Évidence, Sébastian Jones. Saison 1

Chapitre 5 : Un malheur est si vite arrivé.

1073 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/06/2021 23:53

Chapitre cinq: un malheur est si vite arrivé.  

 

 

Je me retourne immédiatement et remarque à quel point Drogo est proche de moi. Il me barre le passage et je me retrouve bloquée contre le frigo. Je lui lance un regard interloqué auquel il répond par un éclat de rire pleins de vice et de mépris. Ce mec ne m'inspire pas confiance, il y a quelque chose en lui qui me donne envie de le fuir le plus vite possible. Il se calme enfin et approche dangereusement sa bouche de la mienne. Nos lèvres se frôlent à tel point que je sens son souffle glacé lorsqu'il me dit : 

"- il fait nuit, tu ne devrais pas te promener toute seule dans un si grand manoir, un malheur est si vite arrivé. 

Je ne réponds pas à sa menace, je ravale ma salive et ne le lâche pas des yeux. Je rassemble le peu de courage qu'il me reste avant de lui lancer : 

-j'ai faim, je suis simplement venu manger, ton frère m'a proposé le gîte et le couvert, je ne vois pas en quoi ça te dérange. 

- ne me provoque pas, petite chose, car tu pourrais très bien devenir mon repas." 

A ces mots, je remarque ses pupilles devenir rouge. Une étrange sensation m'envahit et soudain il enfouit sa tête au creux de mon cou et me mord férocement, je ne peux retenir un cri de douleur que Drogo camoufle en plaquant sa main gauche sur ma bouche pendant qu’avec la droite il me maintient fermement. Comment vous décrire cette sensation ? J’ai immédiatement compris qu’il ne mordait pas juste ma peau, il aspirait quelque chose, mon sang. A cette pensée ma tête commença à tourner, ça me dégoutais et ca faisait affreusement mal, si je n’avais pas entendu Nicolae débouler dans la pièce, je me serais évanouie.  

"- mais enfin Drogo qu'est-ce que tu fiche???? Lâche-la tout de suite !" 

Drogo fait mine de n'avoir rien entendu et ne bouge pas d’un pouce, avide de mon sang. J'ai l'impression que je vais m'écrouler au sol. 

Des mains puissantes viennent se poser sur les épaules de Drogo et le propulse violemment en arrière. Je remarque alors que c'est Nicolae qui vient de me sauver. Je ne comprends pas ce qui vient de se passer, je ne voulais pas me laisser faire mais j’ai été incapable de lui résister. Une violente douleur se propage dans mon cou jusqu’à ma mâchoire, je suis sur le point de tourner de l’œil quand Drogo se relève et se précipite vers moi, il me regarde intensément puis.... 

“oublie tout ce qui vient de se passer, cette blessure au cou c’est un chat qui te l’a fait quand tu le portais contre toi, répète.” 

“c’est un chat qui m'a fait cette blessure au cou. Dis-je d’une voix hypnotisée.” 

“c’est bien petite chose.” 

Trou noir. Je cligne des yeux plusieurs fois puis je regarde d'un air perturbé Nicolae et Drogo et leur demande ce qui vient de se passer. Je me souviens être descendue ici pour manger mais j'ai l'impression d'avoir oublié un truc important. Nicolae me regarde un moment avant de me demander si j'allais bien et si j'avais vraiment oublié ce qui vient d'arriver. Je réponds par l'affirmative avant d’observer Drogo, ce mec me fait peur mais je ne sais pas pourquoi. Mon cou est douloureux, bon sang ce chat avait vraiment une dent contre moi pour me mordre si fort, eh je rêve ou je saigne encore là ?! Drogo se dirige vers la porte avant de se stopper et de revenir près de moi, il me regarde avec insistance avant de me dire : 

“tu devrais porter un foulard ou une écharpe autour de ton cou pour cacher cette vilaine blessure, si on te demande, dis que t’as attrapé froid, ne l’enlève sous aucun prétexte, compris ?” 

“oui, j’ai compris.” 

Je répondis machinalement, sans réfléchir, ce qui fis sourire Drogo qui se décida enfin à quitter la cuisine. 

Nicolae me lance un regard inquiet et s'approche de moi avec un mouchoir dans la main. 

“-Je suis désolé Annabella, dit-il en pressant le mouchoir contre la morsure. 

-Pourquoi tu t’excuse ? Ce chat ne devait pas beaucoup m’apprécier, ce n’est pas très grave, répondis-je. 

-oui, le chat... dit-il d’une voix sombre.” 

Je ne comprends pas trop la réaction de Nicolae et je n’ai même pas le temps de lui répondre qu’il s’en va déjà de la cuisine d’un pas rapide, il a l’air contrarié, je me demande bien pourquoi. Je me retrouve seule dans cette gigantesque cuisine avec la sensation que quelque chose d'anormal vient de se produire. J'essaie de chasser cette idée en préparant mon sandwich que j'engloutit à vitesse grand V. Je distingue au loin les voix des deux frères, ils ont l'air de se disputer. J'essaie de tendre l'oreille mais je ne comprends pas ce qu'ils se disent. Sur le chemin de ma chambre je sens le malaise grandir en moi, mais je n'arrive pas à l'expliquer. Une fois dans mon lit je décide d'allumer le portable que Nicolae m'a gentiment prêté plus tôt dans la journée. En mettant ma puce je découvre les nombreux appels manqués de mes amis parisiens, sûrement inquiets de ne pas avoir eu de mes nouvelles depuis notre séparation à l'aéroport. Je leur envoie un message groupé qui se veut rassurant, je n'ai pas vraiment envie de leur expliquer que je me suis retrouvée propriétaire d'un taudis et que je dors chez mes voisins. Je sens mes paupières s'alourdir et je tombe dans les bras de morphée sans même m'en rendre compte. 

 

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