Romance au championnat du monde de basket

Chapitre 7 : Duel et divertissement à Venice Beach

6533 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/10/2020 14:56


               Après avoir passé, une énième fois, Kagami et Kuroko de manière magistrale grâce à ses changements instantanés de direction, Aomine passa, contre toute attente, à Kise qui se fit plaisir en accomplissant un super dunk. Le score du premier duel qui allait en dix points, donna la victoire au bronzé et au blond. Kagami se doutait que même les supers passes de Kuroko, et l’entente qui leur était revenue naturellement, n’étaient pas suffisantes pour venir à bout de deux gros morceaux comme Kise et Aomine. Il relativisa en se disant qu’il avait adoré rejouer avec son ancien coéquipier de lycée, même si l’air supérieur que le bronzé affichait le mettait hors de lui.

« Voilà ! Maintenant Tetsu tu viens avec moi ! enchaîna Aomine catégorique.

—                Quoi ? Et moi alors ! intervint Kise.

—                Peut-être le prochain, lui répondit sèchement le bronzé.

—                Franchement il y en a toujours que pour toi ! »

               Et voilà que le premier duel à peine finit, le bronzé et le blond, partaient dans une nouvelle dispute. Assise sur les tribunes, Momoi regardait toujours avec autant d’adoration ses trois joueurs de la Génération des Miracles qu’elle avait suivi depuis le collège.

               Après leur victoire contre les Jabberwock il y a quatre ans, Kise, Aomine et Kuroko avaient continué à étudier chacun dans leur lycée respectif mais ils se voyaient quasiment tous les week-ends pour s’entraîner et passer du temps ensemble. Momoi n’aurait pas pu rêver mieux. Elle avait pu passer beaucoup de temps avec son chéri Kuroko tout en surveillant Aomine, qui s’était quand même bien calmé. En effet, les défaites qu’il avait subies, l’avaient plus motivé que jamais mais aussi l’avaient fait mûrir. Alors, elle restait là, émue à les contempler avec admiration. Les disputes incessantes de Kise et Aomine faisaient beaucoup rire Virginie, qui en profita pour entamer la discussion avec Kiyoshi assis à côté d’elle.

 « Pourquoi ils passent leur temps à se disputer ?

—                Va savoir ! Je ne les connais pas si bien que ça tu sais… Je suis plus proche de Kagami et Kuroko. D’ailleurs ça me rend nostalgique de les revoir jouer ensemble.

—                Ils n’ont pas fait long feu contre leurs adversaires, releva la rousse.

—                Si tu savais de quelle trempe sont leurs adversaires, et encore Kagami est un des rares joueurs à pouvoir leur tenir tête dans ce genre de duel. En ce qui concerne Kuroko, je suis agréablement surpris par son évolution.

—                J’ai l’impression qu’une grande et belle histoire vous lie tous les trois.

—                Ah ? Qu’est-ce qu’il te fait dire ça ?

—                La façon dont tu en parles. On ressent clairement de la nostalgie dans ta voix. Je trouve ça très touchant.

—                Ah bon ? Ça ne doit pas me rendre très viril tout ça ! ajouta-t-il jovialement. Mais c’est vrai qu’on a vécu de très belles choses en jouant ensemble.

—                Un homme sensible est tout aussi mignon qu’un homme viril. Un peu de tendresse dans ce monde de brutes, ça n’est pas plus mal quelquefois, non ? »

               Elle quitta des yeux les joueurs du terrain pour regarder franchement le géant brun, attendant sa réponse. C’était officiel, avec ses yeux de biches, Virginie avait enclenché le mode séduction. Surpris, Kiyoshi ouvrit d’abord des yeux ronds avant de rougir légèrement.

’Woaw ! Je suis complètement mordu moi, pensa-t-il embarrassé. En même temps comment ne pas craquer devant un si joli minois ? ’’

« C’est bon à savoir ! répondit-il enfin maladroitement. Tu sais quoi ? Tout ça m’a donné envie de jouer ! s’exclama-t-il ensuite. »

               Il estimait qu’il devait s’éloigner de la jeune fille pour ne pas perdre tous ces moyens.

« Très bien ! Alors fonce ! encouragea Virginie avec un sourire radieux.

—                Kise ! Je joue avec Kagami ! annonça Kiyoshi au blond sans plus attendre.

—                Quoi ? Oh non ! se plaignit le mannequin. C’est vraiment pas juste ! Je suis toujours le laissé pour compte !

—                Arrête un peu de pleurer va et respecte ton aîné, le réprimanda faussement Kiyoshi, toujours souriant.

—                Pfff… C’est trop injuste… »

               Bougon, il rejoignit les filles sur la tribune. Arrivé à leur hauteur, Momoi, qui s’était doutée que les garçons allaient forcément jouer, avait tout prévu. Elle sortit une serviette qu’elle tendit au basketteur blond trempé de sueur. Il tamponna d’abord avec beaucoup de soin chaque parcelle de son visage puis ébouriffa légèrement ses cheveux avec le tissu d’un geste gracieux et sensuel, avant de regarder les environs qui offraient une vue sur l’océan, la plage et les palmiers.

« Fiou ! C’est un super cadre pour jouer au basket de rue ! J’avais oublié à quel point la ville de Los Angeles était belle, s’exclama-t-il plein de bonne humeur.

—     Oui tu as raison ! répondit Momoi. Ça serait bien qu’on aille tous ensemble à la plage un de ces quatre ?

—     Carrément ! acquiesça Kise. Ça va, pas trop déçue que ton petit Tetsu ait perdu contre Aomine et moi ?

—     Non. Il était tellement heureux de rejouer avec Kagami, ça se voyait dans ses yeux. Il est trop touchant ! Mon petit Tetsu… se chuchota-t-elle ensuite à elle-même rêveuse. »

               Virginie n’avait rien compris à cet échange puisqu’ils avaient parlé en japonais, mais ça n’était pas grave car toute son attention était portée sur Kiyoshi qui faisait équipe avec Kagami. Le géant transpirait déjà sous la chaleur, amenant son T-shirt blanc à mouler sa plastique de rêve. Ce pivot en imposait vraiment beaucoup sous le panier. Malgré la force d’Aomine et les passes parfaites de Kuroko, il arrivait à bloquer la plupart des ballons du bronzé. Ce qui interpela Virginie, c’était ce sourire constant et cet air angélique sur son visage. Cela lui donnait un air insouciant et enfantin malgré le fait qu’il mesurait 1m96 pour 81 kilos. Elle n’arrivait plus à détacher ses jolis yeux bleus du beau basketteur, quand soudain une action la cloua sur place.

               Aomine avait la main sur un nouveau duel. Face à Kagami, il commença par enchainer trois fois de suite un Cross Over* suivi de Legs Through*. Et cela avec une dextérité hors du commun. En seulement quelques coups de reins il était capable de changer instantanément de direction. Il évinça Kagami pour ensuite se retrouver face à Kiyoshi. Le géant savait qu’Aomine passerait à Kuroko et qu’il n’avait que deux possibilités. La passer à gauche ou à droite. Seulement, il y avait un autre cas de figure qu’il n’avait pas calculé. Aomine passa le ballon par son dos, qui se dirigea au-dessus de leurs têtes, pour retomber dans les mains de Kuroko, situé juste derrière le géant. Tout se passa tellement vite qu’on n’y vit que du feu. Le temps que Kuroko attrape la balle, tourne sur lui-même pour faire un envoi en direction du panier, Aomine était déjà sous l’arceau prêt à marquer. Au moment où il s’élança, Kiyoshi et Kagami vinrent à deux sur lui tel un mur qui se dressa entre le bronzé et le panier mais ce dernier ricana. Les deux défenseurs comprirent tout de suite ce qu’il avait en tête. Il lança le ballon derrière le panneau et marqua.

« Ces deux-là font vraiment un excellent duo ! s’exclama Kise.

—                Oui. Ils ont retrouvé leur complémentarité si naturellement ! renchérit Momoi »

               Virginie n’avait jamais vu une action pareille et en resta bouche bée. La suivante avait permis à Kiyoshi de choper une passe de Kagami d’une seule main. Elle ne put s’empêcher d’avoir un sursaut de joie. Aomine tenta de le contrer mais le géant empoigna le ballon de la même main pour le renvoyer avec force sur le roux qui fit un dunk. Impressionnée, Virginie se mit carrément à applaudir et tilta sur la taille des mains de Kiyoshi qui avait pu permettre un tel mouvement. Exaltée, Virginie songea à ce qu’elle pourrait ressentir si le géant les posait sur elle, à la fois fermement et avec douceur. Elle sentit alors une douce chaleur l’envahir, quand elle entendit au loin Alicia geindre sur Himuro. Le couple apparut ainsi dans le champ de vision d’Aomine qui laissa passer un ballon parfaitement envoyé par Kuroko.

« T’es sérieux ! Comment tu as pu laisser passer un ballon pareil ! se moqua Kagami.

—                Ferme-là !

—                C’est la première fois que ça t’arrive, tu es malade ? s’inquiéta Kuroko.

—                N’importe quoi ! J’ai un caillou dans ma chaussure !

—                Il me fera toujours rire ! s’exclama Kise tout sourire.

—                Pourquoi tu dis ça ? demanda alors Momoi.

—                C’est évident ! Regarde qui arrive ! »

               Il pointa du doigt en direction d’Alicia, ce qui fit réagir la jeune fille aux cheveux roses.

« Tu crois qu’il a vraiment craqué sur cette fille ?

—     Bien sûr c’est évident ! »

 

               Aomine était en train de sortir son meilleur jeu d’acteur en s’asseyant au sol pour enlever sa basket et taper dessus pour enlever le caillou imaginaire.

« Alors ? Ça donne quoi ces mini duels ? demanda Alicia qui se dirigeait vers Virginie.

—                Les deux dernières actions étaient juste sensationnelles ! répondit-elle, encore pleine d’admiration. J’ai l’impression de voir d’autres joueurs que ceux qu’on a affronté hier !

—                Ah bon ? A ce point-là ?

—                Et encore Aomine a la tête ailleurs aujourd’hui », ajouta l’air de rien Kise.

               Alicia ne répondit pas, feignant ainsi d’être désintéressée mais elle ne put s’empêcher malgré tout de regarder en direction d’Aomine. Son basket était vraiment beau à voir. Elle voyait désormais ce que voulait dire Kagami, quand il disait que c’était son plus grand rival. Chaque mouvement n’était que souplesse et agilité. Tout cela mélangé à son style de jeu urbain, représentait un magnifique spectacle aux yeux d’Alicia qui n’arrivait pas à détacher son regard du talentueux basketteur.

« Alicia ! Ça commence à devenir indécent là…, lui dit discrètement Virginie d’un coup de coude dans l’épaule.

—                Hein ? Quoi ?

—                Arrête de le fixer comme ça ! Bientôt on va devoir essuyer de la bave, se moqua-t-elle en chuchotant.

—                Hein ? Pfff… N’importe quoi ! rétorqua alors Alicia en détournant le regard. »

               Le verdict fut sans appel. C’était Aomine et Kuroko qui avait gagné, augmentant une fois de plus la frustration de Kagami. Il comprit alors que même si son jeu s’était grandement amélioré, Aomine était encore devant lui. En tout cas à armes égales, c’était à dire sans utiliser de « capacités spéciales ». Il comprit tout de suite que les affronter lors du championnat de la coupe du monde ne sera pas facile et qu’il avait encore beaucoup de travail. Maintenant le duel fini, chacun des quatre joueurs se réunirent au niveau des tribunes.

« Tenez les gars ! J’ai pris de l’eau ! » dit fièrement Momoi en distribuant les gourdes ainsi que les serviettes.

               Cela entraîna des exclamations de reconnaissances et d'admiration de la part de la plupart des garçons. La sueur faisait briller les muscles saillant de chacun et leur T-shirts mouillés se collaient à leurs torses, magnifiquement dessinés, à chaque inspiration et expiration. De les voir tous les quatre comme ça, faisait penser à une pub pour les déodorants ou autre parfum pour homme. Alicia fixait Aomine tandis que Virginie matait Kiyoshi. Même Momoi n’avait d’yeux que pour Kuroko.

« Qu’est-ce que vous avez les filles ? » fit remarquer Kagami.

               Les regards de chacun se tournèrent instantanément vers Alicia et Virginie. C’était ainsi qu’Aomine et Kiyoshi comprirent que les jeunes filles les mâtaient clairement. Plutôt fiers, un sourire se dessina sur leurs lèvres, sans rien dire. Prises sur le fait, les filles se défendirent :

« Rien ! commença Alicia qui regardait autour d’elle.

—     Il fait chaud c’est tout ! ajouta ensuite Virginie.

—     Ah bon ? Pas plus que d’habitude je trouve, insista Kagami.

—     Oui bin ça va hein ! Si on te dit qu’on a chaud c’est qu’on a chaud ! lâcha la brune irritée. Vient on va à la fontaine se rafraîchir ! ordonna-t-elle à son amie en l’embarquant par le bras pour tourner le dos au groupe.

—     Qu’est-ce que j’ai dit ? se demanda Kagami qui n’avait pas compris leur réaction. Les filles sont vraiment trop bizarres, je crois que je les comprendrait jamais, ajouta-t-il finalement en haussant les épaules.

—     C’est rien ! Tu sais qu’Alicia se vexe souvent pour un rien ! rit Himuro.

—     D’ailleurs ça s’est arrangé entre vous ?

—     Oui, répondit-il sans donner de détails.

—     Parfait ! On pourra se faire des cessions de basket à trois ça va être flambant ! »

               Chaque joueur débriefa ensuite sur le jeu qu’ils venaient d’accomplir, en prenant en compte l’avis de Momoi qui était une vraie pro de l’analyse, jusqu’à ce qu’Alicia et Virginie reviennent l’air de rien.

« Alors les filles, nargua Aomine, remises de vos émotions ?

—     Aomine ! réprimanda gentiment Kiyoshi. Laisse tomber veux-tu ? Je crois qu’elles sont déjà assez mal à l’aise comme ça. »

’Il ne manquait plus que ça. Maintenant il va croire qu’il me plaît ! Déjà qu’il ne manque pas de confiance en lui !’’ râla silencieusement Alicia.

« Bon ! Je sais pas vous les gars, mais ça vous dirait qu’on aille manger un morceau tous ensemble ? » s’exclama Kise plein de joie en prenant de chaque côté de ses bras Kagami et Aomine.

               Ne supportant pas d’être aussi proche l’un de l’autre, le roux et le bronzé mirent conjointement leur main dans la figure de Kise pour le dégager. Cela eut le mérite de changer de sujet, ainsi Alicia et Virginie furent soulagées.

« Arrête d’être aussi collant ! gronda Aomine.

—                Kise a raison ça peut être sympa de se retrouver autour d’un bon repas ! intervint Momoi en prenant le bras de Kuroko.

—                Désolée, moi je dois y aller, dit alors Virginie.

—                Ah bon ? s’étonna Kiyoshi. Tu es attendue quelque part ?

—                Oui je dois rentrer m’occuper de ma grand-mère et après je dois aller travailler.

—                D’accord. »

               Virginie prit ses affaires à la volée, fit la bise à Alicia et Kagami, puis un signe au reste de l’équipe avant de s’éloigner. Cependant, Kiyoshi, qui avait beaucoup aimé ce petit moment passé avec elle, était resté sur sa faim alors qu’importait si ça pouvait paraître déplacé, il l’interpela avant de la rejoindre. Les cheveux ébouriffés par l’humidité de la sueur, qui parsemaient légèrement ses beaux yeux marrons en amande, le rendait très beau à voir pour Virginie. Il lui demanda :

« Ecoute, je vais jouer franc jeu. J’aimerais apprendre à mieux te connaître alors est-ce que tu accepterais qu’on sorte ensemble, manger un morceau ou boire un verre, un de ces soirs ?

—                Figure-toi que je suis ravie que tu me le propose ! dit-elle avec un grand sourire. J’aimerais moi aussi discuter un peu plus longuement avec toi.

—                C’est vrai ! Super !

—                Je n’ai pas encore le planning des jours à venir, mais j’ai ton numéro alors dès que j’ai un peu de dispo on s’appelle, ok ?

—                Parfait ! Bon courage pour le boulot alors !

—                Merci ! Bonne journée à toi ! »

               Après qu’elle se fut éloignée, Kiyoshi souffla un grand coup, soulagé de s’être lancé, tout en affichant un sourire béat. Il était tellement aux anges qu’il en avait oublié les autres.

 « Bon je sais pas vous, mais moi j’ai la dalle ! grogna Kagami. Kiyoshi tu te bouges ! » cria-t-il ensuite.

               Le corps du géant, toujours dos au groupe, se crispa un instant. Il mettait un point d’honneur à ce que les plus jeunes respectent les plus vieux, même s’il n’avait qu’un an de plus. Là, en l’occurrence, il considéra que la façon dont lui avait parlé Kagami était déplacée. Il se retourna, l’air de rien avec un sourire mi-figue, mi-raisin qui en disait long sur le savon qu’il comptait passer au roux. Kagami avait compris et se repris aussitôt en cherchant ses mots :

« Euh… Je voulais dire que j’avais faim et que ça serait bien que tu nous rejoignes pour aller manger un morceau.

—                D’accord on y va ! Répondit-il, satisfait de cette nouvelle formulation.

—                Wow ! Kiyoshi je te remercie d’apprendre un peu les bonnes manières à Kagami ! se moqua Alicia.

—                Quoi ? Qu’est-ce que ça peut te faire à toi !

—                Bin étant donné qu’on est souvent ensemble, ça serait bien que tu apprennes à t’exprimer convenablement.

—                Quoi ? Parce que toi t’es un dictionnaire peut-être ! »

               La dispute fut interrompue par Himuro qui éclata de rire.

« Vous n’avez pas changé tous les deux ! »

               Kagami et Alicia bloquèrent un instant sur son visage rieur avant de se regarder et d’éclater eux aussi de rire.

« Bon c’est pas que je m’ennuie hein, mais où est-ce qu’on va manger ? demanda mollement Aomine, son petit doigt dans l’oreille.

—     On pourrait aller manger un morceau chez Willy ? proposa Alicia.

—     Ok ! On va vous faire goûter les burgers d’ici ! Vous allez voir ça vaut le détour ! s’exclama de sa voix rauque Kagami. »

               Le restaurant se trouvait à quelques mètres du terrain, en bord de plage. Sur le chemin, la complicité d’Alicia et d’Himuro ne plut pas du tout à Aomine. Il ne le montra pas, même s’il se doutait que ça ne passait pas inaperçu, mais cette fille lui plaisait vraiment, seulement, il ne savait pas comment s’y prendre pour l’aborder.

« Voilà c’est juste en face ! s’arrêta soudain Kagami en montrant du doigt l’établissement. »

               Deux jeunes hommes, un grand aux cheveux verts et un plus petit brun regardaient la carte de l’extérieur.

« Hey Midorima et Takao ! s’écria Kise après les avoir rejoints.

—                Quoi ? Oh non ! Il ne manquait plus que ça, bougonna Kagami.

—                Ils sont avec vous ? demanda Alicia à Himuro.

—                Oui. C’est l’arrière titulaire de notre équipe et le petit notre meneur remplaçant. »

               Arrivés de l’autre côté du trottoir Kise alpagua joyeusement ses deux coéquipiers qui contemplait les menus de l’extérieur. Takao les salua chaleureusement, comme à son habitude, tandis que Midorima leva immédiatement les yeux au ciel après avoir aperçu Kagami. La tronche que tirait ce dernier n’était pas mieux. Aussitôt, l’arrière shooter aux cheveux verts haussa le ton :

« C’est pas vrai ! Qu’est-ce que tu fiches ici toi !

—     Quoi ? J’habite ici je te signale ! C’est moi qui devrais te demander ça !

—     Tu as bien vu qu’Aomine et Kise étaient là pour les championnats, alors il était évident que j'étais là moi aussi, crétin !

—     Quoi ? Répète un peu le binoclard ?

—     Allons, allons, les amis ! intervint Kise. Si on n’allait manger hein ? Ça ira mieux après !

—     Carrément ! J’ai super faim en plus ! approuva Takao. On voulait aller dans ce restaurant-là !

—     Figure-toi qu’on allait faire de même ! Kagami dit qu’ils font des burgers à tomber par terre ! » continua Kise.

               Midorima et Kagami étaient dépités et avaient décidé de ne pas faire attention l’un à l’autre. Pourquoi fallait-il toujours qu’il retrouve Kagami sur son chemin. Il suivit le mouvement malgré lui en annonçant discrètement à Takao :

« Je te l’avais dit ! Ce bambou que j’ai trouvé est trop petit pour porter chance !

—     Ah ah ! Arrête de dire des bêtises ! La taille n’a rien à voir là-dedans ! Hein ? Hey je te reconnais ! s’exclama-t-il en pointant son doigt sous le nez d’Alicia.

—     Takao ! On ne pointe pas les gens du doigt, c’est mal poli, le réprimanda Midorima.

—     Oui tu as raison Shin, désolé. Comment ça se fait que tu sois avec eux ? » demanda-t-il ensuite.

               Le basketteur au tir parfait était complètement décontenancé par tant d’inconvenance de la part de Takao mais comme c’était aussi ce qui faisait son charme, il ne releva pas cette fois-ci.

« En fait on se connait tous les trois, intervint Himuro. Quand Kagami nous a donné rendez-vous ce matin il était avec elle. Je vous présente Alicia !

—     Ah d’accord ! Enchanté, moi c’est Takao ! dit-il ensuite en se courbant face à la jeune fille qui ne pouvait s’empêcher de sourire face à tant d’enthousiasme. Et lui c’est Midorima !

—     Je sais me présenter Takao ! s’irrita le vert qui énonça un simple bonjour.

—     Bon c’est pas tout, mais si on allait manger maintenant hein ? intervint Kise. »

 

               Le groupe s’installa dans le restaurant dont le patron connaissait très bien Kagami et Alicia. Une fois installés, la jeune fille fut interpelée par l’objet qu’avait déposé Midorima assis en face d’elle. Un petit pot de trois branches de bambou alignées. Assise entre Himuro et Aomine, elle se tourna naturellement vers son ami d’enfance pour lui demander :

« Pourquoi il a cet objet à côté de lui ?

—                Alors là, je n’ai jamais compris son délire, dit doucement Himuro.

—                Il est très superstitieux, se permit d’intervenir Aomine. Il considère cet objet comme son porte bonheur.

—                Ah d’accord !

—                Depuis le collège c’est comme ça. Il nous sort chaque jour un objet plus bizarre que les autres. 

—                D’ailleurs on ne vous a pas vu vous deux ce matin ! Vous étiez où ? demanda Kise à Midorima.

—                Hein ? Euh… Ça ne te regarde pas ! lui répondit-il agacé.

—                On a beaucoup trainé c’est vrai ! Ha ha ! rit frénétiquement Takao. Tu sais le décalage horaire !

—                Oui c’est vrai que quand on n’y est pas habitué, c’est compliqué.

—                Vous visitiez Los Angeles ? demanda ensuite Momoi.

—                Oh non ! C’est surtout que Midorima voulait trouver son objet porte bonheur du jour.

—                Impossible de trouver un magasin convenable d’ailleurs, intervient le concerné, dégouté.

—                Excusez-moi ? intervint alors Alicia. Si tu cherches un magasin qui vend des grigris j’ai une adresse à te donner si ça t’intéresse. »

’Des grigris ? Elle ose appeler ça des grigris ? pensa Midorima outré.’’

« Ah ouais ! Ça serait super sympa ! répondit Takao à sa place.

—     Attendez… Je vais vous envoyer ça par téléphone. Vous avez un numéro ? »

               Takao lui donna le sien et Alicia fit l’échange de l’adresse en espérant que ce magasin conviendrait à Midorima. Elle pouvait comprendre ce côté superstitieux, elle aussi aimait et croyait à l’astrologie, qu’elle prenait tout de même au second degré. Ce qu’elle trouvait impressionnant, c’étaient les compatibilités entre les signes du zodiaque.

               Une serveuse vint leur apporter les cartes. Aomine, qui ne parlait pas un mot d’anglais, se mit à râler. Alors naturellement, Alicia, qui aimait rendre service, décida de faire la traduction. Assis sur la banquette à côté du bronzé, elle commença par placer d’un geste souple ses cheveux sur un côté de sa tête pour ne pas cacher une partie de la carte et se rapprocha franchement du garçon pour se pencher sur le livret et lui faire la lecture. Cette proximité lui provoqua une légère bouffée de chaleur ainsi qu’un petit mouvement de recul.

’Tsss… Elle est obligée de se rapprocher autant ? se dit-il. Remarque c’est pas désagréable. Allez concentre-toi sur ce qu’elle dit !’’

               Pendant qu’elle lui expliquait ce que signifiait chaque ingrédient de chaque hamburger, Aomine se fit la réflexion que la jeune fille parlait vraiment très bien le japonais et il en fut content parce que s’il fallait compter sur son niveau pitoyable en anglais, il n'aurait pas été sorti de l’auberge pour pouvoir communiquer avec elle. Il fut également surpris de voir que derrière cette furie qu’il avait vu jusqu’à maintenant se cachait une fille plutôt attentionnée et même attendrissante.

« Où est-ce que tu as appris le japonais ? demanda soudain Aomine intéressé.

—     Comment ? »

 

 ‘’C’est nouveau, il fait la conversation maintenant ? pensa-t-elle agréablement surprise avant de répondre’’

 

« J’ai suivi des cours au lycée puis j’ai appris par moi-même. J’aime beaucoup votre pays.

—     C’est vrai ? Pourquoi ? Moi je trouve les Etats-Unis beaucoup plus cool !

—     J’adore les us et coutumes du japon. Tout respire la délicatesse et le respect. Votre architecture est très belle aussi.

—     Tout ce que tu n’es pas quoi, dit Kagami pour se moquer.

—     De quoi je me mêle toi ! grogna-t-elle en lui jetant sa serviette de table à la figure, avant de se retourner tout sourire face à Aomine. Et toi ? Tu n’as pas appris l’anglais à l’école ?

—     Non… Les cours c’étaient trop ennuyeux ! Pour moi il n’y a que le basket qui compte.

—     Tu sais, si tu veux percer en NBA, il serait préférable de parler un petit peu la langue.

—     Ouais, ouais, je sais… Mais c’est tellement barbant…

—     Je t’apprendrais si tu veux mon petit Aomine ! intervint Kise de son bras autour de l’épaule.

—     Enlève ton bras ! râla Aomine. Qu’est-ce que ça peut te faire !

—     Sinon demande à Alicia de t’en donner ! Entre deux entraînements…

—     La ferme ! gronda alors Aomine en lui donnant un coup dans la tête.

—     Quoi ? pleura Kise. C’est pour toi que je dis ça !

—     Je ne t’ai rien demandé ! »

               Kise tira les cheveux du bronzé tandis que l’autre tira la joue du blond entraînant ainsi le regard outré des clients alentours. Midorima ne savait plus où se mettre.

« Vous ne voulez pas arrêter de vous faire remarquer ! Vous êtes vraiment intenables ! » grogna le grand aux cheveux verts.

BOING !

               Un coup de poing sur chacune des deux têtes tomba. Personne ne l’avait vu venir. C’était Kuroko qui s’était faufilé derrière Aomine et Kise, pour les frapper. Le plus simplement du monde il leur dit :

« Ça ne sont pas des façons de se tenir au restaurant.

—     Tu veux mourir, bougonna Aomine prêt à étrangler le petit aux cheveux clairs. »

               Heureusement, Kuroko fut sauvé par le gong. Les plats arrivèrent, lui permettant ainsi de regagner discrètement sa place entre Momoi et Kagami. Ce dernier n’avait pas menti. Les burgers étaient simplement énormes. Mais Aomine n’était pas satisfait car son rival en avait pris deux. Plein de puérilité, il pesta et en demanda un autre sous les regards éberlués de toute la tablée.

 


*Cross Over : Variation du dribble, accompagnée d'un changement de main dans le but de passer un adversaire direct.

*Legs Through : Action de dribbler le ballon entre ses jambes.

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