Bêtes

Chapitre 13 : Statu Quo

3083 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/08/2020 02:38

Coucou ! Me revoilà avec le chapitre 13 :)

Tout d'abord, merci à la merveilleuse Amelia-Queen-Black et son super boulot comme à chaque fois ! N'hésitez pas à passer sur son profil, elle fait des supers fics très touchantes sur Arrow.

Ensuite, merci beauuucoup à Iavellan, Radimir et Yoshiri pour leurs commentaires :)


Disclaimer : Tous les persos appartiennent à JKR !

Rating M : Pour mention de violences physiques et mentales

Bonne lecture à tous !



Chapitre 13 : Statu Quo

356 : année de la Lune blanche, Manoir de Nott

La sensation qui traversa la jeune fille quand l'antidote s'écoula doucement dans sa gorge fut délicieusement brûlante, presque comme du feu liquide.

Il y eut un court moment de flottement où elle croisa le regard inquiet mais curieux de Théodore. Et tout à coup elle se plia en deux. Hermione avait l'impression qu'on lui retournait l'estomac. Puis le cœur, le cerveau, chacun de ses organes les uns après les autres. Ignorant les appels inquiets du démon, elle tituba quelques instants avant de s'effondrer sur le sol. Elle avait en tête de rejoindre la salle de bain attelée à la chambre de Blaise mais n'en avait plus la force. Doucement, elle sentit quelqu'un la tirer par le bras et elle le suivit aveuglément. On l'arrêta près de la baignoire et soudain prise de hauts le cœur, elle vomit une bile noirâtre dans ce qu'elle s'imagina être un seau. Les pores de sa peau s'ouvrirent et un liquide sombre s'en échappa. Elle ne contrôlait plus rien. Toute sa peau s'obscurcissait, des mains jusqu'au bout des ongles.

Elle se rendit compte que sa magie ne l'avait jamais quittée, elle avait juste été emprisonnée dans une boule de crasse impossible à nettoyer. Et voilà qu'enfin, on avait percé cette crasse...

Mais c'était si douloureux !

Hermione serra les rebords de la baignoire de toutes ses forces. Elle devait s'empêcher de planter ses ongles dans sa peau ou d'arracher ses cheveux tant la douleur était atroce. Quand elle sentit des mèches entre ses paumes, elle comprit qu'elle n'y parvenait pas.

Merde ! Calme-toi Hermione ! REPRENDS-TOI !

Sa vision s'obscurcit et son cœur s'emballa lorsqu'elle réalisa qu'elle ne pouvait plus rien voir. Et elle étouffait ! Prise de panique, elle se mit à crier. De rage. De peur. De douleur… Elle ne comprenait plus rien. Tous ses repères disparaissaient ! Elle se roula en boule sur le sol pour tenter de se rassurer, se caressant nerveusement les bras en pleurant…

Malgré sa folie douloureuse, elle comprit avec peine que quelqu'un venait de la prendre dans ses bras. Ses lamentations se calmèrent et elle entendit qu'on lui chantait une berceuse.

- Douce étoile… Fille de la nuit… Relève le voile, tout est fini…

Hermione concentra son attention sur la voix grave et apaisante. Elle s'y accrocha de toutes ses forces. Les battements de son cœur commencèrent à se calmer. Peu à peu, elle sentit son sang se nettoyer de ses impuretés, la chaleur de l'antidote et la douleur qu'elle provoquait se transmettaient à tout son corps pour s'affaiblir doucement.

La jeune fille mit quelques minutes à comprendre que cette voix rassurante était celle du démon. De Théodore… Mais elle n'avait pas le cœur de se dégager. Pour le moment, elle avait besoin du réconfort qu'il lui apportait.

Quand Hermione rouvrit les yeux, elle se sentit libérée et une puissante sensation fourmillait entre ses doigts. Théodore avait plaqué sa tête contre son torse et continuait de la bercer en chantant doucement.

- Les flames sont parties… Ton cœur est ma vie… Belle étoile… relève ton voile… et dors, dors, dors…

La chanson était terminée et Hermione allait mieux. Elle se décala du démon et plongea son regard dans le sien. Intensément. Il venait de montrer de l'empathie, de la compassion. Hermione en était bien consciente et elle en était autant étonnée que reconnaissante envers lui.

Comme gêné par son regard scrutateur, Théodore détourna la tête et se releva tout en la relâchant.

Hermione avait été si bien entre ses bras. Elle ne comprit pas le vide qu'elle ressentit lorsqu'il s'éloigna d'elle.

- Voulez-vous que je vous apporte de quoi vous changer ? demanda le démon doucement.

Hermione acquiesça. Effectivement. Elle ne voulait pas baigner dans la saleté. Théodore s'absenta quelques secondes avant de revenir avec du linge propre et une serviette. Puis il ferma la porte de la salle de bain afin qu'elle puisse s'occuper d'elle-même.

Hermione était encore chamboulée de tout ce qui s'était passé. Elle savait que plus ses pouvoirs étaient puissants, plus le nettoyage de son sang serait douloureux. Cela faisait maintenant cinq ans qu'on ne lui avait pas rendu sa magie. Ce long délai ne devait pas améliorer les choses…

La jeune fille sentait déjà le pouvoir de son sang régénérant chaque cellule brisée de son corps. Peu à peu, elle réussit à percevoir toutes les formes de vie autour d'elle… Des insectes les plus petits aux corps humanoïdes dans l'autre pièce. Elle sentait leur sang qui palpitait, qui s'amusait…

Ah... Que ça fait du bien…

Hermione prit une longue douche. Elle en avait besoin. Elle devait être en totale maîtrise de ses capacités lorsqu'elle utiliserait ses pouvoirs pour sauver Blaise. Et puis cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas pris de douche chaude.

Une fois son nettoyage terminé et son corps séché, elle enfila la longue chemise de nuit blanche que le démon lui avait apportée.

En plus, j'ai droit à des vêtements propres.

Elle était un peu trop grande, mais avec une ceinture, cela lui irait très bien. Quand elle fut prête, Hermione sortit de la salle de bain.

Théodore qui s'était assis sur un tabouret près du lit de son frère se releva brusquement. Ses yeux la détaillèrent de haut en large et la jeune fille ne sut comment interpréter son regard scrutateur. Le démon détourna très rapidement les yeux, mais l'intensité de son attention n'avait pas échappé à Hermione.

Secouant la tête, la brune reprit ses esprits. Pour le moment, elle devait se concentrer sur la vie de Blaise. C'était sa priorité.

Hermione s'approcha résolument du corps de son ami. Une fois devant le lit, elle leva les mains au-dessus de lui. Elle ferma les yeux, tentant de distinguer le sang mi-humain mi-vampire de Blaise du poison qui le rongeait. Le sort qu'elle allait lancer était de haut niveau. Elle savait qu'elle était capable de le faire, mais il fallait absolument qu'elle occulte toutes ses autres pensées. Quand elle se sentit prête, elle entonna :

- Par la lune et par la vie, toi qui détruis et qui contamine la pureté du sang, je t'ordonne de mourir.

Un flot de lumière rougeâtre s'échappa de ses mains et Blaise se mit à luire. Il semblait que quelque chose s'agitait sous sa peau. Comme des milliers d'insectes qui avaient élu domicile dans son corps et qui s'enfuyaient petit à petit par tous ses orifices.

Blaise était dans un état critique. Avec son esprit, elle parcourait chaque vaisseau, chaque veine, chaque artère, chaque interstice de son corps à la recherche du poison. Cela prendrait le temps qu'il faudrait, mais elle en traquerait la moindre trace.

Au bout de cinq heures de dur labeur, Hermione s'accorda une pause. Elle avait placé tout le poison qu'elle avait pu faire sortir du corps de Blaise dans un vase que Théodore avait mis à sa disposition.

Rumpy leur avait à nouveau préparé à manger et elle se servit goulûment de tout ce qu'on lui avait mis sous le nez.

- Combien de temps encore ? demanda Théodore.

- Je ne sais pas… répondit-elle sincèrement désolée. Son état est critique et il a passé trop de temps sans soin. La particularité de son sang ne me facilite pas non plus la tâche.

- Je vois. Vous devriez prendre du repos alors…

Hermione acquiesça. Après ce court échange, un silence confortable s'installa entre eux. La jeune fille ne savait pas exactement ce qu'elle devait penser de Théodore. Il s'était montré si doux envers elle… Il avait su lui donner exactement ce dont elle avait eu besoin lors de sa crise. Hermione n'aurait jamais pensé que les démons puissent un jour montrer autant de douceur…

Mais non. Elle ne voulait pas se voiler la face. Théodore restait un prédateur, un monstre. Elle devait rester sur ses gardes.

Cependant… elle n'oublierait pas la bonté dont il avait fait preuve. Peut-être que ce démon n'était pas à jeter complètement ? Peut-être que comme Blaise, elle pouvait apprendre à le connaître et à lui faire confiance… ?

N'importe quoi ma pauvre Hermione… Tu deviens complètement folle.

En tout cas, il ne la contrôlerait plus jamais. Maintenant qu'elle avait retrouvé ses pouvoirs, elle était quasiment certaine de pouvoir le battre. Un démon seul ne ferait jamais le poids contre elle. Pour l'instant au moins, elle acceptait qu'ils travaillent ensemble.

Nous verrons bien où cela nous mène.

Une fois rassasiée, Hermione se remit au travail.


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356 : année de la Lune blanche, Manoir de Nott

Nott était resté dans la chambre de Blaise toute la journée.

Lorsque la nuit était arrivée, la jeune humaine ne l'avait même pas remarqué. Elle avait gardé la même position toute l'après-midi : penchée au-dessus du corps fébrile de Blaise, à le soigner, piochant dans ses réserves magiques autant qu'elle le pouvait. Et elle ne montrait aucun signe de relâchement depuis.

Théodore avait observé toutes les manœuvres de la mage de sang. Elle lui avait même parfois demandé son aide.

Il n'aurait jamais pensé qu'un petit bout d'humain comme elle puisse se montrer aussi courageux et inflexible. Il voyait les cernes qui se formaient sous ses yeux et sa peau qui devenait de plus en plus pâle. L'humaine puisait dans ses dernières ressources et elle le faisait avec tant de concentration et de détermination qu'il ne trouvait pas la force de lui ordonner d'arrêter. La jeune fille le surprenait d'heure en heure. Elle montrait tant de dédication à la tâche…

Il avait vu les effets que l'antidote avait eus sur elle. Ça l'avait presque horrifié – pourtant il en avait vu des choses terrifiantes et dégoutantes. Tout le corps de l'humaine s'était mis à suinter d'un liquide putride et noir… Quand elle avait crié, il avait ressenti la souffrance de la jeune humaine jusqu'au plus profond de ses os.

Il ne s'expliquait pas les gestes qu'il avait eus par la suite. Il l'avait vue complètement perdre pieds… Elle avait été si effrayée, si paniquée, si perdue… Elle s'était pliée en deux et avait serré ses genoux contre elle en pleurant, tentant désespérément de se calmer. Cela lui avait rappelé tant de douloureux souvenirs... Sa mère aussi dans ses moments de folie essayait de se rassurer ainsi.

Il s'était rendu compte qu'il s'était rapproché de l'humaine pour la prendre dans ses bras au moment où il avait senti la jeune fille trembler contre son torse. Il avait agi par réflexe, comme avant lorsqu'il s'occupait de sa mère dans ses derniers instants…

A ce moment, une douce mélodie avait commencé à germer dans son esprit. Il n'était pas sûr de savoir d'où elle venait mais elle était profondément ancrée en lui… peut-être la lui avait-on chantée lorsqu'il était encore petit ? Et il l'avait fredonnée tout en caressant les cheveux devenus poisseux de l'humaine…

Peu à peu, il l'avait sentie se calmer. Sa respiration s'était faite moins erratique, plus longue. Et ses tremblements s'étaient arrêtés.

Théodore avait été tout trempé et l'état de la salle de bain était déplorable, mais il ne regretta rien quand il la vit remonter ses grands yeux noirs pour les plonger dans les siens. Ils avaient repris de leur éclat, et ils étaient même encore plus beaux qu'avant. Le démon ne savait pas si c'était parce qu'elle avait récupéré ses pouvoirs ou si c'était à cause de leur proximité.

Elle l'avait longuement observé et finalement il avait pris peur des sensations nouvelles que la profondeur de ses yeux faisait naître en lui. Il s'était rapidement levé et était parti leur chercher des vêtements propres.

Il n'avait pas non plus tout à fait compris pourquoi il lui avait donné une vieille chemise de sa mère au lieu de l'habituelle robe noire réservée aux esclaves… Il s'était dit que la douceur du tissu allait lui faire plaisir et que de toutes façons, plus personne n'utilisait ces habits à présent.

En tout cas, quand elle était ressortie, une fois lavée et bien habillée, il n'avait pu s'empêcher d'observer les charmantes formes de sa prisonnière. Il n'y avait pas à dire, elle était vraiment belle. La plus magnifique des créatures qu'il ait pu voir sur cette terre.

Bon diable. Suis-je tant en manque que ça ?

Théodore avait très vite détourné les yeux, gêné par ses propres pensées. Maintenant que l'humaine était à nouveau en pleine maîtrise de ses pouvoirs, il n'allait que difficilement pouvoir la garder sous contrôle… Il allait devoir réfléchir à un moyen pour lui de se protéger et de l'empêcher de fuir.

Il avait même été possible qu'elle décide de s'enfuir directement après avoir bu l'antidote et sans sauver Blaise. C'était difficile de l'admettre, mais il n'aurait peut-être pas pu l'en empêcher…

Mais elle avait respecté sa promesse et Théodore en ressentait presque de la reconnaissance.

Il réajusta son col, à nouveau gêné par la tournure que prenaient ses pensées. Hermione Granger… C'était un nom si simple pour un être aussi exceptionnel.

Il releva les yeux de son livre qu'il avait tenté tant bien que mal de lire depuis qu'elle avait commencé à soigner son frère pour observer plus attentivement la jeune humaine. L'état de celle-ci commençait à l'inquiéter. Elle commençait même à trembler…

- Miss Granger, il serait peut-être temps de… Hermione !

Tout à coup, la jeune fille avait basculé en arrière. Théodore se leva brusquement pour la rattraper avant que sa tête ne cogne contre le sol.

- Miss Granger !

La jeune humaine gémit. Elle avait les yeux fermés et le front plissé en une expression de douleur fatiguée.

- Je vous avais dit pourtant de vous ménager… lâcha-t-il sur un ton un peu trop préoccupé à son goût.

- Pas le choix, l'entendit-il grogner. Ouh… Aidez-moi à me relever s'il vous plait… J'ai quelque peu… la tête qui tourne.

- Ah pas question ! Je vous emmène vous reposer ! Vous n'arriverez pas à le soigner si vous vous tuez à la tâche.

Hermione eut l'air de réfléchir et puis finalement son corps se détendit dans les bras du démon.

- Vous avez raison, murmura-t-elle doucement.

Et elle s'endormit.

Théodore grogna.

Par Mordred. Je ne vous ai pas dit de vous endormir sur le champ.

Il se releva néanmoins, portant la jeune fille comme une enfant. Elle était si légère. Peut-être ne mangeait-elle pas assez ? Pourtant Rumpy avait juré qu'elle avait dévoré tous les plats qu'il lui avait préparés…

Théodore la porta jusqu'à la chambre voisine où il la déposa sur le lit. C'était le sien, il n'y avait aucune autre chambre prête à accueillir une personne.

Il semblait que cette nuit, il allait devoir dormir sur son canapé.


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357 : année du conseil des Tribus, ministère des affaires étrangères, Château Noir

Severus rangea les affaires de son bureau en urgence. Il détestait laisser les missions qu'on lui avait confiées ainsi peu terminées mais il n'y avait plus le temps.

Il sortit précipitamment du ministère, comme si le diable était à ses trousses. La missive qu'il avait reçue… Il ne pouvait pas y croire tant qu'il ne l'avait pas vu de ses propres yeux !

Sous sa forme démoniaque, il parcourut les quelques dizaines de kilomètres qui séparaient le Château Noir de son manoir, le cœur battant.

Il ne prit même pas la peine d'ouvrir le portail et atterrit devant la porte de chez lui qu'il écarta en grand.

Surpris par sa brusque entrée en scène, son invité se redressa subitement. L'expression de Severus passa de la surprise à la colère pour être remplacée par un profond soulagement.

- J'aurais préféré avoir de tes nouvelles plus tôt ! ne put-t-il s'empêcher de maugréer.

Son filleul se précipita sur lui, son éternel sourire narquois aux lèvres. Severus n'avait jamais été très câlin, mais pour cette fois, il voulait bien accepter l'étreinte forcée de l'adolescent. Il l'avait cru mort bon diable !

- Bienvenue à la maison, Draco, lâcha-t-il stoïque alors que son cœur débordait de douceur et de soulagement.


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Et voilà ! Verdict ? ;)

Draco est vivant ! (Bien sûr qu'il l'est x)) Est-il vraiment sain et sauf ? A-t-il gardé des séquelles ? Et Harry dans tout ça ?! Il l'a laissé tombé ?! (Bon je suis vache, il n'a pas vraiment eu le choix.)

Hermione a enfin récupéré ses pouvoirs ! Ce fût douloureux, mais ils sont bien là. On est tous d'accord pour dire que Théodore n'est vraiment pas en très bonne posture... n'est-ce pas ? Notre jolie jeune humaine est ce qui se fait de plus coriace et sa détermination est à toute épreuve. Pas de demoiselle fragile à l'horizon alors prends garde à tes fesses Théo !

Bon je m'emporte un peu... x) En tout cas, j'ai hâte de vous raconter la suite !

Merci à tous ceux qui continuent de me lire ! J'espère que ça vous a plu.

A la semaine prochaine :)

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