Eclat d'argent [OS]

Chapitre 1 : Eclat d'argent

Chapitre final

1150 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 06/03/2021 23:37

NDLA : Ceci est un OS à pairing libre. Je ne nomme qu’un seul des personnages, à vous de me dire qui vous voyez en face ! Cet OS est aussi une songfic basée sur la chanson « Movement » de Hozier, à écouter pendant votre lecture !

Tout l’univers appartient à J.K Rowling.



Nous entrons dans le fastueux hall du Ministère de la Magie. Ta main est dans la mienne, me tirant chaque instant un peu plus vers l’avant. Tu appréhendes autant que moi, je le sais. Mais tu es d’une dignité sans faille, te mouvant comme une reine dans ce grand couloir vide et lumineux. Tout autour de nous s’enchaînent des boiseries dorées, sur fond de blanc immaculé. A droite accompagnés de candélabres vermeils, à gauche de hautes fenêtres. Tes talons, argentés, claquent à un rythme régulier sur le carrelage noir et blanc, infatigables et concentrés. Tu fonces droit vers ton objectif, les gigantesques doubles portes de bois massif au fond du corridor. Vers la gueule du loup, mon amour, nous le savons à présent plus que jamais. La politique est un monde cruel, tu en as toujours eu conscience. Nous sommes en retard. Ton pas s’accélère mais ton souffle ne fléchit pas. Calme et précis, maîtrisé. Décidé. Ta robe d’argent ondule doucement à chacun de tes pas, suivant chaque mouvement.

Nous arrivons devant la porte ensemble, et je sens chacun des tes doigts presser plus fort ma main. Un portier en uniforme flamboyant, tel un groom des anciens hôtels moldus, nous salue d’une courbette et saisit ton carton d’invitation. Il ne le regarde pas de près, il sait qui tu es. Tout le monde sait qui est Hermione Granger. Et il sait qui je suis.

Tout le monde sait avec qui Hermione Granger affiche ouvertement sa relation depuis un mois. Tu passe délicatement ton bras au-dessus du mien, nos doigts s’entremêlent de nouveau. Nous formons un beau couple. Improbable peut-être, mais beau tout de même. Tu lisses une dernière fois ta tenue, replace une mèche de cheveux nerveusement. Le portier attend le moment de nous annoncer. Je sais que tu n’es pas prête, je ne le suis pas non plus. Ton regard se pose sur moi pour la première fois depuis que nous sommes au Ministère, et ce que je lis dans tes yeux confirme mes impressions. Tu es anxieuse. Je te connais Hermione, je connais ce léger tressaillement de ta pommette, ce mouvement régulier de ton index sur le dos de ma main. Un dialogue silencieux s’installe entre nous, seulement brisé par les bruit de la soirée devant nous. Je te dis que je suis là quoi qu’il arrive, que tu es belle. Tu ne réponds pas, mais ce que je te fais comprendre te rassure. Tes yeux quittent les miens, tu prends une grande inspiration, fais rouler tes épaules. Tu recouvres ton air décidé qui te vas si bien. Toujours sans un mot, tu fais signe au portier de nous annoncer. Il hoche la tête, un air grave sur le visage. D’un mouvement de baguette, il fait s’ouvrir les portes de la Salle de la Victoire, la plus grande salle de réception du Ministère de la Magie. Il se place devant nous et annonce fièrement :

« Madame Hermione Granger, et M… »

Il ne finira jamais sa phrase. Un éclair vert l’a touché en plein cœur. D’autres sorts fusent dans toutes les directions du fond de la salle, se réverbérant sur l’or recouvrant tous les mur de la pièce. Les invités hurlent, de douleur, de chagrin, de peur. Je me retourne précipitamment vers toi, t’attrape le bras, t’emmène en courant contre le mur extérieur soutenant l’une des portes, te serre dans mes bras. Tes yeux me fixent, me demandant ce qu’il vient de se passer. Tes mains sont plaquées sur ta bouche en un cri muet, laissant place à un silence choqué. Tout cela s’est passé en quelques secondes, où la perspective d’une excédante soirée mondaine pour ton parti politique s’est transformée en bain de sang.

Je m’efforce de garder la tête froide. Je desserre doucement mon étreinte, gardant mes mains sur tes épaules. Tu t’affaisses dos au mur, bouleversée. Je te suis dans ton mouvement, à présent à genoux face à toi. Je regarde l’intérieur de la salle, où de plus en plus de corps jonchent le sol de marbre blanc. Quelques convives aurors se battent, se protégeant derrière des meubles, des statues, envoyant patronus sur patronus à Sainte-Mangouste, aux renforts, au ministre en personne. Une sirène retentit dans tout le bâtiment, stridente, s’ajoutant aux hurlements et aux cris de détresse. A ce son, tu secoues la tête comme si tu te réveillais d’un rêve. Tu t’échappes de mon étreinte violemment, sors ta baguette de son holster et te jettes dans la mêlée. Je te rejoins en courant, baguette au poing. Tu pars te positionner à droite, derrière une grande desserte renversée auparavant recouverte de cocktails. Je fais de même à gauche, et me positionne derrière une statue d’Albus Dumbledore. Nous échangeons un dernier regard. Tes yeux sont incandescents, dévorants de rage et de férocité. Nous brisons le lien, tu poses un genoux à terre derrière le meuble, lui jette un sort d’ignifugation.

Je les vois, Hermione. Ils sont six, six personnes inconnues, six personnes que je ne remarquerais pas dans la rue si je les croisais. Ils ne portent pas de marque distinctive, ne crient aucune revendication, juste des vêtements de soirée et une violence effroyable. J’aperçois un reflet argenté, à droite. C’est toi. La desserte a valsé. Tu es debout, les poings serrés. Tu avances lentement vers eux, englobée d’un bouclier. Le verre craque sous tes pas, tâche tes semelles de rouge. Ils s’arrêtent, te fixent. Impassibles.

Ton poignet a un mouvement imperceptible. Ton bouclier disparaît, le plafond explose. La voûte monumentale s’effondre. Le souffle me projette dans le couloir au seuil duquel je me trouvais, un hurlement bloqué dans les poumons. Un charme d’amortissement me réceptionne durement. Les secours sont là. Ils extirpent un corps de la salle en ruine. Ma vue brouillée distingue un éclat d’argent.

C’est toi.



J'espère que ce petit OS vous a plu, n'hésitez pas à me laisser une review si c'est le cas (ou non d'ailleurs)

Merci de m'avoir lue!

Laisser un commentaire ?