Game of Thrones : Fire and Ice.

Chapitre 26 : Les ténèbres d'Arya. (Arya Stark)

2718 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/02/2019 15:53

CHAPITRE NUMERO VINGT-ET-UN : ARYA STARK. (partie 2)


Ses émotions continuaient à être exacerbées et Arya ne parvenait pas à retrouver son calme. Quiconque l’aurait croisé en cet instant précis aurait lu dans ses yeux la haine et la colère qui l’habitaient. Fort heureusement le corridor était désert et elle pouvait toujours s’éclipser si elle venait à croiser qui que ce soit.

Arya ferma les paupières, s’efforçant d’inspirer et expirer longuement. Rien n’y fit, l’échange avec Jon l’empêchait de retrouver une sensation de quiétude. Serrant les poings elle éprouva le soudain besoin de se défouler.

La cour où s’entraînait les recrues pourrait faire l’affaire. Enfin à condition que le défi en vaille la peine puisque pour la plupart elle doutait qu’ils sachent comment affronter une adversaire telle qu’elle l’était, vif et précise. Cela lui avait d’ailleurs été très utile de l’être lorsqu’elle s’en était allée trouver les dragons de Daenerys.

Sans cela et bien il n’y aurait plus d’Arya. Pas vrai ? L’entraînement chez les Sans-Visage avait été bien utile tout comme les enseignements de Syrio Forel. Deux des axiomes qu’il employait souvent l’avaient permis de se sortir des flammes des dragons. Le premier avait été « calme comme l’eau qui dort », une attitude qu’il lui avait fallu adopter en une fraction de seconde malgré l’urgence de la situation. Suivit de « preste comme un serpent » qui l’avait fait bondir de côté juste au moment où les premières flammes sourdaient de la gueule des créatures ailées. Fort heureusement la présence de Daenerys avait été la bienvenue puisque celle-ci avait calmé les deux bêtes.

Arya le sentait au fond d’elle, Syrio aurait probablement était fier de voir la façon dont elle avait réchappé à une mort aussi horrible. Repenser au danseur d’eau lui rappela le sort de ce dernier. Depuis Arya l’avait vengé en éliminant Meryn Trant. Un sourire de contentement se dessina sur ses lèvres à l’évocation de ce souvenir ce qui suffit à la calmer également.


Cinq minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne finisse par atteindre sa destination. De la zone d’entraînement s’élevait le choc des épées. Arya jeta un coup d’œil par-dessus la balustrade. Une vingtaine de personnes étaient présentes. Brienne faisait partie du lot et était reconnaissable de part sa grande taille. Arya qui souhaitait toujours se défouler envisagea de la défier à un nouveau duel. Après tout il lui fallait un adversaire à la hauteur de ses propres talents. Dans le cas contraire il risquerait de … .


« Tiens, tiens, la fillette semble s’être décidée à sortir de son trou. »


Arya parvint à ne pas sursauter mais pivota instantanément, la dague au poing. Le Limier se dressait face à elle, de toute évidence il était arrivé par le même chemin qu’elle avait emprunté quelques instants auparavant.


« Je vois qu’on s’est procuré un joli couteau de poche. Pas de quoi éventrer un lapin.

-C’est de l’acier valyrien, rétorqua Arya le visage dur.

-Oh et je dois être impressionné ? »


Le ton railleur de son vis-à-vis lui rappela ô combien elle l’avait détesté et elle en vint presque à se voir en train de faire le geste fatidique.


« Apparemment je suis toujours sur ta putain de liste. J’aurai pensé que tu serais plus heureuse de revoir un vieux compagnon de voyage. »


Arya analysa la façon de se comporter du Limier. Il était un homme assez rancunier et elle était certaine qu’il avait passé tout ces mois à imaginer un moyen de se venger pour l’avoir laissé agoniser de la sorte alors qu’il l’a supplié de l’achever. Arya ne regretter pas de n’avoir rien fait.


« Je t’ai connu plus loquace fillette. A moins que tu souhaites toujours me voir mort.

-Si c’était le cas il y a longtemps que je vous aurai rendu une petite visite. Après tout vous ne passez pas inaperçu.

-Vraiment ? Et bien fillette je suis devant toi, montres-moi donc ce dont tu es capable. »


Arya était bien tentée de le contenter. Après tout elle ressentait toujours de la colère et le Limier était un bon choix pour pouvoir se défouler. Sauf que dans la rage qui l’habitait au fond d’elle Arya se sentait prête à aller jusqu’à le tuer.


« Et bien ton regard en dit long sur tes sentiments. Alors vas-y, frappe fort et bien. Après tout c’est grâce à moi que tu sais où est le cœur, pas vrai ?

-J’ai pas l’intention de m’occuper de vous. J’ai d’autres chats à fouetter. »


Une manière comme une autre pour éviter l’affrontement et ne pas déraper alors qu’un peu plus tôt elle s’était convaincue que non elle ne ressentait plus l’envie de faire du Limier un des noms de sa liste personnelle des gens qu’elle allait exécuter personnellement.

Néanmoins Sandor paraissait vouloir à tout prix la forcer à le combattre en témoignait sa façon de continuer de la défier.


« Alors tu es effrayée de ce que ma face ravagée et moi on pourrait te faire pour m’avoir abandonné ?

-Je n’ai pas peur de vous. J’ai affronté des personnes plus coriaces.

-D’autres danseurs d’eau de Braavos, rétorqua le Limier goguenard. Comme ton Syrio Forel qui a pas été fichu de battre Trant.

-Je peux vous battre quand je veux, répliqua Arya. Je sais me défendre toute seule et personne ne pourrait me vaincre.

-C’est ce qu’à laisser entendre cette grande perche. »


Le Limier jeta un coup d’œil vers la cour où se formaient toujours les gens du commun. Il pointa cette direction d’un geste du menton.


« Un petit duel entre toi et moi, ça te tente ? J’ai très envie de voir ce que tu vaux à présent fillette. »


Si jamais il s’évertuait à la nommer de la sorte il risquait de venir à le regretter puisqu’Arya ne répondrait plus de rien.


« Très bien. »


Elle s’en fut à grandes enjambées pour atteindre les marches qui lui permettraient d’atteindre la cour. Dévalant les marches elle y arriva en une poignée de secondes. Le Limier y parvint à son tour, nonchalant et jetant des coups d’œil dédaigneux à ceux qui le fixaient. Tous ressentaient une certaine crainte car Clegane était connu. Il n’y avait que Brienne pour oser l’observer droit dans les yeux. Elle paraissait même se défier des intentions qui poussaient le colosse à venir jusque-là.

Arya se replaça face à Sandor et tira Aiguille. Le rire de son adversaire lui parvint et elle avait hâte de voir disparaître son air malicieux.


« Encore avec cette fichue épée ? Pas certain que ça te soit bien utile face à ça. »


Pour sa part il dégaina une formidable flamberge à la lame plus qu’affûtée. Aiguille risquait de ne pas tenir le coup face à la puissance des coups que lui porteraient le Limier. Néanmoins elle ne désirait pas lui donner des raisons de se moquer d’elle s’il venait à s’imaginer qu’elle se défiler.

Et le duel débuta. Clegane frappait fort et rapidement. Fort heureusement le côté preste de Arya lui permettait de s’esquiver tout en déviant de temps à autre la flamberge. Par deux fois elle parvint même à faire des coups d’estocs qui firent mouche contre la plate du Limier.


« C’est pas comme ça qu’on tue quelqu’un petite. »


Arya redoubla de vitesse et d’agilité. Esquivant, parant, frappant. Dans ses assauts elle y déversait la haine qu’elle contenait en elle et qui était dirigée contre ses ennemis de toujours. Le Limier avait longtemps été l’un d’entre eux et même si en son for intérieur elle ne tenait pas à le rajouter sur sa liste, il resterait celui sur qui elle pouvait se défouler au mieux.

Sandor était un redoutable combattant, elle avait eu l’occasion de le voir. Il aurait même pu vaincre Brienne si tant est que sa blessure reçue quelques temps plus tôt ne lui avait pas fait défaut. C’était donc là une bonne chose sans quoi quiconque d’autre que le Limier l’aurait affronté en duel n’aurait pu résister à ses attaques rapides.


« Y a une putain de noirceur dans ton regard fillette. Une putain que j’aime pas voir. Elle est passée où la gamine d’autrefois.

-Elle n’est plus, se contenta-t-elle de lui dire. »


Ses offensives s’en retrouva dédoublées et elle vit avec satisfaction que le Limier peinait à bloquer la majorité d’entre elles tant et si bien que le plat de la lame d’Aiguille atteignait souvent la plate. C’est là qu’elle réalisa que son adversaire avait retenu ses coups depuis le début car irrité Sandor lui administra des frappes puissantes et elle manqua de se faire décapiter si elle n’avait baissé la tête à temps.

Brienne apparue alors à ses côtés, Féale en main, prête à lui porter secours. Voyant cela le Limier recula, renonçant à poursuivre.


« Toujours à défendre les Stark à ce que je vois. Tu n’as rien à craindre pour Arya. »


L’intéressé le fixa, les yeux sombres et une expression résolue sur le visage. Elle voulait en découdre et reprendre le dessus. Malgré tout Brienne s’interposait entre eux et ne les laisserait probablement pas poursuivre plus longuement. Puis voyant qu’apparemment le duel était bel et bien terminé, Brienne s’en fut reprendre l’entraînement, non sans toiser Clegane de façon méfiante, probablement prête à bondir si les choses venaient à dégénérer.


« La fillette sait bien se battre, lâcha le colosse avec satisfaction. Tu survivras sans doute face à ces putains de cadavres. Pas comme cette bleusaille qui sait toujours pas comment tenir une putain d’épée. »


Arya ne répondit rien. Oui elle avait conscience que les gens désignaient ne pouvaient s’en tirer aisément. La plupart tomberait si ce n’est pas tous. C’était leur problème, pas le sien. En ce qui la concernait Arya escomptait survivre et si jamais la bataille de Winterfell était remportée alors oui elle irait vers le Sud où elle trouverait Cersei et lui réglerait son compte.


« Ouais j’aime vraiment pas ton putain de regard, répéta le Limier en écho à ses précédentes paroles. Et t’es plus une fillette. Putain que non que tu ne l’es plus. On dirait même que t’as une saloperie de haine en toi. Tu ferais mieux d’y faire attention car ça va te tuer de l’intérieur.

-Je n’ai de ressentiment que contre mes ennemis.

-Alors tu seras bientôt Arya Cœur-mort car je me souviens très bien de ta putain de liste et elle en avait des noms à barrer la fillette. »


Arya le fusilla du regard. Qu’il continue à lui parler de la sorte et elle pouvait bien le rajouter contrairement à ce qu’elle avait dit précédemment au sujet de ne plus l’y inclure.

Malgré tout elle ne lut que de l’inquiétude dans les yeux de son vis-à-vis. Oui le Limier paraissait vraiment soucieux de ce qu’il était advenu d’elle depuis qu’Arya l’avait abandonné après sa lutte contre Brienne. Néanmoins elle ne put s’étendre plus loin sur la sollicitude du Limier car du brouhaha s’éleva de l’autre côté de la cour.

Étonnée de ce qu’il pourrait en être, Arya se dirigea droit vers la source de l’agitation, Sandor lui emboîtant le pas, très vite rejoint par une Brienne à la mine défiante.


« Que se passe-t-il, questionna Arya au premier péon qui croisa sa route.

-Des réfugiés sont arrivés à Winterfell. »


Arya suivi donc la foule qui se pressait pour atteindre la ville accolée à la forteresse. Et quelques minutes plus tard elle y parvenait enfin. Il y avait là près de deux cent individus et au vue de leur état il était évident qu’ils avaient fui en catastrophe. Une jeune femme venait à leur tête, une échappée blanche sur fond noir apparaissait sur sa poitrine. Le blason des Karstark.

La lady fut reçue par Jon, Daenerys et Sansa et l’échange qui eu lieu échappa à Arya qui se tenait trop loin pour le percevoir.


« Ils ont eu affaire aux morts. »


Le Limier ne déclarait là que ce qui lui paraissait être une évidence. Arya ne pouvait lui donner tort. Toutefois si seulement une poignée des gens de Karhold avait réussi à atteindre Winterfell elle doutait que ceux restaient à l’arrière est connu une issue favorable. Ils faisaient probablement partis des spectres maintenant.


« De nouvelles putains de bouches à nourrir. Ta frangine ne peut héberger tout le monde où vous ne passerez jamais ce fichu hiver. »


Une chose dont Sansa avait pleinement conscience puisque les réserves permettaient tout juste de tenir quelques mois. Plus les réfugiés se masseraient ici et moins ils pourraient tenir sur le long terme dans le cas où cesserait la menace du Roi de la Nuit.


« Vous voulez donc laissez mourir ses pauvres gens, s’indigna Brienne. Ils sont les sujets des Stark qui gouvernent le Nord. Lady Sansa agit pour le mieux en les acceptant sous sa tutelle.

-Et elle fera quoi quand les denrées manqueront et que de nouvelles bouches à nourrir se pointeront ici ? »


Brienne ne répondit rien, sans doute à court d’idée sur le comment. Arya ne s’intéressait pas vraiment à cet échange. Au contraire son attention était entièrement focalisée sur les nouveaux arrivants. Un jeune homme se tenait parmi eux, recouvert d’épais vêtements et malgré tout il transpirait le froid alors que du givre recouvrait ses sourcils.

Arya ne parvenait pas à comprendre pourquoi son attention se portait uniquement sur cet individu. Après tout elle ne l’avait jamais vu donc il ne représentait aucun intérêt, non ? Ce fut quand il tourna la tête vers l’endroit où elle se tenait et que leur regard se croisèrent que le déclic se produisit.

Son cœur se mettant à battre la chamade, Arya ne se contrôla plus et se précipita vers le jeune homme qu’elle serra dans ses bras. Abasourdi l’intéressé répondit maladroitement à l’étreinte avant de se dégager.


« A… . Arya, grelotta-t-il.

-Tiens, tiens regardez qui voilà, fit la voix bourrue du Limier. Le jeune garçon qui pleurniche. »


Arya ne comprenait pas la raison d’un tel surnom ni comment il se pouvait qu’un lien exista entre eux deux. Tout ce qui l’importait actuellement c’était de revoir Gendry qu’elle étreignit à nouveau. Celui-ci se laissa faire, ne sachant comment réagir tandis qu’autour d’eux la foule les observaient.

Arya se fichait également de cela. Elle ressentait à présent une joie telle qu’elle ne parvenait à prononcer le moindre mot. Gendry avait été son compagnon de route depuis son départ de Port-Réal et longtemps elle l’avait cru mort, sacrifier par cette bonne femme rouge.

Il n’en était rien et Gendry était à présent à Winterfell. C’était si incroyable qu’Arya éprouva une soudaine envie de rire. Une partie d’elle-même était pourtant ahuri par sa façon de réagir. Malgré tout elle ne s’attarda pas dessus. Pour la première fois depuis longtemps Arya se prit à rêver d’un avenir meilleur et loin de la noirceur qui rongeait son cœur depuis des années.



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