L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 6 : Tome I. Le début de la fin du monde. Partie 5
3065 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 05/05/2024 15:04
Malgré son plein consentement pour participer à une expérience audacieuse appelée "L'ultime espoir de l'humanité", Harry fut contraint par le Département des Mystères de signer de nombreux documents, y compris une renonciation à toute réclamation en cas de préjudice irréparable pour sa santé ou sa vie, et de prêter serment de non-divulgation.
L’expérience se déroula dans le plus strict secret, trop de choses étaient en mis en jeu et l'avenir de la race humaine dépendait littéralement de Rogue et de ses collègues. Seuls trois de ses collaborateurs les plus fiables, en plus de Rogue, eurent accès au laboratoire secret où la potion de grossesse masculine était préparée. Ils avaient juré de garder le silence et de ne rien révéler sur leurs recherches à leur entourage.
Harry se sentait soulagé de savoir que l'expérience ne toucherait pas à sa fin dans l'avenir proche, et qu'il pouvait vivre normalement. Cependant, il s'inquiéta de la réaction de Robbins lorsqu'il lui remettrait sa lettre de démission pour des raisons personnelles. Cette perspective le rendit légèrement mal à l'aise.
Il faisait également des rêves qui le rendaient nerveux, en particulier un cauchemar dont il se réveillait en sueur, et mettait longtemps à retrouver une respiration régulière. Harry rêvait d'une forêt hivernale enneigée, balayée par un vent glacial. Dans son songe il se vit vêtu d'une cape de sorcier qui moulait son énorme ventre. Severus, le visage tordu par un immense désespoir, le tirait en avant, comme s'ils essaient de s'échapper à une poursuite. Mais Harry sentait qu'il ne pouvait pas accélérer, son ventre le rendant maladroit et lent. Finalement, Severus abandonna, s'assit à côté de lui dans la neige, le serra contre lui, et ainsi, ils attendirent quelque chose d'inconnu et apparemment terrifiant, ensemble.
***
Les semaines se transformèrent en mois et un travail minutieux était toujours en cours dans le laboratoire du Département des Mystères pour créer cette potion unique. Pendant ce temps, la vague d'infertilité se rependit bien au-delà des frontières de la France, touchant le monde entier et y compris, malheureusement, les proches d'Harry.
Ron et Hermione perdirent deux bébés, et le même sort frappa Neville et Luna. Face au désespoir de leurs amis, Dean et Ginny décidèrent de ne prendre aucun risque et renoncèrent à l'idée d'avoir des enfants.
Harry et ses amis passèrent de moins en moins de temps ensemble à se retrouver dans une atmosphère animée et conviviale, comme ils le faisaient auparavant.
Après avoir enterré Augusta Londubat, Neville vendit la maison de ses parents et est parti pour toujours avec Luna en Amérique du Sud pour aider les populations autochtones.
Ginny et Hermione surmontèrent la souffrance de voir leurs rêves de maternité s'effondrer et se lancèrent dans le travail : Ginny signa un contrat à long terme avec les Holyhead Harpies. Elle s'entraîna beaucoup et voyagea à l'étranger, espérant combler le vide dans son âme par un emploi du temps chargé. Hermione, qui n'obtint pas la place, qu'elle convoitait, au Magenmagot en raison de son jeune âge, tenta de trouver un emploi au Département des Mystères. Elle réussit l'examen théorique avec brio, mais échoua dans la partie pratique, qui exigeait un énorme potentiel magique, qu'elle n'avait, tout simplement, pas. Elle perdit l'espoir de faire une brillante carrière dans le monde magique, alors elle passa des jours entiers dans les archives du Ministère de la Magie.
Harry vit ses amis s'éloigner peu à peu. L'atmosphère oppressante du désespoir général qui réunit partout, rongeait comme l'acide, les liens anciens. Parfois, il lui semblait qu'à part Severus, il ne lui restait plus personne au monde.
***
Juste avant que la potion de grossesse masculine ne soit prête, le cauchemar de Harry prit soudainement un nouveau tournant. Plus précisément, sa fin se modifia. Harry et Severus étaient de nouveau ensemble dans une forêt enneigée, balayée par des vents glacés, mais cette fois, Rogue ne resta pas avec lui. Il embrassa Harry sur les lèvres, lui murmura au revoir et disparut. Harry se tenait seul au milieu de la clairière. Il entendait les aboiements des chiens et les voix des poursuivants approcher de tous les côtés.
Le cauchemar était si terrifiant et si réaliste que, lorsqu’Harry se calma un peu, il eut du mal à ne pas réveiller immédiatement Severus pour refuser de participer à l'expérience. La fierté, l'entêtement typique de Gryffondor et la réticence à laisser tomber Rogue l'en empêchèrent.
Ce soir-là, Severus revint du ministère radieux. Voyant une expression de joie enfantine sur le visage de son mari, si inhabituelle pour lui, Harry réalisa : la potion était prête.
- Quand sont prévues les expérimentations sur les humains ? A-t-il demandé d’un ton volontairement décontracté, comme si la conversation ne le concernait en riens.
- Oh, nous en sommes encore loin ! Tu as suffisamment de temps pour te préparer mentalement et démissionner.
Rogue sourit en mangeant avec appétit.
- Mais La potion est prête ! Dit Harry surpris par ce retard.
- Pas complètement. Il faut maintenant laisser infuser pendant deux mois. Ensuite, nous pourrons commencer les tests sur trois volontaires : un sorcier, un cracmol et un moldu. Tu ne peux même pas imaginer à quel point je suis inquiet, admit sincèrement Rogue. – Si « L'Ultime Espoir… » ne fonctionne pas, alors pour l’humanité il n’y aurait vraiment plus aucun espoir. Lit ça !
Il plaça le dernier numéro du Times devant Harry.
Harry déplia le journal et lut l'article apocalyptique imprimé en première page.
« Malgré l’approche de Noël, l’humanité envisage son propre avenir avec crainte. Au cours des trois derniers mois, aucune grossesse n’a été enregistrée dans le monde.
Une étude approfondie de l'Organisation mondiale de la santé a découvert un lien direct entre l'accident technologique survenu à Toulouse le 21 septembre 2001 et la capacité des femmes à concevoir des enfants et à mener la grossesse à son terme. L'extinction nous guette ! »
- Il semble que les Moldus sont complètement démoralisés, déclara-t-il après la lecture.
Severus répondit sombrement :
- Ils ont de bonnes raisons pour paniquer. Même si un Moldu participe à l'expérience, je ne suis pas du tout certain que le résultat sera positif. Même en considérant le fait que son conjoint est un sorcier, cela peut ne pas suffire pour initier et maintenir une grossesse. Les cracmols ont encore de la magie résiduelle en eux, c'est sur ça que je compte. Si notre deuxième sujet donne naissance à un enfant en toute sécurité, ça sera déjà un énorme succès.
***
La conversation avec le supérieur hiérarchique se déroula étonnamment bien. Harry s'attendit à des reproches, à des appels à la conscience et, par conséquent, à un refus catégorique de la part de Robbins de lâcher l'un de ses employés les plus précieux, mais ce dernier se contenta de soupirer lourdement, prit le stylo et prononça en signant la demande de congé posée devant lui :
- Qu'il en soit ainsi !
L’entretien tout entier ne dura que dix minutes, dont cinq furent consacrées aux souhaits de Robbins à son ancien subordonné de bonne chance dans tous ses débuts. Harry eut même le sentiment que, malgré le strict secret qui entourait l'expérience, le chef des Aurors fut, néanmoins, parfaitement au courant et reçut l'ordre de ne pas interférer.
Les collègues Aurors de Harry ce fut toute autre affaire. Lorsqu'il annonça publiquement pendant sa pause déjeuner, qu'il démissionnait, de nombreuses personnes furent scandalisées.
Dean Thomas s'indigna :
- Tu ne peux pas faire ça maintenant ! Les Moldus ont récemment mis en place la loi martiale à cause des enlèvements d'enfants. Regarde, le même chaos va bientôt s'installer chez nous. Alors quand nous avons un besoin si pressant de chaque personne, tu décides tout à coup de prendre ta retraite ?
- Oui, mon ami, n'es-tu pas en peu jeune pour un retraité ? Prononça Ron en soutient à son beau-frère.
- Vingt-trois ans et demi, c'est le moment idéal ! Il ne suffit pas de travailler pour la renommée de la Grande-Bretagne magique, il faut aussi vivre pour soi.
Harry essaya de plaisanter, pour chasser le malaise.
- Dans quel but ? Nous allons vivre encore longtemps, cent ou cent vingt ans. Et après ? En fin de compte, aucun d'entre nous n'aura d'enfants, déclara Dennis Creevey d'un ton sombre.
Harry aurait vraiment voulu leur dire à tous, que c'était précisément pour cet « après » qu'il quittait l'Aurorat aujourd'hui, mais le serment prononcé au Département des Mystères lui lia les pieds et les mains. Il dut garder le silence jusqu'à la fin du déjeuner et endurer les regards désapprobateurs des collègues avec qui il avait vécu tant de bons et de mauvais moments. Ce fut, comme si Harry était revenu à l'année, où le faux Maugrey avait jeté son nom dans la Coupe de Feu, et quand par la suite, beaucoup de gens le regardaient de travers, et Ron ne lui parlait plus du tout.
Harry se leva
- Eh bien, je m'en vais, prenez bien soin de vous. Bonne Chance !
Et reçu pour la seule réponse un silence de mort.
***
Après avoir quitté le bâtiment des Aurors, Harry eut envie irrésistible de se saouler. Pourquoi, oh pourquoi une telle injustice ? Personne n’aurait pu imaginer quelles épreuves l’attendraient dans un avenir très proche. Il se sacrifia à nouveau pour le bien commun, et au lieu de reconnaissance, il ne reçut qu'une désapprobation générale ! L'expérience devait commencer dans trois semaines exactement, mais d'ici là, il lui fut conseillé d'adopter un mode de vie sain, de suivre un régime et de sortir prendre l'air tous les soirs. L'alcool était désormais proscrit pour lui.
Ron apparut à ses côtés avec un léger bruit, typique de transplanage.
- Harry, attends-moi s'il te plaît ! Je te prie de pardonner à nos collègues leur attitude grossière. Tout le monde est tellement déprimé qu'ils ne contrôlent plus ce qu'ils disent et à qui. Tu as, bien sûr, le droit de démissionner et tu n'as pas à te justifier.
Ce fut à ce moment précis qu’Harry réalisa à quel point son ami était pâle et bouleversé. Normalement si plein d'énergie, il ressemblait maintenant à un ballon dégonflé. Harry se sentit coupable, il était évident que quelque chose n'allait pas bien chez Weasley, mais absorbé par ses propres préoccupations, il ne l'avait même pas remarqué.
Harry en succombant à une impulsion soudaine, proposa :
- Ron, allons nous asseoir quelque part, si tu as un peu de temps et s'il n'y a rien de très urgent à Aurorat.
Les yeux ternes de Weasley s'illuminèrent un instant d'une étincelle familière à Harry
- Avec plaisir ! Ça fait si longtemps, que nous n'avons pas eu de conversation entre nous à cœur ouvert ! De plus je ne reprends pas le service avant la nuit.
- Tu es de garde la nuit ?
Harry fut surpris. Dernièrement, Robbins avait pris soin de ne pas affecter des Aurors mariés à des rondes de nuit.
- Je vais tout te le raconter là-bas, Ron montra d'un signe de tête la porte du restaurant le plus proche.
Quelques minutes plus tard, confortablement installés à table, ils passèrent leurs commandes à la jeune serveuse.
- Je voudrais une demi-pinte de bière accompagnée des saucisses et des chips, s'il vous plaît, décida Ron après avoir jeté un coup d'œil au menu.
- Et, moi, je prendrai de la salade et du jus de pomme, dit Harry, en se rappelant des instructions strictes de Rogue.
- Es-tu devenu un végétarien ou est-ce que tu prends soin de ta ligne pour plaire à Severus ? Plaisanta Ron, alors que la serveuse se dirigeait déjà vers l’office.
Harry sourit en humant les délicieuses odeurs qui émanaient de la cuisine tout en maudissant son Mordred de régime.
- Quelque chose de cette sorte. Que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu de nuit ? Est-ce que tu as contrarié le bon vieux Robbins ?
- Rien, je l'ai demandé moi-même, marmonna Ron, en acceptant une chope de bière glacée des mains de la serveuse.
- Mais, pour quoi ?
Harry fut étonné car il se souvenait distinctement que Ron s'était plaint plusieurs fois du manque de temps dû aux rondes nocturnes pour Hermione, qui souffrait de ne pas pouvoir restaurer la mémoire de ses parents et de son impossibilité à concevoir un enfant.
- Que dois-je faire seul à la maison le soir ? Elle a une liaison. Tu comprends ? Elle me trompe !
Ron posa sa chope avec colère, laissant échapper un peu de son contenu. Ses yeux bleus semblèrent presque se remplir de larmes.
- Pourquoi le penses-tu ? Elle a juste besoin d’une pause dans tout ce que lui arrive, alors elle passe des journées entières au travail, dit Harry perplexe.
- Elle travaille aux archives depuis trois ans. Avant, elle rentrait toujours à la maison pour la nuit, et elle n'a jamais refusé de faire l'amour. Et depuis quelques mois, elle frémit de dégoût dès que je la touche. Et pourtant... - il rougit jusqu'à la racine des cheveux - il y a quelques jours, j'ai remarqué un suçon sur son cou. Considérant qu’elle ne me laisse plus l’approcher, la question se pose : d’où vient-il ?
- As-tu essayé de lui en parler ?
Harry fut totalement désorienté. Il avait rencontré Hermione à l'âge de onze ans et avait toujours été frappé par sa droiture et son honnêteté. Oui, à quinze ans, elle écrivait à Krum et l'aurait même embrassé, mais cela remonte à de nombreuses années. En tout cas, ils étaient alors des adolescents insensés, influencés par les hormones. Après tout, Ron avait eu une liaison avec Lavande Brown au cours de la sixième année à Poudlard ! Harry courtisa d'abord Cho, puis Ginny, jusqu'à réaliser qu'il aima en fait un seul homme.
Weasley interrompit ses réflexions.
- J'ai essayé ! Elle a dit qu'un dossier avec des documents lui était tombé dessus. J'aurais préféré qu'elle avoue sincèrement m'avoir trompé. Cela m'aurait aidé à me sentir un peu mieux.
Dans le silence qui s'ensuivit, Ron commanda un autre verre de bière et le vida sans toucher à la nourriture.
- Merci de m'avoir écouté. On s'est un peu éloignés ces derniers mois. On devrait se rencontrer plus souvent. Dit-il finalement.
- Ron... Harry hésita, ne sachant pas comment dire à son ami la désagréable vérité, - nous ne pourrons pas se voir pendant quelque temps. Du tout. Désolé, je ne peux pas t'expliquer pourquoi. Je suis lié par un serment de confidentialité.
- Tu t'es encore laissé embarquer dans quelque chose de dangereux ? Ah oui tu ne peux pas le dire ! Le visage de Ron s'assombrit davantage.
- Je ne peux pas, désolé ! Confirma Harry.
- Et combien de temps seras-tu « absent » ? Les épaules de Weasley se courbèrent, comme si un énorme fardeau reposait sur eux.
- Un an, environ, ou un peu plus, sourit tristement Harry.
- D'accord. Je ne m’ennuie pas, mais maintenant je dois y aller. C'est une journée de travail après tout. Bonne chance Harry ! Tu vas me manquer, mon pote, soupira lourdement Ron en se levant.
- Tu vas me manquer aussi, mon ami, répéta Potter, en regardant le dos de Ron s'éloigner.