La vie est une épreuve, la mienne est un combat

Chapitre 4 : Chapitre 3 : Nouveau départ, un protecteur et un ami

2507 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:55

Chapitre 3 : Nouveau départ, un protecteur et un ami

 

Celait faisait maintenant une semaine que j'avais fait la connaissance d'Ethan ; notre relation avait évolué, je n'étais plus aussi réticente qu'avant vis-à-vis de sa présence à mes côtés. Je m'étais apaisée, sa capacité à me calmer me surprenait toujours. Je souriais plus, plus d'expression apparaissaient sur mon visage, j'étais en train de me reconstruire. Ethan était la personne qui me maintenait debout, mon soutien ; enfin pour résumer c'était une personne très présente dans ma vie à présent. Depuis plusieurs jours, aucun de mes tortionnaires attitrés ne cherchaient à s'en prendre à moi, Ethan semblait agir comme un répulsif aux nuisances qu'ils sont.

 

Je dois avouer que je commençais à m'habituer à cette petite vie plus ou moins stable qu'Ethan avait su former autour de moi. Je ne dirais pas que l'ancienne moi, souriante, bienveillante, gentille était en train de revenir, non au contraire, je ne pourrais plus jamais être cette fille : j'avais changé. J'étais plus forte, plus déterminée que jamais. Je ne voulais pour rien au monde changer celle que j'étais à ce moment, ma liberté me tendait les bras et je ne laisserais pas cette chance s'évanouir une fois de plus.

 

Nous revoilà en classe, le cours d'anglais me semblait long. Ethan n'était pas présent au lycée ce matin là, je me retrouvai donc seule au fond de la classe à attendre que la délivrance de cette dernière heure de la matinée se fasse enfin entendre. Aussitôt dit, aussitôt fait ; la sonnerie se fit entendre et la classe se vida peu à peu. Je sortai à mon tour pour me diriger vers le toit et manger silencieusement, sans avoir Ethan à mes côtés. Une fois la porte passée, celle-ci se referma derrière moi et quand, enfin, je me retournai, je vis les personnes que la vie semblait avoir désigné comme mes bourreaux. Me tournant de nouveau, je fis face à la connasse en chef.

 

Eh bien Alie, ton cher Ethan n'est pas là pour te protéger aujourd'hui ?

Tu me vois étonnée de voir que tu as su trouver ton chemin et bouger ton cul jusqu'ici pour m'apprendre une chose que je sais déjà !

Ne sois pas insolente, tu pourrais le regretter amèrement !

Rien à foutre, si tu penses que je vais plier face à toi, commence par descendre de tes talons ; je pense que l'air là haut t'a gelé le cerveau.

Espèce de sale conne !

De plus tu as besoin que tes pouffes t'accompagnent pour venir me voir, laquelle de nous deux à peur de l'autre selon toi ?

Je n'ai aucunement peur de toi !

Tiens je ne savais pas que les pouffes organisaient des réunions « peinture de façade » sur le toit du lycée !

 

Je me tournai une fois de plus vers la porte et aperçus Ethan, appuyé contre la porte, une petite risette collée au visage, visiblement fier d'avoir su dire une phrase aussi structurée sur le quotidien d'une pouffe. Il avançait vers moi, ce sourire toujours sur ses lèvres et mes yeux plongèrent dans les siens : je pouvais y voir toute la moquerie qu'il ressentait envers ces filles. Posant son bras sur mes épaules, il s'approcha de mon oreille.

 

- Désolé de ne pas être venu ce matin princesse, j'ai eu un petit soucis. Murmura-t-il à mon oreille.

- Hm pas de problème.

- Je règle le problème et je suis à toi ! Ben alors les pouffes vous attendez quoi, bougez vos culs de notre toit. Allez dégagez !

 

Les filles ont soupiré et ont fini par quitter le toit, semblant déçues de ne pas avoir pu s'en prendre à moi. Une fois la porte du toit fermée je me tournai vers Ethan.

 

- Tu sembles heureux de ton effet.

- Carrément, j'ai vraiment réfléchi avant de parler !

- Tu as réfléchi ? Il ne me semble par encore t'avoir vu à l'œuvre, dis-je tout en retirant le bras du jeune homme posés sur ses épaules.

- Ouais, elle est facile celle-là...

- Je sais, c'est pour ça que je la dis, dis-je en m'asseyant par terre, dos à un petit muret pour commencer à manger.

- Désolé princesse, j'aurais dû te prévenir mais je ne voulais pas t'inquiéter.

- C'est pas grave je me suis juste fait chier toute la matinée, répondis-je en faisant une grimace.

 

Ethan riait, seulement son sourire semblait empli de gêne et de mal-être. il passa sa main derrière sa tête et se gratta nerveusement, tout en se déplaçant pour venir s'asseoir à côté de moi. Une fois qu'il eut été assis à côté de moi, il laissa sa tête tomber sur mon épaule. Pour ma part, je ne le regardais pas. J'avais plus tôt sorti mon repas de mon sac et j'avais commencé à piocher dans le petit réservoir à nourriture. Ethan semblait plus fatigué que d'habitude, comme si il n'avait pas dormi de la nuit. Son état m’inquiétait un peu, aussi je me décidai à prendre la parole.

 

Ça ne va pas ?

Si si, je suis juste fatigué...

Hm, oui j'avais remarqué.

- Tu me laisses dormir sur tes jambes ?

Non.

D'accord, merci Alie, dit-il en plaçant sa tête sur mes cuisses, fermant les yeux.

Je pensais avoir dit non ! Eh, Ethan tu m'écoutes ?

 

Je regardai plus attentivement la personne qui, malgré mon interdiction, avait posé sa tête sur mes jambes. Sa respiration était régulière, son visage enfantin. Ethan s'était endormi en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

 

Idiot, la nuit c'est fait pour dormir.

 

Nous sommes restés sur le toit deux heures. Ethan, qui s'était endormis sur mes cuisses, avait fini par se réveiller après une heure et demi de sommeil. Il s'était réveillé doucement, un sourire sur les lèvres, il semblait aller beaucoup mieux que lors de son arrivé sur le toit.

 

«  Bien dormi ?

- Oui, tu es un merveilleux coussin !

- Mouais, génial, je sais maintenant en quoi me reconvertir.

- Aller princesse arrête de faire la tête...

- Je ne fais pas la tête, t'inquiète ça va, souris-je.

- Je ne suis pas convaincu, mais on va dire que oui ! Au fait désolé pour ce matin mais ma mère avait besoin d'aide.

- Ne t'inquiète pas, j'espère que tout est arrangé et merci pour tout à l'heure avec les filles.

- De rien mais tu sais je vais vraiment finir par penser que tu es un aimant à cons !

- Crétin ! Les cours ne vont pas tarder à reprendre, tu devrais manger un peu sinon tu vas t'effondrer.

- T'inquiéterais-tu pour moi ?

- Non, je veux juste éviter de me retrouver avec ton cadavre sur les bras.

- D'accord, je vois. »

 

Ethan se releva avec un sourire plus que mystérieux. Je me demandai bien dans qu'elle histoire je m'étais encore fourrée. Il posa ses yeux dans les miens, je pouvais y voir une légère lueur malsaine. Il préparait un mauvais coup. Il s'avança doucement vers moi et en un battement de cils, ses mains se posèrent sur mon ventre. Il commença à me chatouiller ; étant très sensible au contact physique il ne fallu pas longtemps avant que je ne commence à rire. Je cherchais à me décaler du mur derrière moi pour sortir de ce piège et Ethan en profita pour me faire poser le dos au sol, pour continuer son geste répétitif plus intensément afin de me faire craquer.

 

« D'accord, d'accord s'il te plaît arrête je suis désolée !

- Bien, je préfère ça !

- J'espère que tes chevilles se gonflent pas trop...

- Je préfère te voir heureuse et souriante, quitte à te torturer pour y arriver.

- Ethan tu t'inquiètes trop pour moi, mais merci. »

 

Il me sourit innocemment, comme un enfant heureux. La sonnerie se fit entendre, Ethan n'avait toujours pas mangé ; nous sommes donc descendus à la cafétéria pour qu'il puisse prendre de quoi se remplir le ventre et nous sommes peu après retournés en cours. Installés au fond de la classe, Ethan put se rassasier sans aucun problème car le professeur ne s'intéressait pas aux élèves des places du fond : ceux des dernières places, car nous étions connus pour être les élèves perturbateurs. Son repas terminé, Ethan s'était laissé aller sur sa table, sûrement pour dormir encore un peu. Pour ma part, même si le sommeil semblait vouloir s'emparer de moi, je continuai à prendre des notes du cours d'histoire sur un sujet plus ou moins intéressant le « Front populaire ». Au final, le cours avait fini par m'ennuyer et je m'étais endormie à mon tour. Un bruit sourd me fit sursauter. Levant la tête de mes bras, mon regard se posa sur le prof, qui venait de taper sur le bord de la table avec un visage crispé, sûrement vexé que nous nous soyons endormis pendant son cours. Reprenant quelque peu contenance je mis un coup de coude dans les côtes d'Ethan pour que celui-ci se réveille à son tour.

 

« Bien, si mes cours vous semblent si soporifiques, mademoiselle Teller et monsieur Cavanaugh, je vous prierais de ne plus vous y présentez ! 

Si vous le proposez, je ne vais pas vous contredire. Par contre, vous pouvez écrire un mot pour la vie scolaire, histoire qu'il ne me fassent pas d'histoire ?

Bien sûr Teller, vous ne voulez par que je vous tienne par la main également ?

Non juste un mot, ça suffira !

Sortez immédiatement ! Je ne veux plus vous voir dans mon cours tant que vous ne vous serez pas excusée !

Comme il vous plaira. »

 

Je quittai donc ma place, ébouriffai les cheveux du garçon à mes côtés et pris ensuite le chemin de la porte pour sortir de la salle. Je me dirigeai vers les bureaux de la vie scolaire ou, j'attendis mon tour pour enfin parler aux surveillants.

 

« Alie, qu'as-tu encore fait cette fois ?

Le Front populaire m'a servi de somnifère et le prof n'a pas vraiment apprécié.

Il faut avouer que c'est un chapitre chiant de votre programme...

Je sais, du coup je suis venue vous avertir qu'il ne me veut plus dans son cours et que je serai marquée absente en cours d'histoire.

Tu seras convoquée dans le bureau du proviseur d'ici la fin de la journée ou d'ici demain.

D'accord, merci au revoir. »

 

Je marchai ensuite de nouveau vers la salle de classe et m'assis dans le couloir en attendant la fin de l'heure. Une dizaine de minutes plus tard, la sonnerie retentit et les élèves sortirent des salles. j'avançais de quelques pas vers la porte quand Ethan sortit en trombe, me bouscula en me prenant dans ses bras, me murmurant à l'oreille que je lui avais manqué durant le reste du cours. Je me reculai ensuite de son étreinte pour prendre le chemin de l'entrée du bahut, vers le portail. Alors que nous prenions la direction de la sortie, deux autres jeunes nous regardèrent partir. Leur noms : Adam et Myah, tout deux étaient d'anciens amis à moi qui, depuis deux ans, assistaient à ma décadence et ma descente aux enfers.

 

Nous primes le chemin du portail puis nous dirigeâmes vers un muret sur lequel nous nous posâmes face à face. J'allumai une cigarette, que je fumai tranquillement. Le jeune homme me regardait faire sans rien dire. Je l'intéressais de plus en plus, semblait-il. Je relevai les yeux vers lui, lui ne quitta pas les miens. Nous nous sourîmes mutuellement sous le regard de deux étudiants aux intentions bienveillantes envers moi. 

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