La maison sur la colline

Chapitre 2 : Chapitre deux

1007 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/03/2024 14:15


« …Ma main ! Prends ma main !! »

Elle se réveilla en sursaut, le dos trempé de sueur. Il lui fallut plusieurs secondes pour se rappeler où elle était. A ses côtés, son mari se réveilla et se tourna vers elle :

- Encore le même cauchemar ?

- …

- Tu y penses encore ?

Il entrelaça ses doigts aux siens et lui caressa tendrement la main de son pouce. Elle inspira profondément, laissant le temps à son cœur de retrouver un rythme décent avant de lui répondre.

- Toute ma vie, j’y penserai. C’est… C’est tellement…

Les mots restèrent coincer dans sa gorge. Même après quinze ans, elle avait par moment beaucoup trop de mal à y croire. Elle avait retourné ça dans tous les sens, ses méninges n’ayant jamais été autant sollicitées. Il s’en était inquiété à la longue et lui avait fait promettre d’arrêter les recherches. Leur amour l’un pour l’autre l’avait sans aucun doute sauvé. Survivre à deux n’était déjà pas chose aisée mais si l’un d’eux avait abandonné, l’autre n’aurait sans doute pas vécu bien longtemps. Une solitude aussi longue vous tue, petit à petit, elle vous ronge de l’intérieur comme un cancer. Et à la fin, il ne reste plus rien de vous, pas même vos os.

Alors, il n’avait pas eu honte de lui faire promettre d’arrêter de chercher, même si ça lui avait brisé le cœur. Il les avait sauvés tous les deux en agissant de la sorte : elle et lui-même.

Il savait, à l’approche de la date, que les souvenirs, et avec eux les questions et les doutes, ressurgissaient. Chaque année c’était la même chose : elle rêvait de leur premier jour sur la colline. Non pas que lui ne faisait pas de rêves ou de cauchemars. Mais il voyait à quel point ça la torturait de refaire ce rêve inlassablement. Il lui aurait bien proposé une potion de sommeil sans rêve mais elle la refuserait. Têtue, elle l’était et il l’aimait aussi pour ça. Pour ça et pour tout le reste : son intelligence, sa loyauté, même après toutes ces années, son insolent courage et son sourire radieux. Quand il la regardait, il ne voyait plus la miss je sais tout insupportable mais son épouse et la mère de ses enfants, aimante et explosive. Le jour où il avait réalisé qu’il était tombé amoureux d’elle, moins d’un an après leur arrivée sur la colline, il avait d’abord cherché à le nier. Ils étaient seuls, sans personne d’autre, il avait surtout pensé que la solitude et le manque d’affection commençaient à lui jouer des tours mais force avait été de constater que même dans ses rêves, où ses choix étaient infinis, elle le rejoignait trop souvent, dansant l’un contre l’autre dans l’herbe tendre sur la colline. Et puis, chaque fois qu’il avait croisé son regard, il posait systématiquement ses yeux sur ses lèvres, rougies d’avoir été mordillées durant des heures pendant ses longues recherches. Finalement, un soir, il s’était lancé. Il lui avait arraché le livre des mains, avait pris son visage entre ses mains et avait enfin goûté ses lèvres. Il s’était préparé un prendre une gifle ou un coup de poing, voire même les deux, mais certainement pas à ce qu’elle lui rende son baiser.

- A quoi tu penses ?

- A nous.

Elle fronça les sourcils.

- A notre premier baiser. Si un jour on m’avait dit…

Ils marquèrent un silence, sachant pertinemment ce que la fin de cette phrase impliquait.

Elle se tourna vers lui, inquiète :

- Tu regrettes ?

- Quoi ?

- Que nous soyons ensemble ? Tu aurais préféré être avec une autre que moi. Je veux dire si tu avais eu le choix.

Ce n’était pas la première fois qu’elle posait la question. Il comprenait bien pourquoi elle lui posait, mais après tout ce temps et deux enfants, elle ne devrait plus douter. Il soupira et passa ses doigts dans ses boucles soyeuses.

- Hermione Jean Malefoy… De toutes les femmes, tu es à la fois la plus intelligente et la plus stupide que la terre ait porté !

- Comment oses-t…

- Chut ! Laisse-moi parler. Je t’aime. Et non, je n’en voudrais aucune autre que toi. Peut-être qu’au départ, nous n’étions pas destinés l’un à l’autre. Et alors ? Aujourd’hui, nous sommes ensemble, nous avons deux minis nous avec des caractères de cochon qui dorment dans la chambre à côté. Et je t’aime ! Mon âme s’est accroché à la tienne pas par manque de choix mais parce que tu es, peu importe ce qu’il arrive, la seul âme qui parvient à réchauffer la mienne. Avec toi, je me sens en vie, humain… Entier. C’est un sentiment que tu es la seule à me faire ressentir.

- Mais si tu avais eu le choix, tu au…

- Je ne vis que pour toi…

- …

- Et pour ton adorable derrière, que mes doigts vont prendre un malin plaisir à explorer.

- Drago Malefoy, comment osez-vous ? Espèce de…

Il ne sut jamais ce qu’elle avait voulu dire. Il avait plaqué sa bouche contre la sienne avant qu’elle n’ait pu finir le fond de sa pensée. Il sentit son sourire contre ses lèvres et ils plongèrent sous la couette, profitant que le soleil ne soit pas encore levé pour s’aimer l’un l’autre de la plus belle des manières.


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