Pirates des Caraïbes - Le Commencement

Chapitre 1

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 00:33

CHAPITRE I :

 

Dans une petite chaumière recluse dans les bas fonds des abords de Londres du dix-huitième siècle vit la jeune Crystal Smith et sa mère, cette dernière souffrante est alitée, n'ayant pas les moyens de payer un médecin c'est sa fille qui s'affaire aux ouvrages de la maisonnée et tente par tout les moyens de lui rendre la maladie moins douloureuse. En cette belle matinée de juin la jeune femme, son panier d'osier à la main, part donc vers le marché. Sa mère veillant chaque jour à ce qu'elles gardent toutes deux un régime varié et équilibré, Crystal se voit donc obligé de parcourir chaque matin le chemin y menant. Traversant la rue des pauvres et des abandonnés avant de s'engager devant la ruelle révélant la maison close d'une de ses grandes tantes. Arrogante et fier, celle-ci n'a jamais daigné s'enquérir de leur santé, attristant la mère de la jeune femme.

 

 

Enfant sa mère lui avait raconter que sa tante l'avait accueillie dans cette maison, qu'avec son teint de porcelaine beaucoup d'homme avaient aimé passer du temps avec elle. Jusqu'au jour où, par mégarde, l'un d'eux l'eut mis enceinte de Crystal, la tante outrée et contre la présence d'un nourrisson dans sa maison l'avait mise à la porte sans autre forme de procès. Sa mère s'était alors battue bec et ongle pour assurer un semblant de vie décente à son bébé, elle s'était fait expiée ses pêchés auprès du prêtre et avait travaillé jour et nuit à la paroisse proche subvenant au possible à ses besoins et ceux de sa fillette. Crystal n'avait pratiquement jamais manqué de rien, sa mère douce et aimante veillait à son bonheur et elle le lui avait rendu au centuple. Puis les années passèrent, sa mère autrefois resplendissante vieillissait sous le poids de son travail, soigner chaque jour les blessés l'avait éreinté. Son teint de porcelaine autrefois prisé n'était plus et les rides de la fatigue étaient apparues, cela n'entachait en rien son bonheur d'aider son prochain et elle avait continué sa tâche..

 

 

Jusqu'au jour où la pneumonie s'était déclenchée, Crystal avait donc jugé bon d'arrêter ses études et de veiller nuit et jour sur sa tendre mère qui en son temps avait fait de même pour elle. Elle en était donc là, depuis plusieurs semaines maintenant elle avait vu à qu'elle point la maladie affaiblissait sa mère, elle ne pouvait se faire à l'idée que peut-être celle-ci ne saurait la combattre, que peut-être un matin en se levant sa mère ne serait plus, que peut-être en rentrant du marché elle se retrouverait orpheline. Autant, manquer d'un père ne l'avait jamais affecté, autant perdre sa mère serait pire que tout pour elle, sans travail, sans éducation, que pourrait-elle devenir... jamais, au grand jamais elle n'irait pleurer à la porte de sa tante pour lui demander son aide, jamais elle ne vendrait son corps même si s'était la dernière possibilité qu'elle ait.

 

 

Arrivant au marché, elle pris soin de prendre les meilleurs légumes présent et sur les quais le meilleur poisson. L'atmosphère était lourde presque étouffante, les étalages de produits marins exposés au soleil exhalés une odeur de poissons des plus nauséabonde, les vendeurs hurlaient à tort et à travers qu'ils possédaient les plus frais arrivages du matin. Crystal se sentait idiote d'avoir oublié de prendre son chapeau, toutes les dames avaient le leur, et le soleil aveuglant la gênée. Néanmoins, elle continua son chemin et passa devant l'étal de la vendeuse de produits du nouveau monde, tout ces objets colorés, ces magnifiques coquillages et ses robes bien plus légères que celles des femmes du continent aux corsets et jupons affolants. Elle rêvait de pouvoir voir un jour de ses propres yeux ces contrées éloignées, de pouvoir fouler du pied le sable que l'on dit blanc de ces plages et voir cette mer couleur turquoise où de majestueux animaux marins y vivaient. Relevant alors la tête son regard se posa sur un majestueux navire des Indes Orientales... l'idée lui vient alors, elle prendrait un de ses bâtiments et partirait aux Caraïbes, elle y referait sa vie, prendrait époux et vivrait heureuse loin de la cacophonie des grandes villes d'Angleterre. Une pensée en amenant une autre elle préféra retourner auprès de sa mère, car malgré tout sa place était là et non à rêver de monts et merveilles inaccessibles...

 

 

Elle se remit donc en route, recroisa les étals aux milles et une saveur, fendant la foule de badauds et d'officiers. Avant d'arriver dans son quartier aux ruelles sombres et froides, ici elle ne risquait pas de se surprendre à rêver devant de jolies choses... passant devant la maison close elle entendit des cris puis la porte à double battants s'ouvrit et une femme fut jetée aux bas des marches. Une femme non, une jeune fille, elle se releva tout en maintenant son ventre rebondit et courut se mettre à l’abri des regards. Crystal ne pu empêcher une larme de perler au coin de son œil en repensant au même sort qui avait attendu sa pauvre mère. Entrant dans sa chaumière, elle posa son panier et vint prendre des nouvelles de celle-ci, elle semblait dormir profondément. La jeune femme pris donc son temps pour préparer le déjeuner.

 

 

Soudain, des gémissements venant de la chambre de la malade l'alarmèrent, elle s'essuya les mains et courut voir. Sa mère, toute frêle se tenait la tête entre les mains, ses longs cheveux autrefois blonds créant une auréole blanche autour d'elle. Crystal vint lui tenir la main et lui proposer son aide mais celle-ci ne répondit pas poussant un horrible gémissement, la jeune femme ne sut que faire et des larmes roulèrent sur ses joues rougies par le soleil. La vieille femme tourna lentement le visage et tendit une main squelettique vers elle, caressant son visage comme pour tenter de rassurer sa fille une dernière fois. Une dernière fois... Crystal se releva rapidement et courut hors de la maison, elle courut le plus vite possible, autant que pouvait le supporter ses jambes. Arrivée au presbytère elle appela le prêtre et lui demanda de venir donner la bénédiction à sa mère mourante.

 

 

A leur retour, la malade gisait toujours dans son lit de mort mais avait gardé les yeux ouverts. Crystal la laissa avec le père et alla attendre dans la cuisine. Son cœur battait la chamade, elle ne voulait pas la perdre aujourd'hui, l'attente était insoutenable. Elle se dit que malgré tout sa mère s'était bien accrochée depuis tout ce temps, qu'elle pourrait donc tenir encore. Néanmoins, celle-ci souffrait chaque jour, chaque nuit, le temps était devenu à lui même que douleur et souffrance. Il fallait bien que sa mère repose enfin dans la paix éternelle après tout... elle pleura à chaude larmes ne pouvant penser de telles choses...

 

 

Le père sorti alors, il croisa son regard baigné de larmes et vint poser une main sur son épaule, il dit alors :

 

 

_ Mon enfant, elle vous demande, vous avait fait tout ce que vous pouviez pour elle mais il est temps à présent, le Seigneur en a décidé ainsi. Allait l'accompagner vers sa dernière demeure...

 

 

Comme un automate, Crystal se leva de sa chaise et rejoignit sa mère. Sa tendre mère qui aura veiller chaque minute de sa vie sur elle, cette mère aimante qui même devant l'adversité aura préservé leur foyer, leurs souvenirs et par dessus tout leur bonheur. Un bonheur véritable qu'elles auront partagé à chaque minute de leur existence. Elle s'assit près de sa mère, lui tint la main et attendit, la mourante fixa son regard au sien comme pour lui transmettre tout son amour, elle sourit et souffla un léger « je t'aime » la jeune femme sourit elle aussi avant de lui répondre qu'elle aussi la chérissait de toute son âme. La main dans la sienne se relâcha alors et sa mère ferma les yeux à tout jamais, le sourire qu'elle gardait chaque jour accrochait pour toujours sur ses lèvres. Crystal lui donna alors un dernier baiser sur le front avant de rejoindre le prêtre dans la cuisine.

 

 

Le lendemain on inhuma Madame Smith dans le cimetière jouxtant l'église, seule Crystal et quelques paroissiens amis de sa défunte mère étaient présents. On lui présenta des condoléances puis le monde retourna à ses occupations, en ce jour d'été, un jour comme les autres après tout. Mais pour Crystal ce fut le jour où sa vie pris un tout autre tournant...

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