Les troubles de l'adolescence

Chapitre 3 : Encore!

1708 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/04/2017 14:16

Chapitre 3 : Encore !


Lui qui avait toujours dormi du sommeil d’un bébé parfaitement équilibré, voilà qu’il faisait des insomnies. Tout ça à cause de cette peste d’Akané et de ce crétin de Ryoga ! Cela faisait plus d’une heure maintenant qu’il tournait sans parvenir à trouver le sommeil et les ronflements de son panda de père ne l’aidaient pas. Quand aurait-il enfin sa propre chambre ? Il faudrait qu’il en parle à Soun Tendo. Même s’il était un invité qui profitait gracieusement du gite et du couvert, il était aussi l’héritier du dojo bien qu’il n’ait jamais rien demandé par ailleurs. C’était même la raison pour laquelle il était fiancé à Akané !

Fatigué de chercher en vain le sommeil, il se releva décidant qu’il avait soif ou faim, il ne savait plus trop. Le trajet pour rejoindre la cuisine passait devant la salle de bain et il fut étonné de constater qu’elle était éclairée. Qui pouvait prendre un bain à cette heure tardive ? Le cœur battant, il s’approcha de la porte qu’il entrouvrit très légèrement. Ce n’est qu’à demi surpris qu’il découvrit Ryoga plongé dans l’eau chaude.

La vapeur empêchait Ranma de distinguer parfaitement la scène mais les soupirs du garçon étaient sans équivoques, il recommençait son petit manège de la veille. Dans un mélange de confusion et d’excitation, Ranma s’agenouilla sans bruit pour regarder son meilleur ennemi se caresser. Il ne pouvait pas voir sa main qui était sous l’eau mais il apercevait à travers le voile de vapeur nacrée son visage aux yeux clos. Les lèvres entrouvertes de Ryoga laissaient échapper de légères plaintes et des « A-ka-né » saccadés. Ranma sentit aussitôt son sexe se dresser. Fasciné, il contemplait son ami tout en sentant l’excitation monter en lui, inondant son bas ventre de chaleur, durcissant son entre-jambe. Sans prendre garde à ce qu’il faisait, il glissa sa main dans son pyjama, attrapant son érection. Il la massa aussitôt énergiquement, calquant son rythme sur celui de Ryoga. De plaisir, il se mordit la lèvre. C’était si bon ! Les bruits du garçon dans son bain se faisaient de plus en plus forts et Ranma devait plaquer sa main gauche sur ses lèvres pour étouffer ses propres gémissements. Le souffle court, son cœur cognant dans sa poitrine, il accéléra ses va-et-vient sur son membre tendu, essayant de ne pas perdre de vue le visage si excitant de Ryoga. Dans un dernier mouvement, celui-ci se libéra dans l’eau du bain en poussant de petits cris étranglés et Ranma jouit aussitôt, se mordant la main pour ne pas crier.

Un peu étourdi, il mit quelques secondes à revenir à la réalité. Ryoga était déjà sorti de la baignoire et s’apprêtait à s’asperger d’eau froide. Le jeune homme prit le temps d’admirer le corps musclé de son ami avant de quitter les lieux. Il se sentait à la fois vidé et profondément troublé. Il se rinça dans le lavabo des toilettes avant de se diriger vers la chambre d’Akané. Il avait besoin de la voir, de contempler son joli visage, de se rassurer. Il entrouvrit la porte et constata qu’elle était profondément endormie. Il hésitait à s’approcher quand un grondement provenant du pied du lit attira son attention. Pendant une fraction de seconde, Ryoga le cochon le fixa avant de passer à l’attaque. Ranma n’eut pas le temps de réagir et l’animal l’envoya bouler dans le couloir dans un fracas assourdissant. Akané, réveillée en sursaut, constata que son fiancé et P-chan étaient une fois encore en pleine bagarre.

— Ranma, cria-t-elle, qu’est-ce que tu…

Elle s’interrompit devant l’air sérieux de celui-ci. Assis par terre, il fixait l’animal d’un regard plein de reproches, les yeux brillants.

— Ça ne va pas Ranma ?

Celui-ci releva le visage vers elle. Elle fut étonnée de le trouver si pâle. Lui qui respirait toujours la confiance en soi affichait un air inquiet qu’elle trouva étrange.

— Tout va bien, s’expliqua-t-il d’une voix blanche. Je passais juste devant ta chambre quand ton imbécile de cochon m’a sauvagement agressé.

— Mais, ta chambre est à l’opposé de la mienne ! Tu n’as rien trouvé de mieux comme excuse ?

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Nabiki en sortant de sa chambre, à demi-éveillée.

Le cochon grondait toujours et Ranma le fixa droit dans les yeux.

— Je suivais juste ton cochon. Ça m’a surpris de le voir se balader en pleine nuit dans les couloirs.

Il eut la délicieuse satisfaction de voir Ryoga changer de couleur. Le cochonnet noir avait blêmi, prenant une jolie couleur chocolat.

— P-chan ? Il lui arrive de se promener la nuit, c’est un cochon ! Mais enfin, qu’est-ce que tu lui reproches ?

Ranma lui tourna le dos sans répondre. Il leur en voulait à tous les deux. Elle, qui à longueur de temps ne lui servait que des reproches et lui, qui venait le troubler dans son identité de mâle si chèrement défendue. Comme si le fait d’être une fille la moitié du temps n’était pas suffisamment déstabilisant pour un adolescent ! Il fallait en plus qu’il vienne le troubler en se caressant sous son toit !

Akané quant à elle, n’eut pas le temps d’approfondir son interrogatoire, P-chan sauta de ses bras et s’enfuit.

— P-chan, attends mon bébé !

Mais il avait déjà disparu dans les méandres des couloirs de dojo.

oOoOo

        Dans le jardin ensoleillé, Ranma poursuivait son entraînement avec assiduité. Son père ne lui laissait que peu de répit et cela lui convenait parfaitement. La fatigue l’empêchait de penser. Voilà plusieurs jours que le cochon avait disparu, au grand damne d’Akané mais aussi de Ranma, qui s’en voulait beaucoup.

Il s’était senti tellement mal quand Ryoga l’avait attaqué quelques instants seulement après la scène de la salle de bain ! Il s’était senti proche de lui pendant ces quelques minutes de délicieuse confusion. Il n’aurait pas dû en vouloir à Ryoga, celui-ci avait réagi comme d’habitude. C’était lui qui faisait n’importe quoi ! Et maintenant, le jeune vagabond devait avoir compris que ses petites activités nocturnes ne passaient plus inaperçues. Il devait ressentir une telle honte qu’il ne réapparaîtrait jamais au dojo ! Ranma quant à lui, avait perdu toute envie de séduire Akané. Le fauteur de troubles était parti, fin de l’histoire. La vie reprenait son cours... Shampoo le poursuivait toujours de ses assiduités et avait même essayé un matin de le séduire dans son bain. Il avait été heureux bien que gêné de constater l’effet de la jeune fille sur lui : une magnifique érection, tout allait bien de ce côté-là, merci ! C’était même troublant. Jamais il n’avait eu de telles réactions jusque-là, exerçant sur son corps un self-control dont il n’était pas peu fier. Tout se passait comme si cette histoire avec Ryoga avait réveillé sa libido trop longtemps contenue. Et la réaction d’Akané quand elle les avait surpris enlacés dans l’eau avait été terrible ! Sourde aux excuses balbutiées par son fiancé, elle l’avait à demi assommé avec une bassine qui traînait là.

Ukyo de son côté avait décidé de montrer à son ami d’enfance quel genre de femme elle pouvait être. Elle s’était invitée à manger au dojo un soir, habillée d’une robe courte et sexy que Ranma avait trouvé éblouissante. Il avait bien eu du mal à lâcher son amie du regard durant le repas et Akané le lui avait fait payer cher. Arrivé au dessert, elle avait pris prétexte d’un regard un peu trop appuyé de son fiancé en direction du décolleté plongeant et surtout de la main d’Ukyo sur la cuisse du jeune homme pour hurler : « Espèce de dépravé sexuel ! » avant de l’envoyer prendre un bain froid dans le bassin du jardin.

S’épongeant d’une main, Ranma s’empara d’une bouteille et but une longue gorgée d’eau fraiche. Il prit le chemin de la salle d’eau tout en songeant à tous ces récents évènements. Enfin, il devait avouer que Ryoga allait lui manquer. Il aimait leurs disputes et leurs duels continuels. Se mesurer à lui l’avait fait grandir et progresser. Il le considérait vraiment comme son meilleur ami. Pourtant le savoir loin du dojo était un soulagement.

Tout à ses pensées, il faillit tomber à la renverse quand il croisa Akané dans le couloir de la cuisine, tenant Ryoga contre sa poitrine.

— Regarde Ranma, P-chan est revenu. Je suis si heureuse !

Le cochonnet évitait consciencieusement le regard du garçon à la natte. Comment avait-il pu revenir trois jours seulement après ce que Ranma avait sous-entendu ? Il est vraiment accro à la misère celui-là, se disait-il, c’est pas possible autrement !

— Yo P-chan ! Tu peux pas t’en empêcher, hein ! Il faut toujours que tu reviennes ici ! lui fit-il en le montrant du doigt. Doigt que P-chan mordit avec application.

— Bon sang, Ryoga ! lui murmura-t-il alors tout en frottant son index endolori, tu ferais mieux d’être plus gentil avecnmoi si tu ne veux pas que je sorte mes dossiers sur toi.

Et sans un regard en arrière, il s’éloigna, obnubilé par une seule pensée, celle de faire passer à ce minable l’envie de le mordre et ce, définitivement.


 

 

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