"Hier, l'amour était un jeu tellement facile à jouer."

Chapitre 6

Je le fis entrer non sans une petite appréhension dans cet appartement encore si impersonnel. La décoration faisait cruellement défaut il fallait vraiment que j'arrange mon lieu de vie. Seul ma chambre était un peu près personnalisée. Même si tous mes cartons avaient déjà été déballés, l'appartement semblait un peu vide. Il passa la porte et ne sembla pas s'attarder sur la déco et alla se poser directement sur le canapé comme s'il était chez lui. S'il est à l'aise tant mieux, je ne souhaite que ça. Il est et sera toujours la bienvenue chez moi, je sens que lui et moi somme liés de manière inexplicable et pourtant si forte. Quelque chose de fusionnel. Sûrement parce que nous nous ressemblons beaucoup. Je lui servis une bière fraîche pour le détendre un peu plus et le pousser encore à la conversation ainsi qu'une cigarette. Selon moi rien de mieux qu'un peu de tabac et d'alcool pour se laisser aller aux confidences. 

- Comment tu as su ? Demanda-t-il.

- Je te demande pardon ?

- Tu l'as vu tout de suite, je me trompe. Personne d'autre ne m'a questionné de la soirée et pourtant toi, tu l'as remarqué de suite.

- Peut-être que personne n'a osé... Mais en tout cas quand tu es rentré seul dans la maison, j'ai remarqué que tu n'allais pas bien rien quand te regardant. Pour autant je ne pourrais pas te dire si quelque chose avait changé, je l'ai compris c'est tout. Avouais-je.

- Je me suis fait plaquer.

La phrase avait résonné dans mon petit appartement qui sonnait comme un hangar vide, tant ses mots avaient fait écho dans la pièce.

 - Et je sais même pas pourquoi ! Ricana-t-il.

- Arrête, je sais bien qu'au fond ça ne te fait pas rire. Elle ne t'a vraiment rien dit, juste "ça" ?

- Oh si bien sur, les raisons bateaux que tout le monde a déjà entendu ! "Ça ne va plus entre nous depuis quelque temps" etc. Non, je te parle d'une vraie raison, comme la dernière fois.

- L'infidélité est une vraie raison de se séparer, je te l'accorde. Déclarais-je simplement.

- Si ça n'avait été que ça jamais je n'aurais jamais accepté de sortir avec elle une seconde fois. C'est plus compliqué. C'est moi qui l'ai poussé dans les bras de son guitariste de mes deux, d'une certaines façon. Il marqua un temps d'arrêt. Tu es sûr que tu veux tout entendre ? C'est un peu long.

- On a toute la nuit si tu veux en parler. De ça ou même d'autre chose.

C'est quand il reprit quelques secondes après que je compris que Castiel avait ce soir vraiment besoin de se confier. 

- On était ensemble depuis quelques mois à cette époque, quatre mois je crois et notre couple était arrivé à cette fameuse question des "relations charnelles". Enfin, je crois que chacun y pensait mais pour autant on en avait jamais parlé entre nous. Chacun en parlait avec ces potes dans son coin. Je sais pas trop pourquoi, j'attendais qu'elle fasse le premier pas surement. Et plus ça allait plus je sentais qu'elle ne le ferait pas. Du coup, je m'étais résigné à attendre, après tout je voulais pas la forcer et qu'elle regrette après. Il se tut. En même temps tu vas me dire "Comme si on pouvait regretter si c'est avec toi" je sais bien mais... 

Je lui balançai un coussin en pleine figure, mine de rien il avait réussi à détendre un peu l'ambiance qui s'était alourdie avec le début de son récit. Il reprit.

- Blague à part, je me suis dit simplement que je j'allais laisser le temps faire les choses. Elle ne tentait aucun rapprochement quand on dormais ensemble qui aurait pu me laisser penser qu'elle voulait ou pas. Et puis un soir elle a débarqué chez moi sans prévenir alors qu'elle rentrait de tournée, il était bien quatre heures du matin, donc je l'ai accueillit, normal, même si ça n'avait pas plus à mes parents d'être réveillés en plein milieu de la nuit, pour une fois qu'ils étaient à la maison. 

Il me fit remarquer que lui aussi était émancipé car ses parents étaient très occupés par leur travail, toujours dans les vols long-courriers et quand ils rentraient enfin, j'imagine qu'ils aimaient profiter un peu de Castiel sans être dérangés. Il reprit. 

- Enfin bref, on sortait d'une dispute elle et moi alors en plus du fait qu'on était à une heure avancée, autant te dire que j'étais déboussolé de la voir ici. Je suis retourné au lit avec elle et je commençais déjà à me rendormir qu'elle m'a littéralement sauté dessus. Sur le coup ça m'a trop perturbé. J'étais énervé contre elle qu'elle débarque chez moi comme si de rien était, et sans m'avoir donné de nouvelles de la semaine qui plus est, j'étais vraiment pas d'humeur. Et d'un côté, j'avais attendu ce moment depuis longtemps du coup je répondais à ses rapprochements qu'a moitié au début... Il hésita à continuer. Promets-moi que tu ne diras rien, je te fais confiance. Même à Rosa', personne. Seul Lysandre est au courant.

- Je te le promets. Je n'ai rien à gagner à te pousser à te confier et tout déballé aux autres tu sais. Juré, tu peux me faire confiance.

- Ok... Il souffla un coup. Cela paraissait dur à raconter pour lui. Je pensais même à lui dire de ne pas se forcer quand il continua. En fait, elle m'a trompé car ce soir-là... Je n'ai pas... réussi. Il marqua un temps d'arrêt. Je sais pas pourquoi mais, mon corps à pas suivi et elle l'a très mal pris. Pensant qu'elle ne me plaisait pas etc. J'avais beau lui expliquer que c'était indépendant de ma volonté elle n'a jamais rien voulut entendre. Je pense que la fatigue, le stress et la colère avaient eu raison de mon état. Et quelques jours après, j'étais au lycée quand j'ai reçu un appel d'elle. Sur le coup je me rappelle m'être dit que c'était bizarre étant donné que c'était l'heure de ses répétitions. Mais quand j'ai décroché, j'ai vite compris qu'elle était bel et bien occupée mais pas à répéter. J'ai même entendu le prénom de celui qui... Enfin bref, j'ai ensuite découvert que c'était le guitariste de son groupe. La place que j'aurais dû avoir si le producteur m'avait gardé moi aussi lorsqu'il a engagé Debrah.

- Attends. Tu te moques de moi n'est ce pas ? Tu as accepé de ressortir avec une fille comme ça. Castiel, dit moi que c'est une plaisanterie.

- Maintenant que je te le raconte je me sens trop con. M'enfin, y a plus à s'en faire. Cette fois elle est partie pour de bon. Vu que je ne lui "apporte pas ce dont elle à besoin".

- C'est ce qu'elle t'a dit ce soir hein ?

- Tout juste. Et je sais bien à quoi elle faisait allusion. Voilà pourquoi je veux pas que ça s'ébruite. Ça me plairait moyen que tout le monde sache que je suis impuissant.

- Castiel, c'était peut-être juste ce soir-là. Les circonstances qui ont fait que. Si elle n'est pas capable de comprendre ça, c'est vraiment une... Idiote. Comme si c'était une excuse pour aller voir ailleurs. Ton corps t'a surement sauvé de la pire connerie que tu aurais pu faire !

- Pas faux. En tout cas, j'ai pas fini d'appréhender ma première fois à cause de cette garce. Elle m'a pourri la vie.

- Tu as toute la vie devant toi. Ne te laisse pas couler à cause d'une nana comme ça. Tu vaux bien mieux que ça crois-moi...

Je le pris dans mes bras sans réfléchir et il ne me repoussa pas. J'avais toute sa confiance et c'était surement la plus belle chose qu'il pouvait m'offrir avec son amitié déjà acquise.