AIW : Au Pays des Cauchemars

Chapitre 3 : Chapitre 3 : Le temps

6980 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/11/2019 18:07

Nouveau chapitre un peu plus conséquent que les deux précédents. C’est pour une bonne raison, vous verrez.

La fin est inspirée d’un film thriller/suspens culte. A vous de retrouver la référence !

Chapitre 3 : Le temps

Timothy avait trouvé refuge dans le vieux placard au bout du couloir. Un endroit qu’il n’avait pas pour habitude de visiter mais il devait se retirer du monde pour le bien de sa santé mentale. Car il l’avait revu, la créature démoniaque.

Elle avait été là, juste en face de la table à thé, s’invitant à la fête alors qu’elle n’avait même pas reçu d’invitation pour participer à la célèbre partie de thé du lièvre de Mars. Personne à part lui l’avait vu et maintenant, il se retrouvait enfermer dans ce vieux placard poussiéreux caché parmi toutes les portes multicolores à l’étage supérieur du moulin à vent.

Ses parents le cherchaient à l’étage du dessous, l’imploraient désespérément pour qu’il se sorte de sa cachette. Il y avait tant de portes dans ce lieu qu’il était généralement très difficile de retrouver quelqu’un, c’était d’ailleurs pour cette raison que lorsqu’ils jouaient à cache-cache, ils venaient s’amuser ici. Le Chapelier devait sans doute être en train fouillé sous les feuilles de papier, les chaises, les tables, les vêtements et même les stylos à plume car il était persuadé qu’on pouvait s’y cacher dessous.

Plus bas Timothy pouvait entendre des éclats de voix. L’une sa mère et l’autre celle de son père devenu fou. Pas la folie agréable non, la folie furieuse, celle qu’il fallait fuir à tout prix. Il était fou par sa faute car il s’était retiré de table en pleine partie de thé sans répondre aux questions. Du moins, c’était que ce s’imaginait le petit garçon terrorisé au fond de son placard.

Il sursauta puis resserra ses genoux contre sa poitrine lorsqu’au ré de chaussé, il entendit des hurlements suivit par le bruit du verre qui se brise en mille morceaux. Des objets entraient en collision avec les murs de la cuisine, la plupart se cassant sous la force décuplée de Tarrant dans ses moments de folies meurtrières. Il n’osait imaginer la couleur jaune orangés de ses yeux, les cercles noirs autour d’eux et les injures en Outlandish.

Les cris continuèrent plusieurs instants jusqu’à ce que le silence ne se fit entendre, brusquement. Malgré tout Timothy esquissa un petit sourire. Sa mère avait toujours eu un énorme pouvoir de guérison sur le Chapelier empoisonné au mercure et réussissait toujours à le ramener à la réalité beaucoup plus facilement que les autres. Certes, il n’avait jamais été violent envers aucun d’entre eux, toutefois ses cris faisaient très peur tout comme son aspect livide dans ces occasions-là.

Vaguement, il entendit le charabia familier de son père qui partait dans l‘une de ses diatribes endiablées et n’eut pas de difficulté à voir la scène qui se déroulait ici-bas avec sa mère.

«Chapelier !»

«Fez, fez … Je vais bien.»

«En es-tu sûr ?»

«Je vais bien. Je suis terriblement inquiet Alice. J’ignore ce qui ce passe ! Je déteste ne pas savoir. J’ai peur. Penses-tu que je sois un mauvais père ? Un mauvais …»

Timothy pinça les lèvres pour retenir les gémissements qu’accompagnaient ses pleurs. Il posa ses doigts froids contre sa bouche tandis que la culpabilité le balaya de plein fouet à la déclaration misérable du Chapelier déboussolé. Son père était de loin le meilleur père qu’il existe dans tout l’univers ! Alors de l’entendre dire ce genre de chose lui brisait son petit cœur rempli de chagrin.

Malheureusement il ne put entendre la réponse de sa mère à cause de son hoquet mais il espérait sincèrement qu’elle l’avait rassurée qu’il était parfait comme il était. De toute façon il allait s’excuser auprès de lui une fois qu’il aura retrouvés ses esprits et qu’il arrêtera d’être effrayé au-delà du réalisme ! Il pourrait tout aussi bien sortir de son placard, reprendre son courage à deux mains, mais que se passerait-il s’il croisait encore ce clown ?!

Timothy arrêta de réfléchir quand il entendit les bruits de pas venir dans sa direction. Le vieux plancher grinçait sous les pieds de la personne qui se dirigeait vers lui. Il retint sa respiration alors que son cœur se mit à courir plus rapidement, les yeux humides de larmes fixés sur la ligne lumineuse du seuil de la porte. Il s’enfonça un peu plus loin contre les tissus, cartons et vaisselles qui trainaient jusqu’à ce qu’il ne touche le mur du fond, repliant ses genoux bien fermement contre sa poitrine.

«Il est là.»

L’enfant voulu grogner à la poignée de porte qui ne se priva pas de dévoiler son emplacement à la personne devant le placard. Il lui avait pourtant explicitement dit de ne rien dire à personne ! Pourtant, la porte s’ouvrit et son emplacement fût baigné dans la vive lumière du jour.

Aussi rapidement qu’elle s’ouvrit, elle se referma mais Timothy n’était plus tout seul dans le placard sombre désormais. Ses peurs et ses angoisses disparurent quand il posa ses yeux tristes sur la forme féminine qui avait envahie son espace personnelle. Dans la même position que lui, Alice encerclait ses bras autour de ses genoux qu’elle tenait contre sa poitrine, sa longue chevelure blonde en cascade sur ses épaules et sur son buste.

Il y eu un silence entre coupé par les reniflements du jeune garçon à l’opposé de la jeune femme. Leurs pieds se touchaient puis bientôt une main chaude qui effleura la joue humide de larmes de Timothy, entraînant d’avantage de larmes et de gémissements peinés.

«C’est plutôt une jolie chambre, tu ne trouves pas ? J’aime beaucoup la décoration. Et la poussière !» Se moqua Alice en poussant un mouton de poussière loin de sa robe bleue d’une légère grimace écœurée.

Etant donné que les moutons de poussière étaient des êtres vivants dans ce monde, la créature cotonneuse semblable aux moutons du monde d’en haut se tourna vers la jeune femme pour lui tirer la langue avant de s’envoler vers ses camarades posées sur un carton rouge ci-dessus.

Son cœur se réchauffa tendrement lorsqu’en réponse, elle obtint un rire de son enfant en détresse. Cela suscita un petit sourire sur son visage pendant qu’avec son autre main, elle caressa la douceur de la joue de Timothy qui semblait se détendre grâce à sa présence. Malheureusement son rire disparu aussi rapidement qu’il était venu.

«Est-ce que père est encore fâché contre moi ?» Demanda-t-il doucement d’une petite voix craintive, nouant ses doigts sur ses genoux tandis qu’il regardait dans les yeux de sa maman.

«Quoi ?» Fût la seule chose qu’Alice réussi à dire. Perplexe, elle fronça les sourcils puis reprit sans tarder avant même que son fils ne tente de s’expliquer.

«Bien-sûr que non, voyons. Tu sais comment il est avec sa folie. Il a du mal à garder ses émotions sous contrôle et quelques fois quand il a peur, il se met dans ses états. Je sais que c’est effrayant, mais il s’inquiète beaucoup. Cependant ton père n’a jamais été fâché contre toi Timothy, alors qu’est-ce qui te fait croire une chose pareille ?» S’inquiéta-t-elle d’un froncement de sourcils progressif au fur et à mesure que l’angoisse se reflétait sur le visage de son jeune enfant étrangement apeuré.

Chapelier va te tuer sinon.

Timothy grinça des dents. Evidemment qu’il n’était pas en colère contre lui … Pourquoi le serait-il ? Ce maudit clown voulait juste lui faire peur en inventant des choses qui n’existaient même pas. Pourtant il le savait mais il ne pouvait s’empêcher d’être dans le doute à cause de ce personnage méchant. Tout en se mordillant la lèvre inférieure, il releva le menton vers la femme tourmentée en attente d’une réponse verbale.

«Je suis désolé d’avoir quitté la table à thé et effrayé tout le monde, mère. Et je ne veux pas que père se sente triste à cause de moi. Mais je vois … Des choses étranges, en ce moment.» Déglutit Timothy à voix basse.

«Des choses étranges ? Tu veux dire, en rêve ?» Poursuivit Alice confuse par la déclaration. Elle installa chaleureusement sa main sur la jambe blessée du garçon pour lui apporter du soutien et surtout, de l’amour.

Sauf qu’à sa plus grande consternation, Timothy Hightopp hocha vigoureusement la tête dans la négation. Elle eut un sentiment familier.

«Je tombe, au fond d’un trou où il fait noir. Ensuite je vois d’étranges créatures.» Petite Alice avoua à son père.

«Quel genre de créature ?» Questionna Charles, réellement concerné.

«Il y a un dodo vraiment immense, un lapin blanc avec un gilet, un chat qui sourit …»

«Je ne savais pas que les chats pouvaient sourire.» Rit son père.

«Moi non plus. Et il y a aussi un Chapelier et une vieille chenille bleue.»

Alice revint en présent quand son fils se confia enfin à elle après plusieurs jours dans le doute et le tourment.

«Je vois un clown. Il hante mes rêves mais aussi le présent et ne cesse de me faire peur. Je vois aussi des objets que personne d’autres ne vois. Ils sortent de nulle part puis disparaissent. J’ai toujours peur.» Avoua timidement Timothy, de grosses larmes coulantes sur ses joues porcelaines.

«Ce clown que tu vois, a-t-il un rapport avec cette vilaine blessure ?» Demanda ensuite Alice, désireuse d’en savoir d’avantage. Son enfant hocha la tête en accord.

«Oui. Il m’a mordu. Il voulait que je le rejoigne dans le cirque avec les animaux qui parlent. Je ne voulais pas ! Mais il m’a attrapé de force et m’a ensuite entraîné dans le noir ! Mère, est-ce le produit de mon imagination ? Suis-je fou ?» Timothy se tordit nerveusement les doigts alors qu’il examinait l’expression songeuse de sa mère dos au placard.

Bien-sûr, il parlait exclusivement de la mauvaise folie.

Alice fit mine de réfléchir en tapotant rythmiquement son index contre son menton, les yeux noisettes levés au plafond du petit espace exigu. Elle avait certes acquis certaines informations précieuses concernant l’attaque mais maintenant il était temps de réparés toutes les blessures. Un passage traumatisant pour un enfant de sept ans qui devait être oublié coûte que coûte afin qu’il puisse reprendre une vie folle et merveilleuse.

Timothy, ayant cessé de pleurer toutes les larmes de son corps, retint sa respiration lorsque sa mère déposa doucement ses mains sur ses joues en se penchant vers lui muni d’un petit sourire conciliant à ses lèvres. Elle l’étudia quelques secondes de plus avant de lever sa main droite pour poser sa paume sur son front chaud.

«Hélas, je le crains. Tu es complètement fou, remplie de folie ! Mais laisse-moi te dire une bonne chose, la plupart des gens bien le sont.» Dit-elle affectueusement, traçant son pouce sur la mâchoire pendante du garçon aux yeux larmoyants.

A le tenir de cette façon, Alice avait l’impression de faire un bond en arrière de plusieurs années. Quand elle était venue ici la deuxième fois, au château de la reine rouge à la recherche de son meilleur ami aujourd’hui époux aimant. Elle avait également tenu la tête de son Chapelier après l’une de ses violentes crises de folies, encerclant ses trop grandes mains autour de ses joues blanches alors qu’elle le rassurait de la même façon qu’avec son enfant aujourd’hui.

«Est-ce vrai ?» Murmura Timothy d’un large sourire adorable.

«T’ai-je déjà menti ?» Taquina la jeune femme en attrapant aussitôt le garçon contre sa poitrine pour lui donner une pluie de baisers sur ses cheveux roux bouclés. Ils se mirent à rire joyeusement, échangeant des chatouilles et des bisous.

Il ressemblait tant au petit Chapelier qu’elle avait rencontré lors de son voyage dans le temps en Chronosphère. La même joie de vivre, le même sourire cocasse, cette créativité débordante et la naïveté qui le rendait si attachant. Chaque jour passé dans le pays des Merveilles, Alice se rendait compte de la chance inouïe qu’elle avait et remerciait le bon Dieu des choix qui l’avaient finalement conduite jusque dans les bras accueillants de Tarrant Hightopp.

Sans quoi, elle n’aurait jamais connu ses merveilleux enfants.

«Je vais te dire un secret.» Chuchota soudainement Alice assise en tailleur avec Timothy niché dans ses bras. A son regard intrigué, elle lui donna une petite pichenette sur le nez puis reprit ; «nous sommes en sécurité ici. Personne ne peut nous entendre ni nous voir. Nous ne sommes que toi et moi, ensemble à jamais.»

«Pas même Mally ? Ou Cheshire ? Les chevaux à bascule ? Les oiseaux crayons ? Absolem ?» Questionna rapidement Timothy.

«Non, personne ! Juste toi et moi.» Rit Alice en enterrant son visage dans la chevelure soyeuse de son fils qui avait enfin retrouvé le sourire. Le soulagement et le bonheur se bousculèrent dans son cœur débordant d’amour.

«Je t’aime.»

«Je t’aime aussi.»

Ils s’étreignirent chaleureusement, cachés au fin fond de l’un des nombreux placards multicolores du moulin à vent. A l’extérieur, ils pouvaient presque entendre la voix extravagante du Chapelier qui avait repris de plus belle la conversation avec le reste des membres de la partie de thé, à nouveau heureux.

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«Tu es sûr que c’est une bonne idée ? Je n’aime pas mentir au Chapelier et encore moins à Alice, Tim !» Chuchota anxieusement une Mallyumkin sur ses gardes en suivant le petit garçon en question dans le couloir sombre.

«Mally à raison. Ce n’est pas une bonne idée d’échapper à leur vigilance avec ce qui se passe en ce moment. Nous devrions retourner à la forêt Tulgey et faire cette partie de cache-cache comme prévu !» Haleta Bayard sur la droite, la langue pendante pendant qu’il prenait de rapides souffles.

«Je veux juste savoir quelque chose. Je ne risque rien ! C’est pour cela que père et mère ont acceptés de me laisser jouer avec vous, les amis. Vous êtes les plus forts et les plus courageux guerriers d’Underland !» S’enchanta Timothy d’un léger rebond dans sa démarche, le bruit de ses bottines résonnant contre les vastes murs autour de lui.

«La louange ne te sauvera pas, petit coquin ! Nous n’aurions jamais dû accepter de te suivre dans le Palais du Temps en travers ce miroir ! Alors maintenant nous allons rentrer à la maison avant que le Chapelier ne comprenne l’astuce.» S’inquiéta le Loir qui regardait nerveusement autour d’elle, sa patte sur le bout de son aiguille en guise d’épée pendante à sa hanche.

Cependant Mally s’arrêta de marcher à côté de Bayard lorsque le garçon têtu comme son père s’agenouilla devant elle pour lui offrir l’un de ses regards de chien battu. La lèvre inférieure légèrement ressortie, il semblait soudainement abattu et désespéré à la fois. Quelque chose que ni le brave Lévrier, ni le Loir intrépide n’étaient habitués à voir chez le jeune Timothy Hightopp.

«S’il vous plaît … J’ai une question très importante pour le Temps. Je vous promets que je ferais vite et après, nous pourrons jouer à chat ou au lancer de bâton ! Le miroir est le chemin le plus sûr et le plus rapide donc personne ne s’en apercevra de mon absence. S’il vous plaît ?» Plaida-t-il encore d’une voix misérable, caressant l’arrière des oreilles du gros chien essoufflé qui s’effondra sur ses genoux d’un soupir bienheureux.

«Le Temps est un personnage odieux ! Il nous a bloqués à une minute de l’heure du thé jusqu’au retour d’Alice ! Très bien. Cinq minutes ! Ensuite nous repartons. De ton plein gré ou de force !» Raisonna Mallyumkin en brandissant son épée aiguille pour l’agiter au visage de Timothy en signe de menace.

«Yay !»

Elle reçut un rire en retour suivit d’un hochement de tête.

Le trio s’enfonça plus profondément dans l’immense Palais du Temps obscur et froid. Le plafond était si haut qu’il était presque devenu impossible de le voir, oui presque. Des nuages blancs rodaient autour des grandes tours au curieux design gothique qui ressemblaient à ce que sa mère avait décrit durant ses histoires incroyables dans le monde d’en haut. Des vitrages, des balustrades et des ponts qui s’étendaient à perte de vue.

Heureusement qu’il y avait ces balustrades d’ailleurs, sinon quelqu’un pourrait glisser sur le sol lisse à carreaux noirs et basculer la tête la première dans l’infinie profondeur. Ce palais n’appartenait qu’à une seule personne ? Si l’on pouvait parler du temps comme tel, bien-sûr. L’endroit était si colossal qu’il pourrait abriter des peuples entiers !

Timothy n’avait jamais vu le Temps en personne mais ses parents avaient pour habitude de le mentionner comme étant un personnage vaniteux et grand. Il le reconnaitra aisément, il en avait la certitude tandis qu’ils atteignaient une plateforme où plusieurs chemins se regroupaient. Soudain, il y eu un cliquetis sur leur droite. Mally pointa son aiguille en direction du bruit pour voir qu’il s’agissait d’une petite créature mécanique aux yeux verts, une théière à huile en guise de tête.

«Salut toi ! Tu es trop mignon !» Salua gentiment le jeune garçon en se penchant sur ses genoux pour adresser un joli sourire édenté à la petite chose timide.

«Fait attention !» Prévint Mally, le nez frétillant d’inquiétude lorsque son protégé se rapprocha un peu plus. Bayard à côté d’elle continuait d’haleter bruyamment pour tenter de retrouver son souffle après tous ces efforts pour venir ici, ses yeux bruns doux sur la créature mécanique.

Cette dernière s’avança calmement vers les intrus tout en émettant de petits sons de cliquetis, méfiante mais trop curieuse pour s’enfuir. Mais dès lors qu’elle atteignit la main de Timothy pour accepter une caresse sur sa tête, d’autres de ces créatures apparurent de nulle part et se multiplièrent aux pieds du Loir, du Lévrier ainsi que de Timothy qui ne put s’empêcher de s’émerveiller face à ce monde.

«Wow ! Les secondes deviennent des minutes !» Rit-il en s’effondrant au sol quand il fût ensevelit par ces petites secondes à la recherche de tendresse et d’amusement.

«N’approchez pas bande de sauvage !» Grogna vaillamment Mallyumkin en agitant son aiguille aux drôles d’êtres qui se blottissaient dans les vêtements de Timothy riant aux éclats.

«Ne t’inquiète pas Mally, ils ne lui feront rien. Ce sont les secondes du Temps. Je ne pense pas qu’elles ont l’habitude de voir du monde par ici.» Expliqua Bayard allongé d’un rire rauque.

«Qu’est-ce donc toute cette agitation dans mon humble royaume ?! Wilkins ! Wilkins !» Hurla une nouvelle voix stridente appartenant à un homme.

«Oui Monsieur ! Je suis ici !» Répondit un autre personnage dans le couloir à l’opposé.

Timothy réussit à se redresser après avoir déposé l’une des secondes affectives sur le côté d’une petite tape amicale sur sa tête ronde. A son apparence déçue d’avoir été déplacé loin de sa source de chaleur, il lui offrit un baiser sur le front en promettant qu’il jouerait avec elle plus tard. Ce qui eut pour effet de la faire sautiller de joie sur ses minuscules pieds tout en piaillant de victoire, un nuage de fumée s’échappant de son long bec. Il récupéra ensuite son chapeau sur le sol.

«Des intrus dans mon Palais ? Qui ose pénétrer ce sanctuaire sans avoir reçu d’invitation ! Vous êtes venu me voler la Chronosphère ? Hum ? Vous pensez que vous pouvez venir m’admirer sans prendre de rendez-vous ?» Le grand homme connu sous le nom de Temps leva un sourcil épais aux trois personnages sur le sol entourés par ses secondes.

«Euh … C’est une question piège ?» S’interrogea Mally, un sourcil incrédule levé.

«Non. En revanche ton visage m’est familier. Et je n’oublie jamais un visage, surtout ceux qui me déplaisent ! Wilkins ! Mais où est-il encore ?» Aboya fortement le Temps sans même jeter un regard sur le chien ou encore le garçon silencieux assis parmi ses secondes.

«Oui Monsieur ? Que puis-je faire pour vous ?» S’empressa de dire le petit Majordome mécanique aux lunettes qui se tenait aux pieds de son glorieux Maître tête en l’air.

«Oh, te voilà enfin. Conduis-moi ces … Etrangers, hors de mon Palais ! Utilise le miroir pour que ça aille plus vite et ensuite, tout le monde retourne au travail !» Temps jeta dédaigneusement sa main gantée noire en direction du trio puis se retourna de façon spectaculaire pour disparaître dans l’un des couloirs, réprimant un bâillement d’ennuie.

«Attendez, Monsieur le Temps ! S’il vous plaît ? J’aurais une question à vous poser !» Timothy bondit immédiatement à ses pieds pour courir derrière le grand personnage vêtu d’une cape noire à points blancs en velours qui passa par une porte découpée sur mesure.

Un passage taillé dans la pierre pour que ses larges épaules pointues et son chapeau haut puissent passés sans encombre ? Génial ! Voilà qui était fort ingénieux mais pas très pratique.

L’homme énigmatique finit par s’arrêter mais ne se retourna pas pour autant. L’enfant pouvait désormais voir des engrenages dorées qui tournaient à l’arrière de la tête de ce dernier couvert par un étrange et long chapeau noir uniforme. Il ressemblait véritablement à un Roi ! Mère ne lui avait jamais dit que le Temps était un Roi ! Cependant son train de penser cessa brusquement lorsqu’il finit par faire demi-tour et qu’il posa ses yeux bleus électriques sur lui, haussant un sourcil prétentieux.

«Humpf. Tu es la progéniture de la voleuse de Chronosphère aux cheveux jaunes et de cet homme complètement fou qui a trouvé bon de se moquer de moi jadis. Mais dis-moi jeune homme, t’attends-tu à ce que je t’offre une part de moi-même ? Comme ta mère il fût un jour ?» Répondit-il sans vergogne.

«Euh … Je …» Intimidé, Timothy en perdit carrément son éloquence.

«Fort bien. Le chemin du retour est de ce côté-ci !» S’exclama vivement le Temps en pointant du doigt le couloir à l’opposé avant de tourner les talons sans un dernier regard.

Toutefois Timothy continua de se précipiter derrière le grand homme intimidant qui avait repris sa démarche rapide vers ce qui semblerait être un nouveau couloir un peu plus petit avec deux grilles se faisant face et qui amenaient à des salles. L’une lumineuse contenait les vivants d’Underland et l’autre à l’inverse, ceux malheureusement décédés. L’homme l’ignorant délibérément marmonnait des mots incohérents sous sa barbe alors qu’il ouvrit la grille pour pénétrer chez les vivants.

«J’ai juste une petite question à vous poser ! C’est très important Monsieur. Donnez-moi un peu de vous-même et je promets que je serais bref !» Demanda encore le jeune garçon en joignant les mains devant lui puis entrant derrière le Temps, une grimace aux lèvres à sa jambe devenue douloureuse.

Néanmoins il ne put retenir le soupir d’émerveillement qui s’échappa de ses lèvres alors qu’il contemplait les multiples montres à goussets suspendues un peu partout dans les airs au-dessus des nuages dorés et scintillants. Toutes faisant retentir leurs tics tacs familier dans une douce mélodie.

«Un peu de moi-même ?» Répéta Temps, les mains à ses hanches et sa moustache noire se levant d’un côté à l’autre dans la réflexion intense. Il devait admettre que cet enfant avait du cran ! Et aussi beaucoup d’intelligence qui ne venait sans doute pas d’Alice.

Oh que non ! Mais alors du Chapelier ? Cette théorie était encore moins plausible, en conclut-il.

«D’accord. Tu as exactement dix secondes. Pas une de plus !» Capitula-t-il après s’être tourné pour faire face à l’enfant roux anxieux mais qui finit par adopter une expression espiègle à son accord. En revanche, la question suivante le déstabilisa.

«Suis-je mort ?» Timothy pencha la tête sur le côté, troquant son sourire contre un froncement de sourcils au visage tombant du Temps.

«Plaît-il ?» Réclama ce dernier d’un raclement de gorge, frottant deux doigts entre eux de perplexité.

Il avait bien évidemment remarqué la petite claudication dans la démarche du jeune Hightopp mais décida de ne pas commenter surtout lorsqu’il prit un pas décisif de plus vers lui, la détermination et l’angoisse luisants dans ses yeux.

«Est-ce que je suis mort ?» Répéta le garçon d’une voix plus forte, craignant que l’homme ne l’ait pas entendu.

Le Temps garda le silence tandis qu’il fixa la petite créature naïve de ses yeux bleus électriques. Il n’était pas certain d’avoir correctement entendu la question mais apparemment son ouïe ne lui avait pas fait défaut. Il gloussa sous son souffle, usant de son pouce et son index pour jouer avec sa grosse moustache pendant qu’il examinait sérieusement la curieuse demande d’un jeune enfant innocent en quête de savoir.

Touchant en effet mais d’une grande étrangeté pour ce jeune âge.

«Mon p’tit, laisse-moi te dire une bonne chose. Si ta montre avait donné son dernier tic et sonné son dernier tac, nous ne serions pas là à avoir cette conversation, n’est-ce pas ? Donc la réponse se trouve dans la question.» Déclara gentiment Temps en attrapant la montre à gousset argent qui venait de descendre du ciel pour tomber dans sa main paume ouverte.

Timothy laissa sortir un grand soupir de soulagement quand ses yeux noisettes se posèrent sur la fameuse montre qui, comme le disait le Temps, continuait de fonctionner normalement, son nom et prénom se reflétant à la lumière dorée de la salle. Donc le clown lui avait menti, il n’était pas mort !

«Je vous remercie Monsieur !» Remercia-t-il gracieusement d’une légère révérence en tenant son chapeau sur sa tête.

«Pour quoi ?» Temps leva le menton puis plissa ses yeux bleus clignotant.

«Pour votre temps bien-sûr !» Timothy sourit joyeusement et sortit sans plus tarder de la magnifique salle afin de rejoindre ses amis en attente pour lui, ne voulant abuser de la charité.

Temps eut un petit éclat de rire aux manières du fils d’Alice et du Chapelier qui venait de disparaître comme il l’avait promis, son horloge interne ronronnante agréablement dans sa poitrine. Un sentiment nostalgique l’envahi, ses pensées s’évadant dans les sentiers des souvenirs lointains autour d’une jeune femme blonde étonnante.

Oui, c’était bel et bien son enfant il n’y avait aucun doute là-dessus.

Sur le chemin du retour, Timothy sautillait de joie car son cœur s’était considérablement allégé et était devenu nettement moins douloureux. Maintenant qu’il avait obtenu la réponse à ses tourments, il pouvait redevenir ce qu’il était autrefois avant sa terrible rencontre.

Toutefois ses pas s’arrêtèrent lorsqu’il vit du mouvement dans le coin gauche de sa vision. Une silhouette d’enfant plus précisément. Une fillette aux cheveux noirs ondulés et robe blanche se tenait cachée derrière l’un des poteaux du palais, la moitié de son corps masqué par l’épaisseur de la pierre. Elle souriait, faisant signe avec sa main de la rejoindre tandis que ses rires enfantins faisaient échos tout autour d’eux.

Piqué par la curiosité accrue, Timothy s’empressa de lui courir après alors qu’elle disparaissait derrière sa cachette pour se retrouver à plusieurs dizaines de mètres plus loin, près d’une porte rouge fermée. Il tenta de l’appeler mais la petite fille colla son doigt pâle à ses lèvres, le plaidant silencieusement de ne faire aucun bruit tandis qu’elle déverrouilla la porte et passa de l’autre côté sans un regard en arrière.

Malheureusement, il manqua son sourire morbide.

A cause de sa jambe lancinante, Timothy courut du mieux qu’il put derrière l’inconnue aux rires joyeux qui s’enfonçait dans les profondeurs de l’immense palais du Temps, ses boucles noires flottantes au vent. Il ignorait pourquoi il voulait tant la rattraper mais sans doute que c’était cette pesante curiosité qui l’entraînait sur ses pas jusqu’à ce qu’elle ne se volatilise à la prochaine intersection.

Cette partie du palais n’était pas aussi impressionnante que le reste. Les couloirs étaient de taille normale et les portes moins caractéristiques. De simples portes en bois de cette même couleur rouge que celle qu’il avait franchi tout à l’heure.

Au moment où il bifurqua, ses yeux se posèrent soudainement sur une trace suspecte sur le sol. Par manque cruel de luminosité, Timothy fût contraint de s’en approcher pour constater qu’il s’agissait d’une grande trace d’huile sombre, comme si qu’une seconde avait été traîné sur la surface lisse. Il suivit tranquillement la trace, se sentant désormais très seul maintenant que la fillette étrange était partie.

Au moment où il tourna dans un autre couloir, il pensait que son cœur allait littéralement sauter dans sa gorge. Effectivement, la trace d’huile correspondait bien à l’un de ses petits êtres mécaniques qui avait été sauvagement décapiter. De l’électricité jaillissait des entrailles de son corps cabossé et illuminait la flaque d’huile qui imbibait les plaques torsadées dans des angles anormaux.

Timothy posa sa main tremblante sur sa bouche pour faire taire le gémissement qui menaçait de s’en échapper, les yeux larmoyants d’horreur absolue tandis qu’il posa son dos contre le mur le plus proche. C’était un spectacle vraiment répugnant et triste. De plus, l’identité de cette seconde était celle à qui il avait promis de jouer plus tard mais ses yeux verts lumineux ne brillaient d’ores et déjà plus.

Aidez-moi …

L’enfant se raidit brusquement. Ce chuchotement étouffé venait de derrière la porte à sa droite. Porte qui quelques instants auparavant n’était pas ouverte toutefois il avait reconnu la voix de la petite fille. Et si elle était en difficulté ? Si elle était coincée ici et avait peur, comme lui ? Son père lui avait enseigné que le courage s’apprenait grâce à la peur donc malgré ses membres tremblants et l’arrière de son esprit qui lui disait de fuir, Timothy entra dans la pièce.

Sa peur s’estompa rapidement quand il fût baigné dans la lumière chaleureuse venant d’un feu de cheminée. Cette pièce devait être les appartements du Temps, d’après la charmante décoration et les bibelots divers faisant référence aux horloges. Une énorme bibliothèque contre le mur à sa gauche et des chandeliers sur chaque surface libre. Des verres en cristal étaient disposés sur une table ronde basse ainsi qu’un gros et confortable fauteuil en cuir noir se tenait devant le feu crépitant.

La tête de Timothy en extase devant la beauté de la pièce se tourna rapidement vers un petit placard ouvert à côté de la bibliothèque lorsqu’il crut entendre un gémissement. Il faisait extrêmement sombre à l’intérieur malgré la forte luminosité environnante. De quoi égayer d’avantage sa curiosité intarissable.

Ce n’était qu’un enfant après tout.

S-s’il vous plaît, ne me laisser pas là-dedans …

Marmonna la petite voix féminine d’un autre reniflement malheureux.

Les yeux du garçon se plissèrent car il ne voyait pas la forme de la fillette à cause de cette noirceur oppressante d’où il avait l’impression que du vent soufflait. Serait-ce même du vent ? Il se lécha nerveusement les lèvres puis s’agenouilla devant ce placard effrayant, cherchant encore la silhouette familière à l’intérieur de ce dernier. Les gémissements ne cessaient pas. Pas même quand il se pencha un peu plus …

Pour être violemment tirer à l’intérieur d’un claquement de porte.

Au même moment, dans les interminables couloirs du palais du Temps, Mally et Bayard patientaient encore le retour du petit garçon à qui ils avaient donné l’autorisation pour rejoindre le Temps afin qu’il puisse poser sa fameuse question. Cependant, voilà vingt minutes et il n’était toujours pas revenu alors que le Loir lui avait clairement dit pas plus de cinq minutes !

«Ce n’est pas normal. Je sens que quelque chose ne va pas.» S’inquiéta la souris en réalisant des allées et retours de nervosité, une patte dans le dos l’autre à son menton.

«N’oublie pas que tu as à faire au fils du Chapelier. Bavard comme il est, il doit encore être avec ce bon vieux Temps.» Rit Bayard allongé sur le sol, servant d’oreiller de fortune à quelques petites secondes somnolentes à la recherche de chaleur.

Sauf que le Temps en question était actuellement en train de se diriger vers eux dans sa démarche hautaine, sans Timothy à ses côtés. Wilkins sursauta quand il eut le même constat déplorable que les étrangers, ses gros sourcils métalliques se levant de stupéfaction alors qu’il déambulait le plus rapidement possible vers son Maître.

«Monsieur ! Où est le jeune garçon ? Il n’est plus avec vous ?» S’alarma le Majordome en manteau vert, ses lunettes manquant de peu de tomber au sol durant ses gestes frénétiques.

Dubitatif par l’expression effrayé de Wilkins, Temps ouvrit la bouche pour répondre l’une de ses répliques acerbes favorites sauf que le Lévrier l’en empêcha à l’instant même où il bondit sur ses quatre pattes, les oreilles tendus aux bruits faibles qu’il était sûr d’avoir entendus. S’ensuit un silence maladroit. Mallyumkin questionna le chien à voix basse mais Bayard ne lui répondit pas tandis que sa truffe humide humait l’air.

Au secours !

«C’est Timothy ! Il est en danger !» Hurla le Lévrier d’un aboiement alors qu’il fonçait en direction des hurlements à peine perceptibles.

Il entendit vaguement Temps et Wilkins poser des questions sur la situation mais il ne s’arrêta pas pour leur offrir des réponses car son garçon était en danger ! Mally avait heureusement réussi à sauter sur son cou avant qu’il ne détale comme un fou dans le couloir face à eux, s’accrochant résolument au gros collier pendant qu’ils s’enfonçaient dans le palais infiniment sombre.

Grâce à son odorat surdéveloppé et son instinct de chasseur, Bayard réussit à pister les dernières traces laissés par Timothy qui conduisaient directement à une porte rouge fermée. Le chien se mit à aboyer furieusement à la poignée alors qu’il entendait les cris désespérés de l’autre côté du bois. Maintenant suffisamment proche de la source du raffut, Mally pouvait également entendre les hurlements atroces.

«Timmy, ouvre la porte ! Vite ouvre !» Implora-t-elle tout en essayant de forcer la serrure avec son épée, la peur lui griffant le ventre.

L’espoir et le soulagement les frappèrent tous deux lorsque Temps apparut dans leur champ de vision brouillés par les larmes d’effroi. Suivit de près par son Majordome sur le point de pété une durite, l’homme paraissait plus pâle que d’habitude et ne possédait plus aucune expression faciale ni même l’un de ses petits rictus détestables. Juste de la peur, une épouvantable peur.

Il avait bien évidemment vu le cadavre de sa précieuse seconde baignant dans son propre sang, sauvagement tué par quelque chose qui n’avait certainement pas sa place dans ce Palais.

Ni nul part ailleurs.

«Poussez-vous ! Laissez-passer !» Somma le Temps en poussant le chien gémissent hors de son chemin pour déverrouiller sa porte qui n’était pas censée être fermée.

Une fois à l’intérieur de ses appartements, les cris devinrent plus distincts et plus effroyables encore.

«Au secours ! Non ! Aidez-moi ! Pitié, ne me laissez pas là-dedans ! AH ! Je veux sortir ! Laissez-moi sortir !»

La porte rouge du minuscule placard tambourinait avec force mais refusait catégoriquement de s’ouvrir, la poignée ronde tournant dans tous les sens possibles accompagnés par ces hurlements crève-cœur. La première à réagir a été Mallyumkin qui se précipita jusqu’au placard pour tenter de délivrer Timothy de sa prison miniature.

«Il faut la clé ! La clé, vite !» Plaida le Loir en faisant des gestes aléatoires autour de la pièce, ses yeux noirs horrifiés sur Temps qui n’avait toujours pas bougé du pas de la porte.

«Monsieur ! Où avez-vous mis la clé ?!» Wilkins tira furieusement sur le manteau de son Maître pour le sortir de sa torpeur passagère.

«Il n’y a pas de clé. Ce placard n’est pas vérouillable.» Se contenta-t-il de dire, complètement sous l’emprise du choc.

«Mais il faut faire quelque chose ! Il est en danger !» Cria Bayard qui grattait le bois de la porte avec ses pattes avant, le désespoir se faisant entendre dans sa voix baryton.

Puis subitement, les cris effroyables cessèrent et un bruit sourd résonna à l’intérieur du placard qui se déverrouilla comme par magie. Tous choqués par ce revirement de situation et le silence soudain, le Temps poussa Wilkins pour s’approcher à grands pas de la porte de son placard qui venait de s’ouvrir dans un grincement angoissant, dévoilant un océan de noirceur et un souffle d’air putride. Ses yeux bleus clignotèrent quand il vit le petit corps immobile de Timothy affalé contre le fond de l’armoire.

Son visage assombri, il tendit prudemment les bras à l’intérieur et récupéra le garçon qui avait perdu connaissance, son visage pâle et griffé luisant à la lumière du feu et des chandeliers. Son pouls était faible, sa respiration lente, ses cheveux flamboyants avaient perdus de leur vivacité. La blessure à sa jambe était à nouveau ouverte et laissait des gouttes de sang sur les tapis. Sa bouche était légèrement ouverte, ses yeux fermés mais il était encore en vie. Pendant mollement dans les bras du Temps incapable de s’exprimer.

«Oh non … Mais, que s’est-il passé ?» Gémit Wilkins angoissé, les deux mains à sa bouche tandis que Bayard gémissait et Mally, pleurait.

Tout semblait s’être ralenti, mais le Temps n’y était pour rien cette fois.

A suivre …

Dites-moi ce que vous en pensez, c’est important !

Le chapitre suivant sera beaucoup plus court normalement. Je dis bien normalement.

VP

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