et pourtant...

Olli s'était rendu à la salle de sport directement aprés son service. Il avait besoin d'évacuer toutes les émotions qui le consumaient. Il avait retrouvé les habitudes qu'il avait prises sur le bateau. Mais ça sonnait faux. Tout ce qui se passait autour de lui en ce moment sonnait faux. Comme si le monde, en continuant de tourner normalement, rabaissait sa douleur, la rendait insignifiante.

C'était ridicule de s'infliger autant de souffrance. Dans quelques mois, quelques semaines peut-être, tout ça ne serait qu'un souvenir. Comme pour Tom. Le temps guérissait tout.

Mais là tout de suite, il avait mal comme jamais.

Ici encore plus. C'était le terrain de prédilection de Christian. C'était là qu'ils s'étaient rencontrés pour la premiére fois.

Il essayait désespérément de se focaliser sur les exercices et rien d'autre... mais c'était peine perdue. Inlassablement, ses pensées se dirigeaient vers lui. Son regard bleu et profond. Les fossettes qui se creusaient sur ses joues lorsqu'il souriait. Les reflets dorés que faisait le soleil losqu'il s'égarait dans ses cheveux ; comme il aurait voulu pouvoir les toucher, les caresser, passer ses doigts à travers. Son rire. Sa voix.

Il reposa la barre. C'était le truc de Christian de se perdre dans le sport, pas le sien. Lui c'était la musique, la foule, la danse. Mais il devait commencer tôt le lendemain, sortir était exclu.

Il ramassa ses affaires et se rendit au vestiaire.

                                                                           *

Christian arriva tard à la salle de sport. Il venait de terminer son service et n'avait aucune envie de replonger dans ses bouquins ou de traîner dans l'appartement vide. Se défouler, c'était ce dont il avait besoin. Surtout avec le stress qui l'attendait le lendemain...

Il entrait dans les vestiaires, le sac sur l'épaule, quand il se figea.

Debout au milieu de la piéce, il était incapable du moindre mouvement. Son esprit et son corps étaient bloqués. La bouche séche, le cœur battant furieusement dans sa poitrine. Une seule partie de son anatomie réagit sans qu'il ne puisse rien y faire.

Des voix le tirérent de sa torpeur. Il reprit ses esprits et recula. L'entraînement serait pour une autre fois, il n'était plus en état là...

                                                                              *

Christian tournait en rond dans le salon.

Que les sentiments qu'il ressente pour Olli soit de nature amoureuse, soit. Il s'y était fait. Il ne comprenait toujours pas, mais il avait accepté. Qu'il ait pû éprouver un apaisement, un réconfort, une tendresse dans leur étreinte, ok.

Mais ce à quoi il ne s' était pas attendu, et avec quoi il n'était pas d'accord du tout, c'est la réponse physique de son corps à ce qu'il venait de voir.

Il serra les poings, ferma les yeux. Mais ce fut pire. Les images déferlérent devant lui sans qu'il ne puisse rien faire pour les arrêter.

Il était resté planté là. Submergé par un flot d'émotions, de sensations. Ses yeux ne pouvant se détacher de la scéne.

Olli, nu, sous la douche. Son corps tellement parfait. Le torse robuste, les lignes du dos, la rondeur de.. stop !

Non, non et non. Ce n'était pas possible. Il... c'était...

C'était un corps de mec, putain! Il ne pouvait pas, il ne devait pas...

Et pourtant, son corps ne s'y était pas trompé. Il avait très bien reconnu les stimulus, et la réponse avait été immédiate, laissant Christian mortifié et honteux. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?!

Heureusement, il avait entendu les voix qui se rapprochaient. Comment aurait-il pû s'expliquer si quelqu'un l'avait vu ? Si Olli l'avait vu !

La tension dans son jean était toujours là. Chaque fois qu'il repensait, chaque fois qu'il revoyait la scéne, le désir qu'il avait ressenti la réactivait. Et il n'allait certainement pas la soulager  !!

Une douche froide, une douche glacée, voilà ce dont il avait besoin.