Demi-sang.

Chapitre 17 : Magical Street.

1389 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/05/2022 20:58

Les plantes de Sullivan ont fonctionné. Puis est venu le moment, où elle a dû s’expliquer à Shichiro. Sans doute l’instant le plus gênant de sa vie. Les démones n’ont pas ce genre de particularité et son tuteur comprenait peu au départ. Sans compter que plus Kikai expliquait, plus sa voix perdait en intensité. Mais, cela étant fait et les confusions expliquées.

 

Kikai peut à présent se concentrer sur le prochain évènement. Son admission en classe. Elle a pu se lier un peu d’amitié avec certains élèves de sa classe. Ce sera à partir de demain qu’elle sera pour de bon une étudiante de Babyls et qu’elle fera partie de la classe anormale.

 

Aujourd’hui, elle se contente avec Shichiro de vérifier s’il ne lui manque rien pour ces cours. Elle a son sac, ces affaires, ces cahiers, ainsi que les livres que les professeurs leur ont demandés. Heureusement que son tuteur est professeur, il avait déjà tout pour elle.

 

Désormais, les voici tous les trois à flâner dans la Magical street pour refaire un peu la commode de la jeune pour la saison froide. Et oui, ils sont bien trois, il n’était pas spécialement d’humeur à les accompagner au départ, mais bon. Rester avec Shichiro n’est pas un souci et la demi-sang n’est pas plus gênante que cela. Oui, c'est bien monsieur colère qui les accompagnent dans les allées alors qu’ils font le tour des magasins.

 

Kikai se tâte sur les vêtements qu’elle regarde. Elle a déjà trouvé son manteau. Simple, mi-long et de couleur sombre avec une découpe classique. Quelque chose aussi simple qu'habiller. Elle a un peu hésité dans les pantalons, les trouvant parfois trop amples, elle qui aime bien les habits serrés, mais également assez souple pour ne pas entraver ces mouvements. C'est bien au détour d’une tringle qu’elle fut hésitante. En particulier lorsqu’une vendeuse l’eut repérée et qu’à présent, elle sert de modèle à la jeune femme.

 

Que ce soit les jupes ou encore les robes, Kai ne se trouve pas assez féminine que pour en porter. La démone lui montre des modèles les uns après les autres. La dragonne se raidit davantage. Comment dire ? Elle n’a pas le corps pour ce genre de chose. Kikai n’arrive pas à couper l’enthousiasme de la démone et vient à la suivre jusqu’aux cabines.

 

Shichiro et Callego sont restés en arrière, bien sûr et attendent que la jeune essaie les habits. Le brun observe les autres clients, puis se retourne vers Shichiro.

 

–J’espère qu’elle ne va pas prendre du temps pour se décider, râle le professeur.

–Elle n’ose pas mettre de robe. La seule fois où elle l’a fait, c’est quand elle est allée au karaoké avec Sabnock.

–C’est pour lui qu’elle en met ? Ricane le brun.

–Arrête de te moquer d’elle, grommelle le blanc.

–Je t’avoue que la première fois que je l’ai vue, j’ai cru qu’elle était un mec.

–Elle avait la tenue féminine de l’école, se retourne sur lui Shichiro.

–Je te rappelle que l’autre imbécile portait le haut de l’uniforme féminin ?

–Je ne te dis pas ma surprise quand je l’ai débarrassée de ces vêtements le jour où je suis allé la chercher, avoue Shichiro en raclant sa gorge.

–D’où tu déshabilles tes élèves toi ? Rétorque Callego, béat.

–Ne te fait pas d’idée hâtive ! Je te rappelle les blessures qu’elle avait ? Grommelle une nouvelle fois le géant.

 

Ils aperçoivent Kikai accompagnée de la vendeuse qui se regarde dans un miroir et qui secoue nerveusement la tête en négation alors qu’elles discutent. Callego soupire et se retourne une nouvelle fois vers les ensembles Le brun s’éloigne pendant que Shichiro lui observe la scène qui se déroule sous ces yeux, cherchant à comprendre ce que se disent les femmes.

 

Callego passe ensuite devant lui et donne l’ensemble à Kikai et revient vers le blanc en se replaçant à ces côtés, toujours avec le même air. Shichiro le dévisage stupéfait.

 

–Quoi ? S’en agace ce dernier.

–Rien, sourit Shichiro.

–Elle porte toujours la même chose, c’est sans doute là-dedans qu’elle se sent le mieux, bougonne le démon.

–Assurément, réponds Shichiro.

 

Non, elle n’est vraiment pas faite pour ce genre de vêtement même si la démone lui dit que cela lui va à ravir. Elle ne se voit réellement pas porter cela. La violette ne se sent pas à l’aise. Trop de froufrou, trop de dentelle, trop de… Kikai n’aime pas ! Mais, peut-être que Sabro lui apprécierait ? Elle grimace alors qu’elle regarde cette fausse démone dans le miroir qui ne lui ressemble pas. Elle remarque la venue de Callego dans le reflet de la vitre et se retourne tandis qu'il lui tend l’ensemble. La démone l’avait vue.

 

–Cette marque est un peu chère, murmure-t-elle de peur de vexer la vendeuse.

–Et alors ? Réplique Callego.

–Shichiro est trop gentil, il va me la prendre, grimace-t-elle.

–Ne fais pas de caprice et essaie-la !

 

Il fait demi-tour. La vendeuse regarde la démone qui sourit de gêne. Kikai soupire et retourne en cabine. Super, la robe est aussi compliquée à retirer qu’à mettre. Elle la replace sur le cintre et la pause avec les autres tenues qu’elle a testées et enfile l’autre. Elle sort et se regarde dans le miroir en souriant en même temps de gêne et amusée.

 

Il n’y a rien à faire, mais elle aime bien ce genre de vêtements. Ça reste une robe, mais longue, simple et cintrée avec de longues manches assortie à un fuseau noir avec des formes florales violettes qui remonte le long de ces jambes. Une nouvelle fois la vendeuse lui lance des courbettes, mais bon, c’est son boulot. Elle ne lui dira pas qu’elle ressemble à un mec. Elle soupire et se rechange une fois, laissant les vêtements qu’elle ne prend pas à la démone et hésite à prendre l’ensemble.

 

En rejoignant les démons, elle fait mine de rien et replace la tenue dans le rayon alors qu’ils rejoignent les caisses. La note est déjà bien assez salée pour son tuteur que pour en plus être exigeante dans ces goûts. En prenant le sac, il s'aperçoit qu’elle n’a pas pris l’ensemble. Il n’a pas le temps de lui faire la remarque que Callego vient à le poser sur le comptoir, prenant la note pour lui.

 

–Mais, monsieur Callego ?

–C’est payé donc tu le prends et tu te tais. Et je te préviens, je ne ferais pas de favoritisme en cours !

 

Une nouvelle fois, Shichiro se marre et le brun tique. Kikai ne comprend pas pourquoi il lui offre quelque chose ? Elle regarde Shichiro qui se contente de lui sourire et se baisse à sa hauteur.

 

–C’est plutôt rare qu’il fasse un cadeau. Il ne te l’avouera pas, mais il t’apprécie, lui chuchote Shichiro.

 

Elle aurait cru qu’il se montrerait plus distant avec elle maintenant qu’il sait pour ces origines. Mais, à vrai dire, il n’a rien dit et continue d’agir de la même façon. Comme si rien n’avait changé. Elle baisse la tête, ce n’est pas que cela ne lui va pas. C’est juste qu’elle ne comprend pas pourquoi les démons de ce monde qui connaissent sa condition, l’accepte, alors que le reste sa famille, veut sa mort.

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