It all began with a choice - Tout commence par un choix

Je venais de finir la lettre d'Harry et tout comme lui avait dû le faire en l'écrivant, j'ai pleuré en la lisant.

- Anthéa, voulez-vous qu'on prévienne ... me dit Dame Jinnea au-dessus de moi.

- Non. Je veux être seule.

- Vous ne devriez justement pas...

- N'insistez pas s'il vous plait...

- Je ne voudrais pas vous…

- Laissez-moi ! dis-je avec une voix cassée.

- Bien dites nos noms en cas de besoin nous viendrons.

 Je me lève en prenant mes lettres et me jette sur le lit en relisant celle d'Harry.

J'ai mal. Très mal. Mais je sens qu'une fois que j'aurais suffisamment pleuré, je me sentirais mieux. Alors je me laisse aller et je pleure tout ce que je n'ai pas pleuré depuis un moment. Tout ce que j’ai pu refouler : L’attaque du Professeur Lupin qui me terrifie à chaque fois que je ferme les yeux, les moments où Harry m’a remballé alors que je lui demandais qu’on parle de lui et moi, les disputes, les évènements de notre première et deuxième année à Poudlard.  Je laisse tous ses évènements refaire surface et je les évacue en pleurant.

Epuisée.

Vidée.

Voilà comment je me sens. Je n’ai qu’un trou béant à la place de la poitrine. Mes yeux sont irrités et ma gorge sèche. Je devrais me lever pour aller boire un peu d’eau. Mais le bureau me parait si loin et rien que le fait de devoir respirer me fait un mal de chien. Bouger me semble impossible, j’ai l’impression que mes os sont comme du verre et qu’au moindre mouvement, ils risquent de se briser.

Je décide de ne pas bouger. Mes pensées deviennent de plus en plus vagues et de moins en moins nombreuses. Finalement, je m’endors. 

Je suis près du Saule Cogneur de Poudlard. Harry, Hermione et Ron sont devant moi en train de me crier de courir.

Mais pourquoi ?

Je me retourne et devant moi se dresse le professeur Lupin, il a l'air blessé, je m'approche de lui. Mes amis me crient de m'éloigner et je me tourne vers eux pour essayer de comprendre pourquoi. La raison me vient directement : Derrière eux se dresse la pleine lune. Une lune immense.

Je me retourne et devant moi se dresse maintenant un loup-garou. Son regard est cruel et meurtrier.

Il m'envoie valser d’un large geste du bras et se jette sur mes amis. Ron est le premier atteint : mordu au ventre, il gît maintenant au sol se vidant de son sang. 

- NON ! Stop ! 

Je n'arrive pas à bouger quelque chose me retient. Je suis immobilisée sur place.La bête se jette sur Harry pour lui ouvrir le ventre. 

- NON ! Arrêtez !!

Je continue d'hurler de toutes mes forces en espérant attirer son attention mais c'est en vain. Harry se vide de son sang à son tour en me regardant d’un air accusateur.

Le loup se jette maintenant sur Hermione qui avait réussi à courir un peu plus loin dans le but de se mettre à l'abri. Une fois son corps inerte, il se tourne vers moi. 

- ANTHEA !  

La voix de Drago me réveille. J'ouvre les yeux.

Il est juste au-dessus de moi ses mains sur mes bras. Il a dû me secouer pour essayer de me réveiller. Je vois dans ses yeux l'inquiétude et la détresse qu’il a pu ressentir. 

- Anthéa, me dit-il plus doucement.

Mon cœur bat à tout rompre. Ce n'était qu'un cauchemar, je suis dans le manoir de Drago. J'essaie de reprendre ma respiration.

Drago s'assied à côté de moi et je me relève le souffle court. C'était qu'un cauchemar. Rien qu'un mauvais rêve.

Sans prévenir Drago prend mon visage dans ses mains pour me forcer à le regarder dans les yeux. 

- Ça va ?

 Je n'arrive pas à lui répondre. Aucun mot ne semblent vouloir sortir de ma bouche.

Je lui fais un bref signe de tête.

 - Non ça ne va pas. 

Je baisse la tête pour lui cacher mes larmes qui menacent de couler à nouveau. Je suis lamentable. Pitoyable.

Drago me prend dans ses bras et pose sa tête sur la mienne. 

- Tu as fait un cauchemar ? Nouveau signe de la tête.

Il me serre plus fort. Je sens son cœur qui bat à tout rompre et son souffle est court. Aurait-il couru ? Pour moi ? J’ai donc du crier assez fort… . 

- Tu m'as fait peur idiote.

- Pardon. Je réussis à lui dire avec une petite voix.

- Ne t'excuse pas. 

Je souris : l'imperturbable Drago s'est inquiété pour moi. Sans aucune raison, j'ai envie d'en rire et puis mes yeux tombent sur la lettre d'Harry et cette étincelle s'éteint. 

- Tu veux m'en parler ? 

Je réfléchis. Je ne suis pas de nature à me confier à quelqu'un d'autre à part mes amis proches à savoir Hermione, Ginny, Harry et rarement Ron. Mais je me dis qu'au fond Drago est un ami que je connais depuis longtemps et que même si nous n'avons jamais eu ce type de relation avant, tout à un début. Et une fin ... Comme avec Harry ... .

Mon cœur se fait lourd.

Y a des moments où être si sensible, émotionnelle et sentimentale ça me gave. Mais je suis comme ça et je ne changerais pas... . J’aimerais ressembler à Drago : il est fort, confiant et ne se prend pas la tête pour un rien. Mais je ne suis pas lui. 

- Je t'ai posé une question. Insiste-il.

- Je n'ai pas envie d'y répondre.

- Parce que tu penses que tu as le choix ? 

Je sens qu'il sourit. Quel con. Je suis quand même contente qu'il soit là. Mon cœur se fait un peu moins lourd.

 - Ça pourrait attendre demain matin ?

 Il soupire.

- S'il te plaît ? j'insiste.

- D'accord.

- Merci.

Mais au final, je me dis que peut-être que si j'en parle ça m'évitera de refaire le même cauchemar. Et puis une idée folle me traverse. Folle, mais totalement envieuse : je pourrais lui demander de rester dormir ici.

J'en rougis. Je sais que ça à l'air con, mais j'ai peur de dormir seule et s'il reste je sais que je ne ferais pas de cauchemar, je n'en fais jamais quand je dors avec quelqu'un. Mais est-ce qu'il acceptera ? Et puis zut ! De toute façon mise à part me ridiculiser s'il me dit non, je n'ai rien à perdre.

- Est-ce que tu pourrais rester ? je lui demande d'une toute petite voix.

- Pardon ?

Il relâche un peu son étreinte.

Il le fait exprès ou quoi ? Déjà que ce n'est pas facile de lui demander quelque chose, en plus il me demande de le répéter ! Mais j’ai besoin qu’il reste. Je ne veux pas être seule.

Je respire un bon coup et lui redemande en appuyant ma tête contre son torse. J'attends sa réponse.

Plus les secondes passent, plus j'ai l'impression que j'ai l'air d'une gamine avec cette demande. Alors que je m'apprête à lui dire d'oublier, il me donne sa réponse :

- D'accord.

Je suis surprise. J'en oublie même de le remercier moi qui remercie toujours plusieurs fois les gens, et même avec excès.

On s'allonge et je reste dans ses bras. Je pose ma tête contre son torse, il remonte la couette sur nous deux et il se met à me caresser les cheveux ... .

Je ne me souviens plus ce qui est arrivé à la suite, mais tout ce que je sais, c'est que pour une fois depuis deux semaines, j'ai réussi à très bien dormir.

Lorsque je me réveille, je garde les yeux fermés et ne bouge pas. Je profite de ce moment où je me sens bien parce que je sais que ça ne durera pas. Je suis dans les bras de Drago et nous sommes tous les deux couchés sur le flanc en se faisant face. Il me semble qu'il dort encore. Sous mes mains je sens le torse de Drago et j’arrive facilement à deviner ses muscles qu’il cache derrière son habituelle chemise blanche.

Cela me fait bizarre qu'il paraisse aussi calme, lui qui est d'habitude bruyant, énervant, prétentieux et j'en passe. Il a été si ... attentionné envers moi hier soir. J'ai encore du mal à y croire.

D'ailleurs, un détail me revient : Il portait encore ses vêtements quand il est venu dans la chambre, dois-je en conclure qu'il ne dormait pas encore ? Il avait la chemise ouverte de quelques boutons et ses cheveux étaient en batailles. J'en conclus que soit-il s'est endormi ainsi, soit quelque chose  lui trottait dans la tête, mais m'en parlerait-il si c'était le cas ? J'ai envie de penser qu'au vu des évènements de la veille, oui mais j'ai peur qu'au réveil ce matin il soit redevenu normal et désintéressé.

Et voilà ça recommence ! Comme à mon habitude je me pose trop de questions !

Le mieux à faire serait d'ouvrir les yeux et d'attendre qu'il ne se réveille, mais cela risque de l'effrayer, vous imaginez ? Se réveiller avec quelqu'un qui vous observe et vous ne savez pas depuis quand ? 

Stop Anthéa ! Arrête de divaguer et ... Oh putain ! Je viens de me rendre compte que j'ai dormi avec Drago.

Je me pétrifie.

Drago a dormi avec moi ... C'est irréel !

Je repasse en revue ma soirée d'hier et je me rends compte que s'il s'est endormi avant moi il aurait très bien pu tomber sur mes lettres dont celle d'Harry ... . Harry.

Mon cœur se serre. J'ai besoin d'en parler avec Hermione et Ginny. Je n'aurais qu'à récupérer mes lettres en espérant qu'ils ne les aient pas lues et filer ailleurs.

Bon ça ne se fait pas ... Ce n'est pas mon genre non plus.

Ahhh qu'est-ce que je dois faire ?? En plus je dois avoir une tête affreuse après avoir autant pleuré et mes longs cheveux doivent être dans un état !

- Anthéa tu réfléchis trop. Me dit la voix de Drago.

Comment est-ce qu’il sait ? J'ouvre les yeux et je vois qu'il m'observe. A nouveau, je suis engloutie par son regard.

- Qui te dit que je réfléchissais ? je lui demande.

- C'est simple, ton souffle s'est accéléré et tes battements de cœur aussi. Il suffit d'être attentif.

- Et depuis quand tu l'est ?

- Depuis toujours.

- Tu sais que tu peux être flippant ? C'est pas très sympa comme réveil.

Il me sort un petit sourire en coin.

Je ne crois pas avoir déjà été si proche de lui mais j’aime ce contact. Je me sens bien. Et j’aime sa façon de me regarder comme il le fait actuellement. Il me donne l’impression d’être précieuse. D’être quelqu’un. Je lui souris à mon tour.

Il replace l’une de mes mèches blonde derrière l’oreille et dépose sa main sur ma joue.

- Bonjour. Me dit-il.

- Salut.

- Tu as bien dormi ?

- Mieux. Et toi ?

- Mieux qu’en étant seul.

Je ne réponds pas. J’ai envie de dire que cet instant est parfait, mais peut-être que je suis en train de rêver ? Un Drago aussi … beau dès le matin en face de moi et surtout attentionné ? J’ai presque envie de fondre tellement je me sens bien. Je me demande si on peut tout le temps se sentir comme ça avec lui. Si c’est habituel auprès de lui.

- Tu vas enfin me dire ce qu’il se passe ?

- Chut. Je lui intime.

Est-ce qu’il fait toujours sentir aux filles qu’elles sont en sécurité avec lui ? Qu’il ne voit qu’elle ? J’en sais rien mais c’est l’impression que j’ai.

- Anthéa…

- Ne gâche pas ce moment s’il te plait. Je chuchote.

Je ne sais pas comment j’ai fait, mais je me retrouve à quelques centimètres de sa bouche. Je me demande un instant si je ne devais pas remettre de la distance entre nous, mais je n’en ai pas envie. Au contraire, j’ai même envie de me rapprocher encore… A son tour, il s’approche et je commence à fermer les yeux. Je voudrais qu’il m’embrasse.

- Il n’en est pas question !