Évidence, Sébastian Jones. Saison 1

Chapitre 24: Tu ne m’intéresse pas du tout. 

Jones finit par m'ouvrir, il m'accueille en jean basket, agrémenté d'un t shirt blanc déchiré sous une chemise à carreaux rouge et noire. Sa tenue, bien que simple, le met très bien en valeur et fait ressortir son torse  musclé. Il me sourit, me salue et me fait rentrer dans son antre. Il me conduit jusqu'à son salon et après m’avoir débarrassé de mon manteau nous nous installons sur son canapé, la douce chaleur de la cheminée réchauffe chaque parcelle de mon corps, ça fait un bien fou. Il habite dans une petite maison à lisière de la forêt et sa déco intérieure est semblable à celle de son bureau, des meubles de bois et un fouillis organisé fait de tous les objets qu'il a récolté au fil de ses voyages. Mes yeux s'accrochent à une peinture posée au-dessus de la cheminée, elle représente un loup plus grand que la normale. Le loup de la toile est blanc aux yeux bleus et son regard dégage quelque chose... D'humain. 

Il me rappelle étrangement le loup que j'ai rencontré dans la forêt. Je m'apprête à questionner le professeur sur le tableau mais il prend la parole avant moi : 

"- je ne vous cache pas que je ne pensais pas que vous accepteriez de venir ici, dit-il en me servant du thé. 

-merci pour le thé monsieur. J’avoue que j’ai longuement hésité avant d’accepter. 

Je laisse un petit silence avant d’ajouter :  

 -C'est marrant c'est exactement comme ça que j'aurais imaginé votre maison, elle vous ressemble. 

-je pense qu'on devrait se tutoyer lorsque nous sommes seuls, tu peux m'appeler Sébastian aussi, ça facilitera nos échanges. Tu veux dire que j'ai l'air d'un homme bordélique c'est ça ? Lance-t-il en gloussant. 

-non pas du tout, je trouve que votr.. Ta maison reflète bien ton âme d'aventurier et ta passion pour ton métier. " 

Ça me fait tout drôle de le tutoyer, je n'en ai pas l'habitude. Nous nous dévisageons un moment et je ne peux m'empêcher d'admirer ses lèvres charnues et son torse si bien sculpté. 

"- à propos des livres dont je t'avais parlé, enchaîne-t-il sans prêter attention à mon trouble, je te les ai posés sur la table, tu me les rends quand tu veux mais fais-y bien attention s'il te plait. 

-oui bien sur monsieur, euh je veux dire... Sébastian, merci beaucoup. " 

J'attrape les trois livres qui sont posés devant moi, il y en a un sur les vampires, un sur les sorcières et le dernier traite des loups garou. Après avoir rangé les livres dans mon sac, je pose toutes mes questions à Sébastian, il prend le temps de bien détailler ses réponses, et plus le temps passe, plus je suis détendue. Jones est un homme plein d'humour et il sait intéresser les gens, c'est ce que j'aime chez lui. Il me parle de certains des objets qu'il a ramené de ses expéditions puis me questionne un peu sur ma vie d'avant. Je lui parle de ma mère, sans évoquer la manière dont elle est morte, mes études et la raison qui m'a poussée à les arrêter. Je repense à la raison principale de ma venue, interroger Sebastian par rapport à notre relation … particulière, mais je n’ose pas, je n’arrive pas à mettre des mots sur ce que je ressens et je préfère laisser tomber, surtout que Sebastian se comporte tout à fait normalement, à croire que tout ce que je pensais jusqu’ici ne s’était déroulé que dans ma tête. Il n’est peut-être pas attiré par moi finalement ? 

Le temps défile sans que je m'en rende compte et je vois à l'horloge du salon qu'il va bientôt être minuit. Je dis à Sébastian que je dois rentrer et il me raccompagne jusqu'à sa porte. Soudain, il se penche vers moi et je mets du temps à comprendre qu'il veut qu'on se fasse la bise. J’approche mon visage du sien et le contact de sa peau sur la mienne ravive une flamme au creux de mon ventre que j’essaye d’ignorer. Je m'en vais donc de chez lui, encore plus troublée qu'avant. Tout en repensant à ma soirée avec le professeur, je m'engouffre un peu plus dans la forêt. Oh c'est vrai j'ai oublié de vous dire, j'ai préférée passer par la forêt pour rentrer histoire de me changer les idées (et de calmer mes ardeurs) apparemment c’est plus rapide de couper par la foret et d'après ce que j'ai vu sur Maps, d'ici 15 minutes j'atteindrais le bout de forêt qui donne sur le domaine des Bartholy. Au moins j'aurais le temps de me calmer en route. L'atmosphère ici est particulière, je dirai apaisante et effrayante à la fois. Au détour d'un arbre je me rends compte que le chemin indiqué sur Maps n’est pas très précis, j’aurai déjà dû arriver maintenant, mais je suis encore au beau milieu de cette foret sans fin.  

Il doit être plus de minuit maintenant mais ça je n'en suis pas sûre car mon téléphone s'est éteint faute de batterie ! Stupide portable. Je décide de faire quelques pas puis au bout de cinq de minutes je distingue vaguement de la musique et des voix humaines. Rassurée, je m'avance lentement et vois de jeunes gens regroupés autour d'un feu de camps. La musique brise le silence de la nuit, ils rient, boivent et certains d'entre eux se roulent des patins monstrueux. Je reste là à les regarder quand je remarque une blonde au visage familier. Non, dites-moi que je rêve ! Que fait Samantha ici, un soir de novembre, en plein milieu de la forêt ? Loan n'est pas à côté d'elle, je ne le vois pas d'ailleurs, et elle se permet de jeter des regards langoureux et peu subtile à Martin, notre camarade de classe qui trompe sa copine avec elle. Des mains se posent sur ma taille et me sortent de mon espionnage. On me retourne et je me retrouve plaquée à l'arbre derrière lequel je me cachais. 



"-Loan??? Mais qu'est-ce que tu fous la ? Tu me veux quoi ? M’écriais-je, prise de panique par cette apparition soudaine. 

-je te retourne la question ma belle ! Ça me fait plaisir de te voir, et si on passait un peu de temps ensemble ?" 

Non mais il est vraiment encore entrain de me draguer la ? Quel couple de rêve ! Lui et Samantha se sont bien trouvé dis donc ! Je repousse ses mains toujours posées sur mes hanches et lui répond d'un ton sec : 

"-hors de question, je te rappelle que tu as une copine et cesse de me draguer tu veux ? Tu m'intéresse pas du tout. 

Vexé par mon refus, Loan fronce les sourcils et pince ses lèvres. 

- Je te demande pas ton avis Anna, maintenant tu vas faire exactement ce que je te dis.”