Game of Thrones : Fire and Ice.

Chapitre 18 : Conseil au sein de la grande salle. (Samwell Tarly)

3149 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 07/01/2019 14:30

CHAPITRE NUMERO QUINZE : SAMWELL TARLY. (partie 1)



Sam toisait les personnes présentes dans la grande salle de Winterfell. Il y avait essentiellement des seigneurs Nordiens. Tous affichaient des expressions similaires après que Jon eu prit sa décision. Et cette dernière était sans équivoque. Il lui suffisait de remarquer l’air résolu de son ami pour s’en convaincre. Sam savait que personne ne pouvait le faire fléchir quand bien même Jon devait bien admettre que son choix n’était probablement pas le plus judicieux qui lui était donné de prendre.

Sam observa les bannerets présents qui paraissaient approuver la proclamation de l’homme qu’ils avaient nommé roi. Sam avait encore du mal à réaliser ceci. Quelques mois auparavant Jon l’envoyait à Villevieille pour devenir mestre, il était alors Lord Commandant de la Garde de Nuit. Puis Jon avait été tué par ses frères, Sam en connaissait le récit bien que son ami se refusait à lui narrer toute l’histoire. Au moins était-il à nouveau en vie grâce à cette prêtresse rouge dont Sam ne gardait pas de bons souvenirs, s’étant senti fort mal à l’aise par sa présence à la fois effrayante et, il devait bien l’admettre, envoûtante.

Après quoi Jon avait combattu Ramsay Bolton avant que son peuple ne le choisisse comme souverain et à présent il avait décidé de faire de Daenerys la reine de Westeros. Sam trouvait que tous les événements allaient trop vite. Malgré tout ce qui le préoccupait davantage c’était la nouvelle que mestre Wolkan avait communiqué à Jon, qui venait à présent de la retranscrire à l’ensemble des individus présents dans la salle.

On y était, les morts étaient là, foulant à présent des territoires longtemps à l’abri de cette menace du fait du Mur qui se dressait là depuis des temps forts anciens. Sam avait déjà affronté les morts au Poing des Premiers Hommes. A vrai dire il avait fui sans trop savoir comment lui et sa grosse carcasse avaient fait pour s’en sortir. Cela tenait du miracle. Plus tard, et avec sa compagne Vère et Sam Jr, ils avaient échappé à un Marcheur Blanc, là aussi avec une certaine veine puisque sans le verre-dragon en sa possession jamais Sam ne serait venu à bout d’un adversaire aussi redoutable.

La narration de Jon quant à ce qu’il s’était produit du côté de Durelieu et l’affirmation de Bran quant aux capacités du Roi de la Nuit lui faisaient craindre ce dernier ainsi que l’ensemble des morts et ce encore plus qu’il n’était possible de l’être. Voilà pourquoi il eu tant apprécié que Jon ne décide pas de se séparer de la moitié des hommes qui composaient ses armées alors qu’ils n’étaient que dix mille soit bien peu en comparaison à tous les spectres que possédait le Roi de la Nuit.



« Disperser nos troupes nous rendra plus fragile Jon, affirma Lady Sansa, attirant ainsi l’attention de Sam par la véhémence dont elle faisait preuve. Nous sommes déjà trop peu nombreux si les morts venaient à surgir à Winterfell et tu comptes affaiblir davantage nos défenses ?

-Le risque est grand, je sais cela, soutint Jon d’une voix forte. Néanmoins ce sont les habitants du Nord que je désire sauver, si je les abandonne nous savons parfaitement ce qu’il adviendra d’eux, ils périront et rejoindront nos ennemis. Après cela comment espérer pouvoir tenir devant une telle armée ?

-Sûrement davantage qu’en leur donnant la possibilité de s’octroyer également les rares troupes dont nous disposons, rétorqua Sansa. En les préservant ici à Winterfell nous nous donnons une chance de contenir l’assaut lorsque celui-ci surviendra. Si tu agis comme tu le souhaites alors nous courons droit à notre perte à tous et ce sera toi qui l’auras acté. »



Sam ne pouvait s’empêcher d’être on ne peut plus d’accord avec les propos de la jeune femme. Malgré tout il connaissait le secret des origines de Jon et pour lui il était indéniable que son ancien compagnon de la Garde de Nuit régnerait un jour sur l’ensemble de Westeros. Voilà pourquoi il choisit de le soutenir quand bien même c’était là une décision qu’il qualifierait d’irréfléchie.



« Nous devons triompher des morts, c’est vrai et nous tous ici présents en avons conscience, balbutia-t-il dans un premier temps et ce assez gauchement. »



Fort heureusement au cours des dernières années Sam avait gagné en assurance, auquel cas il n’aurait probablement jamais eu le courage de poursuivre plus avant dès que des dizaines de regards se seraient posés sur lui comme c’était le cas actuellement. Aussi se fut avec plus de confiance qu’il enchaîna :



« Seulement si nous y parvenons mais qu’au final nous aurions décidé de sacrifier le peuple Nordien en quoi tout ceci nous aura-t-il servi ? Tout ce que les Stark y gagneront c’est que les habitants du Nord auront perdu toute confiance en eux car ils les auront vu se soucier uniquement d’eux-mêmes et ce au détriment des autres terres et châteaux qu’ils avaient pourtant juré de protéger. »



Il s’aperçut que Jon pivotait dans sa direction et lu sur le visage de ce dernier un sentiment de gratitude. Sam opina donc du chef pour lui témoignait qu’il pouvait compter sur son concours quoiqu’il advienne. Pour sa part Sam escomptait de profiter de l’évacuation de la majorité des personnes qui s’étaient réfugiées dans la ville aux abords de Winterfell pour enjoindre Vère à faire de même en compagnie de leur fils Sam. Néanmoins la jeune femme refuserait très certainement de l’abandonner sur place à moins qu’il ne sache faire preuve de fermeté sur la question de son départ. Après quoi et si tout se passait pour le mieux, Vère et le petit retourneraient vivre à Corcolline où tous deux seraient dès lors en sécurité. Un temps tout du moins. Alors oui il aurait pu lui-même décider de les accompagner, il n’était pas un combattant et Jon aurait approuvé qu’il prenne une telle initiative. Sauf que Sam savait qu’il n’en ferait rien. Son ami avait besoin de lui et donc Sam se promit de faire en sorte de l’aider dans la mesure de ses moyens bien que ceux-ci furent bien minces.

La voix de Sansa Stark l’obligea à se concentrer sur celle-ci.



« Et en quoi diviser nos maigres forces au quatre coins du Nord nous permettra de réussir à tous les secourir ? Non Jon, je maintiens que nous sommes trop peu pour agir de la sorte. Envoyons-leur des missives et peut-être auront-ils le temps d’organiser leur fuite vers le Sud où la population de Winterfell les y rejoindra avec certains de nos hommes. Mais pas la moitié. »



Sam observa les seigneurs Nordiens qui toisaient Daenerys avec une certaine défiance alors que la jeune femme s’avançait.



« Mes propres troupes ne devraient plus tarder à arriver, intervint-elle. Elles pourront suppléer celles qui demeureront ici dans la défense de ce château. »



Ces propos ne furent pas accueilli avec joie puisqu’un des bannerets éleva la voix pour se faire entendre de tous.



« Serait-ce là le meilleur moyen de chercher à se débarrasser des Stark et de nous autres qui leurs sommes féaux ? Après tout avec vos barbares vous seriez en supériorité numérique et il vous serait alors aisé de vous emparer de cette forteresse. »



Une telle rancœur à l’encontre des Targaryen ne plaisait pas à Jon, Sam pouvait bien le voir à sa façon dont il intervint promptement et ce avant que les tensions n’éclatent totalement.



« Cette haine envers les Targaryen ne nous mènera nulle part. Et j’en ai assez de me répéter sur le fait de la présence de Daenerys s’explique par le fait qu’elle se trouve à Winterfell dans l’unique but de nous apporter une aide plus que précieuse contre l’armée des morts.

-Et si nous triomphons de ceux-ci, elle sera toujours à la tête d’une force militaire plus conséquente que la nôtre. Qui sait alors ce qu’il adviendra des Nordiens qui aurons survécu et qui n’auront pas ployer le genou. »



Malheureusement pour Jon les voix s’élevèrent aussitôt face aux propos de Glover. Lui-même se concentra sur Daenerys, s’interrogeant sur ce qu’il devait penser de cette dernière. Au cours du long trajet qui l’avait mené lui et sa petite famille de Villevieille jusqu’à Winterfell, Sam avait apprit le sort que Daenerys avait réservé à son père Randyll ainsi qu’à son frère Dickon. Bien plus attristé par le trépas de son cadet, Sam n’en demeurait pas moins affligé quand à la sentence prononcée et la façon dont celle-ci avait été exécutée. Il se surprit à penser que même son horrible père aurait mérité une fin différente.

Sam ferma les paupières une fraction de seconde, chassant de son esprit l’odeur fictive de chair brûlée qu’il se mit subitement à imaginer, se disant que si à l’avenir on évoquait les Tarly se serait là l’unique chose que l’histoire retiendrait, qu’ils avaient terminé comme de simple morceau de viandes trop grillées.

Quoiqu’il en était, Sam réprouvait cette façon d’agir de la part de quelqu’un qui s’affirmait différente de Cersei et si Jon devait lui demander si il était prêt à l’accepter comme souveraine de Westeros, Sam n’était pas certain qu’à l’heure actuelle sa réponse soit positive.

A vrai dire pour lui Jon était l’unique personne qu’il consentirait à suivre sur le chemin de la royauté que l’intéressé pourrait aisément emprunter s’il consentait à accepter son héritage. Malgré tout Jon n’en ferait rien trop focalisé qu’il était sur la Grande Guerre qu’il escomptait remporter contre le Roi de la Nuit et ses dizaines de milliers de spectres.

Sam ne comprenait donc pas la décision de son ami et aurait apprécié que ce dernier y voit les avantages qu’il pouvait en tirer lorsqu’on connaissait le désir qu’il ressentait à unir les Nordiens aux Targaryen. Après tout, bien qu’il appartenait à cette famille il était également un Stark du fait que sa mère soit Lyanna et Sam demeurait persuadé que cette affiliation permettrait d’adhérer l’ensemble du peuple de Westeros sous la bannière de Jon. Toutefois Sam connaissait son ami depuis assez longtemps pour savoir qu’il ne fléchirait pas. Jon Snow il était né, Jon Snow il trépasserait.

Ce fut la voix de l’ancien Lord Commandant qui l’obligea à se recentrer sur le moment présent.



« Nous aiderons les habitants à gagner des terres plus sécurisées. Si nous voulons leur garantir un avenir nous n’avons d’autres choix que d’agir de la sorte. J’aurai préféré maintenir l’ensemble de nos compagnies ici sauf que le Roi de la Nuit peut très bien en profiter pour faire un massacre le temps que nous resterions sans bouger à l’attendre. Et face à ses milliers de spectres nous succomberons à coup sûr et ce malgré l’aide des dragons de notre souveraine.

-Et si justement le Roi de la Nuit comptait sur le fait que tu agisses ainsi, affaiblissant Winterfell pour nous attaquer lorsque nous serions le plus exposé, le questionna Sansa. »



Tous, y compris Sam, se tournèrent vers Bran pour savoir ce que pouvait leur apprendre le jeune homme.



« Le Roi de la Nuit a conscience qu’avec les dragons ses propres armées s’exposent à subir de lourdes pertes. Il va chercher à accentuer ses forces en s’en prenant au population que ce soit ici ou vers le Sud à mesure qu’il progressera dans les terres. Cela lui prendra du temps. Peut-être des semaines. Le Roi de la Nuit agit avec lenteur.

-Pourquoi ne pas nous porter directement le coup fatal, chercha à découvrir quelqu’un que Sam ne put voir.

-Il sait que je saurai si il choisissait cette option, assura Bran le visage impassible. »



Et il n’ajouta rien de plus. Sam le soupçonnait de se taire volontairement sur les futurs qu’il avait dû apercevoir. Cela signifiait-il alors que l’avenir était sombre au point que les hommes échouent à triompher de leurs adversaires. Sam refusait de croire en cette possibilité mais escomptait sur le fait de se retrouver seul en présence de Bran pour pouvoir l’interroger.



« Voilà qui règle le problème, fit Jon. Nos troupes iront aider au maximum nos sujets. Nous devons dès lors leur trouver un endroit où ils pourront être en sécurité jusqu’à ce que nous puissions les rejoindre. »



Arya, dont Sam n’était jamais rassuré lorsqu’elle le fixait, lui donnant l’impression qu’elle cherchait à percer tous ses secrets, s’avança et intervint pour la première fois.



« Si ils vont vers le Sud je doute que la reine Cersei consente à les laisser s’approcher de Port-Réal aussi facilement. Elle en profitera pour attaquer les convois et ce du moment où elle y trouvera là un moyen de nous affaiblir davantage.

-Le château de Harrenhal fera l’affaire et pourra accueillir une telle concentration de gens, reprit Bran avec son sempiternel air lointain. »



Une solution des plus étranges de l’avis de Sam qui tint sa langue. Après tout malgré la formidable taille que possédait cette forteresse il n’en demeurait pas moins que tout n’était plus que désolation et ce depuis qu’avait débarqué Aegon Targaryen, ses deux sœurs et trois dragons près de trois siècles plus tôt. Certes de part ses connaissances il savait que diverses familles avaient possédé Harrenhal mais les ruines subsistaient ce qui n’étaient plus le cas de ces gens.

De plus le froid s’accentuait chaque jour, tout du moins est-ce ainsi que Sam le ressentait. Pourquoi courir le risque d’exposer le peuple du Nord à des conditions aussi drastiques ? La proposition de Bran devait avoir un intérêt, Sam saurait lequel.



« Et le Val, proposa Jon. Cette région montagne pourrait assurer une protection plus grande pour le peuple Nordien et le Val a été épargné par la guerre des Cinq Rois pour posséder des vivres en vue d’affronter l’Hiver.

-Je suis venu ici pour apporter mon aide à Lady Stark contre les Bolton, affirma le seigneur Royce d’un ton abrupt. Néanmoins ma loyauté est dirigée vers le seigneur Arryn. J’ignore quelles seraient ses intentions si vous décidiez d’ameuter autant d’individus sur les terres de ses ancêtres. Dans tous les cas je puis affirmer que le Val ne pourrait indéfiniment nourrir autant de bouches inutiles.

-Acceptez-vous néanmoins de les y escorter si je vous enjoins à le faire et en fournissant les vivres pour nos sujets, questionna Lady Stark.

-Je le ferai, pour vous, certifia le soldat. Je sais ô combien vous comptez pour le seigneur Arryn. Malgré tout je crains de devoir apporter une mauvaise nouvelle. Le Val est pour l’heure sans défense, tout du moins privé d’une grande partie de ses forces, je ne peux donc permettre à mes troupes basées à Winterfell de demeuraient plus longuement sur place.

-Votre aide nous serait pourtant précieuse quand les morts viendront, contesta Sansa. Vous ne pouvez pas nous abandonner ainsi en une heure aussi sombre.

-Je regrette que cela vous déçoit ma Dame, toutefois le Val ne pourrait résister si les morts décident d’y lancer un assaut avant de s’occuper de Winterfell. »



C’était là une rude nouvelle, Sam connaissait la réputation des chevaliers de cette région de Westeros et les savoir sur place le rassurait dans la perspective de la bataille à venir. Leur départ lui laissait un goût de bile et il sentait que cela condamnait le futur des hommes.

Loin de paraître s’avouer vaincu par la prochaine absence de tant d’hommes, Jon avait reprit la parole s’adressant à l’ensemble de ses bannerets.



« Nous enverrons des corbeaux et le temps que vos sujets s’organisent pour le départ les troupes que je leur enverrai auront le temps de les rejoindre. Toutefois, et bien qu’il me répugne d’avoir à attendre en sachant que beaucoup périront entre temps, nous n’agirons de la sorte qu’une fois que les forces de Daenerys auront gagné Winterfell.

-Et je pourrai vous fournir deux milliers de soldats Immaculés pour appuyer les hommes que vous dépêcheraient pour cette mission de sauvetage, offrit la principale intéressée. Que vous le vouliez ou non les Nordiens font partie du royaume que je compte un jour diriger, dès lors je ne peux pas non plus rester les bras croisés à attendre que la population se fasse massacrer. »



Sam nota que cette proposition était plutôt bien accueillie de la part des différents seigneurs qui acquiescèrent d’un même mouvement, au moins pour la majorité d’entre eux. Et sous un ordre de son ami, la séance fut levée et la salle se libéra petit-à-petit de ses occupants.

Pour sa part Sam apporta son aide à mestre Wolkan et ensembles ils parvinrent à faire descendre le fauteuil de Bran de l’estrade sur lequel il se trouvait.



« Jon, apostropha-t-il son ami. Je crois qu’il serait avisé pour nous de poursuivre nos recherches sur le Roi de la Nuit. »



Il escomptait que le sous-entendu avait été compréhensible puisque Sam n’appréciait pas que Bran conserve ses secrets alors que ceux-ci pouvaient s’avérer fort utile en ces temps de crise.



« Dès que vous obtenez une information capitale sur celui-ci, tu viendras me la communiquer personnellement, c’est bien compris ? »



Sam fut soulagé de savoir que Jon partageait le même avis sur le côté taiseux de Bran. Il opina donc du chef et après cela le mestre, Bran et lui s’en furent hors de la salle où ne restèrent plus que Jon, Daenerys, Sansa et Arya.



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