La mort de Clochette

Chapitre 8 : Chapitre 7

Ce chapitre est en prélecture...

1227 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/02/2019 10:50

Ce chapitre est en prélecture...

Elsa


Il faisait terriblement froid. Ma propre glace avait l'étrange faculté de pouvoir me réchauffer, mais je ne pouvais l'utiliser, ayant les mains bloquées. J'étais restée assise sur la chaise, pour pleurer. J'en voulais terriblement à Olaf. Même s'il pensait probablement faire ce qui était bon, j'étais sa reine, rien ne justifier que l'on me traite de la sorte. On m'avait traînée et jetée dans les cachots, comme une vulgaire criminelle.

J'avais tellement envie qu'Anna soit là.

La prison était plongée dans l'obscurité. J'étais à l'écart des autres cellules et avait les rayons de la lune seulement pour moi-même. Juste en face de moi, il y avait la prison fermée de Ralph. J'avais énormément de peine pour lui. Le peuple entier devait choisir un coupable pour toutes les horreurs qui se sont passées, et c'est lui que l'on a désigné. Beaucoup réclament une exécution publique.

Résignée, je me relevais pour aller m'installer sur le matelas, là où j'espérais pouvoir dormir. Mais là encore, l'insomnie me prenait. Les pensées se bousculaient dans ma tête, m'empêchant d'atteindre le sommeil.

Soudain, je perçus des bruits de pas. Je restais immobile, bloquant net ma respiration. Les pas se rapprochèrent, puis j'entendis un cliquetis.

"Elsa?"

C'était la voix d'Olaf. Je fis un énorme bond.

"Toi !", hurlais-je presque, la voix sifflante.

Il recula un peu, mais resta droit et reprit :

"Attends, je peux t'expliquer tout ça ; je voulais seulement te protéger."

Intriguée, je cessais mon regard menaçant, et il s'approcha de moi pour retirer mes menottes. En dessous, mes mains étaient rougies par le frottement. Je mourrais d'envie de le glacer, une envie que je réprimais à la vue de son visage bienveillant, bien qu'inquiet.

"Plusieurs ministres souhaitaient te voir chuter au plus bas, Elsa. On comptait te donner la mort. On m'a mis dans la confidence, j'ai fait semblant d'y adhérer. Ils comptaient te faire passer pour une criminelle aux yeux du peuple, et on t'aurait.... exécutée. Demain, une sentence sur toi tombera. Tu dois fuir, impérativement.

- Je ne peux pas intervenir lors de la sentence? m'enquiais-je.

- Personne ne te croirait. Si tu uses de ta magie, nul n'aura le moindre doute de ta culpabilité.

- Mais où vais-je ?, fais-je, en larme.

- Calme-toi, tout va bien. Fuis, le temps que tout ça s'apaise. Rends-toi en France pour déceler l'origine de ces massacres. Je prendrais soin du Royaume en attendant, j'ai une place d'honneur parmi les conjurés."

Je pleurais de façon incontrôlable.

"Et Anna ?

- J'ai envoyé un messager pour qu'elle reste sur les îles chaudes. Tiens, un sac ; là dedans il y a tout ce qu'il te faut pour quelques jours ; j'y ai glissé l'adresse d'Anna, pour que tu puisses la contacter. Tu y vas avec Sven ; je ne connais personne d'aussi loyal, j'espère que ça te convient.

- Oui, parfaitement, glissais-je entre deux sanglots.

- Allez, on y va."

Il me tendit d'abord un sac en plastique, avec une tenue plus décontractée. Olaf se retourna tandis que je me changeais, avant de placer le sac sur mon dos. Nous sortîmes de la cellule silencieusement, alors que je réprimais ma tristesse.

"Attends, chuchotai-je, que va-t-il arriver à Ralph ?"

Olaf grimaça.

"On ne peut pas le laisser ici.

- Tu ne peux pas le prendre avec toi. Il est instable.

- Je refuse qu'il se fasse tuer !, haussai-je le ton.

- Ne parle pas si fort Elsa."

Sans même obtenir son accord, je me rendis jusqu'à la porte de sa cellule, que je cassais à l'aide de ma glace. Le bougre était complètement éveillé et me fixait de grands yeux ; j'ignorais s'il dormait avant que je brise en plusieurs morceaux le mur de fer face à lui.

"Ralph, dis-je d'une voix douce, tu vas venir avec moi.

- On va voir papa maman ?, me fit-il avec un immense sourire bête.

- Euh, non. On va se promener.

- J'ai très envie de me promener moi aussi.

- Alors viens avec moi.

- Mais lors de la dernière promenade on a été méchant avec moi", riposta-t-il alors que je lui retirais ses chaînes.

Je perçus le soupir pressé d'Olaf dans le couloir.

"Personne ne sera méchant avec toi. Personne, je te le promets.

- Alors on va se promener ?, dit-il bien haut fort.

- Oui, oui. Mais il faut que tu chochottes.

- D'accord", chuchota-t-il à voix haute.

Je me demandais à cet instant si je n'avais pas fait une grave erreur. Nous quittâmes la cellule. Son pas était lourd mais silencieux. Il semblait emboîter mon ombre de très près, je le sentais très proche de moi ; son souffle rauque bousculait mes mèches de cheveux.

Nous étions à quelques pas de la sortie, lorsque quelqu'un se jeta contre les barreaux de sa cellule, à quelques centimètres de mon visage. Un visage pâle, sale, aux yeux rouges, me fixait, la rage presque aux lèvres. Un sourire se dessina de la pénombre. Je restais pétrifiée.

"Emmenez-moi", réclamais-je Hans. "Sinon j'hurle, et vous ne sortirez jamais de ce palais, tandis que votre super ministre sera lui-même envoyé à la mort."

Quelle ordure. Je me tournais vers Olaf, lui-même désorienté.

"Qu'est-ce qui se passe ?, murmura Ralph d'un air bête.

- Rien, ne t'en fais pas, le rassurai-je avant de me retourner vers Hans ; Tu retourneras dans ton pays ?

- Je n'ai plus de pays, Elsa. Mes frères se sont partagés le leur. Je ne suis pas le bienvenu dans le tiens. Je suis de nulle part.

- Alors, où comptes-tu aller ?

- Je veux vous suivre.

- Il n'en est pas question, intervient Olaf, outré.

- Je ne crois pas que vous ayez véritablement le choix, sourit Hans.

- Personne ne te croira.

- Vous savez très bien que je m'entends bien avec les gardes. De pus, une fois enfuie, tout le monde voudra savoir le pourquoi du comment. Ils écouteraient n'importe quelle version. "

J'étais à deux doigts de céder.

"Et je sais pertinemment que tu n'es pas une meurtrière Elsa, tu n'oseras pas me détruire, ajouta-t-il.

- Moi si, fit Olaf en sortant une dague.

- Oula, doucement le bonhomme de neige ! Ce serait suspect que je sois tué, non ? N'importe qui ferait le rapprochement avec cette dague et l'on saurait qu'il existe une taupe au château ; personne ne fera confiance à personne, et jamais vous ne pourrez prendre possession des lieux."

Il était fort, vraiment fort. Je n'étais pas certaine que tout ce qu'il dise soit vrai, mais il savait employer les bons mots pour m'inquiéter.

"J'accepte, mais à plusieurs conditions. La première, tu m'obéis. Je suis peut-être incapable de te tuer, mais te neutraliser, j'en suis capable. Non en fait, tu obéiras à tous les membres du groupe. Au moindre coup bas, on te jette du groupe. Et je.. j'ajouterai des règles au fur et à mesure."

Mince, j'étais incapable d'étendre mon autorité sur lui. Pourtant, il se redressa, souriant.

"J'accepte. Sors-moi juste de là, je t'en prie."

Laisser un commentaire ?