Harry Potter et le secret du Graal
Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 18 : Attaque sur Camelot
Les jours qui suivirent furent parmi les plus angoissants que Harry n'ait jamais connu. Il était resté à l'infirmerie jusqu'à ce que Madame Pomfresh soit sure que toute trace du poison avait disparue. Pendant ce temps, Harry recevait la visite quotidienne de Ginny qu'il harcelait de questions sur les dispositions que McGonagall avait prises contre la menace de Voldemort. Mais tout ce qu'elle savait c'était que l'ordre du phoenix était en alerte et qu'un plan d'évacuation des élèves étaient en train d'être mis au point. Parfois, il recevait la visite de Luna, en pleine forme, et Neville. Mais il trouvait que les visites d'Hermione et de Ron étaient curieusement espacées. Il leur demanda ce qui se passait un soir où ils étaient venus.
« Ce n'est rien, fit Hermione d'un air qui disait tout le contraire.
_ Attendez, je vois bien que quelque chose ne va pas. Ne prétendez pas le contraire.
_ Tu veux vraiment savoir ? Demanda Ron dans un soupir.
_ Evidemment ! »
Ron se positionna au pied du lit, regardant fixement Harry tandis qu'Hermione ne semblait pas oser poser les yeux le malade.
« Ce qui ne va pas c'est toi ! Déclara Ron.
_ Moi ? Mais comment... ?
_ Tu ne nous fait pas confiance. Tu ne veux pas que nous t'aidions.
_ Mais pas du tout, je... Oh ! Tu veux parler de la coupe.
_ Exactement. Tu n'aurais pas dû la boire. Nous serions bien avancé maintenant si elle avait eu ta peau. »
Harry ne décelait aucune colère dans la voix ou l'attitude de Ron. Il semblait plutôt triste, comme si Harry l'avait trahit dans un moment des plus délicat.
« Mais je ne voulais pas que tu risques de mourir Ron.
_ Je sais. Mais il ne t'est pas venu à l'esprit que moi aussi je ne voulais pas que tu prennes un tel risque ?
_ Nous savons tous ce qu'à dit Merlin, intervint Hermione. Nous avons tous cette prophétie qui nous trotte constamment dans la tête. Et nous ne voulons pas mourir, pas plus que nous voulons voir les autres mourir. Pourtant, à un moment, ça arrivera. Et nous ne pourrons rien faire contre. »
Harry se renfrogna un peu.
« Je sais. Mais, à la base, je devais partir seul et prendre les risques seul. Vous ne deviez pas être concernés par cette prophétie.
_ Mais nous le sommes quand même, reprit Ron. Et en continuant à vouloir agir seul, tu prends des risques qui ne devraient pas être pour toi.
_ Ron avait raison dans la chambre des secrets, continua Hermione. Tu dois aller au bout de tout ça. Et s'il y a des risques au passage, nous sommes là pour les affronter avec toi.
_ Vous n'auriez sûrement pas survécus au poison, fit Harry lugubre. Sans le lien qui m'unit à Voldemort je n'aurai peut être pas pu revenir.
_ Peut être. Mais d'un autre côté il n'aurait pas su non plus que nous cherchions ses horcruxes et que nous en avons détruit au moins un.
_ Notre rôle est de t'aider à avancer, Harry, fit Ron. Peut être nous arrivera-t-il quelque chose au passage mais finalement, ça vaut sûrement le coup.
_ Même si vous deviez mourir pour que j'avance ?
_ Oui. Si c'est toi qui meurs, Voldemort n'aura plus qu'à s'emparer définitivement du pouvoir. Et je ne veux pas qu'il fasse du mal à Hermione, ni à Ginny, ni à ma famille. Je te mentirai si je te disais que ça ne me fait rien de risquer la mort, mais je crois que ça en vaut la peine. »
Harry resta interdit devant la détermination de ses amis. Il avait toujours été angoissé de les emmener avec lui à travers tous les dangers de la chasse aux horcruxes. Mais pour la première fois depuis qu'ils avaient quitté le terrier, l'habituelle boule dans le ventre qu'il ressentait chaque fois qu'il pensait aux risques que courraient ses amis était absente. Ron le regardait toujours intensément.
« Alors, finit-il par déclarer, la prochaine coupe de poison sera pour moi ? »
Harry acquiesça.
Il se passa quelques jours avant qu'il ne puisse se lever. Lorsque ce fut possible, Harry alla directement voir le professeur McGonagall.
« Potter ! S'exclama-t-elle en le voyant entrer dans son bureau. Vous êtes enfin sur vos deux pieds ?
_ Oui, répondit évasivement Harry. Professeur, quelles nouvelles avez-vous de Voldemort ?
_ Nous savons peu de choses Potter, mais peut être l'essentiel. Des mangemorts ont été aperçus près de Little Hangleton.
_ C'est là que se trouve les maisons des Jedusor et des Gaunt, s'exclama Harry.
_ Effectivement. C'est pourquoi nous supposons qu'il est en train de recenser ses horcruxes.
_ Mais il n'aurait pas envoyé des mangemorts pour faire ça.
_ C'est vrai, et nous supposons qu'il était là-bas en personne. Il doit faire le tour de ses cachettes et il se sera déjà aperçut que quatre sont désormais manquante. Le problème c'est ce fameux horcruxe inconnu. Il aura sûrement eu le temps de le déplacer. »
Harry repensa à ce qu'avait dit Hermione et se sentit honteux. Même s'il était content que ses amis n'aient rien, il savait qu'il avait diablement compliqué les choses en permettant à Voldemort de se rendre compte de ce qu'il se passait.
« Je suppose que de s'occuper de ses horcruxes l'a distrait un temps de tout le reste, continua la directrice. Mais maintenant qu'il est plus que probable qu'il ait réglé cette affaire, nous devons nous attendre au pire.
_ Pas de nouvelles des chevaliers ? Demanda Harry.
_ Pas pour l'instant. Après sa trahison de l'an passé, Severus a dû être mis bien à l'abri par les mangemorts. Il doit être difficile à retrouver. Vous devriez aller faire vos devoirs Potter. Profitez de ce temps de répit pour vous renforcer. »
Harry salua la directrice et s'en alla.
Quelques jours d'attente angoissants s'écoulèrent lentement. Harry ne savait pas ce qui se produirait en premier. La vengeance de Voldemort ou le retour de la table ronde ? Il espérait vraiment que les chevaliers reviendraient vite. Désormais, seul le témoignage de Rogue leur permettrait d'avancer. Mais Harry ignorait encore s'il n'allait pas l'étrangler avant qu'il ait pu parler. En attendant, il ne pouvait que suivre les cours avec Hermione et Ron. Mais ses pensées étaient toujours partagées entre Voldemort et les chevaliers et il n'était pas très attentif à ce que disait les professeurs. Seule Ginny, pendant quelques moments d'intimité, parvenait à les lui sortir de la tête. Il n'avait qu'à peine savourer le repas de Noël passé au château pour raison de sécurité. Les jours passaient et Harry se rendit soudain compte qu'ils arrivaient déjà sur la fin janvier. C'est alors que l'une de ses attentes arriva à son terme.
Un matin très froid, Harry somnolait encore sous ses couvertures bien chaudes et n'avait aucune envie de les quitter. Mais un grand fracas raisonna soudain au dehors et il fut complètement réveillé. Il se redressa dans son lit. Les autres dormaient encore trop profondément pour que le bruit les gêna. Harry se leva et alla à la fenêtre. Une tempête de neige rugissait à l'extérieur et une sorte de brouillard recouvrait le parc. Un autre fracas retentit alors près du portail.
« Qu'est-ce qui se passe ? Demanda Seamus d'une voix pâteuse »
Les autres avaient finalement été réveillés par le vacarme. Harry continuait de regarder par la fenêtre. Au loin, derrière l'enceinte du parc, des silhouettes semblaient s'agiter. Harry pensa immédiatement aux chevaliers. Il faillit bondir de joie avant de s'apercevoir qu'il y avait un peu trop de formes pour qu'il s'agisse de l'assemblée de la table ronde. Il en vit notamment une qui s'avançait et qui semblait beaucoup plus grande que les autres. Puis une deuxième, sensiblement de la même taille. Enfin il aperçut une silhouette qui semblait glisser sur le sol et, bien qu'il ne la vit pas complètement, il était sûr qu'il s'agissait d'un détraqueur. Cela ne pouvait signifier qu'une chose. Un nouveau fracas fit trembler le château.
« Mais qu'est-ce que c'est ? Fit Ron en rejoignant Harry avec les autres.
_ C'est une attaque, répondit Harry. Les forces de Voldemort, ou en tout cas une partie, essaye de forcer le portail. »
Il se retourna vers ses camarades.
« Habillez-vous vite et prenez vos baguettes ! »
Sans chercher à comprendre plus avant, ils se jetèrent sur leurs habits et se vêtir rapidement. Les garçons sortirent de leur chambre. Dans le couloir, les escaliers et la salle commune, plusieurs gryffondors l'air hagard ou paniqué se retrouvaient à moitié habillés ou encore en pyjama. Ils descendirent l'escalier au moment où Hermione et Ginny arrivaient à leur tour, accompagnées de Parvati et Lavande.
« C'est quoi tout ça ? Demanda Hermione.
_ J'ai l'impression que Voldemort a commencé sa vengeance, répondit Ron, et il frappe fort.
_ Qu'est-ce qu'on va faire ? Fit Ginny angoissée.
_ On a pas vraiment le choix, intervint Harry. On ne peut pas le laisser prendre Poudlard. »
La porte de la salle commune s'ouvrit à la volée et le professeur McGonagall entra.
« Nous devons évacuer l'école. Tout le monde descend dans la grande salle le plus vite possible. Allez, dépêchez-vous ! »
La plus grande partie des élèves se ruèrent vers le trou pour sortir et la directrice dût intervenir pour remettre de l'ordre avant que l'un d'eux ne se fasse piétiner. Harry cacha sa baguette dans la poche et dit aux autres.
« Suivez-moi ! »
Ils se ruèrent vers la sortie, imitant leurs camarades.
Une fois le trou franchit, non sans mal, Harry se détacha du flot d'élève pour aller vers la tour d'astronomie. Il savait qu'ils auraient une meilleure position de là haut. Mais il entendait un grand nombre de pas qui le suivaient. En plus de Hermione, Ginny, Ron et Neville, Parvati, Lavande, Dean et Seamus s'étaient joints à eux.
« Qu'est-ce que vous faites ? S'étonna Harry
_ Tu nous a appris à nous battre pour un jour comme celui-ci, répondit Dean. On a pas plus envie que toi qu'ils prennent Poudlard.
_ Et puis on a appris d'autres choses pendant que vous n'étiez pas là, continua Parvati. On peut se défendre. Ne t'en fais pas. »
Lavande et Seamus acquiescèrent. Harry n'avait pas très envie que d'autres personnes viennent risquer leurs vies. De plus en plus de ses amis se retrouvaient confrontés à cette histoire dont il aurait dû s'occuper seul. Mais d'un autre côté, il repensait à ce que lui avaient dit Hermione et Ron à l'infirmerie et il devait admettre qu'ils avaient besoin de monde pour repousser la troupe amassée dehors.
« Bon, OK, venez avec nous. Neville, va chercher Luna et rejoigniez-nous à la tour d'astronomie. »
Neville se détacha du groupe et partit en direction de la salle commune des serdaigles. Pendant ce temps, Harry et les autres se précipitèrent vers la tour. Ils grimpèrent les longs escaliers le plus vite possible. Dehors, l'énorme fracas continuait de faire trembler les pierres du château. Lorsqu'ils furent presque arrivé en haut de la tour, Harry stoppa le mouvement.
« On ne peut pas aller sur le toit, on serait trop exposés. Répartissez vous aux fenêtres qui donnent sur le parc. »
Les autres lui obéirent. Harry rejoignit Ginny à une fenêtre. Hermione et Ron étaient à côté d'eux, les autres durent redescendre un peu pour trouver des fenêtres adéquates.
« Ils n'ont pas l'air de nous avoir vu, reprit Harry en élevant la voix pour qu'elle s'entende bien dans l'escalier. Prenez votre temps pour viser ceux qui essaient de démolir le portail. Inutile d'attaquer les géants et les détraqueurs, ils résisteraient à nos sorts. Préparez-vous ! »
Harry, Ginny, Hermione et Ron visèrent avec attention. Puis Harry cria et de multiples éclairs de stupéfixion, de désarmements et d'entrave allèrent frapper le groupe d'assaillants juste devant le portail. Ils tombèrent tous mais furent vite ranimés par leurs congénères.
« Les autres sont trop proches, ils ne vont pas cesser de les réveiller, fit la voix de Dean à l'étage en dessous.
_ Oui mais cela nous fera quand même gagner un peu de temps, répondit Harry. Faites attention ! Ils vont riposter maintenant.
_ Harry ! S'exclama Parvati. Neville et Luna sont de retour.
_ Parfait ! Qu'ils se tiennent prêts aussi. »
Ils regardèrent prudemment par la fenêtre. Les sbires de Voldemort avaient repris leur attaque contre le portail et d'autre se tenaient prêt en cas d'une nouvelle attaque.
« Bon attention ! Reprit Harry. Il va falloir frapper vite avant qu'ils n'aient le temps de nous viser. A mon signal on lance tous un sort et on s'abaisse juste après. Ginny, Hermione, Ron et moi on continue d'attaquer près du portail. Les autres, essayez de déstabiliser le reste du groupe. Attention... allez-y ! »
Harry pointa sa baguette et lança un sort aux assaillants mais il fut surpris du nombre d'éclairs qui allèrent frapper la troupe de Voldemort. Malgré ses propres recommandations, il jeta un oeil en bas. Plusieurs personnes se répartissaient dans le parc, derrière divers arbres ou rochers. L'ordre du phoenix venait à leur secours à nouveau.
« Comment sont-ils entrés ? Demanda Ron en s'abaissant.
_ Je suppose qu'ils étaient dans les alentours, répondit Harry. McGonagall a sûrement prévu un moyen de les faire entrer dans le château en cas de problèmes.
_ Les mangemorts restent supérieur en nombre, fit remarquer Hermione.
_ Alors il faut qu'on les aide de notre mieux. Attaquez autant que vous pourrez ! »
Ils se relevèrent et envoyèrent le plus de sorts possibles sur les troupes de Voldemort. Mais les géants et les détraqueurs se répartissaient pour faire bouclier aux mangemorts. Harry envoya son patronus en direction du portail. Il réussit à éparpiller quelques détraqueurs avant qu'un mangemort ne le fasse s'évaporer. Harry vit le professeur McGonagall envoyer un sort sur un géant qui vacilla quelques secondes avant de s'écrouler, manquant de justesse d'écraser un mangemort. Harry, Ginny, Hermione et Ron envoyèrent tous leurs patronus et semèrent un peu plus de panique chez les détraqueurs avant que leurs sorts ne soient à nouveau annulés. Maugrey Fol'oeil terrassa un autre géant. Bloqués par le portail, les troupes de Voldemort étaient en difficultés. Mais Harry voyaient bien qu'ils étaient toujours plus nombreux qu'eux et que le portail n'allait plus tarder à céder. De plus les mangemorts qu'ils envoyaient au sol n'avaient pas à attendre longtemps avant d'être réveillés.
Harry s'acharnait à envoyer le plus de sorts possibles sur ceux qui s'attaquaient au portail mais ils parvinrent finalement à le briser. Les géants et les détraqueurs en premières lignes, les troupes de Voldemort se ruèrent dans le parc en lançant un déluge de sortilèges.
« Il faut couvrir les membres du phoenix pendant qu'ils se replient, cria Harry. »
Les adolecents dans la tour redoublèrent d'efforts pour contenir le flot des assaillants tandis que l'ordre du phoenix rentrait à l'intérieur du château et se mettait à leur tour aux fenêtres. Mais les mangemorts s'étaient éparpillés dans le parc et il était maintenant difficile de les voir suffisamment longtemps pour leur jeter un sort. Très vite, des éclairs sortant de plusieurs endroits différents vinrent frapper les grandes portes et les firent vaciller.
« On ne tiendra plus longtemps, fit Ginny.
_ On devrait peut être trouver un moyen de sortir, déclara Ron. S'ils entrent dans le château, on ne pourra pas les repousser.
_ Il faut aller retrouver McGonagall, fit Harry. Elle a sûrement prévu cette éventualité.
_ J'y vais,répondit Hermione »
Elle quitta le groupe et descendit les escaliers. Au même instant, il entendirent un craquement sonore.
« Les portes, s'exclama Ron.
_ C'est trop tard, fit Ginny bouleversée.
_ Ils entrent. »
Les mangemorts se ruaient vers l'entrée, ignorant les sorts qui les frôlaient. Mais lorsqu'ils furent arrivés devant les portes, ils furent stupéfaits de les voir à nouveau debout et intactes. Ils s'aperçurent alors que c'était tout le château qui s'était transformé. Harry qui était trop occupé à voir ce qui se passait dehors en bombardant de son mieux les mangemorts, remarqua à son tour le changement. Les murs étaient différents ainsi que la forme des fenêtres, des escaliers. Reprenant contenance, il lança à nouveau des sorts sur les mangemorts qui, ébahis, n'avaient pas encore bouger. Ce qui ne furent pas frapper par un éclair de stupéfixion s'élancèrent dans le parc pour trouver un abri. De nouveaux éclairs vinrent frapper les portes mais ils furent renvoyés sans causer la moindre égratignure sur le bois. Harry repéra quelques mangemorts et essaya de les stupéfixer tandis qu'il entendait monter quelqu'un. Hermione revenait. Harry profita de l'inefficacité des sorts des mangemorts pour s'abaisser et lui demander.
« Bon sang ! Tu sais ce qui se passe ici ?
_ Comment ? Tu n'as pas encore compris ? Répondit Hermione étrangement rayonnante. Réfléchit Harry, tu sais où on est pourtant.
_ Je ne vois pas ce que... »
A nouveau, Harry eut une révélation, ce qui lui arrivait souvent quand Hermione le mettait sur le bon chemin.
« Non ! Tu ne veux quand même pas dire...
_ Si ! Il n'y a pas d'autres explications. C'est Camelot. Je ne sais pas comment c'est possible. Mais nous sommes maintenant sous la protection de Merlin. Je doute que les mangemorts parviennent à entrer. »
Un éclair percuta le mur de la tour.
« En tout cas ils essaient toujours, s'exclama Ron.
_ Qu'est-ce qu'on va faire ? Demanda Ginny. On ne peut quand même pas attendre qu'ils s'en aillent d'eux-mêmes.
_ Ils ne partiront pas de toute façon, répondit Harry. Ils n'iront pas retrouver Voldemort bredouille. Il faut essayer de les chasser. »
A nouveaux, les échanges de sorts reprirent. A l'abri derrière les protections de Camelot, ils ne risquaient plus grand chose. Mais les mangemorts étaient toujours aussi déterminés. Plusieurs heures étaient déjà passées depuis le début de l'attaque et la fatigue commençait à se faire sentir.
« C'est pas vrai, fit Ron, ils ne vont quand même pas rester là éternellement.
_ Je crois qu'ils préféreraient ça que d'affronter leur maître en colère, répondit Harry.
_ Il faudrait un miracle pour nous sortir de là.
_ Regardez ! Cria Ginny. »
Au loin, on entendait le bruit d'une cavalcade. Des chevaux approchaient rapidement de l'enceinte du château. Ils étaient montés par des silhouettes étincelantes. Harry ne pouvait pas y croire. Depuis le temps qu'il attendait ça.
« Les chevaliers sont de retour, s'exclama-t-il. »
En effet, l'assemblée de la table ronde chevauchait à vive allure en direction du château, armés de leurs épées et de leurs boucliers. La plupart des mangemorts ne les avaient pas encore aperçus, occupés qu'ils étaient à tenter de percer les nouvelles défenses du château. Mais les lignes arrières s'étaient retournées pour faire face aux nouveaux arrivants, ne comprenant pas qui ils étaient ni d'où ils sortaient. Les mangemorts lancèrent des sortilèges en direction des cavaliers mais ils se répercutèrent sur les boucliers. Les chevaliers se ruèrent dans les troupes de Voldemort. Excalibur se révéla particulièrement dévastatrice. L'épée légendaire était capable de frapper les détraqueurs comme l'aurait fait un patronus et la peau des géants ne pouvait lui résister. Lancelot, Hector, Bohort et Lionel s'étaient élancés sur le flanc gauche et semaient une panique mémorable dans les rangs des mangemorts où même les géants reculaient. Arthur, Gauvain, Kaï et Bedwyr attaquaient sur le centre en faisant tournoyer leurs épées face à leurs adversaires aux sorts impuissants. Perceval, Yvain, Girflet et Yder fonçaient à travers les lignes de droites faisant fuir les mangemorts qui se trouvaient sur leur passage.
Harry et les autres relancèrent divers sortilèges sur les mangemorts, augmentant la confusion parmi les troupes de Voldemort qui cherchaient maintenant à se précipiter vers le portail pour pouvoir transplaner, traînant leurs camarades blessés ou inconscients. Peu à peu, ils finirent par s'enfuir, laissant derrière eux quelques corps de géants terrassés. Les assiégés se dépêchèrent d'ouvrir les grandes portes pour accueillir les chevaliers de la table ronde sous des exclamations de joie. Arthur donna l'accolade à Harry.
« Vous vous êtes bien défendus en notre absence, déclara le roi. Je n'ai absolument pas à regretter de vous avoir nommé chevaliers.
_ Nous n'étions pas seuls, fit Harry qui montra Luna et Neville qui étaient les seuls à les avoir suivis.
_ Bien, amenez-les moi, je vous prie. »
Harry alla chercher ses amis et les présenta au roi.
« Voici Luna et Neville, sire. Ils nous ont aidé pour trouver la coupe de Poufsouffle. Luna a même été gravement blessée.
_ Vous êtes de vaillants amis, répondit Arthur. L'amitié et la fidélité que vous portez à Harry est sa plus grande force. Veuillez vous agenouiller ! »
Harry, Ginny, Hermione et Ron durent se retourner quelques secondes pour ne pas éclater de rire en voyant les visages inquiets de Luna et Neville, posant les genoux au sol tandis que le roi Arthur tirait son épée, se rappelant à quel point eux aussi avaient été impressionnés lors de leur adoubement. Ils reprirent leur sérieux et regardèrent Luna et Neville devenir à leur tour chevaliers de la table ronde. Hermione, Ginny et Ron se précipitèrent sur eux pour les féliciter à la fin du discours du roi, tandis que les cris de joie des chevaliers résonnaient sur les murs du château. Harry alla voir le roi.
« Sire ? Vous avez retrouvé Rogue ?
_ Evidemment Harry, évidemment ! Sans ça nous ne serions pas revenus. Vous me semblez pressé de voir cet homme.
_Oui... en quelques sortes. Enfin... c'est plus compliqué...
_ Ne vous inquiétez pas, Harry. Nous allons repartir très vite. Il change souvent d'endroit pour ne pas se faire remarquer et nous ne devons pas prendre le risque de le perdre à nouveau. Mais je vais vous donner un conseil mon jeune ami. Même devant la chose la plus détestable en ce monde, ne vous laissez jamais aller à la colère. Par elle vous perdez tout contrôle sur la situation et cela vous amène à des conclusions totalement inattendues, rarement heureuses, et qu'il est difficile de corriger. Quand cela est encore possible.
_ Euh... oui... bien sûr, répondit Harry. Mais pourquoi me dire ça maintenant sire ?
_ Tout ce que je peux vous dire c'est que j'espère n'avoir jamais à répondre à votre question. »