Aut vincere, aut mori

Chapitre 3 : 12, Square Grimmaurd

1005 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/09/2020 00:50

Racine Mand. 13. 7H. 12SG.


Elle l’avait fait. Elle avait rendez-vous avec Remus dans moins de 12h, suffisamment de temps, elle l’espérait, pour qu’il puisse se procurer l’élément demandé. Elle jouait tout sur cette carte. Si elle échouait, plus rien ne stopperait le Seigneur des Ténèbres. Angoissée, elle avait dès à présent mélangé les deux essences nécessaires dans une fiole tirée de son fidèle sac de perles. Elle savait déjà qu’elle ne pourrait fermer l’œil de la nuit. Elle se prit alors à repenser aux évènements passés. Jusque lors, ses pensées avaient été tournées uniquement vers son prochain voyage, pesant le pour et le contre, évaluant les risques et essayant de visualiser la force magique qu’elle devrait invoquer pour se faire. Les ingrédients à rassembler stimuleraient ses sens et accroîtraient sa puissance, mais il lui faudrait néanmoins un grand effort de concentration pour ne pas dévier de sa destination. La magie temporelle étant interdite et par conséquent peu expérimentée, rien n’indiquait dans le grimoire que la manœuvre fonctionnerait. Ne restait plus qu’à espérer.

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Hermione attendait à l’opposé du Square Grimmaurd, guettant chaque passant, chaque réaction. Cela faisait depuis plus d’une heure qu’elle guettait, dissimulée dans une ruelle sombre, sous une cape. Remus devait arriver dans une dizaine de minutes. Elle avait dans sa poche gauche la décoction, prête à être utilisée, et le retourneur de temps autour de son cou. Elle ne devait pas perdre de temps ; elle actionnerait le processus dès la racine de mandragore récupérée. Cinq minutes. La place commençait déjà à s’animer.


C’est alors qu’elle le vit arriver par transplanage à quelques mètres du 12, Square Grimmaurd. Il avait l’air encore plus misérable que d’habitude, les traits tirés, le visage hagard, sursautant au moindre bruit. Sa semaine avait dû également être terrible, et le décès de Tonks avait dû le plonger dans des abysses insondables. Heureusement, il lui restait Teddy, mais avait-il seulement pu le rejoindre ? Hermione attendit encore quelques instants, au cas où des personnes l’auraient suivi. Aucune manifestation. Elle s’élança alors, longeant les grilles du Square le plus discrètement possible. Arrivée à l’angle, elle réussit à capter le regard de Remus qui attendait, non sans angoisse, à proximité du perron. Il la rejoignit par de grandes enjambées, avant de la pointer de sa baguette et de l’interroger :


- Comment Sirius a-t-il reconnu Queudver après s’être enfui d’Azkaban ?


- Il l’a vu sur une photo dans la Gazette du Sorcier relatant le voyage des Weasley en Egypte.


Laissant tomber toute prudence, Remus enlaça Hermione. Son embrassade portait tout le désespoir qui l’avait tenaillé depuis la bataille, toutes ses angoisses vis-à-vis du futur. Hermione, elle, se laissait aller, enfin, à ce qu’elle savait être le dernier moment de réconfort avant son éprouvant voyage.


- Hermione, j’ai réussi à trouver la mandragore, dit Lupin en lui glissant une petite fiole.


Sans plus attendre, elle en versa le contenu dans sa propre fiole, et secoua le tout. La décoction était prête.


- J’ai un plan, Remus, un plan de dernier recours que j’ai trouvé après maintes recherches dans la réserve de Poudlard.


Elle sortit alors le retourneur de temps, devant les yeux écarquillés et incrédules de Remus. Mais alors qu’elle allait lui expliquer son but, un rai de lumière passa près d’eux. Les deux résistants se baissèrent en urgence, les sens en alerte. Hermione, sans aucune hésitation, but la fiole d’un trait, et formulant un « Désolée » de désespoir, commença à invoquer sa puissance magique, sa main gauche sur le retourneur de temps et sa baguette dans sa main droite. Elle sentit Remus lui mettre un bout de papier dans sa main gauche, et le regardant, elle le vit exprimer avec ses yeux toute sa confiance en elle et son espoir de voir cette guerre sans fin aboutir. Une aura se créa alors autour d’elle, alors que Remus faisait barrage de son corps pour qu’elle puisse partir en toute sûreté, ripostant aux différents sortilèges lancés par les Mangemorts qui les avaient retrouvés. Elle se concentra sur cette aura et visualisa sa date d’arrivée, sentant sa magie irradier de plus en plus. La dernière vision qu’elle eut de son époque fut celle de Remus touché par un rayon vert, tombant au sol. Un cri s’étouffa dans sa gorge lorsqu’elle disparut.

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Les élèves, qui étaient descendus du Poudlard Express depuis bientôt une heure, étaient déjà attablés, et attendaient avec impatience que la Répartition se finisse pour pouvoir attaquer le délicieux buffet qui ornerait les immenses tables de la Grande Salle comme de coutume.


- Robertson, Edward !


Ledit Robertson grimpa allègrement sur le tabouret, avant que le Choixpeau ne l’envoie rapidement à Serdaigle et close la cérémonie de Répartition.


- Sur ce, mes chers élèves, Botruc ! Fizwizbiz ! Tirlignon ! Que le festin commence ! déclara le Professeur Dumbledore.


C’est à ce moment-là qu’apparu en grand fracas dans la Grande Salle une jeune femme couverte de poussière et de terre, semblant avoir erré pendant des mois, et ensanglantée. Son regard défait se porta sur les élèves assis, puis sur la table des professeurs. Aucun bruit ne se faisait entendre ; personne n’osait bouger. Soudainement, ses jambes se mirent à trembler, et sans un mot ou appel à l’aide, elle s’effondra sur le sol, inconsciente.


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