs et ses regards rapides trahissaient une anxiété profonde, une tension nerveuse qui ne pouvait échapper aux sens aiguisés des Assassins.


« Qui est cet homme ? » murmura Ezio, ses yeux scrutant l'inconnu avec une intensité perplexe. « Son visage me semble familier, mais... »


Frédérico, observant l'homme à son tour avec une intensité croissante, eut un éclair de reconnaissance. « Je le connais. C'est Paganino, une recrue récente de la Confrérie. Mais que fait-il ici, loin de son poste au QG ? »


Ezio arqua un sourcil, perplexe. « Une recrue ? Cela ne semble pas être l'endroit ni le moment pour un de nos hommes. »


Ils décidèrent de suivre discrètement Paganino, leurs soupçons grandissant à chaque pas. L'homme se fondit dans la foule, se dirigeant vers un coin plus isolé où il s'arrêta pour échanger des paroles avec un individu bien connu pour ses liens troubles avec les Borgia.


Ezio et Frédérico, camouflés dans l'ombre d'un bâtiment voisin, écoutèrent attentivement, captant des fragments de la conversation.


« ... les Assassins sont sur la piste de la clé », murmura Paganino, sa voix trahissant sa nervosité.


Son interlocuteur hocha la tête d'un air entendu, son visage impassible dissimulant ses pensées. « Ils ne tarderont pas à la retrouver. Nous devons agir rapidement pour anticiper leurs mouvements. »


Un frisson glacé parcourut l'échine d'Ezio. L'homme devant eux était un traître, un espion infiltré par les Borgia au cœur même de leur organisation. Sa présence ici, ses échanges secrets avec l'ennemi, ne laissaient guère de place au doute quant à sa loyauté compromise.


Frédérico, le regard étincelant de colère, se tourna vers Ezio. « Que devons-nous faire, père ? »


Pendant qu'ils discutaient silencieusement de leur prochaine action, Paganino, sentant probablement leur présence, tourna brusquement la tête vers eux. Ses yeux s'élargirent de terreur en les apercevant, avant qu'il ne se précipite pour s'éloigner à toute vitesse. Son complice, ayant lui aussi repéré les assassins, s'échappa par un autre chemin dans les méandres de la foule dense.


Ezio échangea un regard avec Frédérico, une décision déjà prise dans leur échange silencieux. Ils savaient ce qui devait être fait pour protéger la Confrérie et ses secrets précieux. Ils se mirent en chasse, leur cible fuyant à travers les dédales labyrinthiques de la ville, mais leur détermination était inébranlable.


Sans un mot, Ezio et Frédérico se lancèrent à la poursuite de leurs cibles. Frédérico fonça sur le Borgia tandis qu'Ezio traqua Paganino à travers les rues encombrées de Rome. La course s'engagea dans un dédale de ruelles étroites, Paganino se frayant un chemin avec une agilité désespérée. Malgré son âge, Ezio le poursuivait de près, ses années d'expérience d'Assassin se manifestant dans chaque mouvement calculé.


Il le rattrapa finalement dans une ruelle isolée, le coinçant habilement contre un mur. Paganino, le souffle haletant, semblait à la fois terrifié et résolu.


« Pourquoi fuir, Paganino ? » interrogea Ezio d'une voix calme mais implacable, sa lame secrète se déployant silencieusement hors de son manchon. « Pourquoi trahir tes frères et sœurs Assassins ? »


Paganino, dans un soupir de désespoir, répondit d'une voix rauque : « Les Borgia m'ont promis richesse et pouvoir. Je... je n'ai pas pu résister... Pardonnez-moi, Ezio, mais je ne peux pas retourner à leur merci... »


Ezio dévisagea Paganino avec une profonde tristesse mêlée de déception. « Traître... » murmura-t-il, plus pour lui-même que pour l'homme devant lui.


Dans un geste impulsif et désespéré, Paganino se jeta en avant, s'empalant sur la lame secrète d'Ezio. Ses yeux se fermèrent lentement, laissant derrière lui un silence lourd dans l'impasse sombre.


Ezio retira sa lame avec précaution, observant le corps inerte de Paganino avec un mélange de pitié et de regret. « Il a choisi son destin », dit-il à voix basse, plus pour apaiser ses propres tourments que pour justifier l'acte.


Pendant ce temps, Frédérico revint en courant, essoufflé mais déterminé. Il confirma la fin du Borgia qu'il avait poursuivi. Les regards des deux Assassins se croisèrent, l'ombre de la trahison planant encore entre eux.


« La trahison semble être un mal commun dans ce monde », murmura Frédérico avec une pointe d'amertume, ses yeux fixés sur le corps sans vie de Paganino.


Ezio posa une main réconfortante sur l'épaule de son fils. « C'est la dure réalité de notre lutte, Frédérico. Nous devons nous méfier et rester fidèles à nos principes, quel que soit le prix à payer. »


Ezio et Frédérico fouillèrent ensuite les effets personnels de Paganino. Ils découvrirent des documents compromettants : des plans détaillés des prochaines opérations des Assassins, des listes de membres de la Confrérie, et des informations sensibles sur leurs alliés et leurs cibles. C'était une confirmation amère de leurs soupçons : Paganino était bel et bien le traître qu'ils redoutaient depuis un certain temps.


Comprenant l'urgence de la situation, Ezio et Frédérico savaient qu'ils devaient rapporter ces découvertes au quartier général des Assassins sans délai. Le QG était leur sanctuaire, le seul endroit où ils pourraient analyser pleinement les implications de cette trahison et mettre en œuvre les mesures nécessaires pour sécuriser leurs opérations futures.


Ils se frayèrent un chemin à travers les rues animées de Rome, restant vigilants malgré la tension retombée après la confrontation avec Paganino. Le poids des documents qu'ils transportaient était tangible, chaque pas les rapprochant davantage de la sécurité relative du QG.


-


Ezio et Frédérico avançaient d'un pas rapide et déterminé à travers les rues animées de Rome, leur destination finale étant l'Île Tibérine, bastion central de la Confrérie des Assassins. Leurs mouvements étaient empreints d'une agilité qui trahissait leur entraînement rigoureux et leur expérience sur le terrain. Les passants, habitués aux tumultes de la ville, s'écartaient instinctivement sur leur passage, intrigués par la gravité et la hâte qui émanait des deux silhouettes encapuchonnées.


À mesure qu'ils approchaient du quartier général, leur anticipation grandissait. L'Île Tibérine était plus qu'un simple lieu de réunion pour les Assassins ; c'était un symbole de leur résistance, un sanctuaire où les plans étaient élaborés et les stratégies définies. Ezio sentait le poids de leurs découvertes sur ses épaules, tandis que Frédérico, à ses côtés, faisait montre d'une détermination sans faille héritée de son éducation au sein de la Confrérie.


Lorsqu'ils atteignirent enfin les portes de l'Île Tibérine, ils furent accueillis non seulement par les gardes vigilants, mais aussi par Arianna, l'épouse d'Ezio et mère de Frédérico. Enceinte de plus de sept mois, Arianna était bien plus qu'une simple figure maternelle ; elle était un pilier essentiel de l'organisation, coordonnant les opérations et prenant des décisions cruciales lorsque Ezio était en mission. Sa présence réconfortante apportait un soutien indispensable à tous les membres de la Confrérie.


Arianna, préoccupée mais déterminée, se précipita vers Ezio dès qu'elle l'aperçut, ne lui laissant pas le temps de souffler après leur retour mouvementé. Ses traits, bien que fatigués par la grossesse avancée, étaient empreints d'une urgence à peine contenue.


« Ezio ! » s'exclama-t-elle, la voix tremblante de stress et d'inquiétude. Elle posa instinctivement une main protectrice sur son ventre arrondi avant de continuer. « La Volpe est en route pour éliminer Machiavel. Il affirme avoir trouvé des preuves irréfutables de sa trahison. »


Les yeux d'Ezio croisèrent ceux de Frédérico, échangeant un regard lourd de compréhension et de détermination. Frédérico, malgré l'épuisement visible sur son visage, demeurait alerte et prêt à agir.


« Arianna, es-tu sûre de ces informations ? » demanda Ezio, sa voix grave trahissant une légère hésitation. « Machiavel a toujours été un allié précieux. Il est difficile d'imaginer qu'il puisse trahir notre cause. »


Arianna hocha la tête avec une conviction passionnée. « La Volpe est certain de sa découverte, mais tu sais que je n'ai jamais douté de Machiavel. Il a toujours été fidèle à la Confrérie. »


Ezio prit une profonde inspiration, son esprit pesant les implications de la situation. « J'ai toujours eu des réserves sur les accusations de la Volpe, mais nous ne pouvons pas ignorer les preuves qu'il prétend avoir trouvées. Cependant, c'est Paganino, la recrue que nous avons récemment démasquée comme traître. C'est lui qui a semé cette confusion. Machiavel n'est pas notre ennemi. Nous devons arrêter la Volpe avant qu'il ne commette l'irréparable. »


Arianna pâlit légèrement, saisissant la gravité de la situation. « Paganino... » murmura-t-elle, son regard devenant plus dur. Elle se redressa, la détermination brisant toute trace de fatigue. « Très bien, nous n'avons pas de temps à perdre. Je vais préparer tout ce qu'il faut pour que vous puissiez repartir immédiatement. »


Elle se tourna vers un groupe d'Assassins à proximité, leur donnant des ordres rapides et précis. « Préparez l’équipement qu’il faut pour Ezio et Frédérico. Qu'ils soient prêts à partir dans les plus brefs délais. »


Ezio attrapa doucement la main d'Arianna, l'attirant vers lui pour un instant de réconfort. « Arianna, prends soin de toi et de notre enfant. Nous reviendrons dès que possible. »


Elle hocha la tête, son regard empreint de force et de tendresse. « Je sais. Revenez-nous en un seul morceau. Nous avons besoin de vous ici. »


Frédérico, déjà prêt pour le départ, s'approcha de son père. « Père, nous devons nous dépêcher. La Volpe est rapide et déterminé. Nous devons le rattraper avant qu'il ne soit trop tard. »


Ezio acquiesça, posant une main réconfortante sur l'épaule de son fils. « Allons-y, Frédérico. Chaque seconde compte. »


Dans un élan de détermination silencieuse, Ezio et Frédérico se dirigèrent vers la salle de stratégie où les Assassins désignés par Arianna finalisaient les préparatifs La tension était palpable dans l'air, mêlée à une urgence pressante. Ils savaient que chaque seconde comptait. Leurs esprits étaient focalisés sur la tâche à venir, alors qu'ils se préparaient à partir. 


« Nous ne pouvons pas laisser La Volpe agir sous l'emprise de la colère », s'exclama Ezio tout en esquivant habilement un groupe de marchands. « Machiavelli est innocent, et nous ne pouvons pas permettre que la Confrérie soit déchirée de l'intérieur. »


« Je comprends », répondit Frédérico, suivant de près son père. « La confiance est fragile, et une fois brisée, elle est difficile à réparer. »


Ils traversèrent le pont menant au quartier où résidait Machiavelli, leurs capes flottant derrière eux telles des ombres en mouvement. La ville de Rome, habituellement résonnante de bruits de marché et de la vie quotidienne, semblait étrangement silencieuse à cet instant, comme si elle retenait son souffle face à l'imminence de l'affrontement.


Dans les ruelles tortueuses, Ezio et Frédérico couraient, la tension et l'urgence pulsant à chaque foulée. Leurs pas rapides et silencieux trahissaient l'urgence de leur mission. La course effrénée les mena finalement à une petite place entourée de bâtiments sombres, où régnait un chaos palpable. La Volpe, entouré de ses voleurs les plus fidèles, était sur le point de passer à l'action, convaincu de la trahison de Machiavelli.


Ezio, sans une seconde d'hésitation, se glissa entre La Volpe et Machiavelli, levant une main pour stopper l'assaut imminent. « La Volpe, attends ! » s'écria-t-il, sa voix résonnant dans la place sombre. Frédérico se tenait prêt à ses côtés, ses yeux scrutant les alentours pour anticiper toute menace. Le jeune Assassin affichait une détermination farouche, prêt à défendre Machiavelli contre toute attaque.


« Ezio, écarte-toi ! » répondit La Volpe, sa voix chargée de colère et de confusion. « Les preuves sont irréfutables, Machiavelli nous a trahis ! »


« Les preuves que tu as vues sont fausses, La Volpe. C’est Paganino le véritable traître, il a manipulé les informations pour semer le doute et la discorde parmi nous. Machiavelli est innocent ! » répliqua Ezio, son regard fixe et résolu.


La Volpe hésita, ses yeux perçants cherchant des signes de vérité dans les paroles de son vieil ami. Mais avant qu'il ne puisse répondre, un assaillant bondit des ombres, visant Machiavelli. Frédérico, avec une rapidité surprenante, parvint à parer le coup, repoussant l'assaillant avec une habileté remarquable.


La situation explosa rapidement en un duel acharné entre Ezio et La Volpe. Leurs lames s'entrechoquaient avec une rapidité et une précision mortelles, créant des étincelles dans l'air tendu de la confrontation. Chaque mouvement était calculé, chaque coup visait à désarmer plutôt qu'à tuer, témoignant du respect mutuel qui existait encore entre eux malgré la tension. Les voleurs de La Volpe, hésitant à intervenir directement contre Ezio, se contentaient de maintenir leur position, prêts à agir au moindre signe.


Pendant ce temps, Frédérico faisait preuve d'une habileté et d'un sang-froid remarquables. Ses mouvements étaient fluides et précis, esquivant les coups avec une grâce instinctive et parant avec une force déterminée. Il protégeait Machiavelli, repoussant les assaillants qui tentaient de s'approcher, son épée dansant dans l'air avec une précision létale.


Ezio, tout en parant les attaques de La Volpe, répétait sans relâche : « La Volpe, arrête ! Écoute-moi ! Le traître n'est pas Machiavelli. C'est Paganino qui nous a trahis ! »


La Volpe, pris de court par l’insistance de son allié, hésita un instant, permettant à Ezio de prendre le dessus. D'un mouvement fluide, Ezio désarma La Volpe, sa lame se retrouvant contre la gorge de son vieil ami. La Volpe, bien que surpris, ne montra aucune peur, mais il savait qu'il devait écouter.


« Tu dois me faire confiance, La Volpe, » murmura Ezio, sa voix grave et implacable. « Paganino nous a tous manipulés. Si tu continues sur cette voie, nous perdrons un allié précieux et nous affaiblirons notre cause. »


La Volpe, le souffle court, fixa Ezio avec une intensité égale. « Très bien, Ezio. Je t’écoute. Mais tu devras me prouver que Machiavelli est innocent. »


Ezio abaissa lentement sa lame, gardant son regard fixé sur La Volpe. « Frédérico, montre-lui les preuves. »


Frédérico, qui avait observé la scène avec une attention soutenue, sortit rapidement les documents compromettants récupérés sur Paganino. Il les tendit à La Volpe, expliquant chaque élément incriminant. « Ces plans, ces lettres, tout cela prouve que Paganino travaillait pour les Borgia depuis le début. Machiavelli n’a rien à voir avec cette trahison. »


La Volpe, encore haletant de l’intensité du combat, examina les preuves avec une attention méticuleuse. Son visage se durcit en comprenant l’ampleur de la manipulation. Il tourna finalement son regard vers Machiavelli, qui était resté impassible pendant toute la confrontation.


« Machiavelli, pourquoi n’as-tu pas réagi ? » demanda La Volpe, sa voix trahissant un mélange de confusion et de frustration.


Machiavelli, calmement, répondit : « Parce que je savais qu'Ezio découvrirait la vérité. La force de la Confrérie réside dans notre unité et notre confiance les uns envers les autres. Réagir aurait semé plus de doute et de division. J’ai fait confiance à nos principes et à la vérité pour prévaloir. »


La Volpe hocha lentement la tête, réalisant la sagesse derrière les paroles de Machiavelli. Il se redressa, tendant la main à Ezio. « Très bien, Ezio. Nous devons montrer à tous que nous sommes unis. »


Ezio saisit fermement la main de La Volpe, scellant ainsi leur accord. « Ensemble, nous allons restaurer la confiance dans la Confrérie et continuer notre lutte contre les Borgia. »


Les tensions dans l’air commencèrent à se dissiper alors que tous les Assassins présents comprenaient l’importance de cette réconciliation. La crise interne était désamorcée, mais le travail pour restaurer la confiance et la sécurité venait à peine de commencer.


Frédérico, avec un mélange de fierté et de soulagement, regarda son père et La Volpe se réconcilier. « Nous devons retourner à l'Île Tibérine avec ces preuves. Cela aidera à rétablir l’ordre et la confiance parmi nous. »


Ezio hocha la tête. « Oui, et nous devons également renforcer nos défenses et être prêts pour les prochaines attaques des Borgia. Chaque instant compte. »


Ensemble, ils prirent la route vers l'Île Tibérine, leur esprit déjà concentré sur les tâches ardues qui les attendaient : exposer la trahison de Paganino, rétablir la confiance parmi leurs rangs, et préparer leur prochaine offensive contre les Borgia. Chaque pas les rapprochait de cette mission cruciale, leur détermination renforcée par l'épreuve qu'ils venaient de traverser. Les Assassins, unis et résolus, se préparaient à affronter les défis à venir avec une ferveur renouvelée et une foi inébranlable en leur cause.

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