Inversement proportionnel

Chapitre 3 : Carl Neely, ses enfants et les espions

4775 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/07/2023 16:32

Novembre 2002, appartement de Carl Neely,

En priant devant son icône portative, le détective s'est endormi.

Le lendemain matin, il se réveille, ayant vaguement compris où sont ses enfants, à savoir qu'ils sont à Greatview. Il part au travail à la station de police, à son bureau, ayant reçu les résultats de l'autopsie du corps de Caitlin Mahoney. Une fois qu'il a noté les informations dans le dossier approprié, il entame une autre enquête. En après-midi, il se rend dans la ville de son collègue Paul Eastman. Il déambule dans les rues de la ville, dans l'espoir de retrouver ses enfants. Il frappe à la porte de Paul Eastman, il a fait une recherche pour connaître son adresse, mais ce n'est pas son collègue qui lui ouvre la porte. Un homme masqué l'accueille à la porte; un espion. Les yeux de Carl Neely s'agrandissent de peur, peur pour la sécurité et la vie de ses trois enfants. Son cœur battait à la chamade, cent à l'heure, mille à l'heure. Le détective serre dans sa main droite son arme et accélère le pas pour rejoindre ses enfants. Lorsqu'il arrive dans le salon, plusieurs espions sont déjà présents, Paul Eastman est dans la salle, les trois enfants sont cachés derrière le collègue de leur père, inquiets.

Le détective de Grandview se racle la gorge et rugit aux espions :

— Messieurs, Carl Neely est bien vivant! Si vous avez quelque chose à me dire, dites-le! Mais ne touchez pas à mes enfants.

Sur ce monologue, le détective s'avance, d'un pas rapide vers les enfants, pour les protéger et pour faire face aux espions, mais l'un d'eux tire sur Marianne Neely, la blessant sérieusement. Ce geste enrage Carl Neely, mais il reçut une balle dans la jambe, le ralentissant un peu dans ses pas,

Lorsque le détective de Grandview fait face aux espions, secondé par Paul Eastman et Myriam Cohen-Neely, l'un des espions commente ironiquement au détective :

— Monsieur Carl Neely vivant ? ... Intéressant... nous avons retrouvez vos enfants... vous pouvez leur dire les adieux...

Les espions tirent en direction des enfants, blessant Hélène, Paul Eastman et Carl Neely.

Voyant le sang coulé de la blessure d'Hélène, Carl Neely est fou furieux. Il ordonne à ses enfants en serbe :

— Fuyez, vers le jardin, je tâcherais de les ralentir. Je ne veux pas que vous mourrez sous mes yeux sans que je ne vous ai défendu.

Les enfants obtempèrent et courent vers le jardin.

Carl Neely, avec son corps, cache l'endroit où les enfants s'échappent pour que les espions ne les voient pas. Le détective, pour distraire les espions, leur affirme sérieusement :

— Messieurs, vous me cherchez, alors discutons de manière civilisée. Sans arme et sans menacer mes enfants... Dites-moi ce que vous avez à me dire et c'est tout.

Les espions, arme à la main, s'avancent vers le détective et tirent sur lui, le blessant aux jambes et au bras droit.

La moitié des espions se dirigent vers le jardin, l'autre demeure dans la maison. Carl Neely, malgré sa difficulté à marcher, se jette sur l'un d'eux, le faisant tomber sous son poids et le frappe avec sa matraque, mais, avant qu'il ne puisse faire autre chose, un autre espion l'immobilise, lui tient les mains derrière le dos et lui chuchote à l'oreille :

— Monsieur Carl Neely, vous paierez pour nous avoir échappé, de la meilleure des manières, vous serez spectateur de la mort de vos enfants,... Dites leur les adieux...

Carl Neely, encore plus fâché, se redresse et donne un solide coup de pied dans l'entrejambe de l'espion et l'écrase sous son corps, lui coupant le souffle.

Ce coup lui permet de libérer ses mains et d'attacher les mains de l'espion avec des menottes derrière le dos. Au moment où Carl Neely voulait appeler un renfort d'urgence de ses collègues de Greatview, un autre espion revient dans le salon, tenant entre ses mains la plus jeune de ses filles, Hélène. Son arme à feu pointait sur le cœur de la petite, malgré que la fillette se débattait. Paul Eastman, guidé par Myriam Cohen-Neely, avec les deux autres enfants de son collègue, est sorti de la maison pour amener les enfants dans un lieu loin des coups de feu, avec sa femme qui était avec leurs enfants, dans le parc de la ville. Paul Eastman eut à tirer de son arme à feu dans les pieds des espions pour les dissuader de le suivre, ce qui fonctionne. Carl Neely fulmine de rage en voyant l'espion menacer sa fille. Le détective de Grandview, malgré toute sa faiblesse et ses blessures, saute sur l'espion qui veut tuer sa fille, l'écrasant sous son corps, et essaye de le désarmer, mais n'y parvient pas, puisqu'un autre espion tire sur lui, le forçant à se plier en deux sous la douleur insoutenable. Carl Neely se dégage de l'espion, pour reprendre son souffle, mais sa tête commence à lui faire mal de tout le sang perdu. Sang qui semble revigoré Romano et Milan Jovanović présents dans la pièce.

L'espion, possédé par Milan Jovanović, affirme froidement et inhumainement à Carl Neely :

— Vous serez mon témoin, Monsieur le détective Carl Neely de la mort de votre chère fille...

Avant que le détective n'ait le temps d'agir, l'espion tire sur la fillette, la laissant morte devant son père.

Carl Neely, à la vue du cadavre de sa fille, est à la fois enragé et attristé, pense :

« Ma pauvre Hélène n'aura vécu que sept ans et quelle mort en plus... cruel... avec un père impuissant qui assiste à sa mort au lieu de la défendre... J'ai encore Daniel et Marianne à sauver... Quelle honte pour moi... Que Dieu ait pitié de moi et me donne le courage de défendre ma famille et que ma Hélène, mon ange, soit en paix. »

Sur cette pensée, Carl Neely se traîne vers le téléphone, mais l'un des espions braque son arme vers son cœur et le menace :

— Monsieur Neely, nous retrouverons vos enfants et les tuerons tous si vous persistez dans votre refus.... Vous pouvez collaborer avec nous, et vos deux autres enfants seront en vie.

Carl Neely se redresse, lui cachant la vue de la fenêtre sur le jardin, et lui réplique d'une voix qui se veut certaine, mais qui termine par se briser :

— Ne pensez pas mettre la main sur Daniel et Marianne. Sinon, vous aurez à passer par moi. Et même par-dessus mon corps mort, je vous poursuivrai. Je ne peux me permettre de ne rien faire pour ma famille.

L'espion, qui aurait tiré sur le détective, l'aurait tué tout court, est possédé par Milan Jovanović qui ne veut pas que son descendant meurt si tôt, préférant le torturer, ne tire pas sur le détective et se retourne vers ses collègues pour leur faire signe de partir.

Les espions quittent la demeure des Eastman, alors que Carl Neely pleure la mort de sa fille, ne pouvant cacher ses larmes, totalement brisé. L'épouse de Paul Eastman, qui était avec les enfants, autant les siens que ceux du détective de Grandview, revient à la maison, en prenant soin que les enfants ne voient pas le cadavre de la fille, étant informé par son mari qui détient l'information de Myriam Cohen-Neely, et appelle la police. Les collègues arrivent. Carl Neely leur explique ce qui est arrivé. Il est amené à l'hôpital de la ville, l'Hôpital Notre-Dame.


Deux jours plus tard, lorsque Carl Neely s'est rétabli, il demande aux médecins si son fils et sa fille sont encore vivants, ils lui répondent à l'affirmative. Paul Eastman est parti rendre visite à son collègue à l'hôpital et n'est pas rassuré de voir Milan Jovanović, le docteur Byrd (qu'il ignore encore son identité), Andrea Marino et Romano (qu'il connait son identité) à la gauche de Carl Neely. Il informe ce dernier :

— Mon collègue, je suis rassuré que votre état de santé est meilleur. Daniel et Marianne sont en sécurité chez moi et sont bien vivants et en santé.

Le détective de Grandview sourit faiblement à son collègue et le remercie d'avoir sauver ses enfants. Les deux détectives reviennent chez Paul Eastman. L'après-midi même, Paul Eastman conduit sa voiture de fonction pour ramener Carl Neely et ses enfants dans leur appartement.

Bien sûr, le chemin de retour n'était pas calme. Milan Jovanović, Andrea Marino, Frederick et Andrew Neely et le docteur Byrd sont à la gauche du détective de Grandview ne cessant de lui répéter qu'il est un bien mauvais mari et père, puisque Myriam et Hélène sont mortes sous ses yeux. En bref, il culpabilise le détective. Le policier chuchoteur d'esprits, ennuyé d'entendre leurs inepties, leur sermonne :

— Esprits errants sordides, laissez Carl Neely seul. Cessez de le culpabiliser ! Allez en Enfer, mais ne le dérangez pas!

Milan Jovanović commente :

— L'Allemand Russe a du culot... Vous croyez sérieusement m'empêcher de faire ce que je veux ? Vous n'avez qu'à fermer vos oreilles à nos propos.

Myriam Cohen-Neely et Hélène Neely sont à la droite de Carl Neely, l'encouragent à ne pas se laisser au désespoir et à continuer à lutter pour sa famille, pour Daniel et Marianne.

Arrivé devant l'appartement de Carl Neely, Paul Eastman lui conseille amicalement :

— Collègue, ne cédez pas aux inepties de vos méchants ancêtres et des mauvaises âmes, mais gardez espoir, élevez vos enfants et faites une enquête sur votre propre famille. Si vous voulez de l'aide, je suis disponible. Vous n'avez qu'à m'appeler.

Carl Neely hoche la tête et remercie Paul Eastman. Ce dernier revient chez lui.

Carl Neely ordonne à Daniel et Marianne en français :

— Daniel et Marianne, rentrez à l'intérieur, je vais m'occuper du repas.

Les enfants obtempèrent, mais ils sont inquiets de la triste mine de leur père.

Carl Neely sert à manger aux enfants puis à lui-même, mais il n'est pas dans son assiette, ne cessant de se culpabiliser de la mort de sa fille Hélène, et de la mort de sa femme lui coupant tout appétit. Le détective appelle ses beaux-parents, leur demandant s'il leur est possible de venir surveiller les enfants lorsqu'il est au travail. Henri Cohen et Esther Bergmann-Cohen acceptent, même s'ils habitent à Veryview, petite banlieue à 15 km de Greatview. puisqu'ils comprennent bien que leur gendre ne peut être partout et ne veut pas payer une gardienne d'enfants. Le détective a préparé un lit d'invité pour ses beaux-parents.

Dès que les enfants sont partis dormir et seuls les adultes sont à table, Carl Neely prend un petit verre de whisky, trop déprimé et hanté par la mort de sa fille, de son impuissance et de son manque d'action. Mais Myriam Cohen-Neely, qui veille sur son mari, n'apprécie pas sa dépression et encore moins sa consommation d'alcool, poussé par Milan Jovanović et le docteur Byrd. Elle agit sur son mari, faisant en sorte que, lorsqu'il voulait prendre un autre verre de l'alcool, il ne parvient pas à le boire, mais le renverse maladroitement. Le détective range alors la bouteille de whisky à sa place et prend un verre de šljivovica, mais il le renverse tout aussi maladroitement. Carl Neely soupire et nettoie l'alcool renversé et va jusqu'à son lit pour dormir, mais possédé par la fin de sa fille et de sa femme, ne parvient pas à fermer les yeux de la nuit.


Le lendemain matin, Carl Neely, très fatigué, se rend à son travail. Ses collègues, étonnés de le voir si fatigué, n'osent pas lui demander plus de détails sur sa vie privée, sachant déjà qu'il a perdu sa femme et l'une de ses filles. Le détective continue son travail, malgré son manque de motivation, ne cessant de penser à sa Myriam et à sa Hélène.

« Mais », pense le détective de Grandview, « J'ai au moins ma fille Marianne et mon fils Daniel... Carl, t'as beau t'encourager en pensant que t'as encore deux anges avec toi, mais ça ne change pas au fait que t'es un couillard qui assiste, sans bouger, à la mort de ta chère et douce Myriam et à la mort cruelle d'Hélène... Monstre que je suis... je ne pourrais jamais oublié ce regard terrifié de ma fille, mon ange... »

Sur cette déprimante pensée, Carl Neely sursaute lorsqu'il entend quelqu'un frapper à sa porte, il s'exclame d'une voix forte, pour cacher son état émotionnel :

— Entrez.

Et Jim Clancy est entré. L'ambulancier lui demande :

— Carl Neely, puis-je vous soumettre une enquête ?

— Oui. Laquelle ?

— Pouvez-vous enquêter sur votre famille avant qu'il soit trop tard et que les espions ne s'en prennent à vos enfants... Et vous, esprits errants, démons, sauf vous Madame Cohen-Neely, taisez-vous! Cessez de culpabiliser Carl Neely.

— Jim Clancy... Je ne pense pas être capable... Je suis trop affecté par les récents événements pour être apte à mener une si difficile enquête... Je pense même quitter mon poste... dans l'espoir que les espions ne s'en prennent pas... à Daniel et à Marianne... J'espère que je suis dans un cauchemar et non dans la vie réelle... ma conscience ne me laisse pas dormir.... Je ne sais pas quoi faire...

La voix du détective se brise et il sanglote.

— La solution, mon amour, commente Myriam Cohen-Neely, n'est certainement pas dans l'alcool.

Jim Clancy, ne sachant pas comment consoler son ami, ajoute.

— Mais ne vous noyez pas dans l'alcool, Carl Neely... C'est impossible de toute manière tellement vous êtes grand. Ne vous laissez pas convaincre par vos sordides ancêtres.

— Facile à dire, ... mais j'essaierais d'améliorer mon rôle de père auprès de ma fille et de mon fils... mes seuls espoirs... D'ailleurs, je ne comprends pas l'intérêt des espions à ma famille... Je ne suis qu'un simple détective qui fait son travail qui ne provoque aucune controverse... J'ai envie de les tuer les salauds, fils de pute, qui ont tuer froidement ma femme et ma fille... j'espère que leur arme sera avec laquelle ces imbéciles mettront fin à leur propre vie... Désolé, Jim Clancy d'être témoin de mes pensées sadiques, malades et désespérées... Avez-vous quelque chose à ajouter ?

— Oui, ma femme vous informe que vous devez faire attention à vos enfants, les espions ne vous lâcheront pas si facilement...

— Génial ! ... Merci de l'avertissement.

— Il n'y a pas de quoi. C'est mon devoir.

Le chuchoteur d'esprits sort du bureau de son ami détective, le laissant seul, et encore plus désemparé et désespéré qu'avant.

Carl Neely soupire et sort de son bureau pour faire une tournée à pied de certains quartiers de la ville pour se changer les idées. Lorsqu'il a terminé son travail, il rentre directement chez lui, craignant de trouver les espions en train de tuer ses enfants, mais tout est normal, les enfants s'amusent insouciants du danger sous le regard bienveillant de leurs grands-parents maternels.

Le détective salue ses beaux-parents et les remercie :

— Mes beaux-parents, je vous saurais gré infiniment de votre aide. Pouvez-vous rester jusqu'à la semaine prochaine, pour veiller sur les enfants ? Après, je ne vous dérangerai plus.

— Carl Neely, mon gendre, précise Henri Cohen, sachez qu'il est agréable de voir ses petits-enfants, il n'y a aucun problème à ce que nous restons une semaine.

— Merci beaucoup.

Sur ces mots, les beaux-parents, les enfants et le détective prennent le repas du soir dans un silence complet, seul le bruit de la mastication s'entendait.

Une fois que la vaisselle est propre, seul Carl Neely demeurait dans la cuisine, les beaux-parents et les enfants sont dans le salon. Le détective ne cessait de remâcher dans sa tête les mêmes sombres idées. Milan Jovanović et Calvin Byrd se joue du détective en l'influençant négativement, alors que Myriam Cohen-Neely et Hélène Neely essaient de l'influencer positivement. Bref, le détective de Grandview est partagé entre des pensées négatives et des pensées positives, ce qui le laisse perplexe. Il revient dans le salon pour s'éloigner de l'idée très intéressante de s'oublier dans l'alcool. Il demeure pensif toute la soirée et, seul dans son lit, il ne parvient à fermer les yeux de la nuit.

Avant que le détective ne s'endorme, Calvin Byrd commente à Milan Jovanović :

— Nous devons patienter encore un peu pour que Carl Neely nous cède la place, il faut encore le déprimer un peu et lui insuffler un sentiment d'impuissance, pour qu'il soit brisé. D'ici une semaine ou deux, nous pourrons le posséder librement, Monsieur Jovanovich.

Sur ces mots, l'ancêtre du détective hoche la tête, sourire sadique aux lèvres. Et les deux méchants esprits disparaissent de la chambre du détective.


Le lendemain matin, Carl Neely prend son petit-déjeuner avec ses deux enfants et ses beaux-parents, les salue et part au travail. Dès qu'il arrive à son bureau, il commence son travail, même si, à intervalles réguliers, lui viennent des idées déprimantes et méchantes, idées inspirées par Milan Jovanović et le docteur Byrd. Ce dernier est content d'avoir retrouvé son patient et pense l'utiliser comme cobaye, mais, pour ce faire, il doit avant le briser psychologiquement. Le détective décide de commencer son enquête sur sa famille. Mais, après deux heures de recherche, il abandonne l'enquête, trop hanté par la mort de sa femme et de sa fille. Il range le dossier et laisse libre cours à ses larmes de couler et se lamenter, ce qui brise le cœur de Myriam et de Hélène. Les deux esprits essaient de lui remonter le moral, mais rien n'y fait. Une fois que le détective à sécher ses larmes, il revient sur un dossier d'enquête, n'osant pas toucher son enquête familiale. Lors de la journée, le détective se sent très fatigué, il est abattu par les sombres et pessimistes pensées du psychiatre et de son ancêtre. Le soir, lorsqu'il rentre chez lui, il salue chaleureusement ses beaux-parents et ses enfants, mais tout le monde remarque que son enthousiasme et son sourire sont forcés pour camoufler sa tristesse. Une fois la vaisselle propre, Carl Neely rejoint ses enfants et ses beaux-parents au salon, perdu dans ses sombres pensées que lui suggèrent les méchants esprits.

Marianne fâchée proteste à Milan Jovanović et au docteur Byrd :

— Méchants esprits ! Laissez mon papa tranquille. Arrêtez de dire des mensonges ! Vous savez bien que ni maman ni ma sœur n'en veulent à papa. Cessez de le culpabiliser pour ce qu'il n'a pas fait.

À cette affirmation de sa fille, Carl Neely, tout aussi étonné que les esprits errants démoniaques, craignant que sa fille ait deviné ses pensées sombres, lui réplique aimablement :

— Mon ange, tu n'as pas à t'inquiéter pour papa. Tout va bien et tout est sous contrôle. D'accord ?

— Mais papa, les esprits à ta gauche sont méchants. Et disent n'importe quoi...

— Marianne ! ...

Carl Neely commence à s'énerver.

— ... Je te dis que t'as rien à craindre ! Alors n'argumente pas avec moi. C'est clair.

Le détective se lève pour rassurer sa fille d'un câlin paternel et part dans la cuisine, soudainement irrité en son âme, irritation qui est celle de Milan Jovanović et de Calvin Byrd qu'ils transmettent au détective pour l'énerver.

Carl Neely fait les cent pas dans la pièce, ne cessant de remâcher pour la centième fois les mêmes idées, et finit par prendre un petit verre de šljivovica dans l'espoir de chasser les sombres pensées. Au moment où il voulait prendre un autre verre, Daniel est rentré dans la cuisine, le détective cache la bouteille avec son corps, ainsi que le verre, le fils ne dit rien, n'ayant pas tout à fait saisi ce que son père lui cache, et prend un verre d'eau et, une fois qu'il a bu, demande à son père :

— Papa, pourquoi t'es nerveux ? Tu veux pas nous tenir compagnie dans le salon ?

— Non... mon fils, je ne suis pas nerveux,... juste fatigué... tu n'as pas à t'en faire pour moi... je vais bien et je pensais vous rejoindre bientôt...

— Alors viens-t'en papa.

Le garçon sort de la cuisine et regarde son père depuis le cadre de la porte.

Carl Neely tourne le dos à son fils, range la bouteille d'alcool à sa place et vide d'un trait son verre. Le fils, même s'il ne voit pas ce que son père a bu, comprend qu'il lui cache quelque chose qui exaspère sa mère. Le détective suit son fils et rejoint sa famille dans le salon. Les beaux-parents doutent que leur gendre ait consommé de l'alcool, mais ne disent rien.

Le soir, lorsque les enfants et les beaux-parents sont partis dormir, Carl Neely soupire seul dans le salon et se rend dans sa chambre, mais ne parvient à dormir. Après une demie heure à remâcher les mêmes idées, le détective se lève et se rend jusqu'à la cuisine pour prendre un peu d'eau et un peu de whisky, au grand désarroi de sa défunte épouse. Le détective, un peu assommé par l'alcool, revient dans sa chambre et s'endort d'un sommeil sans rêve.


Pour le reste de la semaine, Carl Neely travaille beaucoup sur ses enquêtes et le soir, lorsque tout le monde est parti dormir, il prend un petit verre de whisky ou de šljivovica, suffisant pour un peu assommer ses sombres pensées. Pensées suggérées par le psychiatre Calvin Byrd et par Milan Jovanović, sans jamais éveillé de soupçon sur sa consommation. Après une semaine, les beaux-parents sont partis, revenant chez eux. Le détective a trouvé une gardienne d'enfants pour surveiller les enfants lorsqu'il est au travail. Le détective, surtout le soir lorsque les enfants dorment, commence à craindre les pires scénarios pour ses enfants, se sentant encore plus impuissant.


Deux semaines plus tard, alors que la gardienne d'enfants quitte l'appartement du détective, il revient chez lui et, plus abattu que jamais, laisse les enfants seuls dans le salon, alors qu'il prend deux petits verres de whisky l'un à la suite de l'autre, et s'est versé un petit verre de šljivovica, mais, au moment où il voulait vider le verre, Marianne est entrée dans la cuisine, poussée par sa mère.

Carl Neely cache la bouteille d'alcool sous la table avec le verre. La fillette interroge son père :

— Papa, t'es correct ? Il y a quelque chose qui va pas, maman n'est pas contente.

— Mon ange, lui dit Carl Neely avec un faible sourire à la mention de sa femme, je vais bien, t'as pas besoin de t'inquiéter pour moi... Ce n'est que le travail qui est plutôt triste... des enquêtes sur des cas bizarres...

— Mais papa, qu'est-ce tu nous caches ? Pourquoi tu ne viens pas avec nous dans le salon ?

— Ma fille, ne soit pas si curieuse...

Il se lève de la table en prenant soin de ne pas renverser la bouteille d'alcool et le verre.

— ... de toute manière... je serais bientôt venu au salon.

— Chéri, commente Myriam Cohen-Neely en français, tu mens mal!

— D'accord, mais maman dit que tu mens mal.

Et la fillette boit de l'eau et revient dans le salon.

Carl Neely range la bouteille d'alcool, vide son verre d'un trait et murmure pour lui-même en serbe :

— Carl, reconnais que tu devrais avoir honte de mentir à ta fille... Ah !... Et ma femme le sais bien que je ne pense pas si tôt rejoindre les enfants... Ma Myriam, t'as marié le goy le plus idiot de toute l'histoire... Heureusement, je suis rare... Je pense que je vais finir par aimer le goût de la šljivovica et du whisky... Ah ! Ah ! C'est bon tant qu'ils ne deviennent pas mon eau... dans ce cas, je pourrais boire de la vodka comme de l'eau... Ah !

Sur cette parole ironique, il revient dans le salon pour voir des espions qui l'attendent.

Heureusement, les enfants ne sont pas dans le salon, ils sont dans leur chambre, puisque leur mère et François Tricot les avaient averti de leur venue.

En les voyant, le détective s'est dégrisé et les invite :

— Messieurs, quelle est la raison de cette soudaine visite ? Voulez-vous discuter d'une manière plus amicale autour d'une tasse de thé, d'une verre d'eau ou d'un verre de whisky si vous préférez, sans arme et en vous déclinant... Allez, c'est plus convivial ?.

Les espions s'entr'observent, ne sachant pas si le détective est sérieux ou s'il se moquait d'eux, gardent leur arme en sa direction.

Le détective, voyant que personne ne bouge, avance vers eux et ajoute :

— Je suis sérieux, messieurs, discutons ensemble, mais ne touchez pas à mes enfants.

Sur ces mots, l'un des espions lui réplique :

— Carl Neely, que vous est-il arrivé ? La mort de votre épouse et de votre fille vous a fait changer d'idée ?

Le détective devient enragé lorsqu'il entend la réplique et écrase l'espion sous son poids, lui donnant des coups de poings et des coups de pieds et lui murmure sèchement :

— Laissez la mémoire de ma femme et de ma fille en paix... Vous les avez tué... Si vous ne voulez pas voir un détective fâché, enragé, qui défend ses enfants et qui pourrait vous tuer.

L'espion eut peur pendant une fraction de seconde en voyant une lueur de colère et de folie dans le regard de Carl Neely, n'ose rien dire. Un autre espion accoure dans la chambre des enfants et un autre immobilise le détective, malgré qu'il se débattait. Les yeux du détective s'agrandissent de peur lorsqu'il voit que l'espion qui est monté dans la chambre des enfants revient le rejoindre, sourire aux lèvres et l'avertit sur un ton arrogant :

— Vous verrez ce qu'il reste de vos deux enfants et ce n'est qu'un avertissement.

François Tricot et Myriam Cohen-Neely, proches de l'espion, sourient de leur aide aux enfants. Ils les ont protégés des coups fatals, puisque l'espion avait l'intention de les tuer. Mais, pour cacher sa peur, il fanfaronne une gentillesse pour effrayer Carl Neely.

Carl Neely se débat et se libère pour courir jusqu'à la chambre des enfants et demeure prostré, interdit, devant la scène d'horreur du sang de ses enfants dans la chambre. Il est parti vérifier leurs signes vitaux, Daniel donne des faibles signes de vie, Marianne est encore vivante, le détective les réanime du mieux qu'il peut.

Carl Neely éclate en sanglots et revient au salon pour voir des collègues qui l'attendent, et non plus les espions. L'un de ses collègues lui ordonne tristement :

— Malheureusement, collègue Carl Neely, vous êtes arrêté.

— Pour quelle raison ?

— Pour tentative d'infanticide.

Carl Neely est atterré, le ciel lui tombait sur la tête, devant le coup monté des espions. Il est amené à la station pour être interrogé, les autres collègues perquisitionnent l'appartement et retrouvent les enfants et l'arme avec laquelle le supposé meurtre a été commis, la fille et le garçon sont amenés à l'hôpital. Des collègues l'interrogent et se rendent vite compte que leur collègue n'est pas le meurtrier de ses enfants, ni qu'il soit un mauvais père. Plusieurs collègues proposent de le libérer, n'étant pas un criminel, mais un père qui a perdu une fille et sa femme et qui essaie, du mieux qu'il peut, de vivre avec ses deux enfants et qu'il faut attribuer la tentative d'infanticide à quelqu'un qui a fait intrusion. Seul le supérieur refuse la conclusion de l'interrogatoire et demande à ce qu'il dort à la station. De la nuit, le détective n'a pas fermer les yeux.




À suivre

Laisser un commentaire ?