Et si...?
Parfois la vie vous réserve de drôles de surprises. Un jour, vous êtes Felicity Smoak, employée dans le service informatique d'une entreprise, grosse entreprise, celle de Queen Consolidated. Jusqu'à preuve du contraire, vous vivez votre vie comme n'importe quelle personne : vous arrivez à votre travail le matin, vous vous installez à votre bureau et commencez à faire ce pourquoi vous êtes payée. Ensuite ? Ensuite vous passez la journée entre vos nombreux écrans et votre clavier, vous passez la journée à répondre aux nombreuses demandes des employés de Queen Consolidated.
Rien d'anormal ni de de très habituel me diriez-vous. Ah oui. Accessoirement, j'ai développé, en plus de ma passion pour l'électronique et l'informatique, des sortes de super-compétences dans ce domaine. Compétences qui s'allient avec la légalité bien sûr. Enfin, si le hackage est considéré comme légal... Mais ce n'est pas le sujet. Parce que le véritable sujet ici c'est la façon dont votre vie peut changer d'un instant à l'autre, d'une minute à l'autre. C'est ce qui s'est produit avec Oliver et … avec le reste.
Cela faisait des mois que j'effectuais des recherches pour Mr. Queen, des recherches inhabituels certes. La boisson anti gueule de bois qui s'est avérée être la drogue que l'on nomme Vertigo, la récupération du contenu d'un disque dur dont l'ordinateur portable de départ ressemblait plus à l'une de ces cibles dans un club de tir plutôt qu'à un véritable ordinateur. Et puis « The Hood ». Ce fameux justicier dont tout le monde parlait constamment, celui qui rétablissait petit à petit une justice en ville, en arrêtant les hommes qui ne faisaient que détruire de plus en plus Starling City. Je suis blonde, c'est un fait, mais pas l'une des celles qui peuvent laisser passer des preuves tangibles devant elles sans sourciller. Et même si j'avais des doutes sur Oliver, j'avais trois options . 1) Accuser l'un des hommes les plus riches et importants de la ville d'être The Hood. Avec ça, fournir la preuve à la police que j'avais utilisée toutes les manières illégales qui puissent exister afin de l'aider. Et m'accuser en même temps d'être, comment on appelle ça déjà ? Ah oui, une complice... 2) Ne rien dire, l'aider en faisant mine de ne pas avoir de soupçons sur quoi que ce soit et continuer à faire ce que je faisais depuis des années : utiliser toutes les compétences acquises en informatique et tout cela afin , je l'espère, d'aider à une cause bien meilleure que celle accomplie par une employée dans un service informatique. 3) Et ce n'est pas une option, mais plutôt une constatation : Accuser Oliver d'être The Hood me faudrait surement le retour au chômage. Dans le meilleur des cas.
Mais comme je le disais, la vie vous réserve d'autres surprises. Je l'ai compris le jour où j'ai trouvé Oliver sur la banquette arrière de ma voiture. Enfin, non, où j'ai trouvé 'The Hood » sur la banquette arrière de ma voiture, voiture neuve d'occasion je le précise., voiture que je devrais rendre un jour ou l'autre à la société de location. Evidemment. Je me demande encore comment je vais pouvoir justifier les tâches de sang sur les sièges en cuir. Pourquoi pas un « J'ai accueilli The Hood, l'homme le plus recherché en ville sur la banquette arrière, mais comme il était en train de se vider de son sang, j'ai dû le transporter jusqu'à son repère secret, vous savez comme dans...Batman... Merci de m'avoir loué cette voiture, bonne journée». Je doute cette réponse leur convienne. Ou peut-être que si. Et je retrouverai dix minutes plus tard dans un fourgon de police, entourée d'hommes armés jusqu'aux dents.
Ce jour là, j'ai su que mon existence n'aurait plus rien de banal, ni de simple. Jamais. J'avais enfin donné un réel sens à ma vie et si ça signifiait mettre ma propre vie en danger, franchir toutes les barrières légales pour atteindre un but que je croyais juste alors je le ferais. Pour Oliver. Pour cette ville. Et pour enfin donner une valeur propre au mot « justice ». Les mois ont passés. Les événements également, plus ou moins grave, si l'on peut qualifier de simplement « grave » la destruction des Glades. Diggle et moi avions convaincus Oliver de rentrer à Starling City, et mieux encore, d'endosser à nouveau son costume. Parce que c'est bien le rôle d'un coéquipier, non ? Si. Mais les choses ne sont pas aussi simples.
« Felicity, ne fais pas ça. ! Reste avec moi ! ».
Je ne comprenais plus ce qui était en train de se passer. Parmi tous les souvenirs et les pensées qui parcouraient mon esprit, je distinguais soudain la voix lointaine et à la fois inquiète d'Oliver, parmi un brouhaha que je ne parvenais pas à distinguer. Au moment où j'ouvris les yeux, je compris que je n'étais pas dans l'un des ses rêves étranges mais bien dans la réalité. La première chose que je vis fut le plafond blanc de Queen Consolidated et en second, le visage d'Oliver penché au dessus de moi. Il avait cette expression inquiète sur son visage, comme à chaque fois que quelque chose de grave survient.. En troisième, ce fut la douleur qui revint, presque en même temps que ma conscience. Une douleur déroutante, qui se propageait tout le long de ma poitrine, jusqu'à mon bras, m'empêchant même de dire un mot. Dans ma prise de conscience, je n'avais pas remarqué que la main d'Oliver était pressée contre le haut de ma poitrine. Au moment où je pris conscience de cela, tout me revint en mémoire. Je refermai les yeux.