Nargoles et Joncheruines

Chapitre 1 : Chapitre I

Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus de 12 ans

 

Nargoles et Joncheruines.

 
En cette radieuse journée de Juin, Luna admirait tranquillement le merveilleux paysage qui s’offrait à elle. 
 
Loutry Sainte Chaspoule était pourvu de beaux tapis de verdure qui s’étendaient à perte de vue, surmontés par de somptueux arbres de natures différentes. Le soleil reflétait à merveille le printemps qui s’installait petit à petit dans les vallées.
 
Un terrible ennui s’emparait d’elle à mesure que l’heure avançait. Elle avait déjà lu tous les livres qu’on lui avait offert pour son anniversaire. Elle avait même relu une fois « La véritable histoire du Ronflak Cornu ». 
 
Elle envisagea d’aller cueillir quelques pommes dans la forêt, elle enfila une cape sorcière appartenant à sa mère, et descendit les escaliers en colimaçon. 
 
Sa mère était une fois encore en compagnie de ses tubes à essais remplies de liquide de couleurs diverses et de textures différentes. Sa baguette magique était posée à côté d’elle, comme prête  à parer un quelconque maléfice. 
 
« Que fais-tu Luna ? demanda-t-elle de sa voix fluette.
 
 -Je vais aller cueillir quelques pommes dans les bois, répondit-elle.
 
Mrs Lovegood dégagea une mèche blonde de ses yeux bleus et continua à remuer ses liquides plus ou moins visqueux. Luna admirait sa mère, elle n’osait pas le lui dire, mais au fond d’elle son cœur lui criait « Je t’aime ! ».  
 
Luna se retourna, pour sortir de la maison. Elle s’arrêta nette, se retourna : 
 
 -Maman, arrête ça tout de suite ! 
 
Trop tard, un échantillon explosa dans ses mains et la projeta en arrière. Sa tête heurta violemment le coin d’une table basse. Puis tout sembla s’arrêter. 
 
La petite fille lunaire s’approcha un peu, seulement tout devant elle changea. Sa mère disparut, mais elle se trouvait encore chez elle. Elle avait grandie. 
 
Le cœur battant, elle s’avança vers une petite fenêtre encastrée dans les murs. Au dehors, l’atmosphère était sombre, aucune personne n’avait envie de rire, et même de sourire. Elle se souvint de ce moment-ci. La guerre. 
 
 -Papa ? appela-t-elle d’une voix fluette. 
 
Il était à l’étage, en train d’écrire un nouvel article pour le Chicaneur. Elle savait les risques qu’ils encouraient à soutenir Harry Potter avec une telle force et une telle affirmation. 
 
Elle se dépêcha de monter à l’étage, et en profita pour poser sa cape. Son père était en train d’imprimer un nouveau numéro, sans se soucier de la détresse de sa fille. Puis, un bruit sourd retentit au rez-de-chaussée. Le regard du père croise celui de sa fille. Il lui fit de grands signes vagues pour l’emmener au grenier, quand une voix rauque dit : 
 
 -Rien ne sert de te cacher, Lovegood, descends tout de suite, ou nous monterons. 
 
Des pas se firent entendre dans les escaliers. Xenophilius se crispa, une goutte de sueur perla le long de sa tempe. 
 
 -J’arrive.
 
Trop tard. Un Mangemort transplana derrière Luna et lui saisit les bras. 
 
 -Ne lui faites pas de mal, relâchez là ! 
 
Luna ne se débattait pas, elle savait ce qui allait se passer. Sa capture au Manoir des Malefoy, Harry qui vient les sauver, la Guerre. Tout cela remonte en elle tel un fantôme venu la hanter pour toujours. 
 
 -Nous te conseillons vivement d’arrêter la production de ton maudit journal, menaça celui qui tenait Luna, ou il pourrait lui arriver des…bricoles. 
 
Luna se réveilla à cet instant. Elle se trouvait dans le dortoir de la Salle Commune des Serdaigles. Une goutte de sueur perla le long de ses tempes. Elle constata en posant sa main sur sa poitrine que les battements de son cœur avaient accélérés. Ce cauchemar était affreux, bien qu’il se reproduise régulièrement depuis la guerre. Ceux-ci relataient des moments particulièrement marquants de sa vie, des moments chaotiques. 
 
Autour d’elle, Padma dormait paisiblement, sa respiration était lente mais régulière. À en juger par l’obscurité au dehors, il devait être une heure avancée dans la nuit. Elle envisageait de se dégourdir les jambes dans la Salle Commune, ce qu’elle fit.
 
La couleur bleue, dominante dans la Salle Commune des Serdaigles, refroidissait un peu la jeune fille, pourtant vêtue d’une veste blanche. Une grande bibliothèque était face aux côtés droit de de la pièce, occupant l’intégralité du mur. Un petit feu ronflait dans l’âtre d’une cheminée, située en face de quelques fauteuils. 
 
Luna s’assit dans l’un d’eux, tout en se réchauffant les mains grâce à la chaleur du feu. L’agréable ronflement régulier du feu la berçait tranquillement alors qu’elle se balançait dans son rocking-chair. Elle se surprit à fermer ses paupières. Puis, elle sentit sa respiration se ralentir, pour finir par s’endormir dans la Salle Commune. 
 
 -Luna, murmura Lisa, une de ses amies, en la secouant, c’est l’heure de se réveiller. 
 
Son interlocuteur cligna des yeux avant de se rendre compte qu’elle s’était endormie devant le feu de cheminée. 
 
 -Merci Lisa, répondit-elle de sa voix lunaire, je vais me changer.
 
Elle s’empressa de retourner dans les dortoirs, enfila sa robe de sorcière, puis enfila ses Lorgnospectres. Elle était consciente que certaines personnes se moquaient d’elles avec ses lunettes, mais elle rigolait bien en voyant tous ses petits moucherons virevoltant  autour de leur tête. Et puis, elle se souviendra toujours de la fois où elle avait sauvé Harry dans le bus, caché sous sa cape d’invisibilité, grâce à ces lunettes.  
 
Elle redescendit, puis, en compagnie de Lisa, répondit correctement à l’énigme posée par le heurtoir. 
Arrivées dans la Grande Salle, elles se dirigèrent automatiquement à la table des Serdaigle, située juste derrière celle des Griffondors. Elle en profita par jeter un coup d’œil à Harry, Ron et Hermione. 
 
Cette année-ci, n’est pas une année comme les autres. L’ensemble de l’équipe pédagogique avait jugé bon de faire revenir tous les élèves de l’année précédente, afin qu’ils recommencent une année comme les autres. Luna, était donc resté en sixième année, mais le trio entrait en septième année, tout comme Seamus, Dean et Neville qui reviennent pour une nouvelle septième année. 
 
Luna se servit un peu de pudding tout en discutant un peu avec Lisa. 
 
 -Tu sais, tu peux poser tes lunettes pour manger, proposa Lisa. 
 
 -Non, ça ira, c’est très amusant de voir les Joncheruines qui tournent autour de vos têtes. 
  
Lisa se secoua momentanément la tête, avant de demander : 
 
 -C’est quoi des Joncheruines ? 
 
 -Ce sont des petites bêtes invisibles. Elles entrent dans la tête par les oreilles et t’embrouillent le cerveau.
 
L’expression de Lisa se transforma en une grimace. 
 
 -Ne t’inquiètes, tu n’en a pas beaucoup, juste quelques-uns. 
 
 -Vachement rassurant… 
 
Luna termina son pudding en silence, puis alla rendre visite à ses autres amis. Elle arriva juste à temps pour voir Ron recracher son jus de citrouille. 
 
 -Beuârk, meugla-t-il,  c’est quoi cet engin ?
 
Dans son verre, on pouvait facilement distinguer une petite forme étrange. Elle semblait nager mais elle était très visqueuse. La créature était dotée d’une tête pas plus grosse qu’une bille avec deux petits yeux en pleins milieu.
 
 -Fantastique, fascinant ! s’exclama Luna en passant derrière eux. 
 
 -Parle pour toi, j’ai failli avaler cette chose gluante !
 
 -C’est pas comme si c’était la première fois, ricana Harry derrière lui, en faisant allusion à sa deuxième année, quand il crachait des limaces. 
 
 -Très drôle, Harry. 
 
Luna admirait la petite bête avec de grands yeux, fascinée.
 
 -Je peux te la prendre, mon père se fera un plaisir d’en parler dans son prochain numéro ! 
 
 -Fais-toi plaisir, mais c’est quoi ? rétorqua Ron. 
Elle plongea un petit tube dans le verre, et récolta la petite bête. 
 
 -C’est un Boulbaboule, dit-elle, on les trouve principalement dans les eaux usées. Si tu l’avais avalé tu aurais recraché tout ton petit déjeuner. 
 
 -Dans les eaux usées ? rebondit Hermione.
 
 -Je suppose que les elfes ont malencontreusement versé cette petite bête dans le verre de Ron. À moins que ce soit une farce de Peeves. On se voit pour le repas, si vous voyez Ginny, passez lui le bonjour de ma part. 
 
Puis, elle retourna à la table des Serdaigles, montrant à tout le monde sa nouvelle trouvaille, des étoiles dans les yeux. 

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