Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 19 : Chapitre 17 : Le poison et le cauchemar
Catégorie: G
Dernière mise à jour 10/11/2016 01:40
Harry Potter et le secret du Graal
Chapitre 17 : Le poison et le cauchemar
La patience n'avait jamais été le point fort de Harry. Et il commençait à estimer qu'il en venait à bout. Hermione, Ron et lui essayaient par tous les moyens de détruire l'horcruxe dans la coupe de Poufsouffle tandis qu'à côté d'eux, Ginny et Neville tentaient de soigner Luna. Savoir que la jeune serdaigle empoisonnée risquait à tout moment de passer de vie à trépas par sa faute lui était insupportable. Surtout que la coupe ne semblait pas prête à livrer son secret. En lui-même, Harry ne cessait de se répéter « Luna ne va pas mourir ! Elle n'est pas concernée par ce qu'à dit Merlin. Ce n'était que pour Hermione, Ginny, Ron et moi. Elle ne peut pas mourir ! ». Mais il savait bien que Merlin n'avait parlé que de leur petit groupe et que tous ceux qui s'y rattachaient par la suite n'étaient concernés ni par la menace de mort, ni par la promesse de rester en vie.
La coupe scintillait dans la faible lumière de la chambre comme si elle se pavanait devant leurs difficultés, tout comme Voldemort l'aurait fait. Elle était posée au sol, presque ricanant du trio qui ne parvenait pas à déceler sa faille.
« On ne connais sûrement pas le sortilège qui permet de la détruire, fit Ron. On ferait mieux de chercher une autre sortie.
_ Il n'y en a pas d'autres Ron, s'exclama Hermione apparemment proche du désespoir. Voldemort l'aura sûrement prévu.
_ On ne peut pas détruire la coupe par un sort, intervint Harry. Pour le médaillon il avait prévu un piège. Je suppose que c'est aussi le cas pour la coupe. On doit juste découvrir quel processus Voldemort a mis en place.
_ Un processus ? S'étonna Ron.
_ Voldemort ne voulait pas que l'on puisse détruire un horcruxe avec un simple sort. Il a sûrement fait en sorte qu'il n'existe qu'un seul et unique moyen pour détruire la coupe. Un moyen qui ne nous laisserait pas indemne.
_ Que veux-tu dire ? Demanda Hermione avant de se rendre compte d'elle-même. Oh ! Tu veux parler de la blessure au bras de Dumbledore.
_ Oui. J'ignore comment c'est vraiment arrivé mais à un moment, Dumbledore portait la bague des Gaunt à son doigt. Le pouvoir qu'elle contenait lui a coûté son bras. Mais il s'est finalement débarrassé du morceau d'âme qu'elle contenait.
_ Pour le médaillon de Serpentard, je suppose qu'il fallait d'abord le passer autour du cou. »
Hermione semblait réfléchir à quelque chose mais l'esprit de Harry s'égara du côté de Regulus Black. Si la bague avait pu avoir de tels effets sur Dumbledore, il n'osait imaginer ce que le médaillon avait bien pu faire à l'ancien mangemort. Il ne lui paraissait pas du tout étonnant qu'il y ait succombé.
« Apparemment, chaque moyen de récupérer un horcruxe est dû à l'objet dans lequel il se trouve, déclara Hermione. Il faut porter la bague et le médaillon donc...
_ Il faut boire à la coupe, conclut sombrement Harry.
_ Boire... ? S'étrangla Ron.
_ Mais oui c'est évident, s'exclama Hermione. En fait, le seul moyen de détruire un horcruxe est d'en sortir le morceau d'âme qui y est caché. Voldemort a dû prévoir ce système pour récupérer la totalité de son âme en cas de besoin. Dumbledore et Regulus ont dû utiliser la bague et le collier pour absorber l'âme de Voldemort et la détruire. Mais comment... ?
_ L'amour, répondit Harry dans un souffle. Voldemort ne peut prendre possession d'un corps habité par l'amour. Un morceau de son âme ne peut donc pas survivre s'il s'y retrouve. Mais la lutte laisse des dégâts.
_ Attends... ça ne tient pas debout, reprit Ron. Comment as-tu fait pour détruire le journal de Jedusor ?
_ Voldemort ne l'avait pas protégé comme les autres. Il voulait pouvoir l'utiliser pour libérer le basilic. Il suffisait donc de détruire le journal pour détruire le morceau d'âme. Voldemort s'y était attendu si le journal était découvert. La protection qu'il a accordé aux autres était la garantie qu'il pouvait sacrifier celui-ci.
_ Mais il faut encore boire à la coupe, reprit Hermione. Je ne sais pas ce qui se passera. »
Elle leva sa baguette vers la coupe et prononça distinctement « Aguamenti ». De l'eau apparut dans le récipient mais elle s'évapora aussitôt.
« C'est bizarre, fit Hermione »
Elle recommença le sort mais n'eut pas plus de succès. Harry s'y était attendu. Il s'était passé la même chose lorsqu'il était dans la caverne avec Dumbledore. Il regarda autour de lui. Voldemort avait obligatoirement prévu quelque chose. Peut être une autre bassine de cette étrange potion que l'ancien directeur avait dû boire pour s'emparer du faux médaillon se trouvait quelque part. Mais la chambre des secrets était vide. En dehors du monstre mort dont le sang coulait au sol. Il était du même vert un peu visqueux que le poison dont ils avaient trouvé des traces dans les plaies de Luna. Harry comprit alors.
« Il n'y a qu'une seule chose suffisamment liquide pour être bue ici, fit-il.
_ Quoi ? Répondit Hermione interloquée, cherchant toujours pourquoi son sort ne marchait pas.
_ Il ne faut pas boire de l'eau. »
Harry prit la coupe et se releva. Ron se redressa d'un coup.
« Qu'est-ce que tu comptes faire ?
_ Je vais boire à la coupe.
_ Tu es fou ! Tu es le seul qui puisse vaincre Voldemort. Qu'est-ce qu'on va faire si cette coupe te tue ?
_ D'après Dumbledore, le sacrifice de ma mère l'a toujours empêché de prendre possession de moi. Je prends moins de risque que vous en buvant.
_ Mais qu'est-ce que tu vas boire ? Demanda Hermione en se levant à son tour.
_ Nous n'avons pas d'eau, fit Ron.
_ Nous n'avons pas besoin d'eau. La solution est à côté de nous comme Voldemort l'a prévu.
_ Qu'est-ce que tu racontes ? Fit Hermione. »
Elle balaya la salle du regard et eut un frisson de dégoût en voyant le sang empoisonné s'écouler du monstre. A son tour, Hermione comprit ce qu'il fallait faire.
« Non, Harry ! Tu ne peux pas faire ça. C'est du poison. »
Ron ne savait pas de quoi elle parlait et il suivit son regard jusqu'à la créature.
« Le... le sang ? Fit-il ahuri. Tu n'y penses pas sérieusement.
_ Il n'y a pas d'autres solutions, répondit Harry. C'est le style de Voldemort. Nous pouvons sortir à condition de prendre un très gros risque.
_ Luna est dans une sorte de coma alors qu'elle n'a été qu'à peine écorchée par le monstre, reprit Hermione. Imagine ce qui arrivera si tu en bois toute une coupe.
_ Voldemort veut garder ceux qui parviennent aux horcruxes en vie suffisamment longtemps pour savoir comment ils y sont arrivés, fit-il d'un ton sec, c'est Dumbledore qui me l'a dit. Une fois que j'aurai bu la coupe, vous pourrez aller chercher rapidement de l'aide.
_ Voldemort ne peux pas revenir si facilement à Poudlard pour interroger quelqu'un dans la chambre des secrets, fit remarquer Ron. Rien ne dit qu'il ne s'agisse pas d'un piège mortel cette fois-ci.
_ Et tu as une autre idée ? Demanda Harry exaspéré.
_ Oui, je vais le faire. »
Harry resta abasourdit. Il ne s'était pas attendu à cette réponse. Il ne reprit contenance que lorsque Ron s'avança vers lui pour prendre la coupe.
« Non, pas question, fit-il dans un souffle.
_ Pourquoi ? C'est toi qui doit affronter Voldemort. Pas moi. Toi tu dois rester en vie jusqu'à la fin. Il y a trop de choses qui en dépendent pour que tu risque ta vie aussi bêtement. Laisse-moi faire.
_ Non ! Personne n'aurait dû m'accompagner. J'aurais dû détruire seul les horcruxes. Il est hors de question que quelqu'un risque sa vie à cause de moi. Tu as déjà eu de la chance avec le monstre. »
Ron allait répliquer lorsque Ginny s'approcha d'eux.
« Luna ne va pas bien. Neville connaît un peu les poisons naturels grâce à la botanique. Il dit qu'il faut la sortir d'ici le plus vite possible. Dans une heure maximum, il sera trop tard. »
Harry se retourna et s'avança d'un pas décidé vers la créature. Il sentit Ron lui emboîter le pas.
« Harry, attends... »
Mais ils ne pouvaient plus attendre. Avec regret, Harry s'empara de sa baguette magique dans sa poche et se retourna vivement.
« Stupéfix ! »
L'éclair rouge atteignit Ron au ventre et celui-ci s'écroula. Hermione prit également sa baguette mais Harry s'était déjà tourné vers elle, la pointant sous le regard médusé de Ginny.
« Range-ça Hermione ! Je ne veux pas me battre contre toi. Laissez-moi faire et préparez vous à remonter le plus vite possible au château.
_ Attends Harry, le supplia-t-elle avec des sanglots dans la voix, Ron a raison. Tu ne dois pas le faire.
_ Nous n'avons plus le temps d'en discuter Hermione. Range ta baguette ou je te désarme. Je ne veux pas te lancer le moindre sort mais je ne veux pas non plus que tu me paralyse dans le dos.
_ Harry...
_ Range-la ! »
Hermione finit par obéir à contre-coeur et remis sa baguette dans sa poche avant d'en ressortir la main pour montrer qu'elle ne l'avait plus. Sans lui tourner le dos, Harry avança jusqu'à la créature.
Il s'agenouilla et posa le bord de la coupe juste en dessous d'une plaie saignant abondamment. La coupe fut vite remplie et Harry se releva sous les regards anxieux d'Hermione, Ginny et Neville.
« Ne fais pas ça ! Le supplia encore Hermione, le visage plein de larmes.
_ Nous n'avons plus le choix. Vous savez ce qu'il vous reste à faire. Et n'essayez pas de me jeter un sort avant que j'ai terminé de boire ou j'aurai avaler une dose de poison pour rien. »
D'un geste rapide, Harry porta la coupe à ses lèvres et la but en quelques gorgées sans s'arrêter. Dès qu'il eut avalé la dernière goutte, la coupe lui parut soudainement glaciale. Il savait ce que ça signifiait.
« J'ai absorbé le morceau d'âme de Voldemort. La coupe est... »
Harry poussa malgré lui un horrible hurlement de douleur et il s'affala sur le sol sous les regards horrifiés de ses amis.
Il ne savait pas si c'était normal, mais il se sentait flotter dans les ténèbres. Il lui semblait être éveillé alors qu'il ne pouvait rien distinguer, pas même ses mains ou ses bras. Il sentait son corps qui planait dans l'infinité obscure, comme s'il était à la fois conscient et inconscient. Au loin apparut une lumière. Harry avait entendu suffisamment d'histoire sur cette sorte de tunnel que l'on est sensé voir lorsqu'on est proche de la mort pour comprendre ce que ça signifiait. Il voulait retourner en arrière, retourner auprès de ses amis. Mais il était irrésistiblement attiré par la lumière. Il dérivait vers elle sans pouvoir l'en empêcher. La lumière se fit de plus en plus forte. Il en était très proche et croyait y distinguer quelque chose. Il voyait des gens en noirs debout dans une pièce qui semblait être celle d'un vieux manoir. Ce n'était donc pas la mort. Il cessa de lutter inutilement et traversa la lumière.
Il se retrouva dans la pièce. Il sentait qu'il était assis. Mais aussitôt le noir revint. Pas comme les ténèbres qu'il venait de traverser mais plutôt comme si on cachait ses yeux avec quelque chose. Il entendit une voix forte.
« Allez-vous en ! Sortez d'ici ! »
Harry reconnut la voix. C'était celle de Voldemort. Il était dans l'esprit du seigneur des ténèbres.
« Mais maître... fit une voix beaucoup plus faible.
_ Sortez c'est un ordre, hurla Voldemort. Et dépêchez-vous ! »
Plus personnes d'autre ne parla. Harry entendit des pas précipités et une porte qui claquait. Voldemort rouvrit les yeux.
« Je sais que tu es là, Harry Potter, dit-il d'une voix encore tremblante de fureur. Comment as-tu fait pour venir dans ma tête ? Comment ose-tu t'introduire dans mes pensées ? »
Voldemort essaya de reprendre le contrôle de ses nerfs. Harry ne pouvait prononcer le moindre mot. Il ne s'était pas attendu à ça.
« Tu es plus malin que je ne le pensai, Potter. Tu as trouvé un moyen d'entrer à ton tour dans mon esprit. Je dois admettre que je ne pensais pas que tu y arriverai. Mais j'ai pris mes précautions comme tu peux le voir. Je m'attends à tout de ta part depuis ton apparition surprise à Stonehedge. »
Le mage noir promena son regard sur toute la pièce. Il n'y avait rien qui puisse trahir l'endroit où ils se trouvaient. Harry sentit Voldemort sourire.
« Tu n'es pas bien bavard Potter. Tu t'attendais peut-être à ce que je ne puisse pas déceler ta présence. Ou alors... tu n'es pas arrivé ici de ton plein gré. »
Le seigneur des ténèbres semblait désorienté. Harry était toujours incapable d'agir en quelque manière que ce soit.
« Comment as-tu pu parvenir jusqu'à moi sans le vouloir ? Ton corps doit être dans un piteux état et ton esprit vagabonde. Mais comment est-ce possible ? Il n'y a qu'un poison qui est capable de... »
Voldemort s'arrêta. Harry sentit monter à la fois la surprise et la colère.
« Ce n'est pas vrai. Tu n'as quand même pas pu trouver la coupe. Tu n'en serais pas capable. »
Le mage noir était de nouveau dans un état de fureur intense.
« Potter, qu'est-ce que tu as fait ? Tu oses me défier à ce point ? Pauvre fou. Je vais t'écraser comme le plus insignifiant des insectes ! Je... »
Sans savoir comment, Harry se sentit soudain partir en arrière. Les ténèbres se refermèrent sur lui, occultant peu à peu l'esprit de Voldemort, comme un rideau aurait caché une fenêtre. Une autre lumière s'alluma derrière lui. Plus il s'en approchait, plus il pouvait bouger. Il put se retourner et voir les visages de Ginny, Ron et Hermione à travers la lumière. Il reprit place dans son propre esprit.
L'infirmerie était baignée d'une lumière diffuse mais il y avait beaucoup de monde. Hermione, Ginny, Ron et Neville étaient là. Sur le lit d'à côté, Luna le regardait tranquillement. De l'autre côté se tenaient Miss Pomfresh l'infirmière, McGonagall, Lupin, Hagrid et Govannon.
« Harry ! Bon sang ! Tu nous a fait si peur, fit Hermione en larmes.
_ C'est passé bien près Potter, s'exclama le professeur McGonagall l'air soulagé.
_ Je savais que tu ne te laisserai pas abattre, rugit Hagrid. »
Harry était déboussolé. Son esprit était embrouillé de diverses questions mais il sentait qu'il devait dire quelque chose de plus important que tout. Il se tourna vers la directrice.
« Professeur ! Il faut se préparer. Il sait tout. Il va sûrement frapper d'un instant à l'autre. »
Le professeur Mcgonagall le regardait d'un air interdit.
« Mais par tous les dragons, de quoi parlez-vous Potter ?
_ De Voldemort ! Il sait. Voldemort sait que nous détruisons ses horcruxes. »