Âme de Pureté

Chapitre 23 : Corpse Party: chapitre 23

3754 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/10/2019 14:48

Au beau milieu de la nuit, je me balade à travers les rues encore fréquentées de la ville. Mon ventre me fait toujours souffrir, je mords ma lèvre inférieure à chaque fois que ma chemise frôle ma peau. Lorsque je suis arrivée au bar avec Yugi, Zoé a tout de suite compris que j’avais tout avoué. Si elle m’a d’abord dévisagé, son attitude s’est radoucie quand le jeune homme lui a expliqué que Tristan et Joey s’occupaient de la sale besogne. En fin de compte, elle paraissait presque soulagée en quittant le bar. Je ne me suis pas opposée quand Yugi a proposé de la raccompagner chez elle tandis que je verrouillais le bar derrière moi.

Au détour d’une avenue aux vitrines lumineuses, je sens de légères vibrations à travers le cuir de mon sac. Mon téléphone annonce l’arrivée d’un message que j’attends depuis de longues minutes.

« Rue commerçante, près de l’étalage de Sanpei. »

Parfait, ce n’est qu’à quelques rues d’ici. Je fourre mon portable dans mon sac et accélère le pas. Etonnement, Eléonore refuse de m’adresser la parole depuis que Yugi et ses amis ont pris les choses en mains. Tant mieux, à force de semer la zizanie, nous avons failli ôter la vie d’un humain qui, certes s’avérait infecte à mon égard, mais qui ne méritait certainement pas un tel sort. Lorsque j’entre dans la pente montante de la rue commerçante, un vent frais s’insinue dans mes vêtements, apaisant la chaleur qui bouillonnait dans mes veines durant toute la soirée. Comme convenu, une grande silhouette m’attend à mi-chemin. Toujours vêtu de son uniforme scolaire, il fixe attentivement l’écran de son téléphone, éclairant yeux bruns, partiellement dissimulés derrière ses mèches blondes.

- « Alors ? »

Je ne sais pas trop comment aborder la discussion. Je me voyais mal lui balancer une ineptie du style « Salut toi, tu as passé une bonne soirée ? Et le cadavre, il se porte comment ? » Je doute qu’il apprécie cet excès de zèle.

 - « Tu n’as plus à y penser. » Répond-t-il simplement en détourant son regard de son portable. « Tristan et moi avons fait le nécessaire. »

Au fond de moi, je brûle d’envie de lui demander ce que signifie « faire le nécessaire ». L’ont-ils égorgée au coin d’une ruelle ? Balancée dans un caniveau ? Ou pire, donnée à manger à des cochons ! J’ai entendu parler d’une histoire sordide d’un meurtrier qui a fait manger un corps à des porcs et ils n’ont jamais pu le prouver !

- « Est-ce qu’elle est… » Je tente malicieusement, mais Joey croise les bras et secoue la tête. « Allez, dis-moi au moins si elle respire encore ! 

- Je te le dirai si tu es gentille. »

Je crois halluciner devant son aplomb.

- « Qu’est-ce que ça veut dire « si tu es gentille » ? Tu comptes me laisser me morfondre toute seule, comme ça, sans me le dire ? 

- Ce sera ta punition pour ne pas nous avoir fait confiance. »

Ce blondinet commence à me taper sur les nerfs avec ses morales à deux balles. Il veut jouer avec moi ? Alors jouons ! Alors qu’il arbore un air satisfait et m’adresse un grand sourire, je me pose contre l’étale de poissons et lance un regard vers le ciel nuageux.

- « Dommage, moi qui comptais t’avouer où j’ai planqué le deuxième cadavre… »

Un simple coup d’œil à ma droite et je l’entrevois pâlir en l’espace de deux secondes.

- « Tu déconnes j’espère ?

- Oh, tu sais… La confiance, tout ça. »

En soit, il existe bel et bien une seconde victime, elle dort en ce moment-même dans un lit chaud au sein d’un hôpital. Je frisonne quand les images de cet après-midi me reviennent brusquement en tête. C’est toujours mieux qu’un garage, couché dans des couvertures miteuses…

- « T’es pas possible… »

Les grognements plaintifs de Joey m’arrachent un sourire. Je ne devrais pas me languir de ses réactions sincères, mais c’est plus fort que moi. Maintenant que l’ambiance s’est détendue, je peux enfin lui poser la deuxième question qui me brule les lèvres.

- « Dis, Joey.

- Quoi ? Ne me dis pas qu’il y en a un troisième ? »

Je ne peux m’empêcher de pouffer devant la soudaine panique qui l’anime.

- « Non, non, rassures-toi. Je me demandais, tout à l’heure dans le garde-meuble… La manière dont tu as pris les choses en main, c’était plutôt… »

Les mots pour expliquer sa réaction à cet instant ne parviennent pas à passer la barrière de la langue. L’expression étonnée sur son visage m’oblige pourtant à trouver les mots justes.

- « C’était comme si ce n’était pas la première fois que tu faisais ça. » Je lâche finalement.

Un long silence suit ma question implicite. Pourquoi ses décisions semblaient si naturelles alors que mon acte – aussi odieux soit-il – méritait certainement plus de réflexions. Alors qu’il se tenait à distance raisonnable jusqu’ici, Joey s’installe à son tour sur l’étale. Je ne le quitte pas des yeux. Jamais durant ces quelques semaines je ne l’ai connu aussi calme, comme s’il choisissait minutieusement ses paroles avant de me les partager. Je suis presque surprise lorsque ses yeux bruns croisent les miens.

- « J’imagine que Yugi ne t’a pas parlé « d’avant » ? »

- « « Avant » ? » Je répète avant de secouer la tête. « Non, ça ne me dit rien du tout. 

- Tristan, Téa et moi appelons « avant » la période pendant laquelle Yugi a commencé à être bizarre. C’était juste après avoir assemblé les pièces de son puzzle. A l’époque, nous ne savions pas que ce machin renfermait un esprit, mais après quelques temps, on a remarqué certains changements chez Yugi. »

Je l’écoute patiemment comme s’il me racontait une histoire pour me bercer.

- « Des changements ?

- Oui. Disons que Yugi a toujours été un mec timide et plutôt renfermé, c’est pour ça que je voulais qu’il devienne un homme ! Enfin bref, il a commencé à se comporter comme quelqu’un d’autre, beaucoup plus courageux et… dangereux. »

Ainsi expliqué, les dires de Joey me renvoient le comportement d’Eléonore à mon égard. Dans ce cas, se pourrait-il que le pharaon ait été mauvais, lui aussi ?

- « Quand tu dis « dangereux » … 

- Je veux dire qu’il a plongé des gens qui l’ont blessé dans la folie ou quelque chose du genre. Des fois, c’est lui qui se chargeait malgré lui du sale boulot.

- Et d’autres fois, c’étaient vous. » Je termine à sa place.

Il hoche imperceptiblement la tête, mais je comprends que j’ai visé en plein dans le mille. Sans rien ajouter, nous baissons tous les deux les yeux pour les reporter plus loin.

- « Merci beaucoup. 

- Ca commence à faire beaucoup de remerciements, tu ne trouves pas ? »

Il avait lancé ça sur le ton de la plaisanterie, mais au fond je sais qu’il a raison. J’ai beau vouloir régler tous mes soucis seule dans mon coin, je finis à chaque fois par avoir besoin d’être secourue. Dénombrant des yeux le nombre incroyable de lampadaires grésillant de la rue, je soupire doucement et tapote du bout des ongles le bois sur lequel nous sommes assis. Je sursaute brusquement quand une main s’abat sur ma tête et m’ébouriffe les cheveux. Malgré le regard noir que je lui adresse, Joey se contente de sourire bêtement. De toute façon, ce n’est pas comme si je comptais me défaire de son geste amical.

- « J’ai encore des livraisons à terminer. Tu sauras rentrer seule ? 

- Tu travailles encore à cette heure ? Il est bientôt minuit ! 

- Justement, ils me paient le double. Il faut bien payer les factures, tu sais. »

Son ton désinvolte n’a pour effet que de m’inquiéter davantage. Quel genre d’étudiants se permet de travailler à des heures pas possibles alors qu’il a cours le lendemain ? Pourtant, en dépit de mes questions, Joey finit par s’en aller dans la direction opposée.

- « C’est à se demander s’il y a le moindre innocent parmi nous. »


Les jours suivants, j’ai alterné entre les cours et la fin de mes recherches à travers Domino City. Malheureusement, aucun des supermarchés des environs ne correspond à mon rêve. Plus étonnant encore, Eléonore ne s’est plus manifestée, que ce soit dans ma tête ou même en classe, à mon plus grand bonheur. Et dire qu’ils viennent seulement de débuter les travaux pour réparer les fenêtres de notre ancienne salle de classe. Mes échanges avec Yugi se sont limités à des salutations et des conversations de groupe durant lesquelles Téa s’imposait en maître sur le droit de parole de chacun. Après tout, je suis devenue son ennemie numéro une, je devrais me sentir flattée.

- « Des nouvelles de ton interrogatoire ? » Me questionne Zoé tandis que nous nettoyons ensemble la salle de classe.

- « Aucune, j’ai du mal à croire que tout se soit arrêté comme ça. »

Affalée contre son balai, mon amie hoche mécaniquement la tête. Les cernes qui occupaient ses yeux les jours précédents ont disparu et son humeur s’est nettement amélioré.

- « Joey ne t’a toujours pas dit ce qu’il avait fait d’elle ? »

Tout en époussetant les bureaux, je réprime un grognement au fond de ma gorge. Il a pris un malin plaisir à me faire languir toute la semaine – en guise de « punition ». Je lui en foutrai moi des punitions dans le genre ! On parle d’une femme dans le coma tout de même !

- « Les biscuits dans son casier n’ont pas suffi ? » Se moque-t-elle en riant.

Sentant une vive chaleur s’emparer de mes joues, je me retourne pour nettoyer le bureau du professeur. Ainsi Zoé ne peut pas remarquer l’embarra dans lequel elle vient de me plonger. C’était mon idée ultime pour me montrer « gentille » et donc obtenir ses informations. Avant le début des cours, j’avais caché dans son casier un paquet de biscuits et, évidemment, Zoé m’avait surprise au moment où je refermais le compartiment.

- « Si ça se trouve, tu es en train de nourrir un psychopathe qui l’a découpé en morceaux avant de le balancer aux cochons. Ou pire ! Vu son appétit, tu crois qu’il l’aurait mangée ? 

- Je ne sais pas ce qui me dégoûte le plus : l’imaginer faire pire que moi ou que quelqu’un ait envie de bouffer ce truc. »

Au final, je pense qu’aucune de ses solutions ne me conviennent. D’ailleurs, nous n’avons plus remis les pieds dans la rue du Tam-Tam depuis l’autre soir. Notre dernière mission dans cet endroit a été de signer des fins de contrats à notre nom à la même date de ceux des étudiants renvoyés par nos soins. Tout ce que je me souviens de cette soirée, c’est le silence morbide de Yugi qui patientait dans un coin tandis que nous nous creusions le crâne pour chercher la moindre faille à notre plan. Peut-être que tout ça lui a remémoré de beaux souvenirs du temps où il était lui-même dangereux.

Lorsque je termine de replacer les chaises de la salle, mon téléphone se met à vibrer à plusieurs reprises. A ma grande surprise, il s’agit d’un message d’un numéro qui a essayé de m’appeler il y a de cela deux semaines.

- « Qui est-ce ?

- Bizarre, c’est Mokuba Kaiba qui me demande si je suis disponible.

- Tu crois que ça a un rapport avec l’incendie ? »

Je hausse les épaules. Tout cela me rappelle seulement mon dernier échange en date avec son grand-frère Seto.

« Tu croyais qu’en intégrant mon tournoi je ne verrai pas ton petit manège ? »

Ce type… Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter autant de dédain de sa part ? Bon d’accord, j’ai peut-être profané sa divine parole en récupérant six nouvelles cartes de localisation, mais tout de même…

- « Tu vas y aller ? 

- Ce ne serait pas drôle si je ne prenais pas le risque de me faire tuer par son frère. » Je déclare simplement avant de quitter fièrement la classe.


Le lieu de rendez-vous fixé par Mokuba était un parc à quelques rues du lycée. Sûrement ne voulait-il pas prendre le risque que Kaiba nous surprenne ensemble, j’apprécie son geste. Des cris amusés au loin m’indiquent que je suis sur la bonne route. Le coin me dit vaguement quelque chose. Je dois bien avouer qu’après avoir arpenté Domino en long et en larges ces derniers jours, tout se ressemble terriblement.

A l’entrée du parc, trois mères surveillent leurs enfants qui jouent dans un énorme bac à sable. Je me tiens à deux mètres d’elles et examine scrupuleusement chaque recoin de l’air de jeux. Bingo, du côté des balançoires, je repère un garçon plus grand que les autres, à la chevelure noire reconnaissable entre toutes. Il a remarqué mon arrivée et m’adresse désormais de grands signes de main. J’inspire profondément et dépose mon vélo contre un arbre avant de me frayer un chemin parmi tous ces bambins aux voix atrocement stridentes.

- « Je n’étais pas sûr que tu viendrais. » Bredouille-t-il lorsque je m’assois sur la deuxième balançoire.

- « Pourquoi ça ?

- Seto n’était pas très content quand il l’a appris. »

Les mots de Mokuba sonnent comme des énigmes à mes oreilles. Il y a quelque chose que je ne capte pas et personne ne semble résolu à m’expliquer ce qui m’échappe.

- « Pourquoi m’as-tu demandé de venir ? »

Mes doigts caressent lentement les cordes de la balançoire, je les gratte pensivement du bout des ongles. D’énormes nuages se profilent à l’horizon alors qu’un ciel bleuté surplombent nos têtes. Il va pleuvoir.

- « Joey m’a appelé il y a deux jours. Il paraît que la police a enquêté sur la cause de l’incendie et que mon frère a refusé de te répondre concernant nos analyses. »

De toute évidence, ce blondinet a décidé de mettre son nez partout dans mes affaires. D’un autre côté, j’ai été suffisamment stupide pour ne pas songer à demander de l’aide à Mokuba.

- « Qu’en est-il ? 

- A vrai dire, je comptais essayer de régler cette histoire par moi-même puis t’en informer. »

Le garçon se balance doucement. Il est si… gentil, contrairement à son frangin. Cependant, un détail dans son discours me dérange.

- « Tu « comptais » ? 

- Quelqu’un d’autre a étouffé l’affaire avant que je ne puisse le faire. » Déclare-t-il simplement en me regardant droit dans les yeux.

Je le jauge durant un court instant. Ce qu’il dit n’a aucun sens. Qui serait assez fou pour me sortir de ce pétrin sans nom ? Personne dans mon entourage, hormis Kaiba, ne jouit d’une réputation assez importante pour se permettre de laver de tout soupçon. Bon sang, Yuurei, réfléchis…

- « Tu n’as pas pensé à Pegasus ? »

Je fronce les sourcils à l’évocation de ce nom. La dernière fois que j’ai eu affaire à lui, je m’apprêtais à lui planter un couteau entre les deux yeux. Pourquoi ce type étrange m’aiderait-il alors que je ne le connais que depuis le tournoi ?

- « Ce n’est pas lui, j’en suis sûre. »

Mes lèvres se meuvent toute seule. Tiens, cela faisait un bail, Eléonore.

Je ne suis jamais très loin, chérie.

Cette fois, nous sourions toutes les deux, moi ironiquement, elle par pur plaisir personnel. Mokuba m’observe d’un air méfiant. Mes réactions manquent cruellement de naturel.

- « Je peux te poser une question ? » Poursuit-il subitement.

D’un geste du menton, je l’invite à continuer.

- « Pourquoi tu agis comme si tu m’avais oublié ? »

Mes pieds retrouvent la terre et interrompent tout mouvement de balancier. La tristesse qui s’immisce dans sa voix me prennent au dépourvu. Il ne parvient pas à soutenir mon regard plus de cinq secondes et fixe ses chaussures. Ses doigts resserrent leur emprise sur les cordes de la balançoire, il s’efforce du mieux possible de ne pas laisser sa frustration transparaître sur son visage mais de toute évidence, c’est raté.

- « Mokuba Kaiba… » Je murmure tout bas, comme si j’attendais que ces deux noms mis côte à côte trouvent une signification.

Rien, le vent balaie mon murmure comme il a balayé le parc des enfants qui jouaient il y a encore dix minutes. Les nuages se rapprochent dangereusement de nous. Dois-je y entrevoir le signe d’un danger imminent ? Après tout ce qui s’est passé, je pourrais croire en n’importe quoi.

- « Seto dit que c’est impossible que tu aies oublié et que tu te sers de nous. »

Je ferme les yeux et encaisse. Kaiba, une amabilité à toute épreuve ce type. Si je le connaissais réellement avant d’atterrir au Japon, alors je m’en souviendrais.

- « Ton frère a raison, mais je n’ai plus besoin de vous, j’ai Eléonore désormais. »

Qu’est-ce que tu fais ?

- « Nous ne jouons pas dans la même cour, Maki. »

Mokuba se redresse brusquement et s’immobilise. Ses yeux sont effrayés et des larmes menacent d’en couler s’il ne les retient pas.

- « Mokuba, ça va ? »

Sa réaction m’interpelle au point où j’essaie de lui attraper le poignet mais il recule et se lève de la balançoire. Comment l’ai-je appelé précédemment ?

- « Ma…Maki ? 

- Seto avait raison, tu te moques vraiment de nous. » Gémit-il avant de se retourner et de courir en direction de la sortie.

Perdue, je ne bouge pas d’un pouce. Le cul collé à la blanche de bois abîmée, je décroche mes pieds du sol et me laisse balancer un petit peu. Le parc s’est complètement vidé, il ne reste plus que moi et ce putain d’esprit.

- « On n’est pas bien, là, rien que toutes les deux ? »

L’expression de plaisir sur mon visage s’efface et s’étire sous la frustration.

- « Parce que tu crois que tu peux remplacer la Terre entière par ta simple présence ? Aie au moins la décence de m’expliquer les raisons pour laquelle ils sont si troublés de me voir.

- Tu devrais t’en souvenir. »

Je jure l’entendre glousser au fond de moi. Qu’elle rit autant qu’elle veut, je m’en fiche. Le vent frais se rafraîchit davantage et se glisse dans mon cou et le long de mes jambes. Un orage se prépare, et ce n’est pas forcément celui qu’on attend. J’ai beau me creuser la tête, le visage de Mokuba et celui de Kaiba ne signifient rien de spécial. « Tu n’as pas pensé à Pegasus ? » Cette phrase me préoccupe bien plus qu’Eléonore ne l’imagine. Tous semblent se souvenir de moi, mais pas obligatoirement d’Eléonore. C’est officiel, je n’y comprends que dalle.

- « On décampe. » Je déclare en me levant brusquement de la balançoire.

Mais aussi vite ai-je esquissé un pas vers l’arbre où s’appuyait mon vélo que mes membres se paralysent soudainement.

- « Tu crois que je ne devine pas tes intentions ? Je suis dans ta tête tout de même. 

- Cela tombe bien, j’y suis aussi. »

La demeure de Pegasus, je sais approximativement où elle se situe, mais ce n’est pas avec des jambes bloquées que j’y parviendrai. Une idée, vite.

- « Tu veux toujours le tuer, n’est-ce pas ? 

- Là, tu commences à être intéressante. »

Aviser n’a jamais été mon fort, mais je suis forcée de constater que je n’ai pas vraiment d’autres plans en tête. Si Monsieur Pegasus est la clé à tous mes problèmes, alors je trouverai un moyen de ne pas l’assassiner une fois là-bas.

- « Allons-y. »


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