Assassin's Creed Syndicate - Rapture

Chapitre 1 : Chapitre 1 - Pretty Boy

1772 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/03/2018 23:59

Les personnages d'Assassin's Creed appartiennent à Ubisoft.

La famille Keller est mon invention.

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Un brouillard de charbon flottait au-dessus de Londres comme un mauvais présage lorsque Jacob Frye localisa enfin sa première cible. Le premier Ministre Disraeli marchait non sans escorte, suivit de près par un homme que Jacob identifia comme sa seconde cible. « Te voilà. » Souffla-t-il en ajustant sa capuche juste au-dessus de ses yeux. Il bondit d'un toit à un autre avec une souplesse qui contrastait brutalement avec sa carrure, et s'approcha silencieusement de l'homme à la redingote avant que ce dernier ne parvienne à ses fins. Un dernier bond et il plaqua sa cible sur le sol mouillé de la capitale, effleurant sa gorge du tranchant de sa lame.


« Un plaisir de vous rencontrer, Mr B. » Ironisa l'assassin en esquissant un délicieux sourire victorieux.


« B. ?! » S'exclama l'interpellé tout en essayant maladroitement de se dégager de son emprise douloureuse. « Mon nom est Herbert ! »


Jacob tiqua. Il haussa un sourcil et se redressa sensiblement. « Alors pourquoi suivez-vous le Premier Ministre ? » Se pourrait-il qu'Evie ait eu tort? Non… L'idée de le lui faire remarquer était déjà trop plaisante à imaginer.


« C'est juste un foutu travail. Un vieux type me paye pour… » Un coup de feu, le bruissement d'un crâne qui se fracasse contre le pavé suivit d'un silence.


Jacob leva les yeux au ciel, contrarié mais habitué à ce que les missions que sa sœur lui confit tournent au vinaigre. Identifiant la trajectoire de la balle, le coup ne pouvait venir que de l'édifice juste derrière lui, soit l'Abbaye de Westminster. En y regardant de plus près, il n'eut aucun mal à localiser la moue satisfaite sur le visage du blighter campé sur le toit.


« foutu bâtard… »


S'il y avait bien une chose qui agaçait Jacob plus encore que les sermons d'Evie, c'était qu'on lui vole la vedette. Et s'il y avait encore une chose qui pouvait apaiser ses nerfs, c'était le meurtre de cette petite enflure là-haut. Mais avant, il aurait droit à un interrogatoire en bonne et due forme. Escaladant le bâtiment à l'aide de son grappin, il lut sur le visage du Blighter que ce dernier n'avait pas prévu une ascension aussi rapide. C'était un gamin, tout au plus 16 ans, mais en plus d'avoir choisi le mauvais camp, il avait eu la malchance de trop bien viser.


D'un coup sur la nuque, Jacob lui fit voir quelques chandelles avant de l'empoigner par le col et de le suspendre dans le vide.


« Putain de merde ! D'où vous sortez ?! » S'écria l'adolescent après avoir retrouvé ses esprits.


Cette voix… « Pour tout te dire, je suis né à Crawley, mais on s'en fou. Pour qui tu bosses ? » Soupira l'assassin en le secouant d'avantage, arrachant un autre cri de terreur à son interlocuteur.


« J'connais pas son nom ! Em… Un Viel homme, grosse moustache. Bel uniforme, un hussard je crois. Pitié ? »


Au fur et à mesure qu'il parlait, sa voix se transformait. Sur le moment, Jacob ignora ce détail et le secoua une dernière fois. « Son plan ?! »


« Il va me tuer si je vous le dis. » Implora le garçon qui s'agrippait désormais de toutes ses forces aux bras de l'assassin.


« Et si je te jette là tu auras les jambes brisées et devras bosser le reste de ta maudite vie dans un hospice. Dis-moi, et tu pourras t'enfuir. » Jacob fit mine de relâcher son emprise et le blighter eut un hoquet


« DEMAIN ! » Il s'égosilla, les yeux luisants. « Mes camarades vont attaquer le convoi du Premier ministre en direction du parlement ! »


Satisfait, Jacob tira l'adolescent vers lui pour le balancer ensuite violemment contre un conduit de cheminée. Il sortit sa lame sur le point de rompre sa parole et de ne laisser aucun témoin lorsqu'il se figea. Devant-lui, le blighter qu'il prenait pour un adolescent stupide tentait maladroitement de rassembler sa chemise déchirée, supposée dissimuler l'épais bandeau comprimant sa poitrine. De plus, le béret qu'il portait avait volé et une épaisse chevelure rousse dégringolait sur ses épaules. « Merde alors. » Souffla-t-il en écarquillant un peu plus les yeux. Non pas qu'il ait pour habitude de se montrer plus tendre envers les demoiselles, mais celle-ci avait eu le mérite de piquer sa curiosité. Pourquoi diable se déguiser ainsi ?


« Quel est ton nom ? » Demanda-t-il en réduisant considérablement la distance les séparant.


« Vas te faire foutre. » Siffla la jeune femme en lui assénant un coup de pied puissant dans le tibia et profitant de l'occasion pour s'enfuir.


« Sale gueuse pestiférée.. ! » marmonna Jacob mâchoire serrée par la douleur, et la main plaquée sur sa jambe.


/


Helen Keller traversa le pont à toute vitesse, bousculant absolument toutes les personnes sur son chemin et ignorant les insultes qui fusaient à son égard. Elle manqua plusieurs fois de passer sous les roues d'une diligence et se sentit en sécurité lorsqu'elle arriva dans une petite ruelle sombre, certainement le lieu de rendez-vous de tous les coupe-gorges. Autrement dit : personne n'aurait l'idée de la trouver ici, et surtout pas le chef des Rooks. Jacob Frye.

Oh ça elle connaissait son nom oui, les exploits des jumeaux Frye étaient dans toutes les bouches depuis quelques semaines chez les Blighters. D'ailleurs, ce boulot n'avait plus rien d'amusant depuis leur arrivée à Londres. Quand elle s'était pointée, avec son béret et sa grosse voix, son travail consistait à faire des rondes à droite à gauches en s'esclaffant à chaque blague obscène de ses camarades, terroriser un peu la population puis se saouler au Pub pour oublier que sa vie n'avait aucun sens.

Elle n'avait pas honte, jamais. Il lui arrivait même d'être fier d'elle, et de son talent inné pour se sortir du pétrin.


Après tout, qui lui avait tendu la main à la disparition de sa mère ? Qui s'était pris de pitié pour son pauvre père quand la famille n'avait plus un sou ? Personne ne leva le petit doigt pour eux. Car personne ne donne sans recevoir quelque chose en échange. La bonté gratuite n'existe pas.


Helen tenta de rafistoler un peu sa chemise avant de progresser dans la ruelle et de rejoindre les quartiers les plus mal famés de la capitale. Sur la route, elle fut tentée d'entrée au Pub et de dépenser ses dernières pièces mais elle avait un uniforme à réparer.

Chez les Blighters, les femmes étaient presque aussi nombreuses que les hommes, elles subissaient néanmoins les plaisanteries graveleuses et les mains baladeuses des hommes. C'était difficile à admettre, mais Helen s'amusait bien en leur compagnie en se faisant passer pour le sexe fort. Elle y trouvait son compte et on lui foutait une paix royale si on oublie les surnoms comme « grenouille » ou « le nabot ». Il était hors de question que ça change, et surtout pas suite à son altercation avec le jumeau Frye.


Helen fronça les sourcils en repensant à toute la scène. Comment avait-elle pu perdre son sang-froid aussi vite ? Et comment avait-il pu reprendre aussi facilement le contrôle de cette fichue situation alors qu'elle venait de lui damer le pion ? La frustration et la colère se mêlèrent pour former une boule dans l'estomac de la rouquine tandis qu'elle respirait des effluves familières d'urine et d'alcool.


« Home sweet Home… » Soupira-t-elle en poussant la porte d'entrée. « Hazel Grace ? »


Des pas à l'étage, suivit d'une petite voix mélodieuse. « Helen ? J'ai entendu dire qu'il y avait eu du grabuge à… » Elle leva sa main à son visage en remarquant l'état lamentable de la chemise de sa sœur. « Tu… Ils ont… »


Helen arqua un sourcil interrogateur avant de comprendre ce qu'Hazel s'imaginait. Elle piqua un fard et secoua négativement la tête « Nan ! Nan-nan-nan-nan… ça va pas ?! »


« Alors quoi ? Tu m'expliques ? »


La jeune femme haussa les épaules. « J'ai surtout besoin d'une pointe de couture à l'instante, au cas où ça te serait passé par-dessus la tête, chère sœur. »


« Montes avant que papa ne rentre. » Lui ordonna cette dernière en relevant un peu son jupon pour ne pas se casser les dents dans les escaliers. Un détail qui pouvait paraître évident mais qu'Hellen oubliait assez régulièrement pour en avoir gardé une petite cicatrice permanente en haut du front.


/


«Tu as de la chance qu'il me reste du fil blanc. »


Helen sourit tout en admirant sa grande sœur s'atteler à la tâche. Hazel Grace était d'une beauté indéniable. Un visage fin, la peau claire et les lèvres naturellement rosées. Des yeux bleus lumineux et de longs cheveux blonds dorés, comme maman.

Lorsque la jeune femme croisa son propre reflet dans la vitre, son sourire s'évanouit. Elle… N'avait rien d'une princesse. Plus petite qu'Hazel, elle était filiforme et ce bandeau qu'elle m'était sur sa poitrine était une funeste blague puisqu'il n'y avait presque rien à cacher, finalement. Ses cheveux étaient d'un blond pas très blond, ou d'un roux pas très roux non plus. Le tout mélangé dans un fouillis de boucles qui partaient dans tous les sens.


Elle trouvait également ses yeux démesurés par rapport à la taille de son visage, son nez trop petit et ses lèvres pas assez charnues. Pour couronner le tout, elle avait hérité des cernes permanentes de son père, lui donnant l'air d'une camée notoire chaque fois qu'elle manquait ses huit heures de sommeil consécutives.


« … Hazel. » Soupira Helen en évitant soigneusement de croiser à nouveau son reflet. « J'ai tué un homme aujourd'hui. »


L'interpellée redressa le menton et posa son regard magnifique sur sa petite sœur. « Dis-moi que c'était un accident Helen. »


Une grimace. « Oui et non. Mais si je ne le laissais tout déballer et que Roth en avait eu vent, ni toi, ni moi et ni papa n'aurions été en sécurité ici. » Elle sentit son cœur se serrer et chercha l'approbation d'Hazel, qui ne vint pas.


« Hazel, je ne suis pas un monstre. »


« C'était qui ? » Demanda l'aînée, sourcils froncés, visiblement appliquée.


« Pardon ? »


« Tu as dit que tu avais tué un homme pour qu'il ne dise rien. A qui il parlait ? »


« Oh… » Souffla Helen. Elle toussa et glissa une main dans sa tignasse « Hum… Jacob Frye. »


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Wow. Le premier Chapitre est ici. On pose les bases et on inspire pour les suivants.

N'hésitez pas à commenter, c'est agréable de savoir que l'on est lu (ノ∇≦*)


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