L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 5 : Tome I. Le début de la fin du monde. Partie 4
3029 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 02/05/2024 15:56
Deux semaines après l'opération de sauvetage à Toulouse, Harry retourna travailler. Grâce aux remèdes que Severus lui avait préparés, il se sentit plutôt en forme, même si parfois, lorsqu'il était épuisé, il était tourmenté par des maux de tête et des nausées.
- Il faudra environ un mois pour enfin éliminer les toxines de ton organisme, bois plus et tu seras bientôt comme neuf, dit Severus un soir, en préparant du thé fort à Potter.
- Sev, sais-tu que je t'aime ?
Harry posa la tasse de thé brûlant et embrassa la paume de Rogue, qui sentait les herbes médicinales.
- Merlin, rien que ton odeur m'excite !
- Je suis très flatté, Potter, rit Severus, et je partage pleinement tes désirs, mais là je dois étudier quelques journaux français.
- Au fait, et pourquoi les périodiques français ?
Harry se souvint avec surprise, que ce matin il avait également vu le dernier numéro du « Figaro » sur la table de Robbins.
- Parce que les Français ont classé secret toutes les informations sur la substance stockée dans l'usine militaire, et que la situation dans les environs de Toulouse reste toujours extrêmement préoccupante, déclara Rogue d'un ton sombre.
- En quoi est-elle si grave ? Demanda Harry avec inquiétude.
- Tout d’abord, le nombre anormal de fausses couches en début de grossesse. Nous attendons toujours les données du ministère français de la Santé, mais à en se basant sur la conjoncture à La-Belle…
Harry se rappela tout de suite la jeune femme décédée sur le lit, avec son ventre proéminent et des draps imprégnés de sang.
- Le jour de l'opération de sauvetage, j'ai vu une sorcière faire une fausse couche à un stade très avancé de la grossesse, ça lui a été fatal... Soupira-t-il.
- C’est dommage que tu ne m'en aies pas parlé plus tôt, cependant, ce n'a plus d'importance maintenant. On a reçu des informations tragiques en provenance de La-Belle : Parmi une vingtaine de femmes enceintes conduites à l'hôpital mobile Sainte-Geneviève, plusieurs ont perdu leur bébé et trois sont décédées.
- Soupçonnes-tu, que cela a quelque chose à voir avec la substance fabriquée dans l’usine ?
- Je suis convaincu qu'il y a quelque chose de très dangereux qui a été fabriqué dans cette usine. C'est pourquoi le gouvernement français ne se précipite pas pour partager les informations avec les autres pays du monde. Ils craignent la panique et redoutent encore davantage les demandes d'indemnisation des victimes. Si la substance rejetée dans l'air s'avère réellement dangereuse pour le fœtus en développement, la France fera faillite.
- Penses-tu que cela affecte non seulement les habitants des villes proches du site de la catastrophe ? Harry regarda Rogue avec terreur.
Severus hésita avant de répondre. Après quelques minutes de réflexion, qui semblaient durer une éternité à Harry, il dit :
- J’espère vraiment que non. Presque un mois s'est écoulé depuis l'explosion, et dans les journaux, dit-il en désignant le numéro du Figaro posé sur la table, il n'y a rien d'écrit sur les fausses couches inexpliquées. Alors, on attend et on observe, en espérant que tout s'arrangera.
***
Les mois passèrent.
Malgré les affirmations du gouvernement français concernant le contrôle total des conséquences de la catastrophe technologique, Severus Rogue, le chef du Département des secrets du ministère britannique de la Magie, ne partageait en aucune manière cet optimisme. Il passait de plus en plus de temps au travail et, en rentrant chez lui, s'installait silencieusement près de la cheminée, la tête entre les mains.
Un jour, Harry ne put plus le supporter.
- Si tu ne me dis pas tout de suite ce qui te tourmente, j'utiliserai nos techniques spéciales d'Aurors pour interroger des criminels particulièrement dangereux, sur toi, plaisanta-t-il, essayant d'une manière ou d'une autre de détendre l'atmosphère oppressante crée par le silence de Rogue.
- Tu es au courant que le Veritaserum n'a aucun effet sur moi, répondit Severus d'une voix terne.
- Et un baiser ?
Harry entoura ses bras autour des épaules de Severus et le fit pivoter pour se retrouver face à lui.
- J'ignorais que vous torturiez des prisonniers sans défense, rétorqua Severus avec la même indifférence. - Et d’ailleurs, dans mon cas, ce serait une pure perte de temps. J'avais déjà prévu de tout te raconter dans les prochains jours.
- Merlin, Sev, tu me fais peur !
Harry observa les yeux désespérés de Rogue et ressentit un frisson lui parcourir la peau. Habituellement, peu de choses pouvaient intimider Harry, mais cette fois-ci, il fut confronté à un sentiment d'impuissance et d'horreur émanant de Severus. Et cela l'effraya assez pour qu’il le questionnât :
- De quoi voulais-tu qu'on parle ?
Rogue dit d'une voix douce, presque en chuchotant :
- À propos de désastre qui se prépare. Après des mois de lenteurs administratives interminables, j'ai réussi à obtenir du Ministère français de la Magie des échantillons de terre en provenance de La-Belle ainsi que quelques produits alimentaires tels que du lait et des fruits.
- Continu…,demanda Harry avec impatience.
Rogue soupira lourdement et repris :
- Tout, là-bas est littéralement saturé d’hormones masculines. Tu n'as probablement pas l'idée de ce que c'est, à Poudlard, on n'étudie pas la biologie, ce qu'est vraiment dommage. Lis ceci, il posa un manuel moldu sur la table basse. – Ce sont des informations réellement nécessaires pour comprendre la situation présente. Il ne s’agit pas seulement d'élargir ton horizon. Il n'y a pas de déclarations officielles du gouvernement français, mais on suppose qu'un vaccin destiné à la création des « super-soldats » a été produit dans l'usine militaire bombardée. C’est la seule explication plausible pour la quantité incroyable de testostérone retrouvée dans tous les échantillons. L’explosion a libéré le produit dans l’air et il s’est infiltré dans l’eau et la nourriture.
- Et en quoi cela menace-t-il les gens ?
- Les hommes ne courent presque aucun risque. Ils pourraient tout au plus être sujets à des accès d'agressivité incontrôlable, mais cela se résorbera progressivement. En revanche, chez les femmes... Une concentration si élevée de testostérone entraîne des altérations irréversibles du corps féminin, ce qui est tout simplement néfaste pour le système de reproduction.
- Alors, ce sont ces hormones qui ont causé toutes les fausses couches chez les habitantes de La-Belle ? Demanda Harry en cachant sa panique.
- C'est vrai, acquiesça Severus. Et La-Belle n'est que la partie émergée de l'iceberg. Pour ainsi dire, « la première hirondelle ». L'incendie à Toulouse a fait rage pendant plusieurs jours, et a entraîné la libération d'une quantité colossale de substance chimique inconnue et de testostérone dans l'atmosphère. Des cas de fausses couches inexplicables ont déjà été signalés à Paris, Rome et Barcelone.
- Mais comment est-ce possible ? Robbins ne nous a rien dit de tel...
Harry parut surpris.
- Quelle différence aurait-il si Robbins en avait parlé ? Comment les courageux Aurors pourront-ils affronter la catastrophe imminente pour l'humanité ? Après tout, tu peux sûrement anticiper les conséquences des fausses couches généralisées à travers le monde.
Dit Rogue avec l'amertume.
- L’extension de la race humaine, murmura Harry d’une voix brisée par l'émotion.
- Mille points à Gryffondor pour sa perspicacité incroyable, sourit tristement Rogue.
- Quelle en sera la suite ?
Harry songea immédiatement à Ron et Hermione, à Neville et Luna, à Ginny et Dean. Tous ses amis rêvaient d’avoir des enfants, qui grandiraient dans un monde sans Voldemort. Dans un monde où les Mangemorts ne seraient plus que des personnages effrayants de contes de fées.
- Si nous restons les bras croisés sans rien faire, c'est exactement se produira : la disparition de l’humanité.
- Mais... puisque les femmes ne pourront plus enfanter à cause d'un excès d'hormones...
Harry fronça les sourcils, cherchant une solution pour cette situation désespérée en apparence.
- ... Alors, les hommes devront procréer à leur place.
Severus termina doucement la phrase.
- Comment ça ? Demanda Harry en pleine confusion.
Severus ferma les yeux avec lassitude pendant un moment, puis continua, comme s'il donnait un cours magistral :
- Le Département des Mystères a commencé à analyser les échantillons de terre et d'eau de Toulouse afin de créer une potion capable d'éliminer cette contamination chez les femmes. Bien que l'explosion ait détruit toute la substance stockée dans l'usine, j'ai réussi à rétablir sa formule. Les résultats sont très décevants : la substance entraîne des mutations irréversibles au niveau des ovaires, ce qui les prive progressivement de leur capacité à produire des ovules. Malgré de nombreuses expériences menées pour essayer de rétablir la fonction reproductive des femmes, tous nos efforts se sont révélés vains. Nos sujets de test ont pu aussi bien boire de l'eau claire, à la place de potions, avec le même résultat. Nous avons donc dû accepter la défaite et changer radicalement de cap. Nous tentons de développer une potion de grossesse masculine depuis quelques mois maintenant, jusqu’à présent nous n'avons pas obtenu de résultat. Cependant, l’autre jour j’ai eu une idée. C'est pourquoi j'ai décidé de t’en parler. J'ai besoin de ton aide.
Il prit la main d'Harry et le regarda dans les yeux.
- Alors… Tu veux que je tombe enceinte ?
Les pensées d'Harry étaient embrouillées par la surprise. Il se représenta avec un ventre énorme et ridicule dans sa tenue d'Auror, et faillit rire en y pensant.
- Bien évidemment que non ! Comment est-il possible que tu aies pu penser une chose pareille ? Rogue sembla indigné. - À ce stade de l'expérience, je n'aurai besoin que de ton sperme, et à l'avenir...
Rogue prit une profonde inspiration, comme s'il s'apprêtait à plonger dans l'eau, et, sans lâcher la main d'Harry, dit :
- Apparemment, c'est toi qui devras supporter un mari enceint et de mauvaise humeur. Je suis sûr que je vais devenir tout simplement insupportable et je te demande pardon par avance.
- Attends, Tu veux dire que c'est toi qui vas porter notre enfant ? Dit Harry en serrant la main de Severus.
- Bien sûr que je vais le faire, quelqu'un doit bien être le premier. De plus, j'ai toujours testé toutes mes inventions sur moi-même, marmonna Rogue.
Pendant quelques instants, Harry resta sans voix. Il savait que Severus était habitué à se sacrifier, mais pas autant que ça, quand même ? Harry connaissait peu de choses sur l'accouchement, mais il était conscient que la grossesse et la délivrance pouvaient être très difficiles, notamment pour un homme dont le corps n'était pas adapté pour cela. S'il fallait choisir, à qui reviendrait la tâche d'enfanter, la balance ne se pencherait pas en faveur de Rogue.
- Je comprends que tu sois un peu choqué par cette nouvelle...
La voix de Rogue tira Harry de son état de stupeur et il répondit en tentant de parler avec toute la confiance dont il était capable :
- Severus, je te prie de m'écouter attentivement sans m'interrompre. J'ai l'impression que tu prends la mauvaise décision. En tant que leader de l'expérience, il est crucial de ne pas prendre de risques, car le succès de toute l'entreprise dépend de toi directement. Je suis reconnaissant de ta préoccupation pour moi, mais dans ce cas précis, tu ne peux pas te permettre d'expérimenter sur toi-même. S’il m’arrive quelque chose, tu m’en sortiras probablement, comme tu l’as fait plus d’une fois, mais que se passera-t-il si tu rencontres des problèmes toi-même ? En qui auras-tu suffisamment confiance parmi tes employés pour faire cette potion ? Je te le dis clairement : personne ! Et je te le jure, toute l'expérience échouerait. Est-ce cela que tu désires ?
Severus ouvrit la bouche, mais Harry l'arrêta d'un geste.
- Toi et moi, nous n'avons jamais parlé d'enfant... de notre propre enfant, mais puisque cela est arrivé, je serai heureux de donner naissance à un enfant de toi. De plus, cela pourrait être bénéfique également toute l’humanité.
Déconcerté, Rogue fut pris au dépourvu par cette tournure inattendue des événements et se sentit totalement désemparé :
- Mais, qu’en est-il de ta carrière d'Auror ? Tu comprends que tu ne pourras pas concilier grossesse et service, n’est-ce pas ? Tu devras prendre au moins un an de congé et peut-être plus. Je ne sais pas quand ni comment la potion va agir. Notre service de recherche s'efforce évidemment de minimiser le risque d'effets secondaires, mais il est impossible de les éviter complètement. Es-tu prêt à faire face aux nausées matinales, à la fatigue continuelle, aux douleurs dorsales, aux chevilles enflées, aux brûlures d'estomac, à la baisse de la libido, aux troubles du sommeil, à l'irritabilité et à tous les autres « plaisirs » habituels de la grossesse ? Es-tu prêt à partager ta magie avec ton enfant, à subir une césarienne ? Je te suis immensément reconnaissant d'avoir eu l'intention de faire tout cela à ma place, mais je ne suis pas Albus ! Je ne peux pas et je ne veux pas mettre ta vie en danger !
Harry posa sa tête sur l'épaule de Rogue. Les perspectives décrites par Severus ne semblaient pas très attrayantes, bien sûr. S'il participait à l'expérience, il devrait oublier pour longtemps son statut d'Auror, peut-être pour toujours. Et les autres « charmes de la grossesse » ne contribuèrent pas au désir immédiat de l'expérimenter.
- Sev...Tout cela, bien sûr, n'est pas très agréable, mais je pense qu'il y a eu des choses bien pires dans ma vie, que les brûlures d'estomac et les maux de dos. De plus, je pourrai me plaindre auprès de toi lorsque cela deviendra complètement insupportable. Personnellement, cette idée ne me semble pas si terrible. Imagine : nous allons avoir notre propre enfant ! Nous n'avions même pas osé en rêver ! Je sais ce que tu vas dire maintenant, que tu n'avais pas prévu d'avoir des enfants. Penses-tu, moi non plus je n'ai jamais souhaité avoir un ventre énorme !
Harry sourit et frotta sa joue contre l'épaule de Severus, et continua :
- « Pour le bien de toute l'humanité...! » De plus, je suis absolument certain que tu ne me laisseras pas de prendre cette potion, avant d'être sûr de son innocuité. Et puis, je me souviens, que quelqu'un m'a dit récemment que je ferais une excellente mère. Il est venu le temps de le vérifier.