et pourtant...

Chapitre 16 : statu quo

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 08:08

Olli avait des impatiences dans les jambes, les mains, les doigts... tout son corps vibrait de tension contenue.

6 jours. Cela faisait 6 jours que Christian était revenu, et s'il s'était vu 1h en tout, c'était beaucoup.

 

 

Quand il était descendu ce matin là, pour voir si Gregor avait besoin de lui, il avait eu un choc. Il s'était même demandé s'il était bien réveillé ou s'il rêvait encore.

Christian était derriére le bar, dans son uniforme. On aurait pû croire que rien ne s'était jamais passé. Il lui avait fallu quelques minutes pour reprendre ses esprits et pouvoir entrer de maniére à peu prés naturelle et désinvolte... alors qu'il n'avait qu'une envie ; courir et le prendre dans ses bras. Il avait eu tellement peur.

- Hey, tu es de retour, comment ça va ? (si tu savais à quel point je suis heureux de te voir !!)

- Ca va bien, lui avait-il répondu en souriant, et Olli sentit ses paumes devenir moite. J'ai réussi à faire le point comme je le voulais. Et je dois te remercier pour ça d'ailleurs !

- Pourquoi ?

- La liste est longue ! Pour ton soutien, pour tes conseils, pour avoir aidé Gregor en prenant ma place, et aussi pour ça.

Il avait sorti la convocation aux examens d'entrée à la fac de sport.

- Grâce à toi, j'ai un nouveau but. Et je vais peut-être pouvoir, enfin, faire ce qui me plait. Merci pour ça Olli.

Il ne sût pas quoi dire. (Je ferais tout pour toi Christian, toujours.)

- Euh, de rien. Je suis content que tu ais pris cette décision.

 

Un consommateur vint interrompre la discussion. Olli rongea son frein. Il avait tellement de question à lui poser... mais le moment n'était pas opportun.

- On se voit ce soir ? Je travaille d'aprés-midi, mais je pourrai passer aprés ?

Christian regarda ailleurs, mal à l'aise.

- Désolé Olli, mais je dois me coucher tôt. Je reprends l'ouverture demain et ensuite je dois m'attaquer aux révisions et à l'entraînement. L'examen est dans 2 semaines, je ne dois pas traîner...

 

Olli masqua sa déception comme il le pût. Il comprenait bien sûr.

Mais, aprés la dispute, la nouvelle de son absence, sa disparition des ondes et l'angoisse qu'il avait ressentit, il aurait vraiment eu besoin de passer un peu de temps avec lui... Ils ne s'étaient d'ailleurs toujours pas expliqués au sujet de cette dispute. Cela n'avait peut-être plus autant d'importance maintenant, mais il aurait bien aimé comprendre. Et il avait beau se repasser les images dans sa tête, il ne comprenait toujours pas ce qui s'était passé et comment cela avait pû prendre de telles proportions.

- Ok, on se revoit demain alors ?

- A demain Olli.

 

 

Et voilà. Ca c'était il y a 6 jours, et c'était leur plus longue conversation. Depuis, dés qu'il passait le voir, il n'avait pas le temps ; il était en train de réviser, il allait justement partir pour l'entraînement, il devait encore donner un coup de main au No Limits.

Olli lui avait proposé de l'aider à réviser, mais il avait argué qu'il travaillait mieux seul. Il lui avait proposé de l'accompagner faire du sport, comme il l'avait fait si souvent. Mais ses horaires ne coincidaient jamais avec les siens, quelque soit l'heure à laquelle Olli appelait.

Ca aussi, Christian n'appelait plus jamais et ne répondait à ses messages qu'une fois sur trois.

 

Olli ne savait plus quoi penser.

Christian lui assurait que ce n'était qu'un probléme d'emploi du temps. Il avait envie de le croire, oh combien ! Mais il sentait que ce n'était pas vrai...

Christian ne lui parlait plus de la même maniére, ne le regardait plus de la même maniére... il ne le regardait que rarement en faite. Il y avait décidément quelque chose.

Et il en était là. A tourner en rond dans sa chambre. Ca ne pouvait plus durer.

Il était temps que Christian lui dise clairement ce qu'il en était. S'il ne voulait plus le voir... Il méritait au moins de savoir pourquoi !

Mais avec ses examens, ce n'était pas le moment... Olli se promit d'attendre, mais dés que ce serait fini, il irait lui parler.

 

 

 

 

                                                            *

 

 

 

Malgré l'heure tardive, Christian était encore dans ses bouquins. Il avançait vite. Il faut dire aussi que ces derniers jours, il ne faisait que ça. Et le sport bien sûr. Il se donnait à fond dans toutes les disciplines.

Il était fier de lui. Non seulement il avait rattrapé son retard, mais il avait tenu ses résolutions et avait pû éviter Olli toute la semaine.

 

Bien sûr, à chaque fois qu'il le croisait, son cœur s'emballait frénétiquement. Bien sûr, à chaque fois qu'il entendait le son de sa voix, il sentait une douce chaleur lui parcourir le corps. Bien sûr, à chaque fois qu'il lisait la déception dans ses yeux, ces yeux qu'il avait eu l'habitude de voir brillant et souriant, il avait l'impression de recevoir un coup de poing dans l'abdomen.

Olli était présent à chacune de ses pauses.

Il refermait son livre et repensait à leurs discussions et à leurs fou rires.

Il changeait de machine, et revoyait la déception dans les yeux verts.

Quand il mangeait, quand il se douchait, quand l'activité au No Limits lui laissait un répit. Chaque instant où son cerveau n'était pas occupé le ramenait vers lui.

Le pire c'était le soir, au moment du coucher. Il le repoussait de plus en plus, attendant que la fatigue soit telle que le sommeil vienne le chercher rapidement. Mais les images s'invitaient malgré tout. Celle du feu de camp. Le visage d'Olli, illuminé par les flammes. Ses yeux si brillants, son regard si intense. Ses souvenirs déformaient-ils la réalité ? Il lui semblait maintenant voir du désir dans ce regard.

Il se rappelait aussi leur accolade. Sa tête au creux de l'épaule d'Olli. Ses bras autour de lui. Son odeur. Son cœur, qui lui exprimait si clairement, pour la premiére fois, que non, ça n'était décidément pas de l'amitié.

 

Christian jeta son stylo.

Ok, il arrivait à gérer en public. Il n'avait plus de saute d'humeur. Gregor était rassuré. Mais force lui était de constater que l'opération j'évite Olli ne se passait pas comme prévu.

Ouai, il pouvait être fier de lui... de n'avoir pas cédé à son envie de le voir, de lui parler, de le respirer à nouveau.

Mais à quel prix. Il s'épuisait entre les cours, le sport et son boulot. Sans compter sa culpabilité vis-à-vis de lui.

Combien de temps tiendrait-il comme ça ?

 

Laisser un commentaire ?