et pourtant...

Chapitre 38 : final part 1

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:10

Christian se força à se calmer. Il était devant la porte. Olli était juste derriére. Ou peut-être pas...

Son cœur se ressera. Il devait être là !

 

Il était 4h du matin, il ne pouvait pas être déjà parti. Et il devait emballer ses affaires...

Quand il s'était couché à 2h, la lettre n'était pas là. Il l'avait trouvé à 3h30... Il venait de perdre une demi-heure...

Il était d'abord sorti en trombe de l'appartement. Mais la conscience qu'il était en caleçon au milieu du couloir lui avait fait faire demi-tour. Il ne pouvait tout de même pas aller voir Olli dans cette tenue ! Il était retourné dans sa chambre pour enfiler un jean et un t-shirt. Mais maintenant, il regrettait. Si Olli était déjà parti, il venait de perdre de précieuses minutes pour le retrouver... En même temps, il aurait dû aussi s'habiller pour le chercher...

Oh, mais pourquoi réfléchissait-il à tout ça !?

Il ne pouvait pas être parti en déposant la lettre ; où serait-il allé à 3h du matin !? Il était forcément encore là...

 

 

Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir...

 

Pourquoi hésitait-il encore ? Pourquoi n'osait-il pas frapper à cette porte !?

 

Il dansait devant, ne pouvant ni avancer, ni reculer... Si Olli était là, il saurait comment le faire avancer. Il le pousserait dans ses retranchements, le forçant à bouger. Mais il n'était pas là... et c'était d'ailleurs précisément la raison pour laquelle lui l'était.

 

Il s'approcha de la porte, posa sa paume contre elle.

Il ne savait même pas ce qu'il allait dire !!

Il laissa tomber sa tête contre le bois. Le son mat du choc dans le silence de la nuit le fit sursauter. Il retint sa respiration. Olli pouvait-il l'avoir entendu ? Le son n'était pas très fort.

A moins qu'il ne soit déjà parti...

 

Il releva la tête. Il fallait qu'il sache !

 

 

                                                                             *

 

 

Olli dormait profondément quand les coups à la porte le réveillérent. Qui pouvait bien toquer à cette heure-ci !?

Sa respiration se coupa quand la seule réponse possible lui vint à l'esprit. Christian !

Il avait dû trouver la lettre... Quel idiot de ne pas l'avoir déposé en partant ! Il avait eu peur de manquer de courage plus tard. Il avait voulu le faire tant qu'il était dans le mouvement... Résultat...

 

Il entendit la clanche descendre. Il essayait d'entrer, mais la porte était vérouillée.

- Olli.

Il tressaillit en entendant sa voix. Ce n'était qu'un chuchotement, mais les battements de son cœur s'amplifiérent. Ca faisait tellement longtemps qu'il ne l'avait plus entendu prononcer son prénom...

- Olli !

 

Mais que faisait-il ici ?

 

Le bruit assourdissant que faisait les battements de son cœur l'empêchait de réfléchir. Il n'arrivait pas à trouver de sens à sa présence, ici, à cette heure-çi.

 

Pourquoi ne courrait-il pas ouvrir ?

Mais chaque fois qu'ils se voyaient, ça tournait à la dispute, ou pire...

 

Pourquoi était-il là ?

 

Il s'assit doucement sur le bord du lit, essayant de ne pas faire de bruit, mais ne pût empêcher le sommier de craquer.

 

 

                                                                       *

 

Christian sentait les battements de son cœur devenir de plus en plus frénétiques. Non, il ne pouvait pas être arrivé trop tard !

Il appela encore une fois. Il allait réveiller toute la maison, mais tant pis.

 

Soudain le soulagement lui vrilla la poitrine, il venait d'entendre la craquement du lit. Il était là !

Il inspira un grand coup...

- Olli, ouvres, s'il-te-plait.

 

 

                                                                       *

 

 

Merde, pensa-t-il. Il avait entendu...

- Olli ! Je sais que tu es là... Ce serait difficile de ne pas l'entendre !

 

Il alluma la lampe de chevet. Rester dans le noir n'avait plus de sens, et n'arrangeait pas sa confusion.

- Olli, s'il-te-plait... Il faut qu'on parle.

 

Il voulait parler, maintenant !? Il se fichait de lui !?

- Olli...

 

Il allait réveiller tout le monde...

Il se leva. Se rapprocha de la porte.

Mais s'ils finissaient par s'engueuler à nouveau, s'il finissait par l'insulter à nouveau...

- Vas-t'en Christian...

La détresse dans sa voix le surprit lui-même.

 

                                                                         *

 

Christian ferma les yeux.

Ce n'était pas ce qu'il avait pensé entendre, ni l'acceuil qu'il pensait recevoir... Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qui allait se passer en fait...

Il n'avait pas eu le temps de réfléchir à comment Olli allait prendre son initiative. C'était un peu normal qu'il soit destabilisé... Peut-être aussi avait-il peur qu'il lui fasse encore du mal...

 

Mais ce n'était pas pour ça qu'il était là, au contraire. Il était venu chercher Olli, l'empêcher de partir. Il était venu admettre l'inévitable. Il ne pouvait pas vivre sans lui...

Mais ça, Olli ne le savait pas...

 

                                                                         *

 

Olli attendit derriére la porte, attentif à chaque son...

Il entendait les pas de Christian. Il sourit en l'imaginant. Christian n'était pas le genre à rester sur place tranquillement...

Il avait tellement envie d'ouvrir cette porte, il avait tellement envie de le voir, d'entendre sa voix... Mais il avait tellement peur que ça parte à nouveau en sucette, et...

 

 

                                                                          *

Christian inspira profondément. Le seul moyen de lui faire ouvrir cette putain de porte était de le rassurer sur les intentions de sa venue... Et le seul moyen de faire ça, était de lui dire les mots...

Il posa ses mains de part et d'autre de la porte, posa sa tête contre le battant.

- Olli, je ne partirais pas... Je suis venu...

Il déglutit, il avait la gorge séche, le cœur battant à tout rompre.

- Je t'aime Olli. Ouvres s'il-te-plait.

 

 

 

                                                                              **

 

Olli se figea.

Il l'aimait. Il venait de dire qu'il l'aimait !

Ses idées étaient tellement brouillées qu'il n'eut aucune réaction.

 

- Olli.

 

Le cœur battant dans ses tempes, il approcha sa main du verrou. Il tourna doucement la clé et ouvrit la porte.

Leur regard se croisérent.

Christian avança dans la piéce en même temps que lui recula.

Il ne savait pas comment réagir. Qu'attendait-il de lui ?

 

 

 

Christian referma doucement la porte derriére lui.

Il se faisait face, et c'était tellement étrange.

Le regard d'Olli était si … mélange d'espoir, de craintes, d'attente.

C'était à lui de parler, mais il ne savait pas par où commencer...

 

Il s'humecta les lévres.

 

- Ne pars pas. S'il-te-plait Olli, ne t'en vas pas.

Je sais que je n'ai aucun droit de te demander ça. Je sais que je t'ai fait énormément de mal, et je suis tellement désolé... Olli... j'ai enfin compris. Je... ma vie n'a aucun sens sans toi... Je...

 

Il avait du mal à respirer.

Il avait garder tout ça tellement longtemps ! Et il voulait tellement qu'Olli reste. Il voulait tellement le convaincre de ne pas partir... Et les mots, c'était tellement pas son truc.

 

Olli, tétanisé, l'écoutait sans bouger. Mais plus Christian parlait, plus le débit s'accélérait. Sa respiration devenait difficile ; il était en panique. Christian n'avait pas l'habitude de faire ça. Et peu importait... l'essentiel il l'avait dit. Il ne voulait pas qu'il parte. Il avait besoin de lui. C'était tout ce qu'il avait besoin de savoir !

 

Il parcourut les trois pas qui les séparait et prit son visage dans ses mains.

- Schh, tout va bien. Calmes-toi, tout va bien. Je suis là. Je ne vais nul part, je suis là, souffla-t-il dans ses cheveux.

 

Christian se laissa porter par la voix. Les mains d'Olli sur son visage l'appaisérent presque instanément. Il sentait son souffle dans sa nuque. Comment avait-il pû avoir peur de ça pendant si longtemps ? Sa place était ici, entre les bras d'Olli. Entre les bras de l'homme qu'il aimait.

 

Il le repoussa légérement pour pouvoir le regarder. Il était si beau. Ses yeux avaient un magnétisme et un éclat qu'il ne leur avait jamais vu encore.

Il leva la main, l'approcha doucement de son visage. Ses doigts se posérent sur sa joue, s'égarérent dans ses cheveux. La vision d'Olli fermant les yeux sous la caresse le fit frissonner.

Quand il rouvrit les yeux, Christian replongea dans le vert émeraude. Ce vert qui l'avait troublé dés leur premier regard.

 

- Je t'aime Olli, dit-il en le regardant droit dans les yeux, avant de poser ses lévres sur les siennes.

 

 

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