Quand on ne regarde que les étoiles

Chapitre 18 : Les tondeuses à gazon

3122 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/02/2024 23:34

— Je suis mariée à la scène. Il ne faudrait pas que je m'attache, vous comprenez ?

— Si vous partez maintenant, je crois qu'en me réveillant, je me demanderai si je n'ai pas tout simplement rêvé.

— Ce n'était peut-être qu'un joli rêve. Qui sait.

────────────


— Moriarty ? Ne me faites pas défoncer cette porte.

Était-ce dans mon rêve que quelqu'un venait de frapper ? Où étais-je ?

Au Rexford. A Goodneighbor. Oh. Bon sang.


Je sautai du lit, enfilai ma combinaison d'Abri en quelques secondes, courus jusqu'au lavabo pour me passer fiévreusement de l'eau sur le visage.

— Une seconde, Nick, criai-je.

Bordel de merde. Mais où était Canigou ? Je fis le tour de la chambre au pas de course et mon mal de tête s'intensifia. Je regardai sous le lit, sous la chaise, derrière les rideaux. Canigou n'était pas là. Où était Canigou ? Oh bon sang, qu'est-ce que j'avais été stupide. Qu'est-ce qu'il m'était bien passé par la tête ? Je me tapai le front, regrettai instantanément mon geste et courus vers la porte.

— Nick, Canigou, il... hoquetai-je en ouvrant la porte d'un geste brusque.

Je baissai les yeux et découvris un Canigou à la queue remuante.

— Oh. Il est avec vous.

— Nuit difficile, Moriarty ? dit Nick en rentrant dans la chambre.

Il s'arrêta un instant sur la chaise renversée et le contenu de mon sac étalé au sol.

— Non. Je suis juste... dis-je en me frottant les tempes.

— Canigou était devant le Rexford, lâcha Nick, un soupçon de ricanement dans la voix.

— Il est peut-être sorti, je ne sais pas, marmonnai-je en remettant mon blouson.

Je m'activai à ranger mon sac pour éviter de regarder Nick. Qu'est-ce qu'il m'était bien passé par la tête ? Des images de ma nuit défilaient sous mes yeux et je ne savais pas quoi en faire.

— Bon. Je suis prête, lançai-je sur le ton de la conversation, avec l'espoir d'écourter la précédente.

Je remis négligemment la chaise en place, comme si elle était tombée toute seule, par un malheureux hasard.

— Vous êtes sûre, hein ? On ne va pas pouvoir faire une pause avant un petit moment.

En guise de réponse, je sortis de la chambre.


Cette nuit ne me ressemblait pas. Soit Magnolia avait des super pouvoirs - ce qui ne m'aurait pas étonnée -, soit ce monde était définitivement en train de me changer. Je ne pouvais m'empêcher de penser à Nate. Si son âme se baladait à mes côtés, qu'est-ce qu'il avait bien pu penser de tout ça ? Si j'avais été de l'autre côté du pod, est-ce que j'aurais pu accepter qu'il se jette dans les bras de la première chanteuse de jazz venue ? À bien y réfléchir, peut-être que-

— Oh, excusez-moi, je suis confuse, j'étais perdue dans mes pensées, je... balbutiai-je

— Ne vous en faites pas, dit la goule que je venais de bousculer en remettant son chapeau sur sa tête. Il n'y a pas de mal, pas de mal du tout...

Sa phrase se perdit dans le grand rond que formait maintenant sa bouche. Il me dévisageait.

— Vous... C'est vous... ?

Bon sang, j'espère que je n'ai pas croisé ce type hier soir.

— Euh, hésitai-je. Désolée. Je ne vois pas qui... Je n'ai pas une très bonne mémoire des visages.

Surtout quand il s'agit d'un visage de goule.

— Vous venez de Sanctuary ? Sanctuary Hills, c'est ça ? insista l'homme.

— Qu'est-ce que... soufflai-je en plissant les yeux.

Il avait dit : Sanctuary Hills. Ce Hills avait normalement disparu avec la chute des bombes.


— Vous ne me reconnaissez pas ? demanda l'homme avec une certaine tristesse - à moins que ça ne soit de la pure et simple vexation.

Ce fedora. Ce trench beige, presque tel qu'il l'était avant la guerre.

— C'est moi qui vous ai donné votre place dans l'Abri ! dit-il en ouvrant les bras.

Il se rapprocha de moi pour me regarder sous tous les angles.

— Mais comment ? Comment vous, vous êtes toujours humaine ? Après deux cents ans ?

Il m'observait comme si j'étais une erreur, comme s'il n'avait rien vu de tel. Il m'observait sans retenue, il m'observait comme un chose, qu'êtes-vous, comment êtes-vous si bien conservée ? 

De mes deux mains, je le poussai contre le mur. 

— Vous n'êtes pas au courant ? sifflai-je entre mes dents. Vous vous foutez de moi, c'est ça ? 

— ...Vous, vous me faites mal... 

— Vous ne saviez pas qu'on allait être cryogénisés ? fis-en resserrant mon étreinte.

— Non... Je suis désolé. Je ne savais pas... Je vous jure.

Je reculai. Des gens s'étaient arrêtés dans le couloir pour observer la conversation.

— Qu'est-ce que vous regardez comme ça ? hurlai-je. Cassez-vous. Et vous, fis-je en me retournant vers le type. Vous.

Recroquevillé contre le mur, les jambes tremblantes, le type avait le visage figé dans une affreuse expression de terreur. J'avais sorti mon arme sans m'en rendre compte. Nick m'attrapa le bras.

— Moriarty.

Il n'avait pas eu besoin d'en dire plus. Il y avait une sentence silencieuse dans cette façon de prononcer mon nom. Je rangeai mon pistolet avant de tendre la main au mec de Vault-Tec - qui était tombé par terre.

— Désolée, dis-je sans l'être. 

— Oh... gémit-il, au bord des larmes. Vous êtes la première personne que je rencontre... Qui soit comme moi... Et vous me détestez ! Vous me détestez déjà.

Je ne suis pas comme vous du tout.

— Je ne vous déteste pas. 

— Je suis devenu une goule ! J'ai tout perdu ! Qu'est-ce que les gens sont sales ici... Oh, toutes ces odeurs...

Le type appuya son front sur moi pour y déverser toutes ses larmes. Dans les poches de ma veste, mes poings s'étaient serrés.

— Qu'est-ce que je donnerais pour retrouver le monde d'avant...

— Je sais. Je sais bien.

— J'aimerais tant pouvoir parler des tondeuses à gazon et de la télévision... De toutes ces choses qu'on a perdu, vous et moi...

Il recula, sécha ses larmes d'un revers de sa manche, et dit :

— Vous vous rendez compte ? Plus personne ici ne sait ce qu'est une tondeuse à gazon.


*


Deux heures de marche jusqu'à la station Andrew n'avait pas suffit à me faire décolérer.

Nick m'avait jeté des regards en coin comme si j'étais une cocotte-minute dont la soupape était cassée.

J'aurais dû le flinguer. J'aurais dû. Ça n'aurait rien changé.


J'aurais dû le flinguer quand même.


— Prête ? demanda sobrement Nick devant la porte en fer du métro. 

— Prête.

Sans attendre, je poussai le portail, qui grinça dans un bruit à réveiller tout Boston. Parfait. Parfaitement discret. Je passai devant, Canigou galopant joyeusement à côté de moi. Au niveau du quai, Nick m'interrompit.

— Vos capteurs ? demandai-je.

Il leva la main pour m'intimer le silence. Je dégainai mon pistolet à l'instant même où les poils de Canigou se hérissaient. Un aboiement retentit un peu plus loin. Un chien ? Oui, un chien. Un énorme molosse qui portait un collier à pointes. Il fonça sur Canigou et tous deux se bagarrèrent dans des grognements enragés.

Un pillard arriva à la suite du chien.

 J'aurais dû le flinguer.


Jamais je n'avais tiré aussi vite, jamais je n'avais tiré aussi juste. Il était peut-être déjà mort ; probablement, même, mais je me jetai sur lui et le rouai de coups. Je le frappai, et le frappai encore, des dents volèrent, le sang gicla, mes phalanges craquèrent, je le frappai et le frappai encore jusqu'à ce que je n'aie plus de force, jusqu'à ce que le visage du pillard ne soit plus qu'une grande masse rouge aux os apparents.

Quand je me retournai, Nick me dévisageait, l'arme à la main. Il y avait une sentence encore plus terrible que celle du matin même dans cette façon de me regarder.

Je me relevai, essuyai mes mains ensanglantées sur ma combinaison, en prenant soin de ne croiser aucun regard, de ne regarder ni les yeux des vivants ni ceux des morts.


— Moriarty, dit sèchement Nick alors que je partais dans le couloir.

Je ne me retournai pas. Je continuai à marcher dans le métro comme si je n'avais pas envie de recouvrir chaque centimètre du monde de nitroglycérine, d'y mettre le feu et de ne laisser qu'un grand cratère de rien.

Sur mes mains, mon sang se mêlait à celui du pillard comme si cela avait servi à quelque chose.

— Moriarty, répéta Nick en m'attrapant le poignet.

— Quoi ? 

— Il y a une mine à un mètre de vous.

Oh. Oh. Je fixai la petite boîte en métal en reconsidérant mes envies de grandes explosions. Les mines, cette douche froide. Qui l'eut cru.

— Et qu'est-ce qu'on en fait, de cette mine ?

— C'est simple. Ne marchez pas dessus.

Ah.


— Et Canigou ?

— Il va nous attendre là. Vous, suivez-moi. Et regardez où vous mettez les pieds.

Il n'y avait pas une mine. Il y avait des mines. Il y en avait partout. Elles semblaient me fixer de leurs petites loupiotes rouges. Des mines, il fallait que ça soit des mines. Le moindre pas me demandait un effort considérable. Je ne me faisais absolument pas confiance. Je pourrais bien trébucher. Je pourrais bien sursauter. Je pourrais faire une gaffe et nous disparaîtrions tous les deux dans un grand boum.

Nick non plus ne me faisait pas confiance du tout puisqu'il ne cessait de se retourner pour vérifier que je n'étais pas en train de faire n'importe quoi.

A l'embranchement, il continua à suivre le chemin miné. Bien sûr - ce qui était important était probablement du côté miné. Nous avançâmes jusqu'à trouver un tunnel creusé dans la roche. Nous étions sortis du métro ; ça y est. Et nous étions sans doute très proches du repaire de Winter.

Je m'assis au sol pour reprendre mon souffle et essuyer la sueur de mon front.

— Bip, bip, bip, dit Nick en s'asseyant à côté de moi.

— Valentine, fis-je en secouant la tête.

Malgré tout, je souris.

— Les mines ne font même pas bip, bip, bip.

— Vous devriez prendre un Stim, dit-il en pointant mes mains d'un signe de tête.

Immédiatement, je les fourrai dans mes poches.

— C'est bon. Ce n'est rien.

— On peut en parler, si vous voulez.

— Il n'y a rien à dire, fis-je en me relevant. Allons trouver Winter.

Nick soupira, et me suivit. J'allumai la lumière de mon Pip-Boy ; il faisait terriblement sombre dans ce tunnel. Au moins, il n'y avait plus de mines. Par extension, il n'y avait plus aucune douche froide et j'étais à deux doigts de me remettre à rêver de bidons d'essence et d'allumettes.


Ce qui n'était vraiment pas une sensation très agréable.


Et finalement, au fond d'un autre couloir, une porte blindée. Juste à droite, un pavé numérique. Nick s'arrêta, perdu dans ses pensées. Je me demandais bien ce que ça faisait, d'être aussi proche de tirer un trait, ce trait.

Oh, bien sûr, Kellogg était mort. Pas de ma main, mais il était mort quand même. Ça ne changeait rien.

Kellogg avait été la page qu'on tourne. Trouver l'Institut, ça serait enfin changer de livre.


— Je peux vous demander une faveur ? demanda Nick.

— Oui.

— Laissez-moi donner le coup de grâce.

— Je n'avais pas prévu de vous enlever ce plaisir, fis-je en m'approchant du pavé numérique.

0-9-1-8-4, une touche à la fois. Un bip. Une lumière verte, qui clignota deux fois. La porte s'ouvrit toute seule.

— À vous l'honneur, lançai-je en me décalant sur le côté.


On ne s'annonce pas chez les gens quand on vient pour les tuer.


*


Ça sentait le vieux.


La déco était ringarde ; même avant la guerre, elle aurait été ringarde. C'était quoi ça, une vieille horloge ? Ben voyons.

— Putain, vous êtes qui, vous deux ?

Eddie Winter avait l'air de quelqu'un qui n'avait jamais eu à connaître la faim en deux siècles d'apocalypse. Sa chemise blanche était parfaitement propre et repassée.

Nick ne répondit rien. Ce n'était pas de la rage, dans ses traits. C'était au-delà de ça. C'était une colère qui dépassait les mots.

— Qu'est-ce que vous foutez dans mon bunker ? reprit Eddie. Comment est-ce que vous... Oh bordel, nan ? Nan. Impossible. Pas après tout ce temps, quand même ? Me dites pas que vous avez trouvé le code ? Dans les holobandes ?

Il s'esclaffa en se tenant le ventre.

— Putain. Ça, c'est une surprise. Vous voulez quoi, voir la première goule qui a jamais existé pour faire les malins auprès de vos potes, les crados de la surface ? Bah voilà. Vous m'avez vu. Dégagez de chez moi.

— Je dégage de nulle part tant que je n'ai pas eu ce que je voulais, Winter, siffla Nick en avançant de quelques pas.

— Ah ouais ? fit Winter en continuant de rire. Et c'est quoi, que tu veux ? T'es qui, d'ailleurs ? dit-il en plissant les yeux. C'est marrant. Tu me dis un truc. T'es quoi ? Un genre de robot ?

— Valentine. Nick Valentine. Ça y est ? Ça te revient ? dit Nick en mettant la main à sa poche.

— Valentine ? Le flic ? dit Winter qui s'était arrêté de rire. C'est lui que t'es censé être ? Désolé, mon pote. T'es pas Nick Valentine. T'es juste une...

Winter haussa les épaules et secoua la tête en dévisageant Nick.

— T'es juste une putain de machine, souffla-t-il.

Je fis un pas en avant. Les bidons d'essence. Les allumettes. Le grand incendie.

— T'as tué ma fiancée, reprit froidement Nick. Jennifer Lands. Jenny... Tu l'as tuée.

— Ta fiancée ? gloussa Winter. Tu veux dire... La fiancée de Nick Valentine ? Ouais. Jolie nana, ajouta-t-il en haussant les épaules. Enfin bon, qu'est-ce que t'en as à foutre, Robotman ? Y'a une gonzesse qui se fait descendre et tu viens jouer les justiciers deux cents ans après ? Regarde-toi, dit-il en soupirant. T'es même pas en vie.

— Ça nous fait un point commun, souffla Nick.

Il sortit son magnum de sa poche et vida son chargeur dans la tête de la goule. Chaque coup tiré comme un autre chapitre. Nous fixâmes un instant le cadavre et je n'osais briser le silence.

Parfois, les pages se tournent sans un bruit.


— Bon. C'est terminé.

— C'est terminé.

— J'ai une dernière chose à faire, dit Nick avec gravité. Et j'aimerais que vous soyez avec moi.

J'acquiesçai. Tout ce que vous voulez. Il se dirigea vers la sortie. Sans un mot, je le suivis. Et sans un mot, nous fîmes le chemin en sens inverse. Canigou, qui n'avait pas bougé, se mit à nous suivre. Ni halètement ni reniflement ne sortit de la gueule du chien.

Lui aussi semblait savoir que nous marchions dans les secondes après la dernière page, ce silence dans lequel il y a toujours un peu du livre qu'on vient de refermer.

Dehors, le jour avait laissé place à la nuit. Nous suivîmes les restes de la route, sur quelques mètres, jusqu'à arriver au pont qui surplombait le fleuve Neponset.


— Voilà. C'est là.

Nick s'agenouilla au sol et posa sa main sur le bitume.

— Il y a deux cents ans, c'est là qu'un associé de Winter a tiré deux balles dans le dos de Jenny.

Je m'agenouillai à côté de lui. Je posai à mon tour ma main sur le bitume. Parfois, il n'y a rien à dire. Parfois, il suffit juste de penser aux morts.

— Eddie est mort, reprit Nick. Comme Valentine. Comme Jenny. Et... Je ne sais pas.

Sa main quitta le sol. Il se tourna vers le fleuve.

— Winter était le dernier rappel de l'existence du vrai Nick. La dernière preuve que je ne suis rien de plus qu'une vieille copie mécanique, une machine à l'image d'un flic d'une ère qui n'existe plus. Et je ne sais pas comment je me sens.

Parfois, les pages brûlent et nous emportent avec elles.

— Je pensais vraiment que ça changerait tout. Faut croire que c'est pas si facile, soupira Nick. Je pensais vraiment qu'avec Winter mort, je serais enfin libre. Mais tout ça, ça me rappelle que je suis juste une machine qui fait semblant d'être un humain.

— Vous faites bien plus que faire semblantIl n'y a pas de vrai Nick, comme il n'y a pas de Nick le synthétique. Il n'y a que vous.

Je n'étais pas souvent dévastée pour les autres. Je n'arrivais jamais à les comprendre.


Là, je comprenais.


— Et vous êtes bien plus humain que bon nombre de personnes que j'ai croisé durant... Merde, durant mes deux cent onze ans d'existence. Vous vivez. Vous ressentez. Vous faites de votre mieux, tout le temps. Vous vivez, Nick.

— Vous appelez ça vivre, vraiment ? Regardez-moi. Toutes les choses que j'ai perdues ne m'appartiennent même pas.

Il secoua la tête, avant de douloureusement baisser les yeux.

— Ce n'est pas plus facile quand elles vous appartiennent, soufflai-je. Je vous vois, Nick. Vous avez peut-être été créé sur la base de quelqu'un. Mais tout ce que vous avez décidé de faire ensuite... C'était vous. C'était juste vous.

— Je ne sais pas. J'aimerais bien, un jour, avoir quelqu'un... Quelque chose, dans ma vie, qui m'appartienne, réellement.


N'était-ce pas pour cette exacte raison que j'étais tombée dans les bras de Magnolia ? Peut-être.

Ce n'était pourtant pas ça, que je cherchais. Je ne cherchais pas à aimer pendant seulement quelques heures. Je ne cherchais pas la simple chaleur d'un autre corps.

Je cherchais à aimer pour le reste du temps ; parce qu'au milieu de mes mains pleines de vides, je ne savais faire que ça.


— Vous avez le bien et la justice. Tout ce que vous faites pour ce monde. Ça, c'est à vous. À vous seul.

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