Romance au championnat du monde de basket

Chapitre 5 : Los Angeles

4478 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/10/2020 13:53

Une fois les filles parties, tous les joueurs se rejoignirent autour du coach pour écouter les directives concernant la suite des entraînements.

« C’est la première fois que je te vois dans un état pareil Aomine, fit remarquer Akashi une fois à sa hauteur.

—    Disons que je ne m’attendais pas à me donner autant…

—    Ces filles, faut avouer que c’est du lourd hein les gars ! rigola Kiyoshi.

—    Tu ne veux pas arrêter de sourire bêtement ! l’agressa Aomine.

—    Hey ça va ! Pourquoi on dirait que tu as toujours un pet de travers ! rétorqua simplement Kiyoshi avec toujours le même sourire.

—    Quoi ? Répète un peu ? s’énerva le bronzé avant d’être coupé par le capitaine.

—    En tout cas je ne suis pas mécontent d’avoir joué contre elles. C’est marrant d’avoir mêlé le basket à la danse. J’ignore si elles en avaient encore en réserve mais elles m’ont surpris à chaque fois, ajouta Akashi.

—    Alicia m’a vraiment bluffé, intervint Himuro en s’essuyant le front. Petite, son style de jeu se rapprochait plutôt de moi ou de Kagami.

—    Quoi ? Une fille qui joue comme Kagami ce bourrin ! grimaça Kise.

—    Oui, c’est sûr que ça n’était pas très gracieux à voir, je te l’accorde, rit à son tour le brun. Mais aujourd’hui elle a inventé son propre style de jeu, puis elle a indéniablement augmenté son niveau. »

Le brun à la frange qui cachait un de ses yeux fut soudain empreint d’émotion.

« Hey ! Qu’est-ce qui t’arrive Tatsuya ! beugla Murasakibara. Tu ne vas quand même pas chialer !

—    Bien-sûr que non ! se moqua Himuro en se ressaisissant.

—    Bon allez ! Trêve de bavardages ! Commençons l’entraînement ! annonça le coach Harasawa. »

Mine de rien, ce match imprévu avait réussi à bien échauffer l’ensemble de l’équipe. Cependant, pour la première fois, Aomine avait du mal à se concentrer sur les exercices.


‘’Elle est douée, c’est indéniable, pensa-t-il. Mais il y a autre chose. En fait elle me plaît bien… Elle est sacrément jolie malgré son fichu caractère… Bon les nibards c’est pas trop ça, mais pour le reste elle n’a rien à envier à certaines Idoles japonaises… Et ses yeux…’’


BANG !


« PUTAIN !, hurla-t-il après s’être pris le ballon sur la tête.

—    Tu rêvasses Aomine, lui dit simplement et calmement Kuroko qui avait fait exprès de lui envoyer ce ballon.

—    Et alors ? T’es malade ! »

Le grand bronzé appuya de sa main la tête du jeune homme petit et mince puis l’écrasa en jurant comme un charretier.

« Ils sont vraiment épuisant, se dit Midorima la main sur le front.

—    Quand ça n’est pas Kise c’est Kuroko, rit Takao. »


‘’Qu’est-ce qui arrive à Aomine, se dit Momoi. Ca ne lui est jamais arrivé de rêvasser en plein entraînement.’’


Après s’être bien entraînés, le coach de la Génération des Miracles, décida d’amener nos talentueux basketteurs déjeuner en ville. Dans le bus qui partait en direction du restaurant, Aomine se précipita sur un siège contre une des fenêtres du bus, posa son sac de sport à côté de lui pour faire comprendre qu’il ne voulait personne à ses côtés et mit ses écouteurs dans ses oreilles.


‘’Je n’arrive pas à croire qu’elle ait réussi un dunk. Ça n’est pas très distingué, je vois de quoi parlait Himuro quand il disait qu’elle avait un style de jeu proche de celui de ce crétin de Kagami, mais bizarrement, j’ai trouvé l’action très sexy. En plus de ça elle a un jeu excellent. Si elle travaillait son endurance, il y aurait moyen de pas mal s’éclater en un contre un.’’


Après avoir débriefé par la pensée sur le basket de la jeune fille, le fichu caractère de cette dernière revint sur le tapis.


‘’En tout cas, sur le terrain elle en veut ! Elle a vu de quoi j’étais capable et elle n’a pas cillé une seule fois. Puis elle a une sacrée répartie aussi, elle m’a bien amusé finalement. Et qu’est-ce qu’elle est jolie avec ses magnifiques yeux bleu azur et sa peau mate… Putain ! Qu’est-ce qu’il me prend ! C’est au championnat du monde que je dois penser !’’


Soudain, il sentit une main attraper et enlever un de ses écouteurs. Il sursauta de surprise et eut envie d’hurler de colère, mais quand il vit le regard mutin de sa meilleure amie Momoi, son mécontentement diminua d’un cran.

 « Putain ! » se contenta-t-il de râler.

     Momoi le fixa droit dans les yeux comme si elle pouvait lire dans les pensées du garçon. Ne sachant pourquoi, Aomine se mit à rougir d’agacement :

« Mais qu’est-ce que tu me veux à la fin ? dit-il sauvagement.

—    Tu n’es pas comme d’habitude, répondit-elle.

—    Arrête de dire des conneries…

—    Tu es toujours sur le qui-vive et là tu n’as pas réagi tout de suite quand je me suis assise à côté de toi. Puis t’isoler comme ça, ça ne te ressemble pas. Pendant que tu étais dans tes pensées, ton regard était empli…, elle marqua une pause, de douceur…

—    Tu te fous de ma gueule là ! s’énerva-t-il.

—    Si, si, je t’assure… Puis au lieu de la narguer tu es allé la féliciter… Tu sais que je te connais par cœur Aomine ! Est-ce que ce serait cette fille qui te ferait tourner la tête ? ajouta-t-elle sournoisement avec un clin d’œil.

—    Tu dis vraiment n’importe quoi ! Je suis juste surpris qu’Alicia ait réussi à me tenir tête, même s’il est évident que je l’aurais remise à sa place bien assez tôt…

—    Ah parce que tu te rappelles son prénom ? Et comment tu sais que je parle de cette fille en l’occurrence ? dit-elle tout sourire. J’en étais sûre !»

Elle trépignait sur son siège d’amusement et d’excitation, ce qui déclencha un léger sourire au bronzé, qui essaya de le cacher en détournant la tête, mais Momoi ne fût pas dupe.

« Elle n’a pas tort tu sais ! renchérit machinalement Kise qui se trouvait sur le siège de devant.

—    Oh, ta gueule toi aussi !

—    Il y avait une certaine alchimie entre vous, vous étiez même très complice ! exagéra le beau blond.

—    Mais vous me les cassez avec vos conneries ! se contenta-t-il de répondre. »

Il se replia sur lui-même, remit ses écouteurs et leur tourna le dos. Momoi alla alors rejoindre Kuroko.

« Quand même Tetsu, t’imagines si Aomine était amoureux ! lui dit-elle amusée.

—    Quoi ? Pourquoi tu dis ça ? répondit le jeune garçon.

—    Oh Tetsu ! Tu n’as rien remarqué ? gloussa-t-elle.

—    Non je ne vois pas du tout de quoi tu parles.

—    Oh ce n’est pas grave va ! ‘’Ca ne change rien au fait que je sois folle de toi…’’, pensa-t-elle en secret. »

Elle se réinstalla en prenant Kuroko par le bras et déposa sa tête sur son épaule. Ce jeune homme, à l’air innocent et aux cheveux bleu très clairs, était vraiment imperturbable. Avec son air né de la dernière pluie, il apparaissait comme un être complètement déconcertant.

« Oh là là… s’indigna Mibuchi assit à côté d’Hayama. Kazu est vraiment trop chou…

—    Oui c’est bon on a compris ! lui répondit son voisin.

—    Non mais sérieusement, pourquoi il s’entraîne uniquement avec ce Midorima ? Je suis au même poste que lui ! On pourrait s’entraîner ensemble ! ajouta-t-il avec une moue enfantine.

—    Tout simplement parce qu’ils sont indissociables ! Ils jouent ensemble et ne se sont pas quittés depuis la seconde, tu imagines !

—    Oui, oui, pas la peine de retourner le couteau dans la plaie ! »

Tout en boudant, il passa une main dans ses cheveux mi-longs avant de s’enfoncer dans son siège, les bras croisés, sans s’imaginer que Takao et Midorima avait passé la vitesse supérieure en ce qui concernait le rapprochement.

La passion qui venait de naître entre les deux anciens lycéens de Shutoku avait atteint son sommet. Dans l’euphorie de ce qu’il s’était passé la veille, ils ressentaient le besoin de s’isoler mais pour cela ils n’avaient que les derniers sièges pour s’accorder discrètement quelques gestes d’affection. Mine de rien, Takao, tout feu tout flamme, se mit à envoyer des textos osés à son voisin qui, en lisant le premier message, faillit s’étouffer avec sa salive. Midorima finit par entrer dans son jeu et le début de leur histoire s’enflamma encore un peu plus. Passionné, le brun savait trouver les mots pour émoustiller son conjoint secret, à un tel point que Midorima ne put contrôler une érection. Comment avec de simples écrits, Takao pouvait-il susciter chez lui autant de désir ? Lui qui était si autonome et indépendant d’ordinaire, comprit avec beaucoup d’agacement que son coéquipier l’avait tout simplement puissamment envoûté.

Le plus grand, irrité, essaya donc de cacher son trouble tandis que son voisin de siège jubilait de fierté.

« Arrête de sourire bêtement Takao ! ordonna-t-il sèchement. »

Himuro, lui, était plongé dans ses pensées quand, contre toute attente, Murasakibara lui demanda ce qu’il s’était passait avec la capitaine de l’équipe féminine, Alicia.

« Tu t’intéresses à ce que je ressens maintenant Atsushi ? sourit chaleureusement le brun.

—    Bof… C’est juste que t’es super ennuyeux quand quelque chose ne va pas. Et tout ce qui est ennuyeux, m’énerve, répondit mollement le géant qui s’empiffrait de chips.

—    D’accord, sourit-il toujours. Sache que l’histoire n’est pas bien passionnante. Je l’ai connu en primaire avec Taiga sur un terrain de basket. On était comme les trois mousquetaires puis nos chemins se sont séparés, voilà tout, ajouta-t-il pour faire court.

—    Ah ! Ca a un rapport avec ton embrouille avec Kagami ?

—    En quelque sorte.

—    Hmmm… réfléchit Murasakibara en contemplant une de ses chips à la forme bizarre. Tu t’es réconcilié avec Kagami alors pourquoi pas te réconcilier avec elle aussi ?

—    Disons que c’était plus facile avec Taiga… se contenta-t-il de répondre en fixant le paysage à travers la vitre du bus »

Perdu dans ses pensées, Himuro pensa aux évènements qui l'avaient amené à couper les ponts avec Alicia. Il avait d’abord rencontré Kagami et s’étaient tout de suite liés d’amitié. S’improvisant grand frère, Himuro avait tout enseigné, en ce qui concerne le basket, à Kagami. Depuis lors, ils jouaient chaque semaine jusqu’à ce qu’ils arrivent à égalité de victoire sur 98 matchs de basket de rue. Alicia était arrivée en milieu de ce challenge que les garçons s’étaient lancés. La petite fille avait toujours mis un point d’honneur de ne favoriser aucun des deux enfants. Elle les appréciait beaucoup tous les deux car en l’incluant sur leur terrain de basket, ils lui avaient permis de supporter une dure épreuve qu’elle était en train de traverser à ce moment-là.

Ce fut lors du 99ème match que cette belle entente avait éclatée en morceaux. Kagami, qui avait appris par Alicia qu’Himuro s’était blessé au poignet, avait fait exprès de perdre le match. Vexé, Himuro, qui l’avait tout de suite compris, s’était énervé et avait frappé son ami. Naturellement et pour la première fois, la petite fille avait pris le parti d’un des garçons, Kagami Taiga, allant jusqu’à traiter Himuro de « monstre sans cœur ». Il aurait pu passer outre cette insulte, seulement il était secrètement amoureux d’Alicia et entendre ce genre de chose de la part de la fille qu’on aime n’est jamais agréable. De plus, le fait de la voir si attentionnée envers Kagami, lui avait tout simplement brisé le cœur. Aujourd’hui quand il y pensait ça lui paraissait puéril mais la revoir dans ce gymnase avait fait ressurgir tous ces sentiments qu’il pensait enfouis bien au fond de lui.

A l’avant du véhicule, le coach Harasawa discutait avec Soichi Imayoshi, qui lui faisait un point détaillé sur l’entraînement de la partie de l’équipe qui n’avait pas joué le match contre les filles. Il l’informa qu’ils avaient tous beaucoup évolué.

Le duo Midorima et Takao était toujours autant complémentaire. Si on ajoutait Kuroko au tandem, il y avait une possibilité infinie de distribution de ballons, idéale pour donner comme il se doit la balle lors de replacements de joueur. Au niveau des tirs à trois points, le basketteur aux cheveux verts pouvait tirer de l’autre bout du terrain. Seulement, plus la distance était grande et plus son angle de tir devait être moindre, c’était un point qu’il faudrait qu’il travaille. Mibuchi, quant à lui, avait aussi augmenté sa distance de tirs à trois points mais également les sauts qu’il effectuait lors de ces tirs. Murasakibara était toujours un vrai mur autour du panier et il semblait qu’il soit désormais capable de dribbler et de passer tel un bulldoser, mais sur un très court laps de temps.

« Bon travail Imayoshi ! le félicita Harasawa. Tu iras loin comme coach.

—    Merci, répondit-il flatté.

—    On est arrivés les gars, on descend ! ordonna ensuite le coach. »

Les garçons et Momoi descendirent un à un du bus et furent époustouflés d’arriver sur Hollywood boulevard. La route principale grouillait de voiture et les trottoirs de piétons qui traversaient ci et là. De grands palmiers bordaient chaque côté de l’énorme avenue, leur cime découpant de leur silhouette un ciel bleu azur accompagné d’un soleil qui brillait haut dans le ciel. Ça leur changeait vraiment des villes comme Tokyo où l’atmosphère était principalement étouffante du fait des buildings s’empiétant les uns sur les autres avec les grosses et diverses enseignes de chaque coin de rue.

Après avoir tourné dans une rue perpendiculaire au boulevard, ils arrivèrent sur le port de la Marina Del Ray, où il y avait une tonne de restaurants. Les garçons ne revenaient pas de la quantité de filles aux formes généreuses qu’ils voyaient passer autour d’eux. Surtout qu'elles étaient toutes habillées légèrement : Mini-short, haut de bikini, mini paréo en guise de jupe… Bref… Les Américaines étaient nettement plus « libérées » que les japonaises et cela était loin de déplaire à l’ensemble des joueurs, notamment Akashi, Aomine ou encore Hayama. Kise, lui, était habitué en tant que mannequin, il avait déjà côtoyé pas mal d’américaines.

D’ailleurs, à peine après avoir marché quelques mètres, un attroupement de jeunes filles japonaises se forma subitement autour de Kise qui ne s’attendait pas à les retrouver jusqu’ici. Il fut séparé du groupe. Chaque jeune fille brandissait soit un carnet, soit un poster avec un gros feutre noir dans l’espoir de décrocher un autographe. Conscient qu’elles avaient fait beaucoup de chemin pour le trouver ici, il décida de s’arrêter et de leur accorder un peu de son temps.

« Allez-y ! Avancez, je vous rejoins ! dit-il un peu gêné vis-à-vis du coach.

—    Nous allons déjeuner dans ce restaurant-là, dit Harasawa agacé.

—    Allez-y, reprit Akashi. Je vais l’attendre pour ne pas qu’il nous perde.

—    Je rêve ! Ses fans l’ont suivi jusqu’ici ! s’étonna Imayoshi.

—    En quatre ans de mannequinat, sa notoriété a beaucoup grandi, répondit Momoi.

—    Woaw ! Je ne savais pas que Kise avait autant de fan ! intervint ensuite Takao.

—    Oui… Et je me demande comment on peut s’intéresser à un idiot pareil.

—    Tssss… Je me demande vraiment ce qu’elles peuvent lui trouver… Il est mannequin ! Et alors ? Il n’y a pas de quoi fouetter un chat, bougonna Hayama un peu en retrait.

—    Et bien, réfléchit Kiyoshi. Il a un physique athlétique, il est avenant avec ses fans, il est grand…

—    Ouais bon ça va, bouda Hayama. Bon et toi ? Je t’ai vu discuter avec la rousse ! Qu’est-ce que ça a donné ?

—    Ah oui ! Virginie ! En fait je l’aurais bien invitée mais j’avais peur que ça paraisse déplacé mais je pense que je la reverrai au gymnase. J’aimerai faire quelques paniers avec elle.

—    Hmmm… Quelques paniers hein ? ricana le petit blond d’un air coquin, en lui donnant un coup de coude.

—    Oui des paniers, répéta sérieusement Kiyoshi d’un air benêt.

—    Laisse tomber va… Décidément, je crois qu’il n’y a que les grands qui ont des touches avec les filles, conclut ensuite Hayama déçu.

—    Je ne suis pas d’accord. Regarde Kuroko.

—    Hein ? T’es dur là Kiyoshi. »

Déboussolé, il regarda le petit basketteur aux cheveux bleu clair, que Momoi tenait amoureusement par le bras, et pleura intérieurement, telle une âme en peine.

Le coach Harasawa choisit finalement un restaurant qui servait principalement du poisson, au grand désarroi d’Aomine qui ne vivait que pour la viande. Pendant ce temps, à l’extérieur, Akashi s’improvisait agent du mannequin. D’une voix douce et posée, il demanda aux jeunes filles d’être patientes et undiqua que chacune aurait droit à son autographe. Il en profita pour glisser que si l’une d’entre elles était intéressée, il serait disponible afin de passer du bon temps en sa compagnie. Une fois qu’elles eurent ce qu’elles voulaient, elles laissèrent les deux jeunes hommes partir.

« T’es pas croyable ! Te servir de ma célébrité comme ça ! s’exclama Kise.

—    Et alors ? Autant joindre l’utile à l’agréable, non ? »

Il rangea les quelques bouts de papiers agrémentés de numéros et fit signe au blond de le suivre. Dans le restaurant, Aomine n’arrêta pas de penser de nouveau à Alicia et ça l’agaçait car il n’aimait pas ne pas avoir d’emprise sur quelque chose. Il n’y avait qu’un seul moyen pour qu’il n’y pense plus, l’entraînement ou en l’occurrence, ici, la nourriture.

La dizaine de joueurs de baskets entra sous les regards éberlués des clients et employés du restaurant. La plupart des serveuses dévisageait chaque joueur et faisait des messes basses. En fait, le personnel de l’établissement avait été informé de leur arrivée car Katsunori Harasawa connaissait très bien le patron. D’ailleurs, une grande table centrale vide avait été prévue pour les accueillir comme il se devait.

« Euh… Est-ce que je suis le seul que ça gêne toute cette attention ? demanda discrètement Imayoshi à Momoi.

—    Je dois t’avouer que moi non plus je n’aime pas être dévisagée comme ça.

—    C’est normal, s’exclama Kiyoshi rieur, une horde de basketteur ça ne passe pas inaperçu !

—    Allez les gars, asseyez-vous, je vais parler au chef, s’exclama le coach. »

Aucun des joueurs n’osait bouger, sauf Akashi qui se fraya un chemin avec beaucoup d’élégance vers une des serveuses.

« Vous n’êtes jamais allé au restaurant les gars ? se moqua gentiment Akashi. Bonjour. Nous étions attendus je crois ? demanda-t-il avec un sourire énigmatique, dans un anglais parfait. »


’Woaw ! Quel charisme ! se dit la femme au tablier.’’


« Euh… Oui bien-sûr ! Suivez-moi. »

Akashi, tel un prince, examinait chaque recoin du restaurant, constatant que ça n’était clairement pas un cinq étoiles. Il était habitué au luxe mais il essaya de passer au-dessus de ses réflexions car son but n’était pas de mettre qui que ce soit mal à l’aise, même si c’était apparemment râpé pour la serveuse qui ne savait plus comment se comporter. Midorima aussi avait ce petit côté précieux mais Takao ne se fit pas prier pour lui faire remarquer.

« Hey Shin ! Ne t’inquiète pas ! Ici aussi tu auras des couverts et des assiettes ! se moqua-t-il.

—    Ne dis pas n’importe quoi Takao. Je me demande comment on peut appeler cela un restaurant… Regarde-moi ces tableaux accrochés et ce style à la décoration industrielle.

—    Si ça peut t’aider à oublier l’endroit où nous sommes, tu peux uniquement penser à moi et à tout ce que nous ferons une fois arrivés dans notre chambre, le taquina-t-il plus doucement. »

Il ne s’attendait pas à une réponse de sa part mais la façon dont il fut troublé lui suffit amplement. Une fois assis, la serveuse demanda si les jeunes hommes et la jeune fille désiraient un apéritif. Tout le monde s’étaient mis d’accord pour éviter l’alcool en journée alors ce fut principalement des sodas et de l’eau qui furent commandés. Kise se permit alors de demander la marque de leur eau minérale.

« Excusez-moi, demanda-t-il avec son charme naturel, votre eau, c’est de l’eau de source ou naturelle ? »


’Qu’est-ce que c’est que cette question ? D’où est-ce qu’ils sortent ces garçons ? pensa la serveuse décontenancée.’’


« C’est de l’eau naturelle, répondit-t-elle simplement.

—    Parfait ! Merci beaucoup ! La qualité de l’eau est très importante, ajouta-t-il dans sa langue natale à l’intention de Momoi et Aomine qui l’entouraient.

—    Tu t’es pris pour une diva ? pesta alors le bronzé.

—    Hey ! Avec mon métier je dois veiller à hydrater mon corps de la meilleure façon possible ! se dédouana-t-il.

—    Tssss… Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre je te jure ! ajouta encore Aomine. »

Quelques instants plus tard, le coach était revenu à table et la serveuse avait apporté les cartes. Evidement tout était écrit en anglais. Autant ça ne posait pas de problème aux bilingues tels qu’Akashi, Kiyoshi, Himuro et Kise ou encore à ceux qui avait un bon niveau d’étude en anglais, comme Midorima, Imayoshi, Mibuchi ou encore Momoi, mais alors en ce qui concernait Aomine, Hayama et Kuroko, c’était une autre paire de manche. Murasakibara, qui lui aussi ne comprenait rien à l’anglais, étonna l’ensemble de la table en voyant que passer commande ne lui posait pas de problème. Intrigué, Himuro lui demanda :

« Atushi, tu comprends vraiment ce qu’il y a d’écrit sur la carte ?

—    Hein quoi ? Non pas du tout ! répondit-il mollement. A partir du moment que ça se mange. »

La tablée se mit à rire face à tant d’indifférence et le repas se passa dans une bruyante convivialité. Désormais rassasiée, l’équipe repartit en direction de l’hôtel. Certain allèrent digérer à la sieste tandis que d’autres profitèrent des divertissements et prestations que proposait l’établissement hôtelier. Aomine, affalé sur son lit, pensa à ce qu’il allait devoir travailler pendant ces entrainements afin d’être prêt pour le premier match du championnat.

La première chose à faire, serait de peaufiner ses techniques avec Kuroko. Maintenant qu’il avait pris conscience de l’importance du jeu d’équipe, son but était non seulement de retrouver cette complicité qu’il avait avec le petit basketteur lorsqu’ils jouaient au collège Teiko, mais aussi rendre leur duo encore plus magistral que celui que formait Kagami avec ce dernier. Maintenant c’était lui la lumière du joueur fantôme. Il estimait que leur complémentarité devait être plus que parfaite, et ainsi pourquoi pas, ouvrir la porte de la seconde zone, tout comme Kagami avait réussi à faire il y a quatre ans.

Laisser un commentaire ?