L'école des démons acte 2

Chapitre 2 : Festivités.

2482 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/05/2022 19:26

Laisser Sybel seule à la maison, ne plait pas à Aérin. Toutefois, Opéra lui a dit hier qu’elle pouvait venir les rejoindre en fin de cours quand ils iront au batora. Ils n’ont qu’une demi-journée pour la reprise, elle ira la chercher sur le temps de midi. Pour l’heure, elle remprunte la voie des airs pour rejoindre le portail de Babyls, plus que pressée de retrouver les garçons.

Bien sûr, Degan ne s’est pas empêché de la narguer sur son empressement alors que cela fait à peine deux jours qu’ils ne se sont pas vus.

Ils se posent et aperçoivent directement Opéra qui leur fait signe tout en les approchant. Aérin le salue et cherche rapidement des yeux les garçons qu’elle aperçoit finalement sur le côté du portail. Elle se moquerait presque d’elle-même de se sentir aussi heureuse de les voir ! Le duo discute, la rousse pourrait faire preuve de tenue et racler sa gorge pour manifester sa présence, mais… Au diable les biens-séance ! C’est en courant qu’elle les rejoint, leur sautant dans le dos ! Pris dans leur conversation, ils se retrouvent soudain projeté vers l’avant, manquant de perdre l’équilibre, tous les deux surprit ! Aérin leur ayant attrapé le cou pour les attirer à elle dans une accolade soudaine. Shichiro lui a dit qu’elle ne devrait pas agir différemment avec Callego, mais son estomac s'est un peu retourné. Shichiro pas sans reste l’agrippe à son tour dans ses bras, alors que Callego lui racle sa gorge et recule genre de rien.

 

— Tu es en forme, dit Shichiro en riant.

— J’avais hâte de vous retrouver, leur sourit-elle.

 

Le brun dévie les yeux et grommelle sur le fait qu’ils ne savent pas se tenir en public alors que quelques élèves les observent en riant sans trop savoir que penser de leurs comportements. Il n’est toujours pas à l’aise avec les interactions sociales… Degan les rejoints à son tour, tout en regardant les élèves qui jasent.

 

— Bordel Aérin, ne soient pas aussi motivés de bon matin et ne m’abandonnent pas à Azael, non plus, dit-il en reprenant son souffle.

— Question motivation, tu l’étais toi aussi ce matin pour nous ennuyer Azael et moi ! réplique la démone.

— Oui, mais moi, je ne déroge pas à la règle ! répond Degan.

— Quelle règle ? pouffe Callego.

— Celle qui impose un relou dans le groupe, plaisante le rouge.

— Donc tu l’affirmes toi-même que tu es énervant ? réplique Callego, avec un sourire narquois.

— Je n’ai jamais dit le contraire, j’assume parfaitement mon caractère, moi, le vénère.

— Arrête de m’appeler ainsi !

— Je ne sais pas si cela m’avait manqué, soupire Aérin.

— Moi, j'aime bien la dynamique de notre groupe, on ne s’ennuie pas, répond Shichiro.

 

Doit-elle avouer que le retour en classe après ses vacances mouvementées, ils en avaient besoin.

Le quatuor s’avance dans le couloir pour rejoindre la salle de classe de monsieur Dali. Les démons retrouvent leurs places et les réflexes reviennent comme s’ils n’avaient été absents qu’un week-end. Le professeur attend la totalité de ses élèves pour annoncer le déroulement du dernier semestre.

Dès le départ, les hostilités sont annoncées, il va y avoir deux évènements importants. Le festival de la récolte et celui de la musique. Monsieur Dali explique donc à ses élèves qu’ils ont le droit après les cours de demander de l’aide aux professeurs pour entrainer leurs meilleurs atouts. Aussi place-t-il les élèves en duo pour les faire coopérer :

 

— Abrahel Elisabeth et Lamia Lili.

— Balam Shichiro et Naberius Callego

— Baron Devy et Léonard Nicolas.

— Divalis Aérin et Divalis Degan.

— Nibbas Star et Tunride Shishi.

— Ob Lionel et Scox Yoshi.

 

Le cours continue jusqu’à la pause de midi et comme elle l’avait décidé plutôt, Aérin s’apprête à aller chercher Sybel. Jusqu’à ce qu’Abrahel arrivant en courant vers elle et ne lui fasse signe de la main. La rousse rabat ses ailes alors que la grande démone blonde arrive sur elle. 

 

— Oh, ce que tu es rapide, dis donc, reprend-elle son souffle.

— Désolé Elisabeth, je voulais aller chercher ma cousine, explique Aérin.

— Oh ? Si c’est important, je peux attendre demain pour te parler !

— Non, ça va, elle est juste seule à la maison, dit la démone pour rassurer l’autre.

— Je comprends, répond Elisabeth.

— De quoi voulais-tu me parler ?

— Avec les filles, nous nous sommes souvent rejoints pendant les vacances, tu accepterais de passer un après-midi avec nous ?

— Oui, bien sûr, répond la rousse.

 

Elle est toujours avec les garçons, cela est vrai que ça la changerait. Sybel pourrait venir avec elle ? Aérin aperçoit alors Opéra à qui elle fait signe.

 

— Tu n’es pas avec Azael ?

— Il est avec Shichiro, Degan et Callego ont été demandés par un professeur, explique le félin.

— Je vais chercher Sybel, je vais arriver, dit Aérin.

— Tu sembles occupée avec ta camarade, tu désires que j’y aie ?

— Si cela ne te dérange pas, dit Aérin.

 

Il lui fait signe et s’en va sous le regard des démones…

 

— Il n’y va pas en volant ? demande Elisabeth.

— Il utilise rarement ses ailes… Ça va tout est toute tremblante ? Dit Aérin en regardant la démone.

— Je le trouvais effrayant ce garçon, mais il semble gentil, remarque la blonde.

— Il ne faut pas l’ennuyer, ça, c'est certain, mais il est gentil, dit Aérin.

— Votre groupe est atypique... Alors ? Avec lequel sors-tu ? Taquine la démone.

 

La rousse devient rouge en une fraction de seconde.

 

— Pourquoi tu veux le savoir ? dit Aérin.

— Oh, c’est à moitié un aveu ! Alors c’est lequel, réplique la démone, en s’emballant.

— On est proches tous les trois, ça n’a rien avoir, dit Aérin.

— Tous les trois ? Ah, ce n’est pas courant ça ! Tu n’as pas de préférence ? Et vos moments intimes, vous le faites aussi ensemble ? demande la démone, curieuse.

— Pardon ! Nous sommes trop jeunes pour cela ! réplique Aérin, rouge vif.

— Ah ah, il est vrai que les succubes sont des rapides, dit-elle d’un clin d’œil.

 

Aérin affiche un sourire crispé à la démone et détourne les yeux… Pas seulement les succubes, penses elle. Elle détourne l’attention de la démone blonde en lui demandant comment se sont passées ses vacances… Aérin risque de mettre du temps à rejoindre les garçons.

Sybel a passé sa matinée à dormir, puis à regarder la télévision, jusqu’à ce qu’elle entende frapper à la porte. Elle regarde via la baie vitrée puis reconnaît Opéra à qui elle ouvre en baissant les oreilles.

 

— Aérin est occupée donc je suis venu te chercher, si tu veux venir au batora

 

Sybel baisse les yeux, a-t-elle vraiment envie d’aller à l’école déjà maintenant ? Ils n’ont pas plutôt envie de revenir, elle commence à avoir faim et elle n’a pas envie de se faire à manger, sans compter qu’ils vont sans doute lui demander de le faire pour tous. Elle remonte les yeux sur Opéra, néanmoins, elle va passer un peu de temps avec lui, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Elle pourra aussi voir ce à quoi ressemble ses mecs, en plus qu’elle a le culot de s’en taper deux à la fois, enfin, ils doivent sans doute être des Alephs plus nuls, qu’elle.

 

— Je veux vous rejoindre, dit Sybel.

 

Il déploie ses ailes pour la première fois depuis un moment, Sybel l’imite et lui emboite l’aile.

C’est étrange tout de même, il n’était pas spécialement compatissant avant, pas particulièrement sociable non plus, ni à l’aise avec la dynamique de groupe avant de connaître le quatuor. Pourtant, au fur et à mesure, il s’est attaché à eux, il comprit les peines des frères et l’attachement du duo. Que ce soit Aérin ou le groupe, il apprécie leur compagnie et les instants passés avec eux, même si la tension entre lui et Callego, le frustre par moments. Le félin doit avouer que son comportement n’était pas uniquement dans le but de les aider, il avait envie de blesser Callego. Il a commencé et l'a attaqué, car il ne supportait pas qu’on les confonde. Il n’en peut rien s’il est plus fort ! Opéra doit avouer qu’il n’a pas envie de culpabiliser pour avoir choqué Callego.

Ils se posent devant le portail et la rouge le suit parmi les élèves qui se déplace. L’école est immense ! Mais, elle doit dire qu’elle apprécie le regard des élèves autour d’eux, alors qu’elle se tient à Opéra pour suivre son rythme, mais est-ce si rare les élèves de rang He pour qu’ils aient droit à toute cette attention ?

 

— Tu es dans la classe D’Azael, si j’ai bien compris ?

— C’est bien ça, dit le félin.

 

Il ne s'avère pas expressif ce démon… Ils rejoignent le batora en empruntant les couloirs et ouvrent la porte pour laisser entrer Sybel qui dévisage directement les deux inconnus aux côtés d’Aérin supposant qu’il s’agit de ses copains. Son regard se pose sur le démon à l’extrémité de la table qui ressemble étrangement à Opéra et qui comme lui est plutôt mignon. Par son accoutrement, il est de la haute sphère… Qu’est-ce qu’il fout à traîner avec eux et encore pire, que fait-il en couple avec Aérin ? À moins qu’il ne soit Aleph ? Elle regarde son badge, non, il est Daleth, Sybel en secoue la tête d’incompréhension… Peut-être prend-il la main avec elle avant de viser une démone de meilleure qualité ? Elle dévisage Shichiro alors qu’elle vient s’asseoir au côté d’Opéra, lui-même à côté d’Azael et de Degan.

 

— Soit la bienvenue, dit gentiment Shichiro.

— Vous êtes dans la même classe, c’est bien ça ? demande Sybel.

— Oui, il s’agit de Shichiro Balam et Callego Naberius, dit Aérin en les présentant.

 

C’est quoi ce masque qu’il porte le petit ? Ça lui arrive de se brosser les cheveux ? Et c’est quoi cet accoutrement, il pourrait au moins porté l’uniforme de l’école pour avoir l’air moins pittoresque ! Elle remarque son badge, il est de même rang que Degan… Enfin, il n’est pas séduisant, mais aller, pourquoi avec une Aleph ? Enfin vu sa dégaine, il ne doit pas avoir la cote avec les filles… Elle vient de comprendre ! Ils aiment les filles faciles à la Aérin ! Il est vrai qu’elle n’a que ça pour elle, son joli minois.

Aérin lui explique le principe du batora… Elle est sympa, elle la laisse parler, mais sans vouloir être méchante… Elle s’en fiche ! En plus, c'en est même pas réellement un, même si de ce qu’elle a compris, ils veulent devenir la police de l’école… Bonne chance à eux, s’il pense être crédible avec une Aleph, dans leur rang.

 

— Azael, Opéra, vous avez fait équipe l’an passé pour le festival de la récolte ? demande soudain Shichiro.

— Nous étions avec Reim, non ? réfléchit Opéra.

— Pas tout à fait, elle était plutôt agacée parce qu’elle n’arrivait pas à ses fins avec toi, rigole le bicolore.

— Reim ? demande Degan à Azael.

— Une fille de notre classe, c’est un succube.

— Et toi ? demande Aérin à Azael.

— Quoi moi ?

— Tu as résisté à sa magie héréditaire ? dit Aérin, avec un petit sourire.

— Bien sûr ! Se racle-t-il la gorge.

— Tu parles, tu as plongé tête la première dans son piège, réplique Opéra en croisant les bras.

 

Le quatuor s’échange un regard, gloussant avant d’éclater de rire, comment faire perdre toute sa crédibilité à un He. Sybel ne voit pas ce qu’il y a de drôle.

 

— Vous êtes He depuis la première ou vous l’êtes devenu en début d’année ? poursuit Callego.

— Lui depuis l’année passée, moi en début d’année, lui répond Azael.

— Au passage, je suis passé Vav à la fin du premier semestre, rectifie Opéra.

— Ah ouais, c’est vrai, réplique Azael, en se tournant sur le félin.

— Pourquoi tu n’as pas dit que tu étais de rang 6 ? répond le quatuor.

— Pas pensé, réplique Opéra, en prenant une gorgée de son jus.

 

Sybel regarde Opéra, donc c’est lui le plus fort actuellement dans le groupe. C'est peut-être pour cela que les autres le regardaient, un deuxième de rang six, c’est rare, même, elle le sait.

 

— Il consiste en quoi votre examen, demande Sybel.

— C’est un festival de la récolte, ils vont devoir vivre pendant quatre jours dans une forêt peuplée de créatures dangereuses et récolter des éléments pour avoir des points, explique Opéra.

— T’en fais pas, on te donnera un coup de main l’an prochain pour t’y préparer, Sisi, dit Degan.

— Sisi, pouffe Callego.

— Quoi t’es jaloux parce qu’elle a un meilleur surnom, le vénère ?

— La ferme imbécile…

 

Elle allait répondre à Degan de ne pas être aussi familier avec elle, mais se souvenant qu’il est tout de même de rang trois et qu’elle n’en a pas encore, se tue. Sybel aura attendu qu’il se décide à partir de cette salle pour retourner chez eux, heureusement, qu’il y a Opéra pour lui faire oublier le temps.

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