Papy Paly

Chapitre 1 : Papy Palpy

Chapitre final

1149 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/07/2021 07:44

Vêtue d’un smoking en cuir ébène, Rey pénétra d’un pas rapide dans la salle du trône de la seconde Base Starkiller. Avançant de tout la vitesse que pouvaient lui conférer ses talons hauts, la jeune femme accourut voir son grand-père qui somnolait dans son fauteuil métallique.


« Allez papy on se réveille ! » Lui dit-elle, une fois arrivée à sa hauteur, en secouant avec énergie son corps chétif et squelettique.


La vieille tête cadavérique de l’Empereur dodelina alors dangereusement, à tel point qu’elle sembla même prête à se détacher à tout instant de ses maigres épaules toutes fragiles, tant sa petite-fille continuait à l’agiter ainsi, avec autant de force et si peu de précautions. Néanmoins, l’entêtement de Rey produisit l’effet escompté puisque Palpatine se réveilla en sursaut, comme s’il venait d’échapper de justesse à un cauchemar ou plutôt, dans le cas du maître Sith, à un rêve merveilleux. Le vieux monarque galactique à la bouche pâteuse embrassa alors la douce joue chaude et bien vivante que lui tendit sa petite-fille et lui dit d’une voix enrouée par son réveil :


« Tu es finalement là mon ange.


– Pour rien dans la galaxie je n’aurais raté ça, déclara-t-elle toute souriante, en s’asseyant avec impatience sur les cuisses osseuses de son grand-père ; et ensemble, ils se mirent tout deux face à l’immensité spatiale qui était aussi noire que leur âme.


– Qu’est-ce qui te ferait plaisir aujourd’hui ? »


Rey se mit alors à observer l’espace étoilé avec les yeux hésitants d’une enfant qui ne savait pas trop quoi choisir entre plusieurs friandises qui s’offraient à elle. Il était en effet très difficile de faire un choix devant la multitude d’étoiles que proposait la Galaxie. Cependant, après seulement quelques secondes d’observation, malgré le nombre incalculable des étoiles de l’espace, Rey étira son index et pointa du bout de son doigt une lumière lointaine, qui constituait le point accentué d’une constellation qui avait l’étonnante forme d’un « i ».


« Tu es sûre ? Demanda l’Empereur à son héritière.


– Certaine, renchérit Rey.


Palpatine maintint alors écrasé un bouton situé sur l’un des accoudoirs de son siège impérial.


– Général Hux, veuillez mettre le cap sur la position T1-H1-X38. »


À peine venait-il d’ordonner cela dans son comlink que la station spatiale de combat se mit à vibrer avant de sauter dans le tunnel de la vitesse-lumière. Une fraction de seconde plus tard, la seconde Base Starkiller sortit du vortex de l’hyperespace, et la planète que Rey avait choisie apparut à travers le hublot d’observation. C’était Jakku. Un banal monde désertique, qui n’offrait aucune réelle ressource stratégique pour l’Empire Sith, adéquate donc pour les petits plaisirs auxquels s’adonnaient les membres de la famille Palpatine. Rey était en train de regarder ce globe gigantesque qui n’avait que très peu d’importance pour elle quand brusquement, les propos de son grand-père la détournèrent de cette vue.

« À toi l’honneur, » dit-il avec un brin de solennité dans sa voix âgée.


Instantanément, le visage de Rey se tourna vers celui complètement ridé et difforme de son grand-père et elle ne put lui dissimuler son sourire, tellement le bonheur qu’elle ressentait à ce moment était intense, aussi intense que le jour où elle avait découvert le Côté Obscur. Pour la première fois depuis son adoption, elle allait enfin pouvoir donner l’Ordre ultime, et pour une fois, c’était elle qui allait pouvoir marquer l’Histoire Galactique avec un grand « H ». Ne voulant donc manquer l’opportunité en aucun cas de se faire un nom grâce à ce premier et facile fait d’armes, Rey s’éclaircit rapidement la voix, mit son dos bien droit, puis appuya sur le même bouton de commande que son grand-père avait pressé il y avait quelques secondes.


« Ici la princesse Rey… Feu à volonté ! » S’enflamma-t-elle alors dans le micro du trône du souverain.


Rey retira ensuite vivement son doigt du bouton de communication, puis déglutit d’appréhension en attendant que sa décision soit exécutée. Pour son plus grand bonheur, après une très rapide et nouvelle vibration de la part de la seconde Base Starkiller, il ne fallut pas attendre bien longtemps avant de voir s’éjecter du centre de la titanesque station militaire un flamboyant rayon laser, qui se dirigea en direction de Jakku aussi rapidement qu’une flèche en pleine course dans les airs. Et lorsque le tir de plasma rouge toucha finalement de plein fouet la planète cible, cette dernière explosa de la même façon qu’un ballon de baudruche percé par une aiguille.


Et tandis que le monde, autrefois fait de grains de sable, se transformait en un amas de poussière d’étoiles, les yeux bruns de Rey se mirent à briller d’une joie inexplicable. Rey avait regardé avec émerveillement la colonne lumineuse rougeoyante faire disparaître cette pathétique planète des cartes stellaires. En peu de temps qu’il n’en faut pour le dire, en un simple clignement d’œil, Jakku, le monde des sables et tous ses habitants, n’étaient désormais plus et venaient de rejoindre à tout jamais les poussières invisibles qui flottaient éternellement dans l’Univers.


Inévitablement, la sensation de jouissance que procura cette expérimentation du pouvoir suprême et de l’autorité absolue que lui conférait son rang, poussa la jeune Rey Palpatine à se sentir toute-puissante, et peut-être même plus, que la Force en personne. À partir de cet instant précis, Rey fut totalement soumise et aveuglement pervertie par l’hégémonie de son sang sur l’entièreté des mondes et des peuples de la Galaxie. Rey ne pouvait dès lors être qu’aux anges, tout comme elle ne pouvait que follement apprécier la folie meurtrière qu’elle avait hérité de sa lignée. Et face à l’empire familial des Palpatine, qui régnaient en maître absolu sur toute la Galaxie depuis des décennies, Rey, qui était plus que fière et honorée d’avoir le privilège de porter le nom de son grand-père paternel, de l’individu le plus puissant de tous les temps, décida enfin, après toutes ces années de retenue, d’avouer ses sentiments les plus profonds.


« Je t’aime très fort ! » S’exclama-t-elle alors en enroulant subitement ses bras autour du cou fripé de son grand-père préféré, de son petit papy Palpy.


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