Les troubles de l'adolescence

Chapitre 1 : L'incident

1798 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/04/2017 20:03

Chapitre 1 : L’incident

Le chant des grillons emplissait l’air chaud et parfumé de ce début de soirée, invitant Ranma à sombrer dans une douce somnolence. Il écoutait les habitants du dojo Tendo vaquer à leurs occupations habituelles. Son père, Genma Saotomé, et celui d’Akané, faisaient une partie de go. C’était devenu leur habitude depuis qu’ils vivaient sous le même toit. L’ainée des trois filles de Soun Tendo, la tendre Kasumi, chantonnait un air de valse lente dans la cuisine en faisant la vaisselle, Nabiki regardait la télévision, fascinée par un reportage sur la mondialisation de l’économie. Akané, la plus jeune et la fiancée de Ranma, faisait ses devoirs. Le repas avait été délicieux comme de coutume et tout était calme et paisible. Dans un demi-sommeil, le jeune homme entendait la voix claire de sa promise quittant sa chambre et se rapprochant de lui.

— Je suis si contente de te revoir P-chan, faisait-elle d’une voix enjouée, j’étais si inquiète. Mais où étais-tu passé, mon petit cochon adoré ?

Cet imbécile de Ryoga a retrouvé le chemin du dojo, songeait Ranma dans un sourire. Toujours dans les jupes d’Akané. Ce qu’il peut être pathétique quand il fait ça. 

Ryoga Hibiki, le vagabond à l’éternel bandana noué dans ses cheveux bruns, l’agaçait passablement. Tout comme Ranma, il était maudit et se transformait en petit cochon au contact de l’eau froide. Il en profitait pour passer le plus de temps possible avec Akané en tant qu’animal de compagnie. Son obsession pour la jeune fille était pesante mais Ranma avait du mal à lui en vouloir réellement. C’était le seul mec pour qui il avait un réel respect, il était puissant et incroyablement honnête, d’une honnêteté qui confinait parfois à la bêtise. Avec lui, aucun risque de se faire chaparder Akané, des siècles passeraient avant que le timide garçon ne lui avoue ses sentiments. Il faut dire qu’elle a du succès cette idiote d’Akané, admettait Ranma. Sous ses airs de garçon manqué, elle est mignonne. Mais bon sang, qu’elle est pénible ! Et tout aussi naïve que Ryoga. Jamais elle ne s’est doutée de ses sentiments pour elle alors que ça crève les yeux ! 

Ryoga allait sûrement dormir avec Akané cette nuit mais Ranma ne lui faisait plus la chasse à ce propos. Quand il songeait à quoi en était réduit ce pauvre gars pour rester auprès de sa belle, cela lui faisait de la peine. Le jeune homme bailla bruyamment, rejeta sa tresse de cheveux noirs sur sa nuque et entrouvrit les paupières pour tomber nez à nez avec le cochonnet, lové sur les genoux d’Akané.

— Tu n’as pas honte Ranma ? attaqua celle-ci. Tu devrais aller faire tes devoirs toi aussi.

— Je recopierai les tiens, comme d’hab, lui répondit-il d’une voix ensommeillée.

Ryoga alias P-chan grogna et Ranma sut qu’il n’appréciait pas que quelqu’un profite ainsi de sa très chère Akané.

— Ben quoi P-chan, t’es jaloux ? Tu voudrais qu’elle te montre ses cahiers, à toi aussi ?

Akané le regardait toujours d’une drôle de façon lorsqu’il s’adressait ainsi à son animal. N’ayant aucune idée de la véritable identité de son cochon, le comportement de son fiancé à son égard la laissait souvent perplexe. Etre naïve à ce point, c’était élever la crédulité au rang de sport de haut niveau. Il va lui arriver des bricoles un jour, songeait Ranma. Elle a de la chance que l’autre imbécile soit trop coincé pour tenter quoi que ce soit. 

La nuit tombait doucement sur le dojo et Ranma décida d’aller se coucher. Il était fatigué de son entraînement quotidien et voir Ryoga scotché à Akané lui mettait les nerfs en pelote. S’il n’avait pas envie d’une énième dispute avec sa fiancée, le mieux était de les ignorer et d’aller dormir. Il entendit le tonnerre gronder au loin alors qu’il se glissait dans son futon. L’orage menaçait depuis le début de l’après-midi, rendant l’air moite et l’atmosphère suffocante. Malgré cela, le jeune homme ne mit que quelques minutes à s’endormir.

Il fut réveillé par une goutte glissant sur sa joue. C’était froid et désagréable. Il ouvrit les yeux et constata qu’une fuite dans le toit laissait passer la pluie d’été qui s’était mise à tomber violemment. C’était bien sa veine. Son futon était mouillé et il s’était transformé en fille. C’était là sa malédiction. Si Ryoga se métamorphosait en cochon, lui se changeait en jeune fille au contact de l’eau froide et redevenait un jeune homme avec un peu d’eau chaude. Ce dojo tombe vraiment en ruine, songea-t-il sombrement. Il faut dire qu’il n’attirait pas beaucoup de disciples et l’argent manquait souvent. Pestant tout bas, il se leva et se dirigea vers la salle de bain. Il fut surpris en entrant dans la pièce de trouver la baignoire pleine et la lumière allumée mais sans se poser plus de questions, il se dévêtit et se coula silencieusement dans l’eau chaude et bienfaisante qui le changea en garçon. Quelques minutes et je retourne au lit

Il somnolait, profitant du silence de la nuit seulement troublé par le son de la pluie…

… Et par autre chose. Il tendit l’oreille, intrigué par ce qu’il venait d’entendre. Cela ressemblait à un gémissement étouffé. Un autre se fit entendre, suivi d’un léger halètement. Il se leva sans bruit, prit une serviette et s’essuya à la va-vite avant d’enfiler ses vêtements de nuit. Les bruits semblaient provenir de la pièce attenante à la salle de bain, un grand réduit servant de placard à Kasumi qui y rangeait une foule de choses. La porte en était à peine entrouverte. Ranma se glissa au sol sans le moindre bruit en entendant un gémissement plus prononcé que les autres. Il jeta un œil par l’interstice et ses yeux mirent quelques secondes à s’accoutumer à la pénombre.

Là, dans le coin opposé de la pièce, Ryoga était assis, son pantalon baissé et son sexe à la main. Il le caressait rapidement, la tête renversée en arrière, sourd et aveugle à ce qui l’entourait. Hypnotisé, Ranma regardait la grande main du garçon qui montait et descendait le long de son membre, le branlant consciencieusement. Un nouveau gémissement échappa à l’adolescent et Ranma sentit son propre sexe se durcir. Il resta là, à regarder son camarade se donner du plaisir, les joues rouges et le souffle court, de petits gémissements de plus en plus rapides s’échappant de ses lèvres entrouvertes. Soudain, Ryoga se libéra tout en murmurant tendrement « Akané » du bout des lèvres.

Sonné, Ranma mit quelques secondes avant de prendre conscience de ce qui venait de se passer. Il se releva sans le moindre bruit et fila en direction de sa chambre tel un fantôme. Son père endormi ronflait bruyamment. Le jeune homme allait se recoucher quand il se rendit compte que son sexe était toujours dur. Grognant contre le manque d’intimité de cette maison dans laquelle il n’avait même pas sa propre chambre, il se dirigea discrètement aux toilettes avec la ferme intention de se débarrasser de ça. C’est avec une certaine gêne qu’il descendit son bas de pyjama et empoigna son érection. Il n’était pas coutumier de la chose et il repensa naturellement à la manière dont Ryoga s’y était pris. À ce souvenir, il se sentit un peu plus excité encore. Il revoyait le visage du garçon, se souvenait de ses gémissements et sa main commença à masser son sexe douloureux. Il le caressa de bas en haut puis de haut en bas, de plus en plus vite à mesure que le plaisir grandissait et que son souffle s’accélérait. C’était délicieux. Une dernière pensée pour Ryoga et il jouit dans un petit cri, surpris par les sensations qui traversaient son corps. Il reprit rapidement son souffle, se rinça et se rajusta. Il retourna à sa chambre, changea son futon de place pour échapper à l’eau qui gouttait toujours du toit et chercha à se rendormir, en vain. La scène à laquelle il venait d’assister tournait et retournait dans sa tête. Ainsi, le timide Ryoga se caressait la nuit en pensant à Akané. Qui l’eut cru ? Et le regarder faire avait été très stimulant ! Pourquoi n’était-il pas plus en colère contre celui qui fantasmait ainsi sur sa fiancée ?

Calme-toi, se dit-il. Tu as trouvé ça excitant comme peuvent l’être ces films obscènes dont tes copains te parlent à longueur de temps.

Il n’était pas du genre à se troubler facilement et pour être honnête, le sexe ne l’intéressait pas autant que les autres garçons de son âge. Son entraînement aux arts martiaux passait avant tout et avec la kyrielle de donzelles qui lui tournaient autour, l’amour était une chose trop compliquée. Il était certainement frustré. À voir des adolescentes dénudées plus souvent qu’aucun de ses camarades de classe sans parler de sa propre personne nue quand il était une fille, il avait développé une certaine maîtrise de ses pulsions. Shampoo, sa fiancée autoproclamée, passait son temps à frotter ses jolis petits seins dénudés contre lui. Et Ukyo, son amie d’enfance, le dévorait des yeux à longueur de temps ! Des seins, des fesses, des seins, des fesses… et interdiction d’y toucher parce que c’est mal ! Ajoutez à cela ce corps de nana qui le rendait dingue et il se perdait dans cette double identité ! Il était en train de craquer, voilà tout ! Son corps lui faisait comprendre qu’il était au bord de la rupture. Il trouverait une solution. Peut-être devrait-il aller à ces projections de porno que son camarade de classe Koysuké organisait une fois par mois ? Cela lui ferait du bien de décharger ce trop plein de vitalité sexuelle ! Rasséréné, il se rendormit.


 

 

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