American Horror Story Forest

Chapitre 4 : Épisode 04 : Cellam

5417 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 20/04/2016 13:37

2015, Oregon, États-Unis.

         Henry poussa doucement la porte en bois qui s'ouvrit dans un grincement infernal. Ethan avança prudemment, tenant à peine sur ses jambes, tétanisait par la peur. Il passa enfin la porte. Il posa doucement sa main sur sa bouche, regardant avec horreur ce qu'il y avait devant lui.

 -Pourquoi... Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu me montres ça alors qu'on vient juste de se retrouver ? Essaya d'articuler le garçon qui avait peine à avaler sa salive.

         Son grand-père lança un triste visage à son petit-fils avant de regarder ce qu'il venait de lui montrer.

 -Parce que tu es un garçon intelligent Ethan. Trop intelligent. Je sais que tu étais derrière la porte tout à l'heure, tu as entendu.

         Le blond recula lentement d'un pas, ses mains toujours positionnées devant sa bouche, le regard toujours autant horrifié. Son grand-père s'en aperçut et il se précipita vers la porte. Avant qu'Ethan eut le temps de quitter la pièce, le vieil homme ferma la porte.

 -J'ai besoin de toi Ethan, souffla Henry. Ce n'est ni ta mère ni ton père qui ont décidé de t'envoyer toi et ta sœur ici, c'est moi qui en est fait la demande.

 

***

 

         Gwendolyn était recroquevillé sur elle-même, coller contre la porte de sa chambre. Elle sentit une main glaciale se posée sur son épaule nue. Lorsqu'elle releva la tête, elle se retrouva face à la petite fille.

 -Encore toi, lança doucement l'adolescente blonde.

         La petite fille recula.

 -J'espère qu'il t'arrivera la même chose.

 -De quoi est-ce que tu parles ? Dit Gwendolyn entre deux reniflements.

         La porte derrière elle se mise à trembler. Quelqu'un frappait contre cette dernière. Elle sentit son coeur battre à toute vitesse.

 -Gwen ! Appela la voix de Ryan. Ouvre-moi, j'ai besoin de récupérer quelque chose dans la chambre.

         La respiration de Gwendolyn se stoppa. Elle resta bien plaquer contre la porte, dirigea doucement sa main vers la poignée. La petite fille en face acquiesça.

 -Ouvre-lui.

 -Gwen ?! Appela de nouveau Ryan. Il y a quelqu'un avec toi ? J'ai entend une voix.

         Les yeux de Gwendolyn s'écarquillèrent. Sans réfléchir, elle ferma la porte à clé en tournant le petit bout de métal se trouvant en dessous de la poignée. Elle se releva et recula. Ryan continuait de frapper violemment à la porte.

 -Gwen ! Pourquoi est-ce que tu viens de t'enfermer ?! C'est moi ! Ryan !

 -Non. Ryan ne peut pas l'entendre.

         Un silence pesant dura quelques secondes. D'un coup, la personne derrière la porte se mit à frapper encore plus violemment, criant injure sur injure.

 -Ouvre salope !

         Gwendolyn, surprise à chaque coup que pouvait donner la personne derrière recula jusqu'à atteindre la fenêtre. Elle se retourna vers celle-ci et l'ouvrit. Au loin, elle pouvait voir le soleil se coucher et le vent se levait.

 -Ouvre-lui, disait la petite fille sans cesse.

 -Oui ! Ouvre-moi ! Confirma la voix derrière la porte.

         Elle s'assit sur le bord de la fenêtre, les jambes se balançant dans le vide. Elle avait le vertige, c'était plus fort qu'elle. Pourtant, il fallait qu'elle passe, il fallait qu'elle quitte la chambre. Elle inspira et expira un bon coup avant de faire passait tout son corps par la fenêtre. Elle prit appuie sur le rebord de la baie vitrée du salon qui se trouvait juste en dessous. Malheureusement, il avait plu et le rebord était quelque peu mouillé. Elle fit abstraction de ce détail, lança un dernier regard à sa chambre pour s'apercevoir que la porte, en bois, était en train de se fissurée sur les lourds coups qu'assénait la personne juste derrière. Elle essaya de faire un pas sur le côté mais glissa. Elle lâcha tout et tomba en arrière. Elle atterrit dans les buissons juste en dessous, heureusement pour elle, la hauteur entre sa chambre et le sol n'était pas très importante. Elle s'en sortit avec quelques égratignures et de la boue sur son gilet mauve préféré.

         Dans la chambre, Ryan fonça une nouvelle fois sur la porte qui s'ouvrit dans un claquement puissant. Il s'aperçut bien vite que la fenêtre était ouverte. Il s'approcha rapidement de cette dernière et vu Gwendolyn sortir des buissons.

         Gwendolyn fut surprise en se rendant compte qu'il s'agissait bel et bien de Ryan. Elle regarda tout autour d'elle et lorsqu'elle releva la tête vers la fenêtre, Ryan n'était plus là. Prise de panique, elle se retourna vers la forêt. Le ciel s'assombrit de plus en plus. Gwendolyn sortit rapidement son portable de sa poche, heureusement elle avait pensé à le recharger plus tôt, et elle alluma la torche de ce dernier. Sans réfléchir, elle s'engouffra dans les bois en courant tandis que la pluie commençait à tomber.

 

1948, Oregon, États-Unis.

         Ellen fixait l'extérieur par la fenêtre du salon. Il continuait de pleuvoir, comme depuis un bon moment. Les bras croisés, le visage inquiet, Ellen soupira et partit s'assoir sur le canapé. Elle passa une main dans ses cheveux, inspirant et expirant pour essayer de se calmer. La porte derrière elle s'ouvrit et laissa Thomas entrait dans la pièce. Il tenait dans sa main une tasse fumante qu'il tendit à Ellen. Elle le remercia en la prenant dans ses mains et se mit à la boire.

 -Ça ne fait qu'une journée Ellen. Il va revenir, dit amicalement le domestique en s'asseyant sur un fauteuil.

 -Ce n'est pas le genre de Victor. Il rentre toujours à l'heure et jamais il ne laisserait sa femme et sa fille une nuit entière, seule.

         Elle ne but même pas la fin de sa boisson. Elle déposa sa tasse, dégoutée.

 -Il m'a semblé bizarre quand il est parti hier matin... Quand j'ai parlé de vous.

         Thomas se leva nerveusement, se dirigeant vers la sortie de la pièce.

 -Vous me cachez quelque chose Thomas ?

         Il se stoppa alors que sa main venait de se poser sur la poignée. Il baissa la tête et se retourna vers son employeur.

 -Non, affirma-t-il. Absolument rien.

         Elle se leva du canapé, se rapprochant doucement de l'homme.

 -Je sais que vous me cachez quelque chose, vous n'êtes pas très doué pour mentir. Et je vous rappelle que je travaillais dans un cabinet d'avocats avant de venir en Oregon.

         Elle s'approcha encore un peu plus. Thomas était tendu, les bras derrière le dos, le visage ne montrant aucune expression.

 -Je connais Victor mieux que vous. Il est... possessif, nerveux, il aime avoir le contrôle sur tout, récita Ellen. Mais il a également le coeur sur la main, il ne vous aurait jamais laissé seul dans cette forêt alors que vous étiez blessé, surtout qu'il est médecin. Il sauve la vie des gens.

 -Il y a de nombreuses façons d'aider, parfois ça peut vouloir dire tuer quelqu'un, rétorqua Thomas avec fermeté.

 -Que s'est-il passé lors de votre petite partie de chasse Thomas ? Qu'est-ce qu'a fait Victor ?

 -Je ne veux pas que vous perdiez confiance en l'homme que vous aimez à cause de moi Ellen.

 -J'ai perdu confiance en l'homme que j'aime Thomas. Et croyez-moi, j'ai perdu la confiance de Victor depuis bien plus longtemps.

         Elle quitta la pièce, laissant le domestique seul et pensif.

 

***

 

         La voiture se stoppa en plein milieu de la route, il savait très bien ce que ça voulait dire. Une panne d'essence. Heureusement pour lui, la route ne voyait jamais aucune voiture la traversait, pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait d'un domaine privé, son domaine, son manoir, son territoire. Victor soupira avant d'éteindre le contact. Il attrapa sa veste à qu'il avait posé sur la banquette arrière et sa mallette de travail en cuir dans lequel se trouvait son matériel transportable. Il détacha sa ceinture, prit une longue expiration et ouvrit la portière. Il posa un premier pied sur la route, le droit, qui lui faisait d'ailleurs un mal de chien. Il en posa un deuxième et se leva malgré les douleurs qu'il pouvait ressentir dans tout son corps. Ses muscles étaient engourdis, ses jambes lourdes et il avait chaud, très chaud. Il enfila son manteau et ferma doucement la portière de la voiture. Il faisait déjà nuit et il pouvait à peine distinguer la route devant lui.

         Il décida de marcher vite, sans se préoccuper des bruits alentours. Pourquoi avait-il si peur maintenant ? Alors que quelques jours plus tôt, il était obnubilé par ces arbres, ces feuilles, ces buissons. Il avait sûrement trop mal à la cheville pour se préoccuper de ça.

         Au bout d'une trentaine de minutes de marche, il vit enfin le manoir au loin. On pouvait voir de la fumée s'échappait de la cheminée et de la lumière aux fenêtres. Il soupira de plaisir en s'imaginant déjà le bon repas chaud qui l'attendait à l'intérieur. Il pressa le pas. Il fut bien vite sous le porche. Il approcha sa main pour pouvoir toquer quand il sentit sa cheville lui piquait. Il tomba. Roulant sur les escaliers du porche et atterrissant dans la boue. Un éclair traversa le ciel. Le tonnerre se fit bien entendre. Il souleva doucement le bas de son pantalon pour voir une nouvelle arachnide sortir de sa piqûre. Il hurla de douleur. L'araignée se mit en direction de la forêt jusqu'à disparaître complètement derrière un buisson. Victor essaya de se relever. Il tenait à peine debout. Derrière une vitre se tenait Thomas, le visage ne montrant aucune expression. Alors qu'un nouvel éclair parsema le ciel, Victor fut surpris par l'apparition de ce dernier juste devant lui. Le docteur se mit à courir en direction des bois, boitant et complètement trempé. À chaque éclair, il pouvait voir le domestique apparaître une fraction de seconde devant lui.

         Il se rendit vite compte qu'il était complètement perdu. Il avait froid, il avait peur et il avait mal, très mal. Il se laissa glisser contre un arbre. Maintenant assis par terre, il se mit à pleurer. Tout à coup, quelque chose encercla sa cheville gauche. Une racine. Il tira de toutes ses forces sur cette dernière mais en vain. Il essaya de dégager son pied, toujours en vain. Il abandonna. Il calla sa tête contre le tronc de l'arbre et ferma les yeux tandis que la racine serrer toujours plus son emprise.

         Au début, il ne sentit presque rien. Mais la douleur devint tellement forte qu'il ne pouvait pas l'ignorer. Il ouvrit les yeux et hurla lorsqu'il s'aperçut qu'à la place de son pied ne se trouvait plus rien, seulement du sang et un bout d'os arracher.

 

2015, Oregon, États-Unis.

 -Promets-le-moi Ethan, souffla son grand-père en fermant la porte qui conduisait à la cave.

 -Promis...

         Ethan avança à vive allure pour rejoindre l'étage supérieur quand il vit déboulait Ryan dans les escaliers. Ce dernier le poussa violemment, lui faisant même perdre l'équilibre. Ryan sortit du manoir comme une furie sans même prendre la peine de fermer la porte de l'entrée derrière lui. Ethan lança un regard inquiet à son grand-père qui haussa les épaules. Le frère de Gwendolyn fut surpris d'être poussé une seconde fois, par Thomas cette fois-ci. Le pauvre avait le crâne ensanglanté, mais il avait l'air d'aller bien.

 -Thomas, je peux savoir ce qui se passe ? Demanda Henry en saisissant le domestique par le bras.

 -Monsieur, je crains que votre petite-fille soit en danger, répondit Thomas avec un ton sérieux et calme.

 -Ne me dites pas que...

         Le domestique acquiesça. Les yeux du grand-père Spicer s'écarquillèrent. Il fonça vers le salon pour en ressortir équiper d'un fusil sur le dos. Les deux hommes se dirigèrent vers l'extérieur sous les yeux ébahis d'Ethan.

 -Ethan, garde la maison ! Ordonna son grand-père. Et surtout ne laisse personne entrée !

 -Vous allez me laisser...

         Il n'eut même pas le temps de finir sa phrase que le domestique venait de claquer la porte de l'entrée.

 -Seul, fini par dire le blond.

         Il resta quelques secondes dans le silence froid avant d'avoir un éclair de génie. Il courut en direction de la cave, tenta d'ouvrir la porte, en vain. Il fonça sur celle-ci une fois, deux fois, trois fois, toujours de plus en plus fort pour finalement défoncer cette dernière. Il se stoppa quelques secondes, observant les escaliers sombres puis descendit.

 

***

 

         Henry regardait dans tous les recoins de la forêt. Il était à l'affût du moindre bruit. Malheureusement, derrière lui se trouvait le domestique le moins discret du monde, qui marchait allègrement sur n'importe quelles branches. C'était à se demander s'il ne faisait pas exprès de faire du bruit. Au bout d'un moment, le grand-père Spicer se retourna vers son domestique avec un visage illustrant son énervement.

 -Vous pouvez arrêter de faire du bruit, lança le vieil homme en continuant ses recherches.

 -Désolé monsieur... Je m'inquiète, c'est tout.

 -Vous croyez que je ne suis pas inquiet ? C'est ma petite-fille.

 -D'ailleurs, pourquoi est-ce que vous l'avez fait venir ici. Je sais très bien que ce n'est pas pour qu'elle prenne l'air ou pour retrouver ses grands-parents.

         Henry soupira.

 -Je ne voulais pas que Gwendolyn pose ses pieds ici. Ethan était le seul que devait venir. Mais ma fille est tellement stupide à certains moments qu'elle a envoyé les deux. Et en plus de ça, Gwendolyn nous ramène son petit ami.

 -Monsieur, commença Thomas en se stoppant, laissant le grand-père se retournait. Je pense savoir ce qui arrive à Ryan.

         Henry donna une frappe amicale à Thomas.

 -Vous vivez peut-être ici depuis plus longtemps que moi Thomas, mais je sais aussi bien que vous ce qui se passe dans ce domaine.

         Un vent glacial se mit à souffler et un grognement rauque et lointain parvint aux oreilles des deux hommes.

 -Moi aussi je sais ce qui arrive à ce pauvre garçon, déclara le grand-père.

 -Alors vous allez faire quoi ? Le tuer ?

 -S'il touche un seul cheveu de ma petite-fille... Oui je le tuerais.

         Henry reprit sa marche.

 

***

 

         Gwendolyn s'adossa à un arbre, reprenant son souffle après la longue course qu'elle venait de mener. Elle avait recroisé Ryan en plein milieu du bois, enfin en quelque sorte. Elle l'avait vu au loin, cherchant dans tous les coins, parlant même tous seuls à certains moments. Elle avait couru pour essayer de retourner au manoir, malheureusement, elle avait le même sens d'orientation que sa mère, c'est-à-dire, aucun. Elle avait aussi éteint la torche de son portable, au cas où.

         Elle décida enfin de reprendre la route après quelques minutes de répit quand soudain, au loin, elle entendit une voix :

 -Gwen ! C'est Ryan !

         Son visage s'horrifia et elle se remit à courir à toute vitesse sans se préoccuper des branches qu'elle écrasait ou des feuilles qu'elle balayait. Elle continuait d'entendre sa voix au loin, une voix bien différente de celle qu'elle connaissait.

 -Je sais que t'es là ! Hurlait-il.

         Elle essayait de ne pas s'en préoccuper, mais elle avait l'impression que sa voix se rapprochait à chaque parole.

         Le vent se mit à se lever. Elle essaya de ne pas s'arrêter, mais elle vit quelque chose pendu aux arbres. Des corps, des dizaines. Le pire de tout, c'est que les individus accrochés aux arbres étaient devant elle. Les morts étaient là. Il y avait des enfants, des adolescents, des adultes. La voix de Ryan la ramena directement à la réalité et elle se remit à courir, toujours horrifié par ce qu'elle venait de voir.

         Elle trébucha. Sûrement sur un rondin de bois qu'elle n'avait pas vu venir. Elle releva doucement la tête. Une tombe se trouvait devant elle. Elle poussa un léger cri, se releva et fit quelques pas en arrière. Elle avait maintenant une vue d'ensemble sur ce qui semblait être un cimetière. La voix de Ryan retentit encore une fois, toujours plus proche. Elle pouvait voir une cabane au loin. Elle enjamba quelques tombes et se réfugia à l'intérieur.

 

1948, Oregon, États-Unis.

         Mary jouait avec son ours en peluche. Elle l'avait toujours avec qu'elle, même si sa poupée mariée lui plaisait aussi. Mais l'ours en peluche était là depuis sa naissance, il avait tout vu avec elle. Tout ce que son père lui avait fait, tout ce que les morts lui avaient dit. Elle se confiait souvent à lui, parce qu'elle ne pouvait se confier à personne d'autre. Au moins lui, il n'avait pas d'avis ni même de langue, alors il ne pouvait rien répéter.

         Elle s'amusait bien, même si elle s'ennuyait un peu. Elle aurait eu envie d'aller à l'école, mais ses parents ne voulaient pas, à cause de ce qu'elle voyait. Elle était trop différente, et ça se confirmait encore une fois puisque devant elle se trouvait une femme, vêtue d'une jolie robe bleu, bien coiffée et bien maquillée. La femme s'accroupit en face de la petite fille, un sourire chaleureux sur les lèvres et déclara :

 -Tu veux qu'on joue ensemble ?

         Mary haussa les épaules. La femme approcha sa main de la poupée mariée poser sur le sol quand quelqu'un toqua à la porte. Mary se leva, approcha de celle-ci, jeta un dernier coup d'œil pour voir que la femme était bien partie, puis elle ouvrit la porte. Sa mère se trouvait là, elle entra à l'intérieur de la chambre.

 -Allez mon coeur, il faut aller au lit.

         Après s'être mise en pyjama, Mary s'allongea dans son lit, sa mère assise au bord et passait une main dans ses longs cheveux.

 -Maman, papa est parti ? Demanda la petite fille brune.

 -Bien sûr que non. Il a juste eu quelques soucis, et il a dû rester au travail plus longtemps, mentit Ellen. Pourquoi ? Papa te manque ?

         Mary haussa les épaules.

 -Non, c'est juste que je me demandais s'il n'était pas parti dans la forêt.

 -Dans la forêt ? Pourquoi il serait là-bas ?

 -Vu qu'il a disparu, je me dis que ce serait possible. Ceux qui y entrent n'en ressortent souvent pas vivant. Ou du moins pas en entier.

         Le visage de sa mère se décomposa.

 -Mais enfin pourquoi tu dis ça Mary ? Demanda sa mère, perplexe.

 -Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Thomas.

         Un petit rire nerveux s'échappa d'Ellen. Elle décida de se ressaisir. Elle embrassa doucement sa fille sur le front et quitta la pièce en lui lançant un :

 -Bonne nuit.

         Elle ferma complètement la porte et s'adossa à celle-ci. Elle passa une main dans ses cheveux, retira son nœud et le jeta par terre, puis elle commença à faire les cent pas, tout en essayant d'aplanir sa robe. Au bout d'un moment, elle se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche.

 -Pourquoi est-ce qu'on est venue ici Victor ? Pourquoi... se dit-elle à elle-même en laissant échapper une larme.

 

2015, Oregon, États-Unis.

         Ethan se trouvait devant la porte en bois qui menait à l'intérieur de la cave. Il savait ce qu'il y avait derrière. Il devait entrer. Il essaya d'abord en tournant la poignée, mais la porte était bloquée. Il allait lui falloir la clé. Malheureusement, il savait très bien que son grand-père l'avait gardé. Il colla son oreille à la porte pour essayer d'entendre quelques choses. Il n'y avait que des paroles confuses, lointaines et presque inaudible à cause de la porte épaisse. Il prit son élan pour foncer sur cette dernière. À part se faire mal à l'épaule, ça ne fit absolument rien. Il fonça une nouvelle fois sur la porte. Toujours rien. Il commença à s'impatienter. Il frappa violemment contre le mur avec son pied. Un grognement s'échappa du jeune homme quand il hurla. Il frappa son crâne contre le mur et tomba sur le sol.

         Inspirant, expirant, Ethan passa une main dans ses cheveux désormais mouillés. Il toucha également son crâne et s'aperçut qu'il était ensanglanté. Il était surpris, mais encore plus quand il entendit un bruit de porte venir d'en haut. Il se releva rapidement pour découvrir que la porte en haut des escaliers venait de se fermer brusquement. Il accourut vers cette dernière et entendit une autre porte claquée. Il descendit une nouvelle fois les escaliers, intrigué. La porte menant à la cave était ouverte. Un sourire radieux illumina son visage.

 

***

 

         L'endroit était sombre et humide. Elle pouvait entendre la voix de Ryan l'appelait, enfin s'il était toujours Ryan. Elle respirait tout doucement, essayant de faire le moins de bruit possible. Elle recula, toujours en regardant la porte de ce qui est semblé être une grange. Il faisait d'ailleurs étonnamment sombre. Elle trébucha sur quelque chose, sûrement un rondin de bois. Elle lâcha son portable des mains.

 -Merde, murmura-t-elle.

         Elle tâta le sol parsemé de brindilles, de feuilles et de paille. Elle tomba même sur une planche en bois. Elle décida d'arrêter de chercher son portable pour saisir la planche en bois. Elle se releva et recula toujours plus rapidement. Elle fut surprise lorsque son dos percuta le mur arrière de la grange.

         La voix de Ryan se rapprochait de plus en plus. Il résonnait dans les oreilles de Gwendolyn qui sentait son coeur battre toujours plus vite.

 -Je sais que t'es là ! Hurlait-il.

         Sa respiration était saccadée. Gwendolyn ferma les yeux quelques secondes. Elle avait peur. Pour la première fois de sa vie, elle avait peur. Une fille qui vit avec des esprits, ça n'a pas souvent peur.

         Au final, elle se reprit en main. Parce que la peur n'était pas son sentiment préféré. Elle fit quelques pas sur le côté pour finalement sentir son pied touché quelque chose d'anormale dans une grange. Elle lâcha sa planche et s'agenouilla pour chercher. Elle tomba bien vite sur une sorte de poignet. Elle tira sur cette dernière et une trappe s'ouvrit. Sans rien voir, Gwendolyn se glissa à l'intérieur et la referma.

         Elle descendit des escaliers. Longtemps, très longtemps. Au bout d'un moment, elle sentit enfin le sol plat. La pièce était toujours aussi sombre. Elle ne voyait absolument rien. Mais elle sentait quelque chose, quelque chose d'étrange. Elle n'était pas seule dans cette pièce. Il y avait aussi une odeur, abominable, qui lui donnait clairement envie de vomir. Il avait suffi qu'elle y pense pour que ça arrive. Elle reprit doucement ses esprits et tenta de trouver un mur. Sa main se posa sur un interrupteur.

         Les lumières un peu trop blanches s'allumèrent. Gwendolyn se retourna doucement. Elle hurla seulement quelques secondes après avoir percuté ce qui se trouvait devant elle.

 

***

         Ethan s'approcha doucement de la porte. Il la poussa pour pouvoir pénétrer dans la pièce qu'il avait tant envie d'ouvrir. Il savourait ce moment d'ailleurs, puisque ses pas étaient lents et son visage illuminé. Il ne savait même pas vraiment pourquoi il était comme ça.

         Il alluma la lumière de la pièce, son sourire s'élargit. Il s'approcha de ce qui se trouvait au centre de la cave. Un lit. Sur celui-ci se trouvait une personne, une femme à la chevelure blanche et à la peau ridée. Ses bras étaient accrochés par des lanières en cuir à chaque extrémité du lit. Ethan pouvait remarquer qu'elle était calme, elle gémissait, parfois prononçait quelques mots. Parfois, elle était prise de violent spasme. Elle se secouait dans tous les sens, essayant de crier des choses, malheureusement le bâillon se trouvant sur sa bouche étouffait ses cris. Ethan s'approcha toujours plus doucement. La femme avait les yeux blancs, plus rien à l'intérieur. Seulement du blanc. Elle ne pouvait pas voir son petit-fils, elle ne pouvait sûrement rien voir d'ailleurs. Il retira doucement le bâillon quand elle se calmait un peu.

         Elle hurlait des mots à peine compréhensibles. Il sourit une nouvelle fois.

 -Grand-mère, si tu savais comme je suis content de te voir, déclara l'adolescent blond en s'approchant de la femme.

Note de l'auteur :

Merci d'avoir lu ce chapitre :D Laissez un commentaire (critique constructive, etc...) et n'hésitez pas à voter pour la fiction.

Si quelqu'un se dévoue pour corriger ma fiction, je ne dis pas non :)

Bisous :* 

 

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