L'Abandon De La Force

Sur une planète-décharge comme Bracca, personne parmi les autochtones ne se souciait du crash d’un vaisseau spatial, car ce type d’événement était aussi courant que les pluies sur une planète aquatique. De ce fait, quand la capsule de sauvetage de Cal Kestis s’échoua à sa surface, elle n’attira pas davantage l’attention de la population au sol et le jeune apprenti padawan réussit alors à passer complètement inaperçu.

Pour l’heure, il n’y avait rien à craindre. Les Séparatistes n’étaient plus dans le secteur et, grâce à la dernière action de son défunt mentor, le croiseur républicain des troupes clones rebelles était réduit en un amas de poussières d’étoiles.

Cal, qui ne pouvait désormais qu’attendre patiemment des nouvelles de la part du Haut-Conseil Jedi, se mit néanmoins à être brusquement hanté par plusieurs questions qui vinrent semer le trouble dans son esprit. Était-ce seulement les Clones du 13e Bataillon qui s’étaient révoltés ? Ou bien était-ce plutôt toute l’Armée Républicaine qui avait pris les armes contre les chevaliers Jedi ? D’après les derniers mots de Jaro Tapal, il semblerait bien qu’il s’agisse là d’une rébellion à l’échelle galactique. Mais l’adolescent rescapé avait vraiment encore beaucoup de mal à l’admettre. Comment cela pouvait-il être possible ? Et si réellement ceci s’avérait exact, alors l’Ordre des gardiens de la paix et de la justice était perdu à tout jamais.

Effrayé de cette éventualité, Cal décida de ne pas s’attarder trop longtemps à l’endroit de son atterrissage forcé, car même si d’autres soldats Clones mettraient sûrement au moins une journée avant d’arriver sur place, la menace d’une dénonciation de la part des habitants du monde-poubelle demeurait toujours. Ainsi, même si cela prendrait sans doute un peu moins d’une rotation planétaire complète pour que ses ennemis arrivent à lui, Cal savait qu’il n’avait pas assez de temps pour enterrer dignement et sans risque son ancien pédagogue. Le cadavre encore chaud de Tapal gisant dans la capsule de sauvetage, celle-ci lui servirait alors de cercueil improvisé.

Décidé, Cal s’attela donc à répandre du coaxium sur la carlingue de l’engin spatial, avant d’activer le sabre-laser à moitié détruit de son maître pour y mettre le feu. Et à peine la lame bleu Pantorien frôla-t-elle le liquide inflammable qu’un incendie se déclara et entoura rapidement la totalité de l’épave.

Mais tandis que l’ultime lieu de repos de son maître s’embrasait devant ses yeux remplis de désespoir, soudain, Kestis sentit sa tresse de padawan se détacher subitement du reste de sa chevelure rousse. Se rendant alors compte, mais trop tard, que le tir de blaster qui lui avait éraflé la joue droite lors de sa fuite avait aussi et au passage, cisaillé sa tresse en partie, le symbole de son allégeance aux Jedi rejoignit ainsi les flammes funéraires sans qu’il puisse rien faire. Consumée aussi vite qu’une météorite dans l’atmosphère, ce fut comme une révélation pour Cal Kestis, qui comprit immédiatement le signe envoyé par la Force en personne, et qui était : il n’y a plus rien à attendre d’Elle…