American Horror Story Forest

Chapitre 6 : Épisode 06 : Cher Journal...

4894 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:26

2015, Oregon, États-Unis.

         Assise sur le canapé, recroquevillée sur elle-même, Gwendolyn pensait. Elle faisait passer les images dans sa tête. Dès qu'elle fermait les yeux, elle pouvait voir tous ces corps pendus aux branches des arbres menaçants de la forêt entourant le manoir. Elle voulait comprendre, elle devait comprendre. Pourtant, depuis sa dernière balade dans la forêt, elle ne voulait plus y poser les pieds. C'était il y a trois jours. Trois que Ryan était mort. Elle ne pouvait pas le concevoir, elle ne voulait pas l'admettre. Elle pensait à la dernière image qu'elle avait de lui, dans ce couloir, quand il avait voulu la tuer, ou l'assommer, ou la blesser, elle n'en savait rien et elle ne voulait pas le savoir. En trois jours, elle n'avait envoyé aucun message à ses parents, elle n'avait passé aucun appel. Malgré ce qui se passait ici, elle ne voulait pas partir, parce qu'elle voulait comprendre.

         Elle était assise là depuis son réveil ce matin. Bien sûr elle avait été prendre une douche et s'était habillée. Elle fixait le tableau accroché au-dessus de la cheminée. Elle n'avait aucune idée de qui y étaient représentés. Il y avait une femme, à la chevelure blonde, un homme, brun et rasé de près, vêtu d'un costumé crème et une petite fille à la même chevelure que la femme, sûrement sa mère. Elle entendit la porte du salon s'ouvrir. Quelqu'un se rapprocha d'elle, mais sa tête ne se détourna pas du tableau.

 -Mademoiselle Spicer, le déjeuner est servi, annonça la voix du domestique du manoir, Thomas.

         Gwendolyn haussa timidement les épaules.

 -Je n'ai pas très faim, répondit l'adolescente doucement, sa voix étouffée par son pull en  laine qu'elle avait placée devant sa bouche.

         Elle entendit Thomas s'approchait.

 -Vous devez manger, rétorqua-t-il.

 -Je viens de perdre quelqu'un Thomas. Quelqu'un de proche. Et en plus de ça, je vais sûrement devoir aller m'expliquer devant ses parents. Sans oublier que mes parents m'ont envoyé ici pour "calmer" mes soi-disant "pulsions". Est-ce que vous imaginez leur réaction quand je vais rentrer ? Demanda la jeune fille blonde avec une pointe d'agressivité dans la voix.

 -En parlant de ça... Votre frère a appelé vos parents. Ils arriveront demain dans la matinée, prévint le brun en se dirigeant vers la porte conduisant au hall.

         Les yeux de Gwen s'écarquillèrent. Elle se releva brusquement. Thomas se retourna en entendant la jeune fille bougée.

 -Il ne faut pas qu'ils viennent ici Thomas.

 -J'ai essayé de les convaincre mais... Ils m'ont dit que leur séjour ne dura pas longtemps. Vous et votre famille quitterez cet endroit dans trois jours. Ils ont déjà réservé les billets de train pour que vous rentriez à New York.

         Sans un mot de plus, le domestique quitta la pièce, laissant Gwendolyn seule. La jeune fille sentit quelque chose dans son dos, un coup de vent. Elle retourna lentement la tête pour s'apercevoir qu'il n'y avait absolument rien. Lorsqu'elle tourna son visage vers la grande baie vitrée, elle put voir au loin une silhouette. Des cheveux blonds et une robe blanche semblable à celle d'une mariée. Un voile caché son visage et dans ses mains se trouvait un bouquet. De loin, Gwendolyn ne pouvait pas voir ce quelles fleurs il s'agissait. Elle s'approcha lentement de la vitre et colla sa main sur cette dernière. Elle était glacée. Lorsqu'elle expira, de la buée se créa sur la vitre. Alors que le visage de Gwen exprimer clairement l'incompréhension, quelque chose d'étrange se produit. Sur la buée qu'avait créée le souffle de Gwendolyn, des lettres s'écrivirent progressivement, jusqu'à devenir une phrase complète.

         "Tu veux savoir ?"

         L'adolescente se mit à fixer la femme au loin. Elle retira sa main de la vitre et s'aperçut que la mariée lui faisait signe d'approcher. Rien qu'à l'idée de retourner dans la forêt, les membres de Gwen se mirent à trembler. Et pourtant, elle décida de quitter le salon et même le manoir.

 

1948, États-Unis.

         Ellen était assise à la table de la salle à manger, qui était sans aucun doute une des plus somptueuses salles de ce manoir. Une porte menait au salon et une autre dans un couloir qui reliait cette salle à la cuisine, se trouvait de l'autre côté du manoir. La salle à manger était jonchée de tapisseries, de meubles en bois cirés sur lesquels se trouvaient de magnifiques compositions florale. La table en son centre était incroyablement grande, elle faisait presque toute la longueur de la pièce et une douzaine de chaises étaient placées autour. C'était une table en bois et en verre de l'époque. Elle devait coûter une véritable fortune. La pièce était illuminée par les deux grandes vitres qui donnait un aperçu sur les bois sombres.

         La femme du docteur Spicer avait l'air très concentrée sur les papiers qu'elle était en train de remplir. Il n'y avait aucun bruit excepté celui des oiseaux se trouvant à l'extérieur. Elle aimait ce calme. Mais il fut bien vite perturbé par l'ouverture de la porte, celle-ci se trouvant derrière elle, c'est-à-dire celle conduisant à la cuisine. Elle savait de qui il s'agissait, alors elle ne fut pas vraiment surprise. Thomas posa une sous-tasse en porcelaine ainsi qu'une tasse remplie de café qui laissait s'échapper une légère fumée. Ellen le remercia d'un signe de tête et d'un sourire avant de boire une gorgée de son café et de se concentrer à nouveau sur ses documents. Thomas ouvrit légèrement la bouche, prêt à dire quelque chose mais Ellen, surprise que le domestique reste planté là tourna son visage vers lui.

 -Oui ? Demanda-t-elle à l'attention de l'homme.

 -J'ai été voir Victor ce matin, il a l'air en meilleur forme. Il dormait alors j'ai laissé ses médicaments sur la table de chevet.

         Elle haussa les épaules et tourna son visage vers ses papiers.

 -Effectivement il a l'air d'aller mieux. Dans quelques jours, je pense qu'il pourra de nouveau remarcher, bien qu'ils doivent utiliser des béquilles maintenant, fit remarquer Ellen.

 -Alors votre décision est vraiment prise ? Vous allez partir, souffla doucement le domestique.

         Elle tourna une nouvelle fois son visage vers lui.

 -Oui. Je veux faire une croix sur cet endroit et sur ce qui s'est passé. Mary à le droit à une autre vie que celle-ci.

 -J'en suis sûr, déclara doucement Thomas en se dirigeant vers la porte menant au salon.

 -Thomas ? Appela la femme en relevant sa tête.

         Il ne prit pas la peine de se retourner. Il laissa sa main posée sur la poignée de la porte en bois devant lui.

 -Qu'est-ce qui vous arrive ? Demanda Ellen avec compassion tout en se levant. Depuis que je vous ai annoncé notre départ, vous n'êtes plus... vous.

         Il resta quelques secondes muré dans le silence.

 -Je n'ai jamais eu des propriétaires comme vous. Compatissant. Mais vous ne comprenez pas Ellen...

         Le domestique se retourna doucement. Le visage vide et fixé sur le sol, sa bouche s'ouvrit et d'une voix tremblante il déclara :

 -Vous ne comprenez pas que vous ne pourrez jamais partir de cet endroit.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Il hurla. Si fort que ça rendait le domestique mal à l'aise. Il était bâillonné, heureusement pour eux, sinon, c'est sûr et certains qu'on l'aurait entendu. Ses bras et ses poignets étaient attachés par des lanières en cuir aux quatre coins de la table. Son corps était transpirant, son visage rouge et ses cheveux complètement humides. À certains moments, ses yeux devenaient noirs et son regard beaucoup plus sombre et sévère. C'était à ce genre de moment qu'il était le plus calme. Et c'était justement ce genre de moment qu'Henry voulait éradiquer du corps de l'adolescent. Au bout de deux heures de torture, Henry décida finalement d'abandonner. Il jeta le scalpel qu'il tenait dans les mains sur le sol et frappa son poing contre une table en bois au fond de la cave. Il passa doucement sa main dans sa barbe grise. Il ouvrit le haut de sa chemise à carreaux rouge et s'essuya le front avec un torchon qui traînait là.

 -Ça ne sert à rien, se plaignit le grand-père.  J'ai déjà eu affaire à des possessions, mais là c'est pire que ce que je croyais. C'est comme s'il avait pris le total contrôle de son corps.

         Thomas, de son côté, regarder le corps endormi de la femme d'Henry avec inquiétude.

 -Je déteste voir ça, souffla doucement le domestique.

 -Pourtant vous devriez être habitué. Vous vivez ici depuis plus longtemps que moi...

         Thomas s'approcha doucement du corps de Ryan. Au début il ne faisait que le fixer, mais bien vite, l'adolescent aux yeux noirs commença à donner de gros coups et a tiré sur les lanières de toutes ses forces. Il ne faisait que fixer le domestique. Thomas se recula de plusieurs mètres avant de se diriger vers le vieil homme.

 -Vous pensez que c'est... ? Commença Henry en direction du domestique.

         Thomas jeta une nouvelle fois son regard vers Ryan.

 -Non, affirma le brun.

         Henry ricana doucement.

 -De toute façon je pense déjà savoir qui il est.

         Thomas lança un regard interrogateur à Henry.

 -Mon petit-fils, répondit le grand-père. Je suis sûr qu'il est même surpris que je ne sois pas encore allé lui parler concernant cette nuit où il a emmené Abigail dans la forêt. Et dire que je lui ai demandé de l'aide...

 -Vous étiez persuadé que ce serait la personne adéquate pour aider Abigail. Vous aviez tort.

 -Je crois tout simplement qu'Abigail ne peut pas être sauvé, rétorqua Henry.

         Le visage de Thomas devint sévère. Il attrapa le col de la chemise du grand-père et le tira vers lui.

 -Tout le monde peut être sauvé ici. J'en suis sûr.

         Il relâcha le vieillard qui était encore surpris de l'action de Thomas.

 -On s'y remet ? Demanda le domestique en regardant Ryan qui se secouait comme un fou.

 

1948, Oregon, États-Unis.

         Un rire nerveux s'échappa d'Ellen. Elle retira doucement sa paire de lunettes posées sur son nez et fixa le domestique. Elle se leva doucement, toujours en fixant le brun.

 -Vous êtes en train de me dire que vous nous en empêcherez Thomas ? Déclara doucement la femme en s'approchant.

         Il était toujours dos à elle, fixant le sol.

 -Au début je ne voulais rien dire, pour votre protection. Votre fille, vous...

         Il se stoppa dans sa phrase avant de prendre une bonne inspiration et de continuer.

 -Je veux seulement protéger mes employeurs. Je veux protéger les gens qui viennent ici et qui n'ont rien demandé, seulement avoir une vie heureuse.

 -De quoi parlez-vous ? Dit Ellen en s'approchant toujours plus.

         Le domestique reprit une nouvelle inspiration, il était presque collé à la porte se trouvant devant, ses yeux fixaient le sol, il sentait qu'elle s'approchait mais il ne voulait pas se retourner.

 -Il y a des choses que vous ne pouvez pas comprendre Ellen. Des choses que j'essaye de vous cacher... Mais...

 -Thomas, retournez-vous, coupa la femme.

         Il secoua négativement le visage avant qu'elle ne pose une main sur son épaule. Sans savoir pourquoi, le domestique se retourna instinctivement. Elle pouvait lui faire face, voir son visage tremblant.

 -Je ne sais pas pourquoi, les mots ne veulent pas sortir, déclara doucement l'homme.

         Ellen avait à peine l'air d'écouter ce qu'il disait, elle posa doucement sa main sur le visage de Thomas, plongea son regard dans le sien et dit doucement :

 -Nous allons partir. Et vous viendrez avec nous.

         Les yeux de l'homme s'écarquillèrent. Il colla son dos contre la porte, sa respiration saccadée se fit plus forte. Il allait dire quelque chose, mais il n'y arrivait pas.

 -Je vous ai dit que vous ne pourrez pas quitter cet endroit, dit-il en essayant de détourner le sujet.

 -Mais pourquoi donc ?

         Il baissa doucement la tête pour ne plus être perturbé par le regard pesant de la femme en face de lui.

 -La forêt, souffla le domestique. La forêt ne vous laissera pas quitter cet endroit.

         La femme retira sa main. Elle recula de quelques pas, observant Thomas de la tête aux pieds. Ses poings étaient serrés, ses yeux fermés et s'il n'était pas adossé à la porte, il se serait déjà effondré. Ellen avait de la peine pour lui.

 -Dites-moi... Je veux tout savoir, articula-t-elle.

 -Je ne peux pas... Même si vous comprenez, même si vous essayez de faire quelque chose, ça continuera. D'autres viendront sur ce maudit terrain et ils mourront.

         S'en était trop pour elle. Elle s'approcha une nouvelle fois du domestique, qui fixait le sol.

 -Thomas, relevé la tête. Maintenant, ordonna Ellen.

         Il s'exécuta. Il eut à peine le temps d'ouvrir les yeux qu'elle attrapa le col de son costume. D'un coup sec, elle porta ses lèvres aux siennes. Elle finit pas le lâcher. Le domestique déposa doucement des baisers le long de son cou.

 -Maintenant, dites-moi.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Gwendolyn suivait de loin la femme vêtue de la robe de mariée. Elle n'avait pas vraiment l'air de marchait, elle flottait plutôt. La jeune adolescente pouvait voir que sa silhouette disparaissait parfois derrière des arbres pour réapparaître un peu plus loin. Des fois, la Dame en Blanc se retournait et faisait signe à Gwendolyn d'approchait. Ce fut au bout d'une quinzaine de minutes de marche que Gwendolyn aperçut la femme s'arrêtait.  La Dame en Blanc attendait Gwendolyn juste devant un amas de feuilles, alors l'adolescente se dépêcha de la rejoindre. Elle approcha doucement, remarquant que la mariée observait quelque chose sur le sol. Un coup de vent souleva d'un coup toutes les feuilles, dévoilant l'entrée d'une sorte d'abri anti tempête. Sans demander quoi que ce soit, l'abri s'ouvrit et la Dame pénétra à l'intérieur, suivi de près par Gwen.

         La pièce ressemblait à un abri anti tempête classique. Il y avait un placard en métal, scellé par un cadenas, une table entourée de chaises au centre de la pièce et des manteaux accrochés à un mur. La Dame en Blanc se stoppa juste devant la table se laquelle se trouvait un vase et des fleurs jonchés de toiles d'araignées, il y avait également un petit coffre, recouvert de poussière.

 -Je ne comprends pas, dit soudain Gwendolyn. Pourquoi vous m'avez emmené ici ?

         Elle dirigea son regard vers la mariée qui fixait la table, sans cligner des yeux.

 -J'estime que tu dois savoir, répondit enfin la femme en blanc.

         Pour la première fois, l'adolescente pouvait entendre la douce voix de la mariée. Elle était froide, douce et on pouvait sentir une pointe de tristesse.

 -Vous n'êtes pas comme les autres morts que je peux voir, rétorqua l'adolescente blonde.

 -Je suis... autre chose, répondit-elle en réfléchissant quelques secondes.

 -Qu'est-ce que vous voulez me montrer ?

         Elle pointa la boîte. Gwendolyn l'attrapa et l'ouvrit difficilement, à l'intérieur se trouvait une petite clé, ainsi qu'un bout de papier plié. Gwendolyn observa avec incompréhension les éléments qui se trouvaient devant elle.

 -Vous ne pouviez pas me les apporter ? Demanda Gwen en attrapant la clé et le papier.

 -Je ne peux rien attraper.

         Gwendolyn comprit qu'il était temps de quitter la pièce. Elle se dirigea vers la sortie mais ajouta :

 -Qu'est-ce qu'elle ouvre ?

 -La bibliothèque, répondit avec froideur la femme. Elle ouvre quelque chose qui t'aidera à comprendre et qui t'aideras peut-être à finir ce que les autres n'ont pas pu finir.

         Gwendolyn acquiesça.

 -Ne leur fait pas confiance, ton frère, la fille qui vient te voir, déclara la mariée. C'est à cause des personnes comme lui que je suis enfermée ici, condamnée à arrêter les hommes qui traversent la route, condamnée à les tuer parce que je suis ce qu'elle n'est pas et qu'on a voulu me punir.

 -Désolée, lança doucement Gwendolyn. Je ferais ce que je peux...

         L'adolescente sentit son corps se refroidir, sans plus attendre, elle quitta le bunker.

 

1948, Oregon, États-Unis.

         Ellen s'assit sur la chaise. Elle ne savait pas si elle regrettait ou non, en voyant son mari, allongé sur le lit, brûlant de fièvre, elle se sentait coupable. Elle l'avait trahi. Mais elle savait, et cet homme allongé sur ce lit la répugner. Regardant le bois sombre s'étendant sur plusieurs kilomètres par la fenêtre, Ellen  attrapa un stylo et ouvrit un petit journal brun. Elle commença à écrire à l'intérieur, elle écrivit durant des heures. Elle écrivit chaque détail, chaque mot qu'avait prononcé le domestique lorsqu'il lui avait dit, lorsqu'il lui avait dit ce qui clochait avec cet endroit.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Gwendolyn rentra en courant dans le manoir, elle ne faisait même pas attention à ce qui se trouvait devant elle. Juste avant d'emprunter les escaliers, elle percuta quelqu'un.

 -Doucement, s'exclama le domestique en attrapant l'adolescente pour qu'elle ne tombe pas.

         Elle le remercia et reprit sa course, mais il attrapa son poignet ce qui stoppa la jeune fille. Elle se retourna tandis que Thomas leva doucement son poignet. Les yeux de ce dernier s'écarquillèrent. Dans la main de Gwendolyn se trouvait le morceau de papier, ainsi que la petite clé qu'elle avait trouvée dans le bunker plus tôt.

 -Où est-ce que t'as trouvé ça ?! Hurla le brun.

         Elle dégagea son poignet de son emprise.

 -Dans la forêt ! Rétorqua-t-elle.

         Il essaya d'attraper la clé, mais Gwendolyn s'engagea dans les marches de l'escalier pour en empêcher Thomas.

 -Écoute-moi bien, commença le domestique, tu vas lâcher cette clé, quitter cet endroit et retourner à New York sans plus d'histoire. Je ne veux pas que tu sois mêlé à ça, c'est clair ?

 -Malheureusement pour vous, c'est trop tard. Je veux comprendre ! Et personne ne m'en empêchera.

         Elle se mit à courir à toute vitesse, Thomas à sa poursuite. Il ne lui fallut pas longtemps avant de trouver la bibliothèque. Elle entra à l'intérieur et poussa le premier fauteuil qu'elle trouva pour coincer la porte. Le domestique criait à plein poumons derrière, frappant contre la porte. Gwendolyn avait l'impression de revivre l'agression de son petit ami, quelques jours plus tôt, à l'exception près que le domestique ne la tuerait pas. Elle commença ses recherches, rapidement, jetant chacun des livres un à un sur le sol lorsqu'il ne semblait rien contenir. Au bout d'un moment, elle trouva enfin son bonheur. Une énorme encyclopédie, fermée par un cadenas. Alors qu'elle tourna la clé, un fracas sourd se fit entendre. L'adolescente sursauta. Il ne lui fallut pas longtemps pour remarquer que Thomas ne frappait plus derrière la porte. Elle se dépêcha d'ouvrir l'encyclopédie. À l'intérieur ne se trouvait aucune page, il y avait seulement un journal. Elle jeta l'encyclopédie sur le sol, ouvrant le petit livre qu'elle tenait dans les mains.

 -"Journal d'Ellen Spicer, 1948.", se mit-elle à lire à haute voix.

         Elle tourna la page, à peine eut-elle le temps de lire l'inscription "Chère Journal..." que le fauteuil bloquant la porte se mit à voler dans la pièce et la porte en bois s'ouvrit dans un lourd fracas. Gwendolyn serra le journal contre sa poitrine et se précipita vers une cachette. Elle ne trouva rien de mieux que derrière une étagère. Des bruits de pas se faisaient entendre, ainsi qu'une respiration, forte. Gwendolyn couvrit sa bouche pour éviter que la personne qui venait d'entrer ne l'entende. Elle ferma les yeux quelques secondes et lorsqu'elle les rouvrit, elle se trouva nez à nez avec le visage de son frère. Elle sursauta et tandis qu'il essayait de l'attraper, elle sortit de derrière son étagère et courut vers la sortie de la bibliothèque. Malheureusement, Ethan attrapa son bras et le serra de toutes ses forces. Gwendolyn trébucha sur des livres, entraînant son frère dans sa chute. Ce dernier attrapa un énorme livre et l'abattit sur le crâne de sa sœur. Elle ne vu que le titre du livre avant que sa vision ne se floute, "L'Arachnide et le Tronc Creux".

         Sa tête lui faisait terriblement mal et elle n'eut pas la force de lutter. Son frère lui arracha le journal des mains et se releva. Il fit exprès de se mettre bien devant elle. Elle rampa sur le sol, essayant d'attraper son mollet, mais le coup avait été beaucoup trop fort.

 -Tu ne dois surtout pas savoir ce qu'il y a ici, comprit-elle.

         Alors que sa vue devint de plus en plus claire, Ethan sortit une boîte d'allumettes de sa poche, en alluma une et la jeta dans la cheminée. Il regardait intensément les flammes grandirent devant lui. Il lança un dernier regard moqueur à Gwendolyn, qui essayait toujours de ramper avant de jeter le journal dans le feu.

 -Non, essaya d'articuler l'adolescente.

         Il se releva, prit un nouveau livre dans les mains et donna plusieurs coups sur le crâne de sa sœur.

Note de l'auteur :

J'espère que le chapitre vous a plu, personnellement, j'ai un peu de mal ^^' Je trouve que l'ambiance n'y est pas trop... Je comptais mettre plus d'éléments clés de l'histoire, mais je garde tout ça pour plus tard :3 Bref, n'hésitez surtout pas à laisser des commentaires, j'aime ça x) il peut s'agir de critiques, du moment qu'elles sont constructives. Il y a plein de choses que je voulais dire, mais j'ai oublié alors tant pis x)

Bisous :*

 

 

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