et pourtant...

Chapitre 30 : réglement de compte à ok corral

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:16

Olli revint au No Limits et s'apperçut tout de suite que Christian n'était plus là. Il souffla un bon coup ; bon, c'était le moment.

Il allait monter quand il entendit Olivia l'appeler. Il se retourna et la rejoignit au comptoir.

 

- Olivia, comment tu vas ? demanda-t-il en l'embrassant.

- Bien ! Trés bien !

Son sourire satisfait et la lueur dans ses yeux lui firent peur tout à coup.

- Ok, qu'est-ce que t'as fait encore ?

 

- Comment ça ?

La voix était trop ingénue, il n'aimait pas ça, vraiment pas.

- Olivia, je connais ce regard, et je connais ce sourire. Qu'est-ce que tu as fait ? scanda-t-il.

 

Elle soupira. En même temps, elle devait lui annoncer sa découverte, alors...

- Ok, je me suis juste arrangée pour savoir ce que Christian ressent réellement pour toi. Et je sais !

 

La panique s'empara de lui. Les plans d'Olivia n'était pas connu pour faire des merveilles dans la paix des ménages, au contraire.

- Oh mon Dieu. Tu as fait quoi exactement ?

 

Elle secoua la tête, faisant miroiter sa chevelure.

- Paniques pas. J'ai juste organisé ta rencontre avec Jeremy ici, c'est tout !

- Quoi ? Mais pourquoi ?

 

Elle leva les yeux vers le ciel.

- Ben pour voir si Christian était jaloux ! Mais j'avais même pas besoin, tu t'étais très bien débrouillé tout seul de ce côté là... ajouta-t-elle d'une voix taquine.

- Comment ça ? demanda Olli de plus en plus perdu.

 

- Je ne sais pas qui est cet Alexis, mais Christian ne semble pas le porter dans son cœur...

Alexis ?!

- Quoi ? Mais que ? Comment il connait Alexis ?

- Ah, ça je ne sais pas. Alors, tu veux savoir comment Christian a réagi ou pas ??

 

Olli inspira, anxieux.

- Vas-y. Dis.

Olivia ne contint pas son exaltation. Elle était tellement fiére d'elle et de la réussite de son plan !

- Il était absolument fou de jalousie, et ivre de rage !! Surtout quand je lui ai dit que tu n'avais pas ton pareil pour racoler les mecs... Il est monté absolument furieux !

 

Olli devint livide.

Christian furieux, c'était comme Olivia et ses plans, ça ne faisait pas bon ménage...

Pourvu qu'il ne s'enfuit pas à nouveau !

Il... il devait monter, tout de suite. Il devait lui parler, lui expliquer que ce n'était qu'un malentendu. Lui dire qu'Alexis ne représentait rien, n'était rien.

Lui dire qu'il l'aimait. Qu'il l'aimait comme un fou. Comme il n'avait jamais aimé...

 

- Oh mon Dieu, Olivia ! Qu'est-ce que tu as fait !? s'écria-t-il en courant vers l'escalier.

 

 

 

                                                                     *

 

 

 

Christian n'arrivait pas à se calmer. Il faisait les cents pas dans le séjour. Il avait essayé de s'assoir à plusieurs reprises, mais était incapable de tenir en place.

 

Les mots d'Olivia résonnait encore, et encore, et encore dans sa tête. La vision d'Olli flirtant, souriant, riant avec ce gars lui tordait toujours autant les tripes. Mais le pire, c'est qu'il était parti avec !

Il s'assit à la table, accablé.

Ils avaient discuté dix minutes, maximum, et il était parti avec... Quel genre d'homme ça faisait de lui ? Et lui, Christian, quel genre d'homme cela faisait de lui, pour être tombé amoureux d'un mec pareil !

 

Il ne pouvait pas croire qu'il s'était trompé à ce point sur lui ! C'était tellement loin de l'image qu'il avait d'Olli ! Mais si même sa cousine parlait de lui en ces termes...

Il plongea sa tête entre ses bras, se forçant à respirer amplement.

 

 

                                                                          *

 

 

Olli s'arrêta devant la porte, à bout de souffle.

Il devait retrouver un semblant de calme avant de se confronter à Christian. Il avait mal au ventre, ses boyaux se tordant dans tous les sens. Il était absolument mort d'angoisse.

Il souffla un bon coup, le regard fixé sur la porte, puis toqua.

 

 

- Christian,

Mais il ne put aller plus loin.

 

- Oh, déjà fini, c'était rapide.

Il regarda Christian, surpris autant par le ton que par le sens des paroles.

- Eub, pardon ?

- Non rien, je me comprends.

 

Il décida de passer outre les piques. Il avait des choses à dire, et ne comptait pas laisser Christian l'intimider cette fois.

- Euh, tu me laisses entrer ? Il faut qu'on parle, je pense.

- Parler ? C'est ce qui t'interesses t'es sûr ? dit-il en s'éloignant de la porte.

 

Olli ouvrit des yeux ronds. Il connaissait l'agressivité de Christian, il l'avait déjà expérimenté, mais cela n'avait rien de comparable à ce qu'il vivait maintenant.

- Juste pour être clair, je ne comptes pas quitter le salon.

Olli voulut répondre, mais aucun son ne sortit. Christian en profita pour pousser l'attaque.

- Enfin, je suppose que ça ne te dérangerait pas. Vu le temps que vous avez mis, vous n'avez pas dû aller bien loin, ton playboy et toi !

 

- Mais je, mais tu dérailles complétement !! Christian...

Il ne put retenir la notion suppliante dans le ton de sa voix.

- Quoi !? le coupa celui-çi encore une fois. C'est faux peut-être ? Enfin, au moins maintenant, on sait tous les deux où on en est, pas vrai ? Moi je n'assumes pas et toi tu papillones... Et l'avantage, c'est que maintenant je n'ai plus besoin d'assumer quoique ce soit. Merde, Olli ! Je croyais que je comptais pour toi, je croyais que j'étais quelqu'un d'important dans ta vie. Mais finalement, je n'ai pas plus de valeur que ton Alexis que tu t'es fait cette nuit, ou que ce playboy que tu viens de ramasser... J'étais juste une prise plus difficile... Toutes ces attentions, tous ces cadeaux, c'était juste un moyen d'acceder à mon lit finalement. Mais tu sais quoi, maintenant que j'ai vu qui tu es, maintenant que je sais quel genre de pute tu

 

Une gifle le coupa net dans son élan. Il leva les yeux vers Olli. Il le regardait, tout aussi choqué que lui par le geste qu'il venait de faire. Olli était livide, le regard vide, la bouche ouverte,il avait du mal à respirer.

Christian se toucha la lévre et ne fut pas surpris d'y trouver du sang.

 

Il vit Olli reculer vers la porte.

- Tu sais quoi, t'as gagné, commença-t-il d'une voix tremblante. Penses ce que tu veux. J'en ai marre de me battre seul. J'en ai marre de ce petit jeu moi aussi, mais c'est pas moi qui joue Christian. C'est tellement plus facile de me faire passer pour... tellement plus facile que d'assumer ce que tu ressens. Juste là, t'es allé trop loin...

Et, juste pour info, j'ai hébergé Alexis la nuit derniére, mais j'ai dormi sur le fauteuil. Et le type en bas, je viens d'apprendre que c'était un plan d'Olivia, non pas qu'il se serait passé quoique ce soit de toutes façons...

 

Cette fois, c'était au tour de Christian d'être tétanisé. La douleur sur le visage d'Olli, le ton posé et calme de sa voix était tout aussi choquant que la fureur qui l'avait emporté.

Il vit Olli chercher quelque chose et lui lancer. Il l'attrapa par réflexe.

 

- J'ai fini de courir aprés toi, si tu as autre chose à me dire que des injures tu sais où me trouver.

Olli allait partir quand il pivota sur ses talons.

- Une derniére chose encore, que les choses soient vraiment claires ; je t'aime.

 

Christian sentit les battements de son cœur s'accélérer. Il aurait voulu dire quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Il aurait voulu pouvoir bouger, courir vers lui, le prendre dans ses bras et s'excuser, mais son corps ne répondait pas.

 

 

                                                                 *

 

 

Olli quitta la piéce doucement. L'espace d'un instant, il avait cru que Christian le retiendrait. Mais bien sûr, il ne le fit pas. Les yeux embués, le regard dans le vague, il ne vit pas la personne qui se tenait dans le couloir, derriére la porte, et lui rentra dedans.

Il leva les yeux et leurs regards se croisérent. Olli frissonna. Christian le détestait déjà d'avoir éveillé en lui des sentiments qu'il ne pouvait accepter. Maintenant il allait le haïr.

Il détourna le regard et continua son chemin. Tout ça ne le concernait plus.

 

 

 

                                                                     *

 

 

Christian vit Olli partir, incapable de le retenir, incapable de quelques actions que ce soient.

Il regarda dans sa main. Il tenait le porte-clé de coyote. Olli ne courrait plus aprés lui.

Il se dirigeait vers le canapé, quand il entendit la clanche de la porte. Il se retourna vivement, pensant que c'était Olli qui revenait.

Mais ce n'était pas lui. Son sang se glaça et il émis un hoquet de stupeur.

 

- Gregor.

 

 

 

 

 

Laisser un commentaire ?