Secrets de Serpentard : La noble famille Black

Chapitre 6 : De nos jours

541 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/05/2022 19:16



De nos jours



Le manoir des Malefoy est désormais recouvert d'un lourd manteau neigeux. Partout, les tuiles d'ardoise gémissent sous le poids de cette épaisseur glacée, et leur plainte résonne dans les couloirs humides et déserts. Drago regarde une énième fois par la fenêtre pour s'assurer que le toit ne s'est pas écroulé, mais l'obscurité impénétrable qui l'entoure et le givre qui recouvre les carreaux l'empêchent de voir correctement.

Avec un long soupir, il se remet au travail. Au milieu de la nuit, à la lumière d'une chandelle qui menace de s'éteindre, il feuillette pensivement le journal de sa mère. Le carnet rose est maintenant corné et tâché ; la mise en garde que la petite Narcissa Black a écrite en grandes lettres minutieuses sur la couverture est toujours bien lisible, même si le brillant a perdu de son éclat. Certaines pages sont soignées, d'autres écrites avec colère, d'autres encore portent des traces de larmes. C'est là, dans ce vieux carnet qui a traversé les années, que Drago puise tout le courage dont il a besoin.

Que pensera son fils, se demande-t-il, lorsqu'il découvrira l'histoire de sa grand-mère paternelle et de sa famille ? Étant petit, Scorpius le bombardait de questions à propos d'elle : il avait déjà compris à quel point Narcissa Malefoy, née Black, était une femme hors du commun – pour le meilleur et pour le pire.

Drago lui-même est tombé de haut, le jour où ce journal a atterri entre ses mains. Sa mère, adulte, ne parlait jamais de son enfance, et encore moins de sa sœur Andromeda, de qui elle avait pourtant été si proche... Drago a toujours soupçonné, au fond de lui, que sa mère avait traversé des choses terribles, mais certainement pas à ce point-là.

Il passe une main sur son front, qui commence à se dégarnir sérieusement. Il n'a toujours rien écrit. Par où commencer ? Par cette maudite journée d'anniversaire, sur la Colline d'Émeraude ? Oui, après tout, c'est le point de départ de la dégringolade... Et puis, c'est ce qu'il y a de plus simple : sa mère a tout raconté dans son journal, avec une précision étonnante. Il lui suffit de reformuler, de rendre lisibles les mots enfantins de la petite Narcissa Black.

Drago se réjouit que le début de son travail soit facilité : cela lui donne de l'élan. Car, après cela, il n'aura plus de support, ce sera à lui de raconter... Rien qu'à cette idée, l'angoisse lui tord les entrailles. Des secrets, il en traîne un sacré lot derrière lui, au moins aussi pesants et aussi terribles que ceux de sa mère...

Mais il ne veut pas y penser, pas tout de suite, cela le paralyserait. D'abord, sa mère : et après, il n'aurait pas le choix, il ne pourrait plus abandonner, il faudrait finir ce travail si bien commencé.

Il écrit donc, avec autant d'application que la petite Cissy Black dans sa chambre-placard, il raconte à Scorpius la Colline d'Émeraude, l'Hôpital Sainte-Mangouste, et surtout le 12, square Grimmaurd, où d'autres drames se profilent insidieusement...



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