Elle s'apellera Lily

Chapitre 16

2359 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:59

Une fois les prélèvements finis, Marc et Elisa servirent de taxi pour ramener tout ce petit monde chez soi. Je passais le reste de la soirée vautrée sur le canapé à regarder des séries niaises comme c’est pas permis. Castiel assis à mes côtés ne me lâchait plus d’une semelle.Le lendemain, je me réveillais en pleine forme, sautais avec délice sur l’homme de vie que je n’ai eu aucun mal à réveiller puis après un copieux petit déjeuner (hé oui ! il est à croquer !), je descendais en attaquer un deuxième plus nourrissant voracement. J’étais affamée.

-Tu m’emmène à la plage Cast ?

-Je sais pas trop, et si tu tombais dans les pommes sur la moto ? C’est un peu dangereux…

-Roh arrête un peu, je me sens super bien ! Et puis on peut pas dire qu’on ai beaucoup profités de nos vacances tout les deux, ça nous ferait du bien !

-C’est vrai.

Il me regarde avec un air taquin.

-C’est d’accord, mais seulement si tu mets un bikini !

-Vendu !

Je montais donc les escaliers 4 à 4, prenais ma douche, enfilais mon bikini sous  mon jean t-shirt. Je fourrais ensuite deux serviettes de toilettes et la crème solaire dans le sac à dos ainsi qu’un paréo, descendais à la cuisine pour y rajouter des trucs à grignoter et à boire, mon portefeuille et j’étais prête.

-CAAAST !!! Je suis prête !

-J’arrive !

Je glissais dans le sac à dos son lecteur MP3 et ses écouteurs puis montait derrière lui le sac sur le dos.Je me laissais bercée par la ballade, j’adorais être accrochée comme ça à lui quand on se promenait en moto. Sentir le vent fouetter ma peau, la chaleur de son dos contre mon ventre, sa main qui parfois effleurait la mienne juste pour le plaisirs. Chaque virée était magique.Nous passions une excellente journée. Le temps était splendide, l’eau chaude. La glace à la fraise que nous avons partagée était délicieuse.C’est presque à regret que nous rentrions à la maison.

-Ah ! Vous voilà ! On se demandait où vous étiez passés. Dit Elisa alors qu’elle découpait des légumes pour les jeter faire sauter à la poêle.

-On était partis faire un tour à la plage, le temps était trop beau et ça faisait trop longtemps qu’on n’avait pas pût juste se reposer !

-C’est vrai qu’avec les concerts et l’enregistrement, vous êtes pas mal occupés. Au fait Thémis, le médecin à appelé tout à l’heure, il a eu les résultats de ton bilan sanguin et il voudrait que tu passe à son cabinet demain matin à 10h30.

-Ok, pas de soucis.

-Je prépare un menu plein de vitamines pour ce soir ! Tu nous as fait trop peur !

-Désolée.

C’était agréable de voir que tout le monde est au petit soin pour moi, même si ça me gène un peu, je n’en ai pas vraiment l’habitude…Je me rendais chez le médecin à l’heure indiquée, me demandant quelle cure de vitamines j’allais subir…. Je déteste prendre des médocs et aller chez le médecin. Heureusement que j’ai une santé de fer !

-Asseyez vous Mademoiselle Kaine c’est ça ?

-oui, c’est ça.

-J’ai reçu les résultats de votre prise de sang et je connais la raison de votre malaise. Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Vous êtes enceinte.

Je rigolais.

-Vous avez dût vous tromper de personne, c’est pas possible. Nous nous protégeons mon copain et moi.

-Les accidents ça arrive Mademoiselle. Ou un oubli pris par la frénésie de l’acte.

-Mais je m’en serrais rendue compte avant !

-Apparemment, c’est assez récent, 15 jours à 3 semaines. Faites un test urinaire si cela peut vous confirmer le diagnostique.

-Mais je n’ai que 17 ans…. Je ne peux pas être enceinte… Je…. Je ne veux pas…..

-Ecoutez Mademoiselle. Je sais que c’est difficile ce que je viens de vous annoncer. Vous devez digérer la nouvelle. Je dois vous informer que si vous prenez la décision d’avorter, vous devez avoir deux entretiens avec un médecin séparé de 14 jours pour que vous ayez le temps de murir votre décision et de ne pas agir en hâte. Sachez également que puisque la grossesse a été détectée précocement, il est possible qu’on puisse intervenir par voie médicamenteuse au lieu d’une intervention chirurgicale….

-Je… Qu’est-ce que je dois faire ?

-Ce n’est pas à moi de vous le dire Mademoiselle. Ça doit être votre décision. Tenez.

Il me tend un petit carton avec un numéro de téléphone.

-C’est le numéro du planning familial. Ils auront la réponse à la plupart des questions que vous pourrez vous poser, que ce soit sur l’avortement ou sur les aides aux jeunes parents.

J’étais sous le choc, jeunes parents ? Dans ma tête, le sourire de Castiel cédait la place aux concerts, aux répets avec les amis, au lycée… Je ne pouvais pas garder ce bébé. C’est beaucoup trop tôt.Le médecin me raccompagnait jusqu’à la porte.

-Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à m’appeler.

A peine sortie du cabinet, je me rendais à une pharmacie pour acheter un test de grossesse et allais dans des toilettes publiques vérifier que ma vie était bien foutue… Assise sur les toilettes, je fixais bêtement le petit bâtonnet. Si une deuxième barre apparaissait, j’étais enceinte. Je regardais le buvard s’imprégner, le rose montait au fur et à mesure. Atteignait le haut du test. Une barre noire apparaissait. Test positif.De rage, je le balançais contre le mur. Puis l’odeur des toilettes publiques combinées au stress me firent me retourner à toute vitesse pour vider le contenu de mon estomac dans les toilettes. Ecœurée, je ramassais le test, le glissais dans ma poche et rentrais à la maison.Je me sentais super mal. Quand je franchissais la porte, trois têtes se tournèrent vers moi.

-Alors ?

-J’ai choppé un virus, je monte me coucher, je ne me sens pas bien.

-ça vaut mieux, tu es très pâle, tu voudras qu’on te monte quelque chose ?

-Non merci Elisa, ça ira…

Je montais les escaliers, sur la fin, je courrais pour me réfugier dans ma chambre. Je claquais la porte m’allongeais sur mon lit. Les pensées se bousculaient dans ma tête.Je me levais, m’avançais vers mon miroir malgré ma raison qui me disais que c’était idiot, que je ne devrais pas faire ça, que ça lui donnerais consistance. Debout devant le miroir, de profil, je soulevais mon t-shirt et passait la main sur mon bas-ventre.Enceinte ?Je n’avais pas l’impression que quelque chose avait changée, mon ventre était toujours aussi plat. Pourtant, malgré tout, je savais intimement que tout avait changé. Si je le voulais, par une seule décision, je serais mère…. Je quittais le miroir et m’asseyais sur le lit. Je ne pouvais pas. Qu’est-ce que je pourrais offrir à un bébé ? Une nourrice qui le garderais pendant que moi je serais sur scène ? Est-ce que je serais encore sur scène d’ailleurs ? Qui voudrait d’une artiste jeune maman ? Comment je pourrais élever un enfant, mener la vie dont je rêve, poursuivre mes études…. C’était trop compliqué.Je sortais la carte que le médecin m’avait donnée. Composais le numéro.

-Planning familial. J’écoute.

-Bonjour, je suis enceinte et je voudrais avorter.

-Attendez un instant.

Une mélodie d’attente basique, écœurante…

-Je peux vous avoir un rendez-vous pour demain matin 9h avec notre conseiller. Il vous posera les questions nécessaires et enclenchera la procédure.

-Parfait.

Je lui donnais mon nom, prénom, âge et début présumé de la grossesse, puis raccrochais. Des larmes amères inondaient mon visage. J’essuyais rapidement mon visage en entendant toquer à ma porte.

-Entre !

J’avais reconnu la façon de frapper de Castiel.

-Thèm ? Ça va ?

Je hochais négativement la tête. Il s’assit à côté de moi, passant un bras autour de mes épaules.

-Qu’est-ce qui y’a ?

Je lui indiquais ma veste d’été, posée sur le dossier de ma chaise.

-Poche de droite.

J’attrapais mon oreiller et le serrais fort contre moi, pleurant de plus belle. Alors qu’il se dirigeait vers la chaise et plongeais la main dans la veste, je me disais que j’allais le perdre.Ça y’est, il le tient dans sa main.

-Qu’est-ce que c’est ?

-Te fais pas plus idiot que tu ne l’est Cast, tu sais très bien ce que c’est.

Il s’assit sur la chaise, passa sa main libre sur son visage et scotcha l’objet de mon angoisse.

-Comment ? Je veux dire quand ?

-J’en sais rien. On utilise des préservatifs alors je vois pas comment c’est possible.

Je le vois qui rougit, détourne le regard.

-Quoi ! Qu’est-ce qu’il y a !

-Bah y’a pas longtemps, une des capotes à craquée…

-Et t’as pas pensé à me le dire !

-Je me suis dit que c’était pas grave…

-Pas grave… PAS GRAVE !!!! PUTAIN MAIS T’ES TROP CON !!!

Je lui balançais mon oreiller.

-TU CROIS ENCORE AUX CIGOGNES C’EST CA !

-Moins fort Thèm ! Mes parents vont entendre…

Le petit garçon montait un à un les barreaux de l’échelle. En bas, la petite fille se balançait d’un pied sur l’autre en triturant le bas de sa jolie robe.-Casssstiiieeeelll ! Deeesceeeends ! On va se faire gronder !-Non.-Mais pourquoi tu veux cet oiseau !-Attends ! j’y suis presque.Le petit garçon tend la main, s’agrippe à la gouttière qui se détache. Il tombe, la chute est rude dans les buissons, son poignet est douloureux, il pleure en le retenant.-Je t’avais dit de pas monter !La petite fille lui fait un bisou magique pour calmer la douleur mais le petit garçon pleurait toujours.-C’était… snif… une …snif…Cigogne…-Et alors ?-Ze voulais lui demander….snif…un petit frère… Papa et Maman… snif… ils m’ont dit que c’était les cigognes qui les amenaient… snif…les bébés…qu’il fallait leur demander…-t’es bête ! C’est pas comme ça qu’ils viennent les bébés.-Mais comment ?-Camille, sa grande sœur elle a dix ans… Elle dit que c’est des petites graines qui font les bébés..-C’est idiot.-Pas plus que les cigognes, répliqua-t-elle en lui tirant la langue.Le petit garçon pleurait toujours, il avait vraiment mal. Il était également plein d’égratignures. Le petite fille lui fait un bisou sur la joue puis le tire par son t-shirt.-Viens, on va voir ta maman, elle te mettra du rouge. Pleure plus.

 

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