Et si...

Chapitre 2 : Chapitre 1

1115 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/05/2023 20:47


_ Mademoiselle Foster! 


Ma soeur ouvre les yeux, grimace un instant avant de regarder notre professeur, M. Sweeney, qui vient de lui arracher ses écouteurs.

_ Vous vous croyez trop intelligente pour écouter ce que je vous raconte? 

Le prof n’est pas content. 

Mais comment lui expliquer que ma sœur n’entend pas seulement les gens parler, mais aussi les gens penser? Imaginez, une classe entière dans un musée, plus les autres visiteurs! 

Je n’entends personnellement pas les pensées, mais j’imagine ce que ça doit être.

 Bref. Pendant que je tergiverse avec moi-même, ma sœur vient de prouver ses compétences mémoratives et d’énerver tous les autres élèves de la classe en une seule phrase. 

Un gros balourd dont je n’ai pas pris le soin de retenir son nom bouscule ma sœur avec une phrase cinglante. Sophie baisse la tête, accentuant encore la différence de taille entre elle et les autres élèves. Car Sophie et moi sommes dotées d’un mémoire photographique, ce qui explique que nous soyons en terminale à seulement douze ans, et que les autres nous dépassent d’au moins quatre têtes! Bon, d’accord, j’exagère, mais pas beaucoup.  

Ma sœur s’arrache un cil, un tic nerveux, qu’elle à développé lors de son accident, à ses 5 ans. C’était à l'issue de cet accident, justement, qu’elle avait commencé à entendre les pensées des autres. Quant à moi, le lendemain de son arrivée à l’hôpital, j’avais commencé à sentir les émotions. Nous avions eu nos pouvoirs le même jour, et au même endroit. Une pression sur mon bras me fait me sortir de mes pensées, lorsque ma sœur me tire légèrement le bras, avant de me montrer un garçon, qui nous fixe comme si nous étions des alligators à jupette. Je baisse les yeux lentement, et mon regard se pose sur le journal qu’il tient. Une belle photo en noir et blanc de moi et ma soeur sur montée du titre “Petits Prodiges snobent Yale au profit de la fac régionale”  Ceci esxplique cela. Ma sœur se crispe, tandis que je m’approche du garçon. Elle, au contraire, recule lentement. Il se lève en même temps que moi et vient à ma rencontre d’un pas décidé. Ai-je précisé que nous ne nous sommes pas lâchés des yeux tout le temps de notre marche? D’ailleurs, il a des yeux aigue-marines très beaux. Mais il dégage un mélange de stress et d’impatience que je ne comprends pas. Que veut-il? Nous sommes maintenant face à face. Il lève lentement le journal, avant de demander d’une voix posée:

_ C’est vous? dit-il en montrant la photo. 

J'acquiesce lentement. Ma soeur se rapproche, mais je peux sentir son anxiété à trois mètres. 

_ Je ne pensais pas qu’elle avait les yeux marrons. 

Mais qu’est ce qu'il raconte lui? 

Sophie lance:

_ Et alors? 

_ Sans doute rien. Désolée de vous avoir fait perdre votre temps. 

Il s'apprête à partir, mais une cohorte de petits entrent dans le musée. Aussitôt, je me tourne vers ma sœur. Ça va faire mal… Je la plains. Mais, alors qu’elle se prend la tête, nous remarquons que le garçon fait de même. Avec un sursaut, elle lève la tête, et le regarde. 

Lui aussi la regarde. Il demande:

_ Une minute… Tu les entends? 


_ Qui es-tu? Je demande, ne laissant pas ma soeur répondre. Pas question de dévoiler ce secret. Elle titube, et je sens l’épuisement et le stress qui s'échappe par tous les pores de sa peau. De plus, le garçon lui aussi libère des vagues d’émotions complètement contradictoires. Sans parler des petits. Je tombe à genoux. Ma sœur se précipite vers moi pour m’aider à me relever, avant de réitérer la question.

_ Je m'appelle Fitz. Et vous? 

Je laisse échapper un petit rire incrédule, avant de m’écrouler à nouveau par terre. La douleur me lance, comme si un essaim de guêpes me piquaient. Je tourne faiblement la tête, et je vois un petit hurler et pleurer, tandis qu’à côté, un autre s’esclaffe bruyamment. Leur émotions me traversent la tête, et me font doucement pleurer. Sophie serre les dents, avant de m'entraîner vers la sortie. 

Fitz la retient, avant de lui demander ce que j’ai. Tout devient confus? Sophie marmonne quelque chose, tandis que je gémis. De l’air. Il me faut de l’air. Je n’en peux plus. Je me traîne faiblement à la sortie du musée, avant de m'asseoir sur une dalle, histoire de me calmer. Éloignée de tout ce monde, je retrouve le contrôle de mes émotions. 

Fitz et ma soeur me rejoignent. Il s’adresse à nous, d’une voix posée. 

_ Ne craignez rien. Visiblement, tu es télépathe, dit-il à Sophie. Puis il se tourne vers moi. Toi aussi, non? Je peux vous aider. Je suis comme vous. 

_ C’est ça! Je ris. Ce n’est pas possible. 7 ans à trimballer ce secret, et un parfait inconnu au prénom ridicule arrive et nous sort qu’il nous comprend et qu’il peut nous aider. Je prends la main de Sophie, et nous tournons le dos à ce fou. Il faut partir. 

_ Attendez! Ça fait 12 ans qu’on vous cherche! 

12 ans? Notre âge? “on”?  Peu importe. Il faut qu’on parte. En plus, Sophie est en train de péter les plombs. Je me mets à courir, l’entraînant avec moi. Nous courons jusqu’à ne plus avoir de force. Puis, je m’arrête et regarde où il est. Ma sœur crie et m’attrape le bras. Je regarde. Nous avons, peut-être, dans notre incroyable course effrénée, oublié de regarder avant de traverser. Nous sommes peut-être sur la route. Il y a peut-être un camion qui fonce sur nous, tandis que le conducteur essaie de freiner. Malheureusement pour nous, et pour lui, lorqu’il sera accusé de meurtre, il n’y arrive pas. Le véhicule est proche de nous. Très proche de nous. Trop proche de nous. 


Nous allons mourir. 















Et voilà pour ce premier chapitre! J’espère qu'il vous plaît!

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