Pirates des Caraïbes - Le Commencement

Chapitre 10

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:27

CHAPITRE X :

 

            A son arrivée au port, Crystal avait réussi à grimper à bord d'un navire marchand. Les hommes occupaient à charger les cales n'y avaient pas prêté attention. Depuis, le navire avait pris la mer et durant toute la journée elle avait attendu vaillamment qu'il s'arrête dans un port. Les cales l’écœuraient, l'odeur de fruits pourris et d'animaux morts durant les longs trajets lui brulaient le nez, nauséeuse et la tête bourdonnante, elle se sentait faible et voulait se reposer. Mais elle s'interdit de dormir pour ne pas rater sa sortie.

 

A la nuit tombée, elle sentit le navire se stopper et le remue-ménage dans les cales supérieures lui indiqua qu'on déchargeait la cargaison. Discrètement, elle sortie sur le pont et descendit la passerelle. Derrière, elle entendit qu'on l'interpellait, ne se retournant pas elle courut se réfugier à l'abri dans une ruelle adjacente au port. A bout de souffle, elle s'assit à terre et observa la ville dans laquelle elle venait d'arriver. Hormis la rue dans laquelle elle se trouvait, toute la ville était éclairée de milles et une lanternes. Cette ville en ébullition, ne semblait pas dormir. Les gens chantaient, riaient et buvaient à chaque coin de rue, des filles de joies se trémoussaient ça et là et des hommes éméchés s'entretuaient gaiement. Mourante de faim et ne sachant pas où elle avait mis les pieds elle décida d'entrer dans une taverne. En pleine cohue, elle trouva une table et s'y affala la tête lourde. Rabattant ses cheveux sur son visage, elle fit signe à une fille et commanda un verre d'eau. Cette dernière se moqua d'elle en lui expliquant qu'ils ne vendaient que de l'alcool ici, elle recommanda alors et se souvenant de ce que Jack avait dit, elle fit demander du rhum. La jeune fille satisfaite partit chercher sa commande.

 

Plus tard, alors qu'elle buvait lentement le breuvage ambré, deux filles de joies vinrent l'aborder :

 

_ Alors ma mignonne, qu'est-ce que tu fais ici ?

 

_ Seule. Renchérit l'autre.

 

Crystal les fixa un moment, l'une était blonde et l'autre rousse, les yeux ombrés de khôl comme Jack et les robes sales et nauséabondes. Elles paraissaient en avoir déjà vu beaucoup, malgré leurs fards noirs elle discernait les cernes sous leurs yeux, ces filles étaient fatiguées de leur travail nocturne. Mais on disait que les hommes payaient bien les prostitués.

 

_ Comment... commença Crystal.

 

_ Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie. Alors dis-nous ce qu'une femme dans ton genre vient faire sur notre territoire. Coupa la rousse.

 

_ A vrai dire, rien... je me suis enfuie... je n'ai nul part où aller... plus de maison, plus de travail, plus rien... finit-elle dans un souffle. Les deux filles se regardèrent avant de reporter leur regard sur elle. La blonde lui prit le menton et la força à la regarder, elle repoussa aussi ses cheveux. Elles semblèrent satisfaites.

 

_ Bien, on veut bien t'aider, alors suis nous !

 

Elles quittèrent la taverne, Crystal à leur suite, et d'un bon pas traversèrent la ville en direction d'une grande demeure recouverte de fanions rouge sang. Elle ferma vivement les yeux et se tint la tête, une affreuse douleur lui vrillait les tempes. Les deux femmes se retournèrent et vinrent la soutenir, elles demandèrent de l'aide et des hommes la transportèrent jusqu'à la maison close. Crystal sombra alors...

 

Lorsqu'elle se réveilla, elle était alitée. Deux femmes s'activaient dans la chambre, l'une lui maintenait la tête tandis que l'autre lui appliquait un bandage sur le haut du crâne. On lui avait retiré sa robe de chambre et lui en avait donné une autre, beaucoup moins blanche que la sienne, mais au moins ne voyait telle plus la tâche traitresse. La douleur à l'arrière de sa tête avait enfin cessé, levant le regard vers la fenêtre, elle nota qu'il faisait toujours nuit. Il lui semblait pourtant avoir longuement dormis.

 

Une femme d'âge avancé entra alors, les cheveux tiré en arrière par un chignon élaboré, elle s’assit au bord du lit et parla d'une voix rauque :

 

_ Vous sentez-vous mieux mon enfant ? Vous avez pris un rude coup sur l'arrière du crâne. Qui donc vous a infligé un tel coup ?

 

_ Oui merci ma tête a cessé de me lancer, répondit Crystal agars, en revanche je n'ai aucune idée du nom de l'homme qui m'a fait ça. Prenant sa tête dans ses mains, elle pleura à chaudes larmes.

 

_ Était-ce votre première fois mon enfant ? S'enquit la vieille femme en posant sa main sur son épaule. Crystal releva vivement la tête et dévisagea chaque femmes présentes dans la pièce, elle se recula fuyant la main tendue. N'ayez crainte, aucunes de mes filles n'est violentée chez moi. Si vous le désirez vous pouvez restez ici et en attendant que vous soyez parfaitement remise, vous n'aurez qu'à aider à la cuisine. Finit-elle avant de sortir à la suite des deux autres femmes.

 

Les jours s’égrainèrent alors, Crystal remise sur pied, aidait à la cuisine et aux ouvrages ménagers. Elle avait depuis longtemps compris où elle était tombée, dans une maison close, et malgré ses réticences à rester là, elle devait bien avouer qu'elle s'y sentait bien. La vieille femme, que tout le monde appelait Madame Susan, était en faite la propriétaire. Personne n'avait pour l'instant demandait à la voir ajoutée à la longue liste des filles que possédait la maison, elle était donc rassurée et assurée le service le soir venu. Certains hommes sifflaient à son passage ou tentaient de l'aborder, mais les filles n'étaient jamais loin pour assouvir leurs besoins primaires. Elle n'avait jamais revu ses deux sauveuses, on lui avait raconté qu'elles travaillaient dans une autre taverne, que seules les filles les plus expérimentées pouvaient quitter le cocon.

 

Malheureusement, un matin tout tourna au vinaigre. Madame Susan la demanda dans son bureau, s'y rendant gaiement, on la fit s'asseoir. Puis cette dernière lui tourna autour, elle lui détacha les cheveux, y glissa les doigts, approcha son visage du sien et fixa longuement ses yeux. Se redressant, elle regagna sa chaise avant de lancer :

 

_ Mon enfant, vous a-t-on déjà dit que vous aviez des cheveux magnifiques et la couleur de vos yeux est absolument hypnotique.

 

_ Non Madame...

 

_ Non ? Allons donc ! Comment aviez-vous rencontré l'homme qui vous a brutalisé tantôt ? Quémanda-t-elle.

 

_ Je ne le connaissais ni d'Adam et Ève Madame, je ne l'avais même jamais vu auparavant. Elle se tortilla sur sa chaise. Il a frappé à ma porte un jour, il voulait me faire avouer quelque chose... quelque chose que je ne savais pas, comme je ne répondais pas il m'a alors viol... elle toussa et repris. Il était seulement accompagné de deux hommes en livrées. Des hommes de la Compagnie des Indes...

 

_ Ne serais donc pas le Lord Cutler Becket qui les auraient envoyé ?

 

_ Je ne sais pas Madame...

 

_ Soit, cela fait assez longtemps que vous êtes ici maintenant, j'ai donc décidé qu'il était temps pour vous de rejoindre mes filles. Qu'en dites-vous ? Vous serez gracieusement payée. L'ignorant elle continua. Vous verrez cela n'est pas si difficile, les premières fois peut-être, mais vos longs cheveux sombres et vos yeux émeraudes feront le reste, il suffira que vous poussiez des cris aux moments opportuns.

 

Ni tenant plus Crystal repoussa sa chaise et dévisagea la vieille femme.

 

_ Jamais je ne vendrais mon corps ! M'entendez-vous ! Jamais !

 

Pivotant les talons, elle actionna la poignet de la porte et ne fut pas surprise de voir trois filles l'attendant.

 

_ Suivez-les, elles vont vous apprêter et n'ayez crainte tout ce passera très bien. Finit Susan avant de faire un signe aux jeunes femmes qui lui maintenaient les poignets de l'emmener dans sa chambre.

 

_ Laissez-vous faire s'il vous plaît Crystal, implora l'une d'elles, sinon elle nous mettra toutes à la porte. Ne comprenez-vous donc pas ! Lorsque vous entrez dans une maison close il est impossible d'en sortir. Après tout qui voudrez d'une fille de joie pour travailler et aucuns hommes n'épousera l'une d'entre nous, pour s'amuser ils sont les premiers partants mais jamais ils ne s'abaisseraient à nous épouser. C'est ainsi vous n'y pouvez rien ma chère.

 

Radoucit Crystal les laissa donc faire, elle retint ses larmes et renifla. Si elle disait vrai, alors plus jamais elle ne sortirait d'ici. Après tout si sa mère avait su sortir ce n'était que grâce à elle. Seules les femmes enceintes peuvent et doivent d'ailleurs quitter ce travail...

 

Après quelques minutes on l'a plaça face à son reflet, on lui avait fait revêtir une robe  jade rehaussant son léger bronzage. Ses cheveux avaient été laissé libres pour qu'on ait d'yeux que pour eux. Mais c'est son visage qui fixait instantanément le regard, elles avaient ourlé de khôl noir ses yeux, au même titre que toutes les filles présentes ici... au même que Jack... était-il déjà venu ici ? Quoi qu'il en soit, elle se trouva ravissante ainsi parée et ne put retenir de faire tourner sa robe.

 

_ Mademoiselle Crystal vous êtes éblouissante, vous allez nous rendre bien fade face à vous. Sanglota l'une d'elle.

 

_ Oh non Anna... elle l'a prit dans ses bras. Ne pleurez pas je vous en prie.

 

_ Allons que ce passe t-il ? Les surpris Susan. Recule toi donc Anna que je vois notre chère Crystal. Se faisant elle sembla exulter. Magnifique, mes enfants nous allons rendre la splendeur à notre maison grâce à notre nouvelle pièce de choix.

 

 

Crystal ne put s'empêcher de la dévisager froidement. Susan leva le bras avant de se ressaisir.

 

_ Non, je serais mal avisé d'abimer se beau visage qui va nous faire tant d'émules. De toute façon tu ne pourras jamais quitter cette maison, alors inutile de me regarder ainsi, tu es a moi et ce pour toujours. Ria-t-elle avant de quitter la chambre avec les autres jeunes femmes.

 

_ Nous verrons bien... chuchota Crystal pour elle même le regard noir.

 

Elle se promit de tout faire pour quitter cet endroit, elle tenterait tout les moyens possibles s'il le fallait mais sans jamais ne se mettre enceinte. Elle resterait maître de son corps et veillerait à endormir l'attention des hommes... on l’appela, elle descendit donc accueillir son destin les poings serraient.

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