Donjon Mystère - Dream Team

Chapitre 21 : "Mon nom est Salamèche !"

7229 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/03/2021 23:05

Le mois de Juillet débuta, et avec lui l’avènement de nombreuses péripéties qui décideront de l’avenir de Salamèche. Ce dernier ouvrit les yeux pour une nouvelle journée qui s’annonçait différente de sa routine d’entraînements, comme lui avait annoncé son maître le soir dernier.

Il fut convoqué avec Simiabraz dans son bureau, le matin du 3 Juillet. Les deux personnages se tenaient au même niveau, le petit était simplement en accoutrement de prisonnier. Mais le chef allant droit au but, cela n’allait pas, semble-t-il, durer très longtemps.

- (Roitiflam) Je pense qu’il est temps de te confier ta première mission, Salamèche.

- (Salamèche) Ma… première mission ?

- (Roitiflam) Oui, je sais parfaitement de quoi tu es capable, aujourd’hui. Et je te fais confiance, je sais que tu parviendras à surmonter les obstacles qui se présenteront à toi demain.

- (Simiabraz) Je serai là pour le surveiller, n’est-ce pas ?

- (Roitiflam) Pas pour le surveiller, Simiabraz ; pour le protéger.

Un silence se créa, le soldat baissa la tête.

- (Roitiflam) Demain à l’aube, vous partirez pour Bourg-Tranquille.

Commença le chef, en sortant plusieurs journaux qu’il donna aux deux autres types feu, afin d’illustrer ses propos. En entendant ce nom, Salamèche ne ressentit que du dégoût, et cela s’empira.

- (Roitiflam) Les élections municipales du village ont lieu le 15 Juillet, et Rapasdepic s’y représentera. Avec toute l’influence qu’elle aura acquise en t’humiliant, il est fort probable qu’elle soit à nouveau réélue. Je vous propose donc de réaliser « L’Opération Rapasdepic ».

Il fit bien attention à ses paroles, choisissant celles qui ne firent que remémorer d’horribles souvenirs à Salamèche. Lui qui avait perdu presque tous les bons à cause d’Hypnomade, il n’avait aucun recul sur la situation.

- (Salamèche) Vous voulez qu’on l’élimine ?

Demanda-t-il sur un ton stricte. Roitiflam explosa de rire, avant de poursuivre.

- (Roitiflam) Non, je veux l’avoir dans mon bureau. Capturez-là et rapportez-là moi ici, je pense qu’une petite séance de révision de ses programmes s’impose. Elle qui déteste les explorateurs, nous pouvons potentiellement collaborer pour nous arranger mutuellement.

- (Simiabraz) Vous voulez la corrompre, hein ?

Il souffla du nez.

- (Simiabraz) Très bien, nous irons dès demain à l’aube.

- (Salamèche) Et nous ferons de notre mieux.

- (Roitiflam) Parfait ! Merci beaucoup pour votre détermination, les garçons. Salamèche, rejoins-moi dans mon bureau à quatorze heure, et pour le reste… soyez prêts pour demain.

Ce fut rapide mais efficace, autant pour Simiabraz que Salamèche. Alors que le petit retourna dans sa cellule, rongé par une haine qu’il allait enfin pouvoir défouler ; le soldat retourna dans sa chambre avec un sourire narquois, peut-être même dangereux aux lèvres. Lors du déjeuner, il partagea l’information à Hypnomade, et ce dernier rigola dangereusement à son tour.

- (Hypnomade) Alors il est l’heure, hein ?

- (Simiabraz) J’aurai enfin l’occasion d’éliminer ce sale gosse. Il sera si simple de justifier sa mort, que je préfère me demander de quelle manière je le torturerai !

- (Hypnomade) Fais attention, tout de même. Le chef l’a entraîné, il se peut qu’il…

- (Simiabraz) Nan, c’est impossible qu’il m’ait dépassé. Il n’est personne, et certainement pas le prochain chef de la DDR. En revanche, demain, il sera mon jouet.

Leur plan était enfin en marche. Quatorze heure arriva, et Salamèche rejoignit son maître dans son bureau. Il s’attendait à un nouvel entraînement, mais fut assez surpris par la bienveillance de celui-ci.

- (Roitiflam) Suis-moi.

Il le mena à une porte qu’il n’avait jamais vraiment vu, en empruntant à chaque fois le premier étage. Mais en faisant plus attention, il remarqua clairement un blindage beaucoup plus performant que sur n’importe quelle autre porte du centre. De nombreuses traces de griffures, de cendres et de sang séché se trouvaient dessus, mais il ne s’y attarda pas plus longtemps. Le chef l’ouvrit, puis ils montèrent le long escalier montant et menant à une trappe, qu’il ouvrit à son tour. Une puissante lumière s’infiltra immédiatement à l’intérieur, une lumière si chaleureuse et chatoyante qu’elle aveugla un temps le jeune type feu. Mais sa vue lui revint entièrement, et il comprit, notamment en sentant le vent frais lui parcourir le corps, qu’il était à nouveau et pour la première fois depuis des semaines dans la libre nature du monde.

Les deux personnages sortirent, et le maître laissa son élève profiter du calme et de l’apaisement de la zone verte les entourant. C’était une petite plaine, entourée de grandes montagnes, d’un petit lac et d’une grande forêt à ses alentours. La trappe était affreusement bien cachée, lui-même ne l’aurait jamais discerné du reste, à l’époque où il était secouriste. Il entendait les Pokémon sauvages de type vols chantonner, les types eaux se baigner dans le lac, les types insectes grimper aux arbres et jouer ensemble. Il semblait heureux de profiter de tout cela.

- (Salamèche) C’est magnifique…

- (Roitiflam) Je trouve cet endroit apaisant, moi aussi. Il m’aide à penser à autre chose.

- (Salamèche) Où sommes-nous, exactement… ?

- (Roitiflam) Retourne-toi.

Le petit s’exécuta, et écarquilla les yeux en voyant la dernière montagne qui se présentait à eux. Elle était couverte de neige, glacée et imposante par sa fraicheur qui animait les alentours. Ce fut de loin le donjon le plus impressionnant de tout le territoire, la pression était la même que celle du Mont Cristal ou du Mont Ardent.

- (Roitiflam) Nous sommes aux pieds du Mont Glacial, une zone que nous finirons de toute façon par envahir.

- (Salamèche) Je… je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi beau !

- (Roitiflam) Ah ah, ça ne l’est pas tant que ça ! Disons que pour quelqu’un qui a vécu proche de zones vertes sans conditions climatiques poussées, ce doit faire bizarre, en effet. Mais c’est une zone de vie pour les Pokémon du type glace seulement, les autres y mourraient de froid.

- (Salamèche) Alors c’est un donjon dangereux pour nous.

- (Roitiflam) Mais nous avons le matériel et les soldats parfaits pour y résister.

- (Salamèche) … Vous avez toujours des soldats à disposition ?

- (Roitiflam) Toujours, et dans le monde entier. La plupart viennent de Loliloville.

- (Salamèche) Et ceux de Bourg-Tranquille ? Vous m’aviez dit que vous aviez des agents là-bas, des Pokémon qui me connaissaient suffisamment pour remplir un dossier sur moi. Qui sont-ils ?

- (Roitiflam) Tu voudrais te venger ?

- (Salamèche) Non, c’est juste pour savoir de qui je ne dois pas m’inquiéter.

- (Roitiflam) Malin. Il s’agit d’Arbok et de Charmina, deux agents qui jouent les secouristes.

- (Salamèche) …

- (Roitiflam) Tu t’en doutais ?

- (Salamèche) Ectoplasma n’est pas avec vous ?

- (Roitiflam) Ectoplasma… ? Ça ne me dit rien, probablement un pantin qu’ils utilisent pour plus facilement se dissimuler, un beau parleur qu’ils ont dû trouver sur un trottoir. Il se fera éliminer le jour où ses deux partenaires devront changer de couverture.

- (Salamèche) Je vois.

Il garda cette idée en tête et changea de sujet.

- (Salamèche) Et pourquoi voudriez-vous envahir le Mont Glacial ?

- (Roitiflam) Seulement pour y dérober quelque chose… ou plutôt quelqu’un, mais nous en parlerons après ta première mission. En attendant, je voulais juste te refaire prendre l’habitude d’être en extérieur. Ton sens de l’orientation a dû être troublé, et je m’en excuse. Mais tous nos entraînements devraient t’assurer une protection suffisante face à ceux qui s’opposeront à toi, surtout si Simiabraz est à tes côtés.

- (Salamèche) Vous avez peur ?

- (Roitiflam) Je ne veux pas que tu sois en danger.

- (Salamèche) …

- (Roitiflam) Dit comme cela, en effet… j’ai peur pour toi. Je veux que tu fasses attention, je veux que tu joues la discrétion et que tu ne te battes qu’en extrême recours. Ce n’est pas le voyage, le problème, mais ce que vous aurez à faire à Bourg-Tranquille. Tu connais le village mieux que quiconque ici, et je compte sur toi pour guider Simiabraz du mieux que tu le pourras.

- (Salamèche) En fait, ce… ce n’était pas ma question.

Un silence se créa.

- (Salamèche) N’avez-vous pas peur que je vous trahisse ? Moi-même, je… je trouve ça étrange de me faire revenir dans le village où j’ai appris à vivre.

- (Roitiflam) Et dans lequel tu pensais avoir trouvé ta place en ce monde. Mais ce n’était pas le cas, et revenir là-bas avec tes nouvelles ambitions est une étape importante de ton entraînement. Je veux que tu fasses le point sur ta vie, sur tes objectifs, sur qui tu es et qui tu veux réellement devenir. Si tu reviens à moi… alors je considèrerai que tu seras définitivement prêt à prendre ma place.

- (Salamèche) Je reviendrai, je vous le promets.

- (Roitiflam) N’en sois pas si sûr.

Disait-il en rigolant. Il se retourna, prêt à retourner dans le centre souterrain.

- (Roitiflam) Faire le deuil de son passé est une étape qui bloque beaucoup de monde. Moi-même, je… je ne dirai pas non à la création d’une machine à remonter le temps.

Puis il rentra dans sa base, seul et laissant Salamèche dehors et sans surveillance. Il lui fit ainsi la preuve d’une confiance totale, le petit avait toutes ses chances de s’échapper, de fuir, de retrouver une totale liberté et de s’éloigner de cette voie de criminel. Mais il décida de rentrer à son tour, après avoir une dernière fois profitée de la nature. Il pensait être sûr de qu’il allait devenir, mais tout allait bientôt changer.

Le jour suivant arriva, et avec lui le début de la mission nommée « Opération Rapasdepic ». En arrivant dans son bureau dès la huitième heure de la journée, Roitiflam donna pour la première fois à Salamèche un accoutrement qu’il ne cessait de voir sur le corps de ceux qui le dominaient : la combinaison officielle de la DDR, blanche et verte, exactement comme celle que Simiabraz portait à ses côtés. En l’enfilant, il devint pour la première fois un véritable membre de l’organisation, il était enfin au même grade que le soldat qui l’avait torturé. Il reçut le casque qui allait avec, et l’enfila dès qu’il sortit de la base, se cachant lui-même de sa propre identité.

- (Roitiflam) Bonne chance, et revenez en bon état.

- (Simiabraz) Moi, je ne risque rien.

- (Salamèche) C’est promis.

Ils partirent sur ces mots, et les deux soldats se retrouvèrent tous deux en pleine nature. Simiabraz allait vite, et Salamèche dû se dépêcher pour le rattraper. Il semblait avoir analysé le parfait chemin pour arriver le plus vite possible à Bourg-Tranquille, tandis que le type feu avait en tête la dernière carte du continent qu’il avait vu, il y a des mois. Le Mont Glacial était la montagne portant ce nom la plus éloigné du village, encore plus écarté que le Mont Ardent. Arriver en une journée lui semblait improbable, mais c’est en voyant la vitesse de mouvements de son partenaire, ainsi que la sienne en essayant de le rattraper qu’il comprit que les enjeux avaient changés. Il avait tant progressé, et il s’en rendait enfin compte. Déterminé à ne plus se laisser dominer, il se força à rattraper, puis à foncer au même niveau et à la même vitesse que Simiabraz. Ce dernier le remarqua et pouffa de rire, se sentant toujours autant supérieur à lui.

Quatre heures s’étaient écoulées, qu’ils avaient déjà dépassé le Mont Ardent depuis un moment. À cette vitesse, le Mont Cristal était à cinq heures de routes, mais ils devaient tout d’abord reprendre des forces. Alors ils se posèrent dans la forêt la plus proche, mangèrent quelques baies et burent de l’eau. Simiabraz se demanda pendant un temps s’il devait agir maintenant ou attendre encore un peu, mais il fut surpris par la détermination de son partenaire.

- (Salamèche) Bon… *souffle* allons-y.

- (Simiabraz) Quoi… ? *souffle* Déjà ?

- (Salamèche) Le chef ne veut pas qu’on rentre dans plus de quarante-huit heures, alors ne trainons pas.

Il commença à s’étirer, prêt à poursuivre le voyage à la même allure. Simiabraz le regarda d’un air choqué, mais n’eut le temps de rien dire, car Salamèche était déjà repartit pour Bourg-Tranquille. Sa détermination était impressionnante, il ne semblait pas vouloir décevoir son maître. Le soldat l’interpréta à sa manière : se pensant toujours plus fort, il pensait avoir trouvé le parfait moyen de le détruire psychologiquement, avant de l’achever…

Le voyage reprit, et c’est cette fois Salamèche qui prit les devants. Simiabraz resta derrière, économisant ses forces et analysant les mouvements adverses. Il resta absolument et de bout en bout confiant, tandis que le petit ne se douta de rien. Lui était complètement manipulé. Hypnomade s’était arrangé avec le soldat pour, lors de leur dernière séance d’hypnose, faire effacer toute trace de doute de Salamèche envers lui ou Simiabraz. Entre cela et tous les bons souvenirs de son ancienne vie effacé, ce pauvre enfant apparut naïf, plat, dénué de beaucoup de logique et d’instinct de survie.

Par exemple, il avait parfaitement connaissance de comment était structuré Bourg-Tranquille, que ce soit la position de la poste Bekipan, de l’école, de la bibliothèque, de l’hôtel, de la mairie, de l’hôpital, du dojo Makuhita ou des habitations des gens qu’il avait connu. Mais à l’inverse, il ne connaissait plus personne. Il n’avait plus aucun souvenir de Pikachu, alors qu’il se souvenait de la Dream Team et de la colline au grand arbre. Il n’avait plus aucun souvenir de Germignon et de Branette, alors qu’il se souvenait parfaitement de sa fête d’Halloween de l’âge 230. Il n’avait plus aucun souvenir de Riolu, mais pensait savoir de quelle manière il avait appris tout un tas de choses sur le monde qui l’entourait. Et tout ce qui lui restait de Pifeuil était ce souvenir vague qu’Hypnomade n’avait pas encore réussi à atteindre.

Sa mémoire était incohérente, complètement ravagée et n’importe comment par les pouvoirs destructeurs du type psy du centre de formation d’enfants soldats de la DDR. Malgré tout, il ne se posait aucune question, et suivait aveuglement le charisme de Roitiflam. Mais tous ces changements rendaient la situation trop sensible, et au moindre contact avec quelque chose qui lui restaurerait une partie de sa mémoire, tout le reste suivrait et tout lui reviendrait d’un coup. C’était un risque que le type psy avait expliqué à Simiabraz, voilà pourquoi il ne voulait pas parler avec Salamèche, par peur de faire un faux pas. Hélas, sa confiance prit le dessus, et pensant qu’il avait toutes ses chances de parvenir à l’éliminer, il fit la plus grosse erreur de sa vie.

La nuit tomba, et la vingtième heure sonna dans le territoire de Bourg-Tranquille. Ce fut à peu près à cet instant que les deux soldats entrèrent dans les Petits Bois.

- (Simiabraz) Nous y voilà…

Il se retourna, observant attentivement la réaction de son partenaire. Ce dernier resta immobile un instant, après avoir posé le premier pied dans la zone. L’odeur, l’atmosphère, l’ambiance le perturba, comme si beaucoup plus de choses qu’il ne l’imaginait lui était arrivé ici. Il n’avait que des mauvais souvenirs, alors pourquoi ? Pourquoi ressentait-il une certaine sérénité en ces lieux ?

- (Simiabraz) Quelque chose ne va pas ?

- (Salamèche) … Non, c’est bon, continuons.

Le petit commença à avancer, voulant rapidement passer à autre chose. Mais étonnamment, Simiabraz l’arrêta. Un silence se créa, et le soldat pensa… ça y est, pour lui, c’était le bon moment pour agir.

- (Simiabraz) Tu ne me cacherais pas quelque chose, tout de même ?

- (Salamèche) N… non !

- (Simiabraz) C’était une question rhétorique, sale con, je sais que tu me cache quelque chose !

Il l’attrapa soudainement par le cou, et le plaqua au sol. Ne comprenant pas et respectant toujours quelque peu celui qui le dominait, il se laissa tout d’abord faire.

- (Salamèche) Qu’est-ce que tu fais… !?

Simiabraz lui ôta son masque et le sien, les envoyant valser contre un arbre.

- (Simiabraz) Dis-moi tout de suite ce qu’il se passe, sinon je t’explose le crâne !!

- (Salamèche) Quoi !?

- (Simiabraz) Tu veux nous trahir, c’est ça, tu veux trahir le chef !?

- (Salamèche) N… non !!

- (Simiabraz) ALORS PARLE !!!

Un silence se créa, Salamèche était sous une immense pression. Ne se comprenant pas lui-même, et ayant effectivement peur de trahir son maître, il se mit à parler.

- (Salamèche) Je… je ne comprends pas ce qui m’est arrivé, voilà tout ! En entrant ici, j’avais l’impression de ressentir quelque chose de positif, mais ce n’est pas possible, parce que je…

- (Simiabraz) Tu… ?

Il serra plus fort, et le petit crispa les dents.

- (Salamèche) Parce que je déteste cet endroit !

Cria-t-il soudainement. Le soldat se mit à sourire. La torture psychologique de son jouet avait commencé.

- (Simiabraz) Tu le déteste, hein, les Petits Bois sont également pour toi un endroit rempli de malheurs et de malveillances ?

- (Salamèche) O… oui, mais je ne veux pas en parler !

- (Simiabraz) Pourquoi, ça cache quelque chose ?

- (Salamèche) Non, mais… !

- (Simiabraz) Le chef doit tout savoir, TOUT !!

Il le frappa dans le dos, et Salamèche cria de douleur.

- (Simiabraz) Parles ou j’y vais encore plus fort !!

- (Salamèche) Je… !

Il mit quelques secondes avant de poursuivre, essayant de parfaitement se remémorer des souvenirs brisés en éclats.

- (Salamèche) C’est ici que je me suis réveillé pour la première fois. Je me suis fait attaquer par des Pokémon inconnus !

- (Simiabraz) Et comment tu t’en es sorti ?

- (Salamèche) J’ai… euh…

Ne se souvenant plus de sa rencontre rassurante avec Pifeuil, il écarquilla les yeux d’angoisse.

- (Salamèche) Je ne sais plus… !

- (Simiabraz) Mais oui… BIEN SÛR !!!

Cria le soldat, et infligeant une nouvelle douleur à sa victime. Ses cris se firent entendre au loin, jusqu’à la colline au grand arbre, là où Germignon se trouvait. Elle s’y réfugiait tous les soirs pour se rassurer, pour penser à son avenir, à son plan contre l’équipe Chaotique et à ses deux amis fugitifs. Mais quand elle entendit l’esquisse d’un cri, profondément atténué par la forêt qui les séparait, elle se tourna lentement vers la zone en question.

- (Germignon) … Salamèche… ?

Au même moment, Simiabraz serra encore plus fort le cou de Salamèche, l’étouffant presque.

- (Simiabraz) Et c’est le seul souvenir que t’as !?

- (Salamèche) N… non ! J’ai… été torturé dans cette zone, j’ai… été humilié par l’équipe Chaotique !

- (Simiabraz) Qu’ont-ils fait !?

- (Salamèche) Ils ont massacré mon équipe !

- (Simiabraz) Quelle équipe !?

- (Salamèche) La… la Dream Team !!

- (Simiabraz) ET AVEC QUI FORMAIS-TU CETTE PUTAIN D’ÉQUIPE !?

Un autre silence se créa. Salamèche était complètement perdu, car là encore, il ne savait pas. Il commençait à se rendre compte que ce n’était pas normal, que des souvenirs lui manquaient.

- (Salamèche) Je ne sais pas, je le jure… !

- (Simiabraz) Ce n’est pas la réponse que j’veux !!

Et il l’enchaîna de coups. L’amnésique se mit à cracher du sang, tout en se mettant à transpirer et à avoir les larmes aux yeux. En ne répondant pas, il mettait en danger son maître, il le savait. Alors il se forçait, il fouillait désespérément dans son esprit jusqu’à se souvenir d’un moindre indice qui pourrait le rassurer sur qu’il était réellement. Simiabraz, lui, éclata de rire en tabassant sa victime. Il lui brisa plusieurs côtes et écrasa à plusieurs reprises son crâne contre la verdure des Petits Bois. Ce fut de loin son agression la plus violente et sauvage, mais le petit n’arrivait pas à se débattre. Pas parce qu’il n’en avait pas la force, mais parce qu’il avait peur de lui-même. Il avait peur de découvrir qu’il était réellement, de découvrir que sa véritable identité décevrait la seule personne qui comptait à ses yeux aujourd’hui : Roitiflam.

Mais alors qu’il allait l’assommer pour ensuite l’achever, Simiabraz fit la pire erreur de sa vie. Dans un brin d’arrogance, il abaissa sa tête au niveau de celle de sa victime, et lui chuchota sur un ton narquois.

- (Simiabraz) Tu veux savoir le plus drôle ? Il était à tes côtés depuis le début.

Un dernier silence se créa. Un long silence, qui commença par une incompréhension du type feu. Mais plus les secondes passaient, plus Simiabraz s’exprima, plus les choses empirèrent :

- (Simiabraz) Ton partenaire d’équipe, celui qui s’était fait défoncer avec toi dans cette zone. Il s’est aussi fait éclater au Mont Ardent, et j’imagine d’une manière tout aussi humiliante.

Il se remémora son aventure au Mont Ardent.

- (Simiabraz) Une vraie pile électrique, ce gosse. Nous qui manquions d’énergie pour alimenter le centre, il aura été d’une parfaite utilité !

Il se remémora le type de son meilleur ami, ainsi que son comportement.

- (Simiabraz) Ce qui me choque le plus est qu’il soit encore en vie, malgré tout ce que les machines lui pompent par jour. Mais son anorexie va le faire clamser d’ici peu, c’est certain.

Il se rendit compte de la torture qu’il subissait depuis tout ce temps, pendant que lui montait tranquillement en grade.

- (Simiabraz) Lui aura vraiment servi la DDR, comparé à toi, qui mourra bêtement pendant « L’Opération Rapasdepic ». Le chef va être longtemps attristé, mais au moins il ne se fera pas trahir par un putain de secouriste !

Il se remémora son ancienne vocation, ainsi que tout ce que lui avait infligé Simiabraz avant cette journée.

- (Simiabraz) Tu auras perdu sans rien nous avoir apporté, si ce n’est qu’une perte de temps. Mais ne t’en fais pas… nous t’enterrerons à côté de la tombe de ton pote. D’ailleurs, j’ai déjà pensé à la phrase que je graverai dessus : « Jeunes mais déjà dans le rôle de bouche-trous, saluons les performances des deux cons, Salamèche et Pikachu. » !

Enfin, il se remémora son nom. Pikachu, de type électrique, membre de la Dream Team et hyperactif de nature. Oui, il se souvenait de lui, à présent. Et comme Hypnomade l’avait prédit si cela devait arriver, une remémoration en entraîna des dizaines et des dizaines d’autres.

Pendant les dix secondes qui suivirent, Salamèche retrouva toute la mémoire, cela lui faisait affreusement mal, comme si tous les pouvoirs psychiques concentrés dans son cerveau s’extirpaient d’un coup. Simiabraz avait fait exprès de le torturer psychologiquement ainsi, et il le maintenait fermement au sol pendant qu’il hurlait de douleur, riant d’un air narquois et terrifiant.

Enfin, tout lui était revenu. Il était essoufflé, et tremblait désespérément, beaucoup trop pris par les émotions. Sa mémoire lui était fraîche, comme s’il avait rapidement remonté le temps pour tout revivre en dix seconde, et ce depuis son tout premier réveil dans cette même zone. Il se souvenait désormais de Pifeuil, pour le père qu’il fut pour lui ; de Germignon, Riolu, Branette et Chenipan, pour les amis qu’ils furent pour lui ; de Makuhita, pour le maître qu’il fut pour lui ; de Mégapagos et de tous les autres villageois qui l’avaient soutenu pour lui ; ainsi même que de Carapuce, pour le rival qui l’avait involontairement été pour lui.

Il ferma les yeux, crispa les dents, et se mit à fondre en larmes. Elles coulèrent tout autour du sang qui s’était répandu au sol, se rendant compte de tout ce qu’il avait fait, depuis qu’il avait rejoint le centre de formation de la DDR. Il en était horrifié, il était sévèrement dégoûté par toutes les erreurs qu’il avait commises. Il se sentait si coupable qu’il n’essaya même plus de faire quoique ce soit, il était déjà achevé. Simiabraz, lui, avait parfaitement ce qu’il voulait : un Salamèche complètement déstabilisé, torturé psychologiquement et totalement soumis par sa propre puissance. Il s’apprêta à l’abattre d’un violent coup dans la colonne vertébrale, prêt à en finir une bonne fois pour toute avec toute cette histoire.

- (Simiabraz) Crève, Salamèche !! Crève, et attends-toi à retrouver rapidement tout… TOUT CE À QUOI TU TIENS TE REJOINDRE DANS L’AU-DELÀ, PARCE QUE C’EST-CE POURQUOI LA DDR FUT CRÉÉE !! DÉTRUIRE VOS PUTAINS DE RÊVES !!!

Il élança son coup, toujours dans cette ultime satisfaction d’avoir gagné de bout en bout. Hélas, il n’avait rien gagné d’autre que la colère d’autrui. Dans un mouvement de rage, de rapidité d’exécution et de réflexe ; Germignon sauta par surprise sur Simiabraz, et lui infligea un très violent coup de boule en plein dans les côtés. Arrivant par derrière et dans la pénombre des alentours, le soldat n’avait rien vu. Mais une fois encore, son cri anima toute la zone. Ce fut un cri douloureux, cette fois, car la situation avait changé.

Salamèche reprit son souffle, sa vue était trouble. Mais il reprit petit à petit conscience, relevant doucement la tête vers celle qui l’avait sauvée. Il écarquilla les yeux en la reconnaissant, les larmes lui coulant sans relâche.

- (Salamèche) G… Germignon… ?

- (Simiabraz) T’es qui, connasse !?

- (Germignon) …

Elle ne répondit pas, mais ne semblait absolument pas se soucier de l’insulte de son adversaire. Son regard était déterminé, elle n’avait qu’une idée en tête : sauver son ami. Qu’importe ce qu’il faisait ici ou ce qu’il se passait, l’exploratrice qui était en elle avait réagi avant de penser. Simiabraz se releva, essuyant le sang coulant légèrement de sa bouche. Il se mit à rire nerveusement.

- (Simiabraz) Tu as fait la plus grosse erreur de ta vie, gamine ! Il y aura plus qu’un kidnapping, ce soir…

La type plante se mit en garde.

- (Salamèche) N… non… ! *gémissements* Fuis, vite !

- (Simiabraz) Prends ça !!

Exclama le soldat en fonçant droit sur sa cible, prêt à lui infliger un coup de poing sans relâche. Mais son adversaire fonça à son tour au combat, et l’esquiva surprenamment avant de lui infliger un tacle le déstabilisant. Elle tenta d’enchaîner avec un coup de bassin, mais le type feu la bloqua, avant de faire exploser une boule de feu entre eux deux. L’explosion les mouvementa, et la jeune secouriste s’écrasa quelques mètres plus loin, la moitié du visage brûlé.

- (Salamèche) GERMIGNON !!!

Simiabraz se redressa rapidement, prêt à lui tirer à nouveau dessus. Il lança sa boule de feu, mais avant qu’elle ne touche sa cible, Germignon bondit encore plus surprenamment en arrière, et se cacha derrière un arbre. La seconde explosion créa beaucoup de fumée, en plus de commencer à brûler la verdure des Petits Bois. Mais cela permit à la type plante de se mouvoir dans la pénombre, suffisamment pour contourner son adversaire et lui sauter dessus. Un nouvel affrontement au corps-à-corps débuta, et Salamèche voyait tout d’un air choqué, tremblant, inquiet et perdu.

- (Salamèche) … (Elle se bat… !? Germignon a appris à se battre, mais… bon sang, que s’est-il passé depuis Avril !?)

Malheureusement, sa détermination ne se suffisait pas, et cette jeune et récente secouriste se fit à nouveau surpasser par le soldat de la DDR, qui l’envoya valser contre le sol. Malgré tout, elle se redressa, malgré le sang qui coulait, malgré les douleurs qui s’intensifiaient, malgré le danger qui pesait.

- (Salamèche) … (Pourquoi… ? Je… je ne comprends pas, je suis quelqu’un d’horrible !!)

- (Simiabraz) Il est l’heure de mourir, maintenant… *souffle*

- (Germignon) *souffle* Alors amène-toi, imbécile… *souffle*

- (Salamèche) … (Cette réplique… ! On dirait Carapuce…)

- (Germignon) Salamèche m’a ouvert les yeux, il m’a montré dans quel monde je vivais réellement. Mais il m’a surtout fait découvrir ma véritable vocation, ET IL EST HORS DE QUESTION QUE JE L’ABANDONNE !!

- (Salamèche) … !!

Il resta bouche bée, repensant une fois de plus à tous les bons moments passés auprès de Germignon. Il baissa la tête, regarda ses mains tremblantes d’un air inquiet, et comprit que si lui ne valait rien, ses amis ne méritaient pas le même sort.

- (Salamèche) … (Fais quelque chose…)

Il se mit à forcer, à puiser dans toutes ses dernières ressources pour essayer de se relever.

- (Salamèche) … (BOUGE-TOI, SALAMÈCHE !!!)

Simiabraz, lui, n’attendit pas. Il fonça d’un coup sur l’enfant blessée, qui ne pouvait plus se défendre face au criminel qui la surpassait en tout point. Mais Salamèche arriva, sauta entre les deux et bloqua au dernier moment la charge de son adversaire. Les deux se fixèrent du regard, les deux avaient les dents crispées, les deux avaient l’intention d’en finir. Mais c’est celle de Salamèche qui l’emporta.

Il surprit Simiabraz en se montrant littéralement plus fort, avant de l’envoyer valser d’un coup de pied dans le ventre. Le soldat s’écrasa à terre à quelques mètres, avant d’à nouveau se relever, cette fois beaucoup plus essoufflé. Son air avait changé, il était passé de la moquerie à la haine. Son plan était en train de dégringoler, il devait rapidement rattraper la situation. Il sortit alors son fouet électrique, et l’alluma devant les deux enfants, qui eux fermèrent les poings.

- (Simiabraz) Ça suffit.

- (Salamèche) Recule, Germignon…

- (Germignon) Non.

Elle s’avança à son niveau, avant de se mettre en garde et de lui rétorquer.

- (Germignon) On forme une équipe.

Le type feu la regarda silencieusement, avant de lui sourire, puis de se mettre en garde à son tour. Simiabraz cracha du sang, se préparant à attaquer.

- (Simiabraz) Tu n’es personne, pas même un habitant de ce pauvre village de merde ! Tout le monde t’a rejeté, et personne ne pleurera ta mort, alors pourquoi persistes-tu ? Tu ne sais même pas qui tu es !!

- (Salamèche) Si, je le sais parfaitement.

Un silence se créa, Simiabraz écarquilla les yeux en se rendant compte de la prise soudaine de confiance de son interlocuteur.

- (Salamèche) Effacez-moi la mémoire si vous le souhaitez, ça ne fonctionnera jamais. Pas face à un adversaire de taille à vous confronter, pas face à moi.

Il se pointa du pouce, et se mit à exclamer de tout cœur, de toute sa volonté et de toutes ses ambitions.

- (Salamèche) Mon nom est Salamèche, je viens de Bourg-Tranquille, je suis un membre de la Dream Team et… si votre rôle en ce monde est de nuire à autrui, alors je peux vous jurer que le miens sera de vous casser la gueule !!

Ces paroles étaient si puissantes, que le vent même s’arrêta le temps d’un instant. Simiabraz regarda sa main tenant le fouet : il tremblait. Germignon, elle, se mit à sourire. Même si un danger de mort s’apprêtait à leur foncer droit dessus, pour l’espace de cet instant précis, elle se sentait si confortable, si à l’aise, si… chez elle, auprès de Salamèche, de CE Salamèche, celui de Bourg-Tranquille, celui qui était membre de la Dream Team et qui comptait bien devenir le meilleur des explorateurs pour protéger autrui des plus gros dangers de ce monde. Il en était certain, désormais, il avait enfin trouvé sa place en ce monde.

- (Simiabraz) F… Foutaises, ferme-là et meurs !!

Exclama en essayant de se rassurer le garde. Mais cela ne servit à rien, la volonté adverse l’avait déjà emportée. Salamèche passa devant et Germignon suivit. Le soldat envoya son fouet, mais le type feu le bloqua de sa main gauche, avant d’agripper brusquement le museau adverse de sa main droite. Il s’était souvenu de leur affrontement au Mont Ardent, et de la manière dont il avait fait culpabiliser Pikachu à cause des capacités de sa combinaison, qui renvoyait d’un bout à l’autre les capacités spéciales adverses. Il en fit cette fois les frais, en s’infligeant les dégâts de son propre fouet. Cela l’immobilisa un instant, permettant à Germignon de le désarmer. Son partenaire enchaîna directement après, affrontant à nouveau au corps-à-corps celui qui l’avait humilié la première fois. Mais les choses avaient changé, depuis ce jour. Un mois d’entraînements séparait le Salamèche de l’époque à celui d’aujourd’hui, et auprès de Roitiflam, il était devenu quelqu’un d’autre au combat. Son style restait défensif, mais il avait acquis de lourdes bases offensives pour surprendre n’importe qui au combat. De plus, son analyse stratégique s’ajouta à ses capacités, et il put anticiper à plusieurs reprises les mouvements adverses. Il envoya parfois des petites boules de feux par la bouche, afin de le bloquer et de l’empêcher instinctivement de reculer, ou d’emprunter une voie d’esquive pour ensuite l’attaquer de front. Simiabraz ne comprenait pas, rien ne se passait comme prévu.

- (Simiabraz) N… non, je ne peux pas perdre contre toi !!

- (Salamèche) Alors rends-toi maintenant !

- (Simiabraz) Si je ne t’élimine pas… *souffle* tu vas infiltrer la DDR, tu vas détruire notre centre de formation de l’intérieur ! Je n’ai pas le choix, je… *souffle* JE DOIS TE BUTER !!!

Cria-t-il, en tentant un assaut désespéré. Mais une liane sortit du sol et lui attacha le pied. C’était Germignon, qui s’était concentré un temps pour créer cette minuscule capacité de type plante, qui faisait probablement partie des nombreuses choses qu’elle avait dû apprendre rapidement pour devenir secouriste. Salamèche en profita évidemment, et assomma pour de bon Simiabraz d’un coup de poing au visage. La Dream Team l’avait véritablement emportée, et ce pour la première fois depuis longtemps. Les deux enfants reprirent leur souffle, Salamèche soigna les blessures de son amie ainsi que les siennes avec le matériel de la DDR, puis les deux personnages se posèrent un instant dans l’herbe, prenant le temps de réaliser ce qu’il s’était passé.

- (Salamèche) Ça va mieux ?

- (Germignon) Oui, merci beaucoup.

- (Salamèche) Merci à toi, je… je ne serais plus là, sans ton aide.

- (Germignon) …

- (Salamèche) Tu as sans doute pas mal de questions…

La type plante garda le silence encore quelques instants, avant de s’avancer et d’enlacer son ami. Rien qu’à son expression faciale, elle comprenait qu’il avait vécu des horreurs, qu’il avait changé et été changé par des gens malintentionnés. Ce dernier se laissa enlacer, puis en fit de même et ferma les yeux un instant. C’était rassurant, monstrueusement rassurant d’avoir enfin un soutien extérieur à tous ces manipulateurs. Il put enfin souffler et retrouver, pour l’espace d’un instant, une présence qui lui voulait sincèrement du bien.

- (Germignon) Tu… tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de te savoir saint et sauf.

- (Salamèche) …

Il se sépara, soupirant en baissant le regard.

- (Salamèche) Il faut que j’y retourne.

- (Germignon) Q… quoi ? Mais tu es sauvé, tu n’as plus à t’infliger de… !

- (Salamèche) Pikachu est encore en danger, lui.

Germignon écarquilla les yeux.

- (Germignon) Tu sais où il est retenu ?

- (Salamèche) Il semble me l’avoir dévoilé sans penser aux conséquences de ses actes.

Disait-il calmement, en fixant Simiabraz du regard. Germignon, elle, le regarda avec dégoût.

- (Germignon) Qui sont-ils, exactement ?

- (Salamèche) La DDR, une organisation criminelle qui fut extrêmement puissante il fut un temps. Ils agissent discrètement depuis longtemps maintenant, et notamment en envoyant des agents infiltrés un peu partout dans le monde.

- (Germignon) Quelle angoisse…

- (Salamèche) Voilà pourquoi je ne dois pas seulement sauver Pikachu. J’ai la chance de pouvoir jouer l’agent double, il faut que je fasse bien plus que ça.

- (Germignon) C’est extrêmement dangereux, Salamèche, et… tout le village attend de tes nouvelles ou de celles de Pikachu, il faut au moins que…

Elle s’auto-coupa, voyant que le type feu la regardait avec dépit.

- (Germignon) Ne me regarde pas comme ça, ils… ont changé, je t’assure ! Écoute, beaucoup de choses se sont passées depuis votre départ. Nous avons repris la Dream Team en main et nous nous sommes inscrits, avec Riolu, Arcko et Carapuce.

- (Salamèche) Vraiment… ?

- (Germignon) Oui, nous donnons tout chaque jours pour rendre ce village meilleur. Et je pense que ça fonctionne. Chaque villageois que l’on aide, que l’on sauve, ils finissent tous par s’excuser et regretter ce qui est arrivé. Il m’apparaît évident que Rapasdepic ne sera plus jamais réélue.

- (Salamèche) C’est… incroyable, vous êtes incroyables ! Avec toutes les secousses que vous devez subir, vous prenez d’immenses risques. C’est pour ça que tu n’as pas eu peur, que tu as su te battre et que malgré la supériorité de l’ennemi… tu n’as pas abandonné.

- (Germignon) J’ai déjà été passive une fois, ce fut une fois de trop.

Elle arriva à refaire sourire Salamèche, ce dernier se sentait vraiment apaisé, à ses côtés.

- (Salamèche) Merci beaucoup, Germignon.

- (Germignon) Ne comptes pas partir sur un « merci ». Je viens de dire que je ne serais plus jamais passive, ce n’est pas pour te laisser tout faire tout seul, et certainement pas face à une organisation aussi dangereuse que semble l’être cette… DDR.

- (Salamèche) Tu me fais confiance ?

- (Germignon) Évidemment. Et toi, tu crois en moi ?

- (Salamèche) À jamais. Nous formons une équipe, après tout.

Il lui tendit son poing.

- (Salamèche) Très bien, j’ai une mission à te confier. Elle est dangereuse, mais vous serez en mesure d’y venir à bout, j’en suis persuadé.

Germignon lui répondit en lui tapotant le poing, prête à prendre tous les risques pour en finir avec cette histoire.

- (Germignon) Montrons à ces enflures qu’il ne fallait pas sous-estimer la Dream Team !

Ainsi, les deux amis s’échangèrent des informations. Salamèche donna à Germignon le plan qu’elle cherchait depuis tout ce temps pour enfin arrêter l’équipe Chaotique, et ce grâce à ce que Roitiflam lui avait dit le jour dernier. Elle, elle le renseigna sur la manière dont avait évolué le village et ses habitants pendant leur absence, et finalement, cela le motiva encore plus que prévu. Il lui demanda tout de même de n’avertir personne d’autre que l’équipe sur ce qui était arrivé ce soir-là.

Ça y est, Salamèche avait enfin retrouvé la mémoire, il était parfaitement conscient et en état de raisonner convenablement. Sa vision du monde était claire : il savait qu’il était, celui qu’il voulait être et comptait bien user de tout ce qu’il avait appris jusqu’à présent pour déjouer les plans de la DDR.

Les deux amis se séparèrent, Germignon emporta Simiabraz avec elle pour l’enfermer dans les cellules du village, tandis que Salamèche revint seul dans le centre de formation d’enfants soldats de la DDR. La longue, dangereuse mais incroyable journée s’arrêta ainsi, pour le jeune type feu. Il était prêt à se confronter au danger, il était prêt à montrer au monde qu’il méritait de participer à la guilde d’exploration, tout comme le reste de la Dream Team, qui allait bientôt agir en tant que sauveurs de Bourg-Tranquille…

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